Citations sur le rire

Une collection de citations sur le thème de rire, pluie, bien-être, fait.

Meilleures citations sur le rire

Joseph Bédier photo

“Les fabliaux sont des contes à rire en vers.”

Joseph Bédier (1864–1938) écrivain, historien et médiéviste français

Les Fabliaux : études de littérature populaire et d’histoire littéraire du Moyen Âge

Henri Bergson photo
Pierre Desproges photo

“On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.”

Pierre Desproges (1939–1988) humoriste français

Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires

“Le rire pour l'âme et le vin pour le corps”

François Béroalde de Verville (1556–1626) poète et écrivain français

fr
Variante: Le rire pour l'âme et le vin pour le corps.

Jean de La Bruyère photo

“Rire des gens d'esprit, c'est le privilège des sots.”

Les Caractères (1688), De la société et de la conversation

François Rabelais photo

“Pour ce que rire est le propre de l'homme.”

Gargantua and Pantagruel (1532–1564), Gargantua (1534)

Citations sur le rire

Mario Vargas Llosa photo
Émile-Auguste Chartier photo
Honoré de Balzac photo
Alain de Benoist photo

“Qu’un écrivain déclare, comme la chose la plus naturelle du monde, qu’il préfère le commerce charnel des très jeunes personnes aux turpitudes classiques de ses contemporains, et il n’en faut pas plus – en pleine société permissive [sic] – pour le faire passer pour le Diable dans le Landerneau parisien. […] Pour ma part, c’est ce « scandale »qui me scandalise. Question de goût d’abord : n’aurait-on pas le droit de préférer caresser les hanches des lycéennes plutôt que la poitrine mafflue de la comtesse Grancéola (réplique matznévienne de la Castafiore ou la ménopause bien sonnée de la baronne Adélaïde Cramouillard, présidente de l’Union mystique universelle. Question de principe aussi : on peut désapprouver ce que l’on veut, mais comment peut-on, au sens propre du terme, être choqué par quoi que ce soit? Quant à la gravité du délit, enfin, il me semble, selon mon échelle de valeurs personnelles, qu’il est plus « scandaleux » de regarder les jeux télévisés, de jouer au Loto ou de lire Le Meilleur, que d’avoir la passion des fesses fraîches, des émotions naissantes et des seins en boutons. Bien des imbéciles se sont horrifiés de la publication des Moins de seize ans. Que des adultes qui admettent fort bien que leur progéniture s’abrutisse des journées entières devant des machines à sous ou des téléfilms débiles, tremblent à l’idée que leur fille, plutôt que de passer son temps avec des crétins de son âge, puisse coucher avec un écrivain « qui pourrait être son père » et tomber dans les rets de ce suborneur de Gabriel, me fait, quant à moi, plutôt éclater de rire. [.. ] Quant aux jeunes personnes qui fréquentent Gabriel Matzneff, je ne doute pas qu’elles apprendront à son contact plus de choses belles et élevées que dans la vulgarité et la niaiserie que secrète à foison leur vie familiale et scolaire.”

Alain de Benoist (1943) écrivain français

Articles

Marcel Pagnol photo

“Faire rire! Devenir un roi du rire! C’est moins effrayant que d’être guillotiné, mais c’est aussi infamant.”

Marcel Pagnol (1895–1974) écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français

Films, Le Schpountz, 1937-1938

André Breton photo
Bourvil photo
Jean-Bernard Pouy photo
Ovide photo

“J'allais chanter, sur le rythme héroïque, les armes, la fureur des combats; au sujet convenait le maître : le second vers était égal au premier. On dit que Cupidon se mit à rire et qu'il y retrancha furtivement un pied.”

Arma graui numero uiolentaque bella parabam
Edere, materia conueniente modis.
Par erat inferior uersus ; risisse Cupido
Dicitur atque unum surripuisse pedem.
la
Début du premier poème du premier livre. Catulle y justifie son emploi du distique élégiaque (type de vers faisant alterner un hexamètre dactylique et un pentamètre iambique plus court, par distinction avec l'épopée qui utilisait uniquement l' Hexamètre dactylique ), en se mettant en scène victime d'une farce de Cupidon.
Les Amours

Carl Gustav Jung photo

“Ce qui me frappa [chez les Américains], c'est la grande influence du Noir, influence psychologique naturellement sans mélange de sang. L'expression émotionnelle de l'Américain, particulièrement sa façon de rire, peut être étudiée le mieux dans les suppléments des journaux américains; ce rire inimitable de Roosevelt, vous le trouverez dans sa forme primitive chez le Noir américain. La démarche particulière avec les articulations relativement lâches ou bien la hanche balancée que l'on observe si souvent chez les Américains proviennent du Noir américain. La musique américaine a pris au Noir sa principale inspiration tout comme la danse. […] La vivacité de l'Américain moyen, qui se manifeste non seulement au jeu de baseball, mais tout particulièrement par un amour extraordinaire de l'expression verbale — le flot perpétuel et sans limite de bavardages qui caractérisent les journaux américains en est l'exemple le plus marquant — ne peut guère dériver des ancêtres germaniques, mais ressemble surtout au « bavardage » du village africain. […] Ainsi l'Américain nous présente l'image singulière d'un Européen avec le comportement d'un Noir et l'âme d'un Indien.”

Carl Gustav Jung (1875–1961) Médecin psychiatre suisse qui crée la psychologie analytique

Another thing that struck me was the great influence of the Negro, a psychological influence naturally, not due to the mixing of blood. The emotional way an American expresses himself, especially the way he laughs, can best be studied in the illustrated supplements of the American papers; the inimitable Teddy Roosevelt laugh is found in its primordial form in the American Negro. The peculiar walk with loose joints, or the swinging of the hips so frequently observed in Americans, also comes from the Negro. American music draws its main inspiration from the Negro, and so does the dance. […] The vivacity of the average American, which shows itself not only at baseball games but quite particularly in his extraordinary love of talking - the ceaseless gabble of American papers is an eloquent example of this - is scarcely to be derived from his Germanic forefathers, but is far more like the chattering of a Negro village. […] Thus the American presents a strange picture: a European with Negro behaviour and an Indian soul.
en

Stephen Colbert photo

“Je dirai que le rire est un remède à tout. Mais c'est même plus que ça. C'est comme un régime entier d'antibiotiques et de corticoïdes. Le rire fait dégonfler notre psyché nationale et il applique par-dessus une crème antibiotique… Manifestement, c'est un défi de faire venir la lumière dans l'obscurité, mais c'est mieux que de rien faire d'autre que pleurer.”

Stephen Colbert (1964) humoriste, satiriste et animateur de télévision américain

I would say laughter is the best medicine. But it’s more than that. It’s an entire regime of antibiotics and steroids. Laughter brings the swelling down on our national psyche, and then applies an antibiotic cream... Obviously, it’s a challenge to make light of the darkness but, um, it’s better than crying about it.
en

Paul Klee photo

“Rire à se pâmer. Et je le dis à nouveau, ce rire élève au-dessus de l'animal.”

Paul Klee (1879–1940) peintre allemand

Journal, 1957

Jean-Bernard Pouy photo
Arturo Pérez-Reverte photo
Pierre Desproges photo
Vincent Delerm photo
Frédéric Chau photo
Charles Baudelaire photo
Gabriele d'Annunzio photo
Paul Auster photo
Christian Bobin photo
France Gall photo
John Varley photo
François Rabelais photo

“Bacbuc
Et nous maintenons à présent que non rire, mais boire est le propre de l'homme. Je ne dis pas boire simplement et absolument, car les bêtes boivent de même : je dis boire vin bon et frais. Notez amis que de vin divin on devient : et il n'y a d'évidence si certaine, ni de divination moins fallacieuse. Vos Académiciens l'affirment, analysant l'étymologie de vin oἶnoς comme signifiant force, puissance. Car il peut envahir l'âme de toute vérité, de tout savoir et philosophie. Si vous avez noté ce qui est écrit en lettres ioniques au-dessus de la porte du temple, vous avez pu entendre que la vérité est caché dans le vin. La dive Bouteille vous y envoie : soyez vous-même interprètes de votre entreprise.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
Bacbuc
Et icy maintenons que non rire, ains boire est le propre de l'homme. Je ne dy pas boiez simplement et absolument, car aussi bien boivent les bestes : je dy boire vin bon et frais. Notez amiz que de vin divin on devient : et n'y a argument tant seur , ny art de divination moins fallace. Vos Academiques l'afferment rendans l'etymologie du vin oἶnoς estre comme vis, force, puissance. Car pouvoir il a d'emplir l'ame de toute vérité, tout savoir et philosophie. Si avez noté ce qui est en lettres Ionicques escrit dessus la porte du temple, vous avez peu entendre qu'en vin est vérité caché. La dive Bouteille vous y envoie : soyez vous-mêmes interpretes de vostre entreprinse.
Bacbuc est la prêtresse qui interprète le mot de la Dive Bouteille qu'est venu entendre Panurge. Les Académiciens sont les disciples de l'école de Platon.
Œuvre, Cinquième Livre

Maud de Belleroche photo

“Et long et brun et mince comme la nuit
Et pâle comme la pluie
Avec des gouttes de joie au bord de ses yeux noirs
Avec des rires de moi à fleur de lèvres.”

Maud de Belleroche (1922–2017) actrice, femme de lettres et journaliste française

Ouvrages, Le Ballet des crabes (1975)

André Breton photo

“La jeune Irlandaise troublée par les jérémiades du vent d'est écoutait dans son sein rire les oiseaux de mer.”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français

Poisson soluble, 1924

Coluche photo

“J'arrêterai de faire de la politique quand les politiciens arrêteront de nous faire rire!”

Coluche (1944–1986) humoriste et comédien français

Music-hall, L'ancien combattant, La politique

Marcel Pagnol photo

“Mais le rire, le rire… C’est une espèce de convulsion absurde et vulgaire…”

Marcel Pagnol (1895–1974) écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français

Films, Le Schpountz, 1937-1938

Wassyl Slipak photo
Molière photo

“C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens.”

La Critique de l’école des femmes, 1663

Joseph Joubert photo

“Molière est comique de sang-froid ; il fait rire et ne rit pas ; c’est là ce qui constitue son excellence.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 2, Jugements littéraires, Poètes et romanciers

Frantz Fanon photo
Paul Léautaud photo
Philippe Soupault photo
Sofi Oksanen photo
Victor Hugo photo

“Qui donne aux pauvres prête à Dieu. Et j'ajoute : qui donne aux albums prête à rire.”

Victor Hugo (1802–1885) écrivain français

Poésie

George Sand photo
Paul Auster photo
Julien Green photo

“Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait; une muraille de plâtre n'eût pas paru plus blanche que le versant qu'ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s'agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d'anthracite un caractère étrange; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l'astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L'une d'elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d'où elles paraissaient être montées jusqu'à la surface du sol comme d'un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s'assemblent pour délibérer, les revêtait d'une grandeur sinistre.”

Julien Green (1900–1998) écrivain américain

Léviathan, Julien Green, Fayard, Le Livre de Poche, 1993, 1929, 169, XIII, 978-2-253-09940-6
Léviathan, 1929

André Breton photo
Francis Scott Fitzgerald photo
Vincent Lagaf' photo

“Je me suis raconté une blague que je connaissais pas, je me suis bien fait rire.”

Vincent Lagaf' (1959) humoriste, chanteur, comédien et animateur de télévision français

fr

Pierre Michon photo
Claire Castillon photo
Oscar Wilde photo

“L’humanité se prend beaucoup trop au sérieux; c’est le péché originel du monde. Si les hommes des cavernes avaient su rire, l’Histoire serait bien différente.”

Humanity takes itself too seriously. It is the world's original sin. If the cave-man had known how to laugh, History would have been different.
en
Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray), 1890

Octavio Paz photo
Jonathan Coe photo
Fred Vargas photo
Jean d'Ormesson photo
Yasmina Khadra photo
Stephen Colbert photo

“Un beau moment de professionnalisme. Vous passez des années à travailler sur une satire convaincante, et la seule chose que les gens retiennent, c'est que vous faites l'amour à une banane avant d'éclater de rire. Ce qu'on ne voit pas dans la vidéo, c'est que c'est Jon qui a commencé à rire le premier. Et je suis un être faible. Parce que même si je cherche à faire rire le public, ce que je veux vraiment, c'est faire rire Jon.”

Stephen Colbert (1964) humoriste, satiriste et animateur de télévision américain

Such a proud moment of professionalism. You work for years crafting cogent satirical essays and the thing that everybody remembers is me making love to a Chiquita and bursting into laughter. What you can't see off camera is Jon started laughing first. And then I'm weak. As much as I want to make the audience laugh, I really want to make Jon laugh.
en
À propos du sketch sur le prince Charles http://www.thedailyshow.com/watch/mon-november-10-2003/prince-charles-scandal dans The Daily Show

Jean-Jacques Rousseau photo

“Avoir un carrosse, un suisse, un maître d'hôtel, c'est être comme tout le monde. Pour être comme tout le monde, il faut être comme très peu de gens. Ceux qui vont à pied ne sont pas du monde; ce sont des bourgeois, des hommes du peuple, des gens de l'autre monde; et l'on dirait qu'un carrosse n'est pas tant nécessaire pour se conduire que pour exister. Il y a comme cela une poignée d'impertinents qui ne comptent qu'eux dans tout l'univers, et ve valent guère la peine qu'on les compte, si ce n'est pour le mal qu'ils font. C'est pour eux uniquement que sont faits les spectacles; ils s'y montrent à la fois comme représentés au milieu du théâtre, et comme représentants aux deux côtés; ils sont personnages sur la scène, et comédiens sur les bancs. C'est ainsi que la sphère du monde et des auteurs se rétrécit; c'est ainsi que la scène moderne ne quitte plus son ennuyeuse dignité : on n'y sait plus montrer les hommes qu'en habit doré. Vous diriez que la France n'est peuplée que de comtes et de chevaliers; et plus le peuple y est misérable et gueux, plus le tableau du peuple y est brillant et magnifique. Cela fait qu'en peignant le ridicule des états qui servent d'exemple aux autres, on le répand plutôt que de l'éteindre, et que le peuple, toujours singe et imitateur des riches, va moins au théâtre pour rire de leurs folies que pour les étudier, et devenir encore plus fous qu'eux en les imitant. Voilà de quoi fut cause Molière lui-même; il corrigea la cour en infectant la ville : et ses ridicules marquis furent le premier modèle des petits-maîtres bourgeois qui leur succédèrent.”

Concernant l'emprise de la grande société sur la représentation théâtrale.
Julie ou la Nouvelle Héloïse, 1761

Jean Anouilh photo
Félix-Antoine Savard photo
Théodore Monod photo
Robert Desnos photo
John Varley photo
Antoine Prost photo
Anouar Benmalek photo
Émile Zola photo
Paul Léautaud photo
André Breton photo

“Servantes de la faiblesse, servantes du bonheur, les femmes abusent de la lumière dans un éclat de rire.”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français

Poisson soluble, 1924

Albert Camus photo
Marek Halter photo
Aldous Huxley photo
Octave Mirbeau photo
Ron Howard photo
Jean-Bernard Pouy photo
Wassyl Slipak photo
Robert Desnos photo
Joseph Conrad photo
Yasmina Khadra photo

“[S]oudain, au tréfonds des abysses, une lueur infinitésimale… Elle frétille, approche, se silhouette lentement; c’est un enfant… qui court; sa foulée fantastique fait reculer les pénombres et les opacités… Cours, lui crie la voix de son père, cours… Une aurore boréale se lève sur les vergers en fête; les branches se mettent aussitôt à bourgeonner, à fleurir, à ployer sous leurs fruits. L’enfant longe les herbes folles et fonce sur le Mur qui s’effondre telle une cloison en carton, élargissant l’horizon et exorcisant les champs qui s’étalent sur les plaines à perte de vue… Cours… Et il court, l’enfant, parmi ses éclats de rires, les bras déployés comme les ailes des oiseaux. La maison du patriarche se relève de ses ruines; ses pierres s’époussettent, se remettent en place dans une chorégraphie magique, les murs se redressent, les poutres au plafond se recouvrent de tuiles; la maison de grand-père est debout dans le soleil, plus belle que jamais. L’enfant court plus vite que les peines, plus vite que le sort, plus vite que le temps… Et rêve, lui lance l’artiste, rêve que tu es beau, heureux et immortel… Comme délivré de ses angoisses, l’enfant file sur l’arête des collines en battant des bras, la frimousse radieuse, les prunelles en liesse, et s’élance vers le ciel, emporté par la voix de son père : On peut tout te prendre; tes biens, tes plus belles années, l’ensemble de tes joies, et l’ensemble de tes mérites, jusqu’à ta dernière chemise – il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l’on t’a confisqué.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

André Breton photo
Paul Éluard photo
Arturo Pérez-Reverte photo
Amélie Nothomb photo
Carlos Ruiz Zafón photo
Max Jacob photo
Nadine Morano photo
Jacques Chirac photo

“Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs […] Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler! [applaudissements nourris] si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur [rires nourris], eh bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial, et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas d'impôt! […] Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience qu'il y a un problème de l'immigration, et que si l'on ne le traite pas ­ et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous la pression de l'opinion publique ­ les choses empireront au profit de ceux qui sont les plus extrémistes.”

Le bruit et l'odeur

Boccace photo
Paul Éluard photo
Arthur Rimbaud photo

“Les Poets de Sept ans

Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances.

Tout le jour, il suait d'obéissance; très
Intelligent; pourtant des tics noirs, quelques traits
Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue, les deux poings
A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe
On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été
Surtout, vaincu, stupide, il était entêté
A se renfermer dans la fraîcheur des latrines:
Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.
Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet
Derrière la maison, en hiver, s'illunait,
Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne
Et pour des visions écrasant son oeil darne,
Il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue
Sous des habits puant la foire et tout vieillots,
Conversaient avec la douceur des idiots!
Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,
Sa mère s'effrayait, les tendresses profondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonnement.
C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment!

A sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand désert où luit la Liberté ravie,
Forêts, soleils, rives, savanes! - Il s'aidait
De journaux illustrés où, rouge, il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.
Quand venait, l'Oeil brun, folle, en robes d'indiennes,
-Huit ans -la fille des ouvriers d'à côté,
La petite brutale, et qu'elle avait sauté,
Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses,
Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses,
Car elle ne portait jamais de pantalons;
- Et, par elle meurtri des poings et des talons,
Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.

Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou;
Des rêves l'oppressaient, chaque nuit, dans l'alcôve.
Il n'aimait pas Dieu; mais les hommes qu'au soir fauve,
Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
Font autour des édits rire et gronder les foules.
- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor!

Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulement, déroutes et pitié!
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, - seul et couché sur des pièces de toile
Écrue et pressentant violemment la voile!”

Arthur Rimbaud (1854–1891) poète français
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais photo
Molière photo