Citations sur figure

Une collection de citations sur le thème de figure, pluie, tout, bien-être.

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“Oui, l'Univers a eu un début. Oui, l'Univers continue d'évoluer et oui, on peut remonter l'histoire de chacun des atomes de notre corps jusqu'au Big Bang à travers les fournaises thermonucléaires que sont les étoiles très massives. Nous ne sommes pas simplement « dans » l'Univers : nous en faisons partie. Nous en sommes nés. Certains affirment même que nous avons été formés par l'Univers pour qu'il puisse prendre conscience de lui-même. Et nous avons tout juste commencé à le faire.”

Neil deGrasse Tyson (1958) astrophysicien américain

Yes, the universe had a beginning. Yes, the universe continues to evolve. And yes, every one of our body's atoms is traceable to the big bang and to the thermonuclear furnace within high-mass stars. We are not simply in the universe, we are part of it. We are born from it. One might even say we have been empowered by the universe to figure itself out — and we have only just begun.
Planétarium Hayden

“Figure lointaine à nos yeux que celle du chevalier. Et pourtant figure intacte, ayant triomphé des injures des hommes et du temps, préservée par les cheminements secrets de la nostalgie.”

Dominique Venner (1935–2013) historien, journaliste et essayiste français d'extrême droite

Histoire et tradition des Européens : 30 000 ans d'identité, 2002

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“Mahomet est une des trois ou quatre figures qui dominent l'humanité et son histoire.”

Jules Barbey d'Aurevilly (1808–1889) romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste et polémiste français

Les Œuvres et les hommes

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“Premièrement, il s'agit d'une magnifique propagande pour l'idéal maçonnique. Si la maison royale appartient à une loge, alors elle est respectable aux yeux de la masse, du possédant et des classes éduquées. Tous les doutes sont alors réduits au silence. Les maçons n'ont plus besoin de se défendre, mais seulement d'invoquer le roi, leur frère maçon. Est-ce qu'un individu va se montrer plus intelligent que son roi? Un tel membre automatiquement attire tous ceux que recherchent particulièrement les maçons, toutes les personnalités officielles et politiques influentes. Sans avoir besoin d'entreprendre d'autres actions, ils ont gagné les politiciens en vue et les figures de l'industrie à la Maçonnerie. La loge maçonnique devient alors un centre de vie sociale avec des banquets et des célébrations pour l'anniversaire du roi ou du prince. Cela ressemble à un grand club national ou social; du vin et des dîners bon marché offrent une attraction considérable aux officiels qui ne sont pas fortunés.”

Heinrich Himmler (1900–1945) homme politique nazi et militaire allemand

First of all it's wonderful propaganda for the Masonic idea. If the royal house belongs to a lodge, then it is respectable in the eyes of the broad masses, the propertied and the educated classes. All doubts are at once silenced. The Masons no longer need to defend themselves, but only point to the king, their brother Mason. Is any individual going to be more clever than his king? Such membership automatically attracts all those whom the Masons particularly want, influential officials and politicians. Without any need for further action they have won over leading political and industrial figures to Masonry. The Masonic lodge now becomes the centre of social life with riotous banquets and celebrations for the king's or prince's birthday. It all seems like a great national and social club; cheap wining and dining offer no small attraction to the official unblessed with this world's goods.
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Sur la Franc-maçonnerie

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“Que nous reste-t-il après l'agitation? Pour les plus célèbres d'entre nous, figurer dans le dictionnaire avant d'être enfouis sous les strates du temps, oubliés.”

Pierre Rabhi (1938) essayiste, agriculteur biologiste, romancier et poète français

Graines de possibles, regards croisés sur l'écologie

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“En fait, le caractère valeur des produits du travail ne s'établit fermement qu'une fois que ceux-ci sont pratiqués comme grandeurs de valeur. Or, ces grandeurs changent constamment, indépendamment de la volonté, des prévisions et des actes des gens qui échangent. Leur mouvement social propre a pour les échangistes la forme d'un mouvement de choses qu'ils ne contrôlent pas, mais dont ils subissent au contraire le contrôle. Il faut attendre un développement complet de la production marchande avant que l'expérience même fasse germer l'intelligence scientifique de la chose: on comprend alors que ces travaux privés, menés indépendamments par tous les côtés en tant que branches naturelles de la division sociale du travail sont réduits en permanence à leur mesure sociale proportionnelle, parce que la contingence et les oscillation constante des rapports dans lesquels s'échanges leurs produits le temps de travail socialement nécessaire régulatrice, au même titre que la loi de la pesanteur s'impose quand quelqu'un prend sa maison sur le coin de la figure. La détermination de la grandeur de valeur par le temps de travail est donc un secret caché sous la phénoménalité des mouvements des valeurs relatives des marchandises. En découvrant ce secret, on lève l'apparence d'une détermination purement aléatoire des grandeurs de valeurs des produits du travail, mais on ne supprime nullement leur forme de choses.”

Karl Marx (1818–1883) philosophe, sociologue et économiste allemand

, 1867
Source: « Que penser d'une loi qui ne peut entrer en vigueur qu'à travers des révolutions périodiques ? C'est précisément une loi naturelle qui repose sur l'inconscience des parties prenantes» (Friedrich Engels, Umriss zu einer Kritker der Nationalökonmie, in Deutsh-Französische Jahrbücher, édités par Arnold Ruge et Karl Marx, Paris 1844)

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“D'un geste (car il est plus sûr de ses mouvements que de ses mots, en ce pays étranger), il écarte l'enfant et presse le pas pour se tenir à la hauteur d'une jeune femme qui va dans la même direction que lui, le long du mur opposé. Musclée, les cheveux coupés presque aussi court que ceux d'un homme et décolorés jusqu'au ton de la paille, elle revient probablement de la plage, si elle porte sous le bras une serviette roulée qui pourrait bien contenir un maillot humide qui aurait contenu son corps. Le soleil a rougi son visage que nul fard n'accentue, ses épaules qui sortent largement d'une étroite robe blanche. Ses pieds, dans des sandales de cuir beige, sont nus; l'une de ses chevilles, la gauche, est écorchée; les ongles de ses orteils n'ont que des traces de vernis. Par l'allure et par le maintien elle n'a rien d'une femme galante, mais ses grands yeux marron ont lancé sur Sigismond un regard leste (« furtif », se dit-il qu'aurait dit le pédant cousin), et dans la main qui vient de repousser l'enfant aux annuaires il lui semble qu'il sent la rondeur robuste de l'épaule de celle-là. Après avoir dépassé l'Inter Club Bar, cependant, elle entre dans la pension Toledo, et elle ne s'est pas retournée vers le suiveur, qui sait qu'il ne fut pas inaperçu. Quelques instants il reste devant la pension (de mauvaise apparence), l'œil au guet des volets clos; or son espoir est déçu de voir une fenêtre s'ouvrir et une figure se pencher pour lui sourire ou se moquer de lui.”

André Pieyre de Mandiargues (1909–1991) écrivain français

Roman, La Marge (prix Goncourt), 1967

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“Je défais le lit et je m’allonge sur le matelas nu, supposant qu’un malaise va s’emparer de moi à sentir le fantôme d’un autre homme subsister dans ses odeurs et les débris de sa vie. Mais je ne ressens rien de pareil : la chambre me paraît toujours aussi connue. Le bras sur la figure, je m’aperçois que je glisse dans le sommeil. Il se peut que le monde tel qu’il est ne soit pas une illusion, ni le mauvais rêve d’une nuit. Il se peut que l’éveil qui nous y projette soit inéluctable, que nous ne puissions ni l’oublier ni nous en dispenser. Mais j’ai toujours autant de mal à croire que la fin est proche. Si les barbares faisaient irruption maintenant, je mourrais dans mon lit, j’en suis sûr, aussi stupide et ignorant qu’un bébé. Il serait encore plus approprié qu’on me surprenne en bas, dans le cellier, une cuiller à la main, la bouche pleine de confiture de figues fauchée dans le dernier bocal de l’étagère : on pourrait alors couper et jeter sur le tas de têtes amoncelées sur la place une tête qui porterait encore une expression coupable, peinée, étonnée de cette irruption de l’Histoire dans le temps immobile de l’oasis. A chacun la fin qui lui convient le mieux. Certains se feront prendre dans des abris creusés sous leur cave, serrant leur trésor contre leur sein, fermant les yeux de toutes leurs forces. D’autres mourront sur la route, aux prises avec les premières neiges de l’hiver. De rares individus mourront peut-être en combattant, armés de fourches. Après moi, les barbares se torcheront avec les archives de la ville. Jusqu’à la fin, nous n’aurons rien appris. Il semble y avoir chez nous tous, au fond de nous, quelque chose de l’ordre du granit, qui résiste à l’enseignement. Bien que la panique déferle dans les rues, personne ne croit vraiment que le monde de certitudes tranquilles qui nous a accueillis à notre naissance est sur le point de disparaître. Personne ne peut accepter qu’une armée impériale ait été anéantie par des hommes armés d’arcs, de flèches et de vieux fusils rouillés, qui vivent dans des tentes, ne se lavent jamais et ne savent ni lire ni écrire. Et qui suis-je pour ricaner d’illusions qui aident à vivre? Est-il meilleure façon de passer ces jours ultimes que de rêver d’un sauveur, l’épée brandie, qui disperserait les armées ennemies, nous pardonnerait les erreurs commises par d’autres en notre nom et nous accorderait une seconde chance de bâtir notre paradis terrestre? Couché sur le matelas nu, je m’applique à animer une représentation de moi-même en nageur, nageant infatigablement, à longues brasses égales, dans le fluide du temps – un fluide plus inerte que l’eau, dépourvu de remous, s’insinuant partout, sans couleur, sans odeur, sec comme du papier.”

J. M. Coetzee (1940) romancier et professeur en littérature sud-africain

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

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“Barruel, dans l' Histoire du clergé pendant la Révolution, raconte l'histoire d'une certaine Comtesse de Pérignon, qui aurait été rôtie place Dauphine avec ses deux filles, et six prêtres auraient été, eux aussi, brûlés vifs sur la place, parce qu'ils avaient refusé de manger le corps rôti de la comtesse. Barruel raconte aussi qu'on a mis en vente au Palais Royal des pâtés de chair humaine. Bertrand de Molleville, Maton de la Varenne, racontent toute une série d'histoires : la fameuse histoire de Mademoiselle de Sombreuil buvant un verre de sang pour sauver la vie de son père, ou de cet homme qui avait été obligé de boire le sang extrait du cœur d'un jeune homme pour sauver ses deux amis; ou encore, des massacreurs de Septembre qui auraient bu de l'eau-de-vie dans laquelle Manuel aurait versé de la poudre à canon, et ils auraient mangé des petits pains qu'ils auraient trempés dans des blessures. Vous avez là aussi la figure du débauché-anthropophage, mais dans laquelle l'anthropophagie l'emporte sur la débauche. Les deux thèmes, interdiction sexuelle et interdiction alimentaire, se nouent donc d'une façon très claire dans ces deux grandes premières figures de monstre et de monstre politique. Ces deux figures relèvent d'une conjoncture précise, bien qu'elles reprennent aussi des thèmes anciens : la débauche des rois, le libertinage des grands, la violence du peuple. Tout ceci, ce sont de vieux thèmes : mais il est intéressant qu'ils soient réactivés et renoués à l'intérieur de cette première figure du monstre.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 29 janvier 1975

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“Plusieurs se sont figuré des républiques et des principautés qui n'ont jamais été et qui ne seront jamais. Mais il y a si loin de la manière dont on vit de la manière dont on devrait vivre, que celui qui laisse ce qui se fait pour ce qui devrait se faire, cherche à se perdre plutôt qu'à se conserver. Et par conséquent, il faut qu'un homme qui veut faire profession d'être tout à fait bon, parmi tant d'autres qui ne le sont pas, périsse tôt ou tard.”

La même citation, provenant de la traduction d'Yves Lévy donne à peu près : « Mais il y a si loin de la manière dont on vit de la manière dont on devrait vivre, que celui qui laisse ce qui se fait pour ce qui devrait se faire, apprend plutôt à se détruire qu'à se préserver. Et par conséquent, il faut qu'un homme qui veut faire profession d'homme bon, au milieu de gens qui ne le sont pas, doive apprendre à pouvoir être mauvais, et à user ou non du caractère mauvais selon la nécessité. »
Le Prince, 1532

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“Premièrement, il s'agit d'une magnifique propagande pour l'idéal maçonnique. Si la maison royale appartient à une loge, alors elle est respectable aux yeux de la masse, du possédant et des classes éduquées. Tous les doutes sont alors réduits au silence. Les maçons n'ont plus besoin de se défendre, mais seulement d'invoquer le roi, leur frère maçon. Est-ce qu'un individu va se montrer plus intelligent que son roi? Un tel membre automatiquement attire tous ceux que recherchent particulièrement les maçons, toutes les personnalités officielles et politiques influentes. Sans avoir besoin d'entreprendre d'autres actions, ils ont gagné les politiciens en vue et les figures de l'industrie à la Maçonnerie. La loge maçonnique devient alors un centre de vie sociale avec des banquets et des célébrations pour l'anniversaire du roi ou du prince. Cela ressemble à un grand club national ou social; du vin et des dîners bon marché offrent une attraction considérable aux officiels qui ne sont pas fortunés.”

Felix Kersten (1898–1960) médecin allemand

First of all it's wonderful propaganda for the Masonic idea. If the royal house belongs to a lodge, then it is respectable in the eyes of the broad masses, the propertied and the educated classes. All doubts are at once silenced. The Masons no longer need to defend themselves, but only point to the king, their brother Mason. Is any individual going to be more clever than his king? Such membership automatically attracts all those whom the Masons particularly want, influential officials and politicians. Without any need for further action they have won over leading political and industrial figures to Masonry. The Masonic lodge now becomes the centre of social life with riotous banquets and celebrations for the king's or prince's birthday. It all seems like a great national and social club; cheap wining and dining offer no small attraction to the official unblessed with this world's goods.
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“Regarde, en effet, quand la lumière du soleil fait pénétrer un faisceau de rayons dans l'obscurité de nos maisons : tu verras une multitude de corpuscules s'entremêler de mille façons à travers le vide dans le faisceau lumineux et, comme soldats d'une guerre éternelle, se livrer combats et batailles, guerroyer par escadrons, sans trêve, et ne cessant fiévreusement de se joindre et de se séparer : tu peux te figurer par là ce qu'est l'agitation sans fin des atomes dans le grand vide, autant toutefois qu'une petite chose peut en représenter une grande et nous guider sur la trace de sa connaissance.

Une autre raison d'observer attentivement les corpuscules qui s'agitent en désordre dans un rayon de soleil, c'est qu'une telle agitation nous révèle les mouvements invisibles auxquels sont entraînés les éléments de la matière. Car souvent tu verras beaucoup de ces poussières, sous l'impulsion sans doute de chocs imperceptibles, changer de direction, rebrousser chemin, tantôt à droite, tantôt à gauche et dans tous les sens. Or, leur mobilité tient évidemment à celle de leurs principes.

Les atomes, en effet, se meuvent les premiers par eux-mêmes ; c'est ensuite au tour des plus petits corps composés : les plus proches des atomes par leur force ; sous leurs chocs invisibles ils s'ébranlent, se mettent en marche et eux-mêmes en viennent à déplacer des corps plus importants. C'est ainsi que part des atomes le mouvement, qui s'élève toujours et parvient peu à peu à nos sens, pour parvenir enfin à la poussière que nous apercevons dans les rayons du soleil, alors même que les chocs qui la mettent en mouvement nous demeurent invisibles.”

De natura rerum (De la nature)

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“Je ne sais pas, mon amie, à quoi nous serviraient nos tares, si elles ne nous enseignaient la pitié.
Je m'habituai. On s'habitue facilement. Il y a une jouissance à savoir qu'on est pauvre, qu'on est seul et que personne ne songe à nous. Cela simplifie la vie. Mais c'est aussi une grande tentation. Je revenais tard, chaque nuit, par les faubourgs presque déserts à cette heure, si fatigué que je ne sentais plus la fatigue. Les gens que l'on rencontre dans les rues, pendant le jour, donnent l'impression d'aller vers un but précis, que l'on suppose raisonnable, mais, la nuit, ils paraissent marcher dans leurs rêves. Les passants me semblaient, comme moi, avoir l'aspect vague de figures qu'on voit dans les songes, et je n'étais pas sûr que toute la vie ne fût pas un cauchemar inepte, épuisant, interminable. Je n'ai pas à vous dire la fadeur de ces nuits viennoises. J'apercevais quelquefois des couples d'amants étalés sur le seuil des portes, prolongeant tout à leur aise leurs entretiens, ou leurs baisers peut-être ; l'obscurité, autour d'eux, rendait plus excusable l'illusion réciproque de l'amour ; et j'enviais ce contentement placide, que je ne désirais pas. Mon amie, nous sommes bien étranges. J'éprouvais pour la première fois un plaisir de perversité à différer des autres ; il est difficile de ne pas se croire supérieur, lorsqu'on souffre davantage, et la vue des gens heureux donne la nausée du bonheur.”

Marguerite Yourcenar (1903–1987) écrivaine française

Alexis ou le Traité du Vain Combat, 1929

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“En 1954, j'étais au balcon du Gaumont-Palace à Paris, un très beau cinéma, avec des orgues, et j'ai vu arriver ce machin dégingandé, avec un côté Don Quichotte déjà, de grands bras, de longues pattes, une figure longue aussi. Il jouait trois chansons à l'entracte, personne ne l'écoutait. Je suis tombée en arrêt comme un chien de chasse. Canetti [propriétaire du cabaret Les Trois Baudets] m'a dit : « Ah ! Bon, ça vous intéresse ? Il s'appelle Brel, il est Belge. On essaie, on va voir… » On a vu.”

Juliette Gréco (1927) chanteuse de variétés et artiste dramatique

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L'entretien entre Juliette Gréco et la journaliste Véronique Mortaigne, est précédé d'un paragraphe sur les circonstances de l'entretien et d'un autre paragraphe de présentation de l'album Juliette Gréco chante Brel, sorti le 28 octobre 2013 chez Deutsche Grammophon/Universal Music, et qui contient 12 chansons de Jacques Brel arrangées par le pianiste Bruno Fontaine et par le mari de la chanteuse, Gérard Jouannest.
Première rencontre avec Jacques Brel

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“(2) La crainte et l'amour, tel est en effet, dans toute sa concision, la différence qui sépare les deux Testaments; la crainte était le partage de l'homme ancien, l'amour est le privilège de l'homme nouveau; et cependant l'un et l'autre sont l'œuvre d'un Dieu infiniment miséricordieux. (…) (3) La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. (…) Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde? (4) (…) Il n'y a donc pas lieu de soutenir la moindre contradiction entre l'Ancien Testament et le précepte que nous impose le Sauveur d'aimer nos ennemis. Tout en nous ordonnant de les aimer, il s'engage lui-même à en tirer vengeance, puisqu'il se représente sous la figure d'un juge qui tout partial et coupable qu'il est, n'ayant aucune crainte de Dieu, aucun respect pour les hommes, se laisse pourtant fléchir par les instances réitérées d'une pauvre veuve qui demande justice contre son persécuteur; à la fin il l'exauce, pour se délivrer de ses prières. S'il en est ainsi dans cette parabole, à combien plus forte raison Dieu, qui est la bienveillance et la justice même, n'affirme-t-il pas qu'il vengera ses élus de la haine de leurs ennemis (Luc, XVIII, 2-8.)?”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

(2) Nam hæc est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor: illud ad veterem, hoc ad novum hominem pertinet; utrumque tamen unius Dei misericordissima dispensatione prolatum atque conjunctum. (...) (3) Potest ergo esse dilectio in vindicante. Quod unusquisque in filio suo probat, cum eum in mores pessimos defluentem, severissima cœrcitione constringit, et tanto magis, quanto magis eum diligit, atque hoc modo corrigi posse arbitratur. Non autem occidunt filios quos diligunt homines, quando eos corrigere volunt: quia multi hanc vitam pro magno bono habent, et totum quare volunt educare filios suos, in hac vita sperant. Fideles autem atque sapientes homines, qui credunt esse aliam vitam meliorem, et quanta possunt ex parte noverunt; nec ipsi vindicant occidendo, cum filios suos volunt corrigere, quia in hac vita eos posse corrigi credunt: Deus autem qui novit quid cuique tribuat, vindicat occidendo in quos voluerit, sive per homines, sive occulto rerum ordine; non quia eos odit in quantum homines sunt, sed in quantum peccatores sunt. (...) Ecce manifestum est Deum cum dilectione corrigere, non solum infirmitatibus et ægritudinibus, sed etiam mortibus temporalibus, eos quos non vult damnare cum mundo. (4) (...) et quomodo non sit contrarium quod Dominus nobis in Evangelio præcepit, ut diligamus inimicos nostros: de quibus tamen promittit ipse vindictam, cum de illo iudice similitudinem inducit, qui quotidianas interpellationes viduæ mulieris petentis ut se vindicaret, quamvis esset injustus, nec Deum timens, nec homines reverens, tamen sustinere non potuit, et audivit eam, ne ulterius tædium pateretur: ex cujus comparatione multo magis Deum, qui est benignissimus atque justissimus, dixit vindicare electos suos de inimicis eorum (Cf. Lc 18, 2-8.).
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Citations de saint Augustin, Contre Adimantus, Manichéen

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“Le temps est où il faut laisser l’âme bondir sur sa propre essence, le temps où il faut donner la pensée à la Différence dont elle reçoit ses fractales. Le moment est venu de faire pénétrer la pensée en la liberté qu’elle contient, en « la liberté d’esprit, dit Chardon, que Dieu donne à ceux qu’il a faits ses enfants et qu’il a choisis, en l’honneur de sa grâce, pour être les héritiers de l’immensité de sa gloire ». Il s’agit de laisser la pensée renouer avec l’ancre fondamentale qui la pondère, avec la consistance propre de la Substance trinitaire, il s’agit de laisser la pensée commencer enfin – avant qu’enfoncés puis recouverts, étouffés enfin par le cratère d’une croissante immanence se nourrissant de nos desquamations idolâtrées et de nos helminthes adulées jusqu’au vertige, pris à la gorge par l’immanentisme ou par ce mobilisme que nous aurons préféré à l’appel d’une si évidente autant que si insaisissable et si divine Transcendance, gémissant sans force car inlassablement exténués de n’être plus que de serviles membres cernés par leurs propres excréments apostats, nous ne finissions par pousser cette plainte sans timbre qui est celle de la Winnie de Beckett : « Quelle malédiction la mobilité ». Il est temps pour la pensée, car c’est là son aspiration la plus profonde dont toutes les fuites ne sont qu’autant de figures corrompues, de commencer et d’aller en fin au Principe. Car il faut consacrer ce qu’on écrit à ce qui vient”

Maxence Caron (1976) auteur français

Goethe, Maximes, 1035
La Vérité captive

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“La figure de l'intellectuel "éducateur" à disparu …”

Enzo Traverso (1957) historien italien

Où sont passés les intellectuels ?

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“J'étais devant cent et un critiques à un congrès de critiques, et un critique m'a demandé, « Mlle Cho, n'est-il pas vrai que vos gérants vous ont demandé de perdre du poids pour figurer comme vous-même dans votre propre émission? » Gail [la réalisatrice] m'a pris le micro et a dit, « Il n'y a absolument rien de vrai là-dedans. » J'avais… tellement… faim.”

Margaret Cho (1968) actrice américaine

I stood in front of a hundred and one critics at a critic's convention, ... and a critic asked me, "Miss Cho, isn't it true that your management asked you to lose weight to play the part of yourself in your own TV show?" Gail grabbed the mike from me and said, "There is no truth in that whatsoever." I... was so... hungry.
en
I'm the One that I Want

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