Citations sur pouvoir
Page 3

Cormac McCarthy photo
Jacques Villeglé photo

“Les mots ont moins de pouvoir que de sens : gare au contexte dans lequel ils apparaissent! Gare aux intonations! Gare à la typographie!”

Jacques Villeglé (1926) plasticien et peintre français

Jacques évoque les signes, cryptogrammes et le graphisme de son alphabet socio-politique.
Citation

François Mitterrand photo
Lucrèce photo

“Mais rien n'est plus doux que d'occuper solidement les hauts lieux fortifiés par la science des sages, régions sereines d'où l'on peut abaisser ses regards sur les autres hommes, les voir errer de toutes parts, et chercher au hasard le chemin de la vie, rivaliser de génie, se disputer la gloire de la naissance, nuit et jour s'efforcer, par un labeur sans égal, de s'élever au comble des richesses ou de s'emparer du pouvoir. O misérable esprits des hommes, ô cœurs aveugles! Dans quelles ténèbres et dans quels dangers s'écoule ce peu d'instants qu'est la vie! Ne voyez-vous pas ce que crie la nature? Réclame-t-elle autre chose que pour le corps l'absence de douleur, et pour l'esprit un sentiment de bien-être, dépourvu d'inquiétude et de crainte?”

Sed nihil dulcius est, bene quam munita tenere
edita doctrina sapientum templa serena,
despicere unde queas alios passimque videre
errare atque viam palantis quaerere vitae,
certare ingenio, contendere nobilitate,
noctes atque dies niti praestante labore
ad summas emergere opes rerumque potiri.
O miseras hominum mentes, o pectora caeca !
Qualibus in tenebris vitae quantisque periclis
degitur hoc aevi quod cumquest ! Nonne videre
nihil aliud sibi naturam latrare, nisi ut qui
corpore seiunctus dolor absit, mente fruatur
iucundo sensu cura semota metuque ?
la
De natura rerum (De la nature)

“Le moi est doté d'un pouvoir, d'une force créatrice, conquête tardive de l'humanité, que nous appelons volonté.”

Charles Baudouin (1893–1963) psychanalyste et écrivain franco-suisse

Carl Gustav Jung in L'Homme à la découverte de son âme, 1950.
L'Œuvre de Jung et la psychologie complexe, 1963, Réalité de l'âme

Paul Valéry photo

“Le pouvoir sans abus perd le charme.”

Paul Valéry (1871–1945) écrivain, poète et philosophe français

Tel quel

Jacques Ellul photo

“La démocratie n'est plus un moyen de contrôler le pouvoir mais un moyen d'encadrer les masses.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

, 1965

Michel Foucault photo

“La théorie de la souveraineté est, si vous voulez, ce qui permet de fonder le pouvoir absolu dans la dépense absolue du pouvoir, et non pas de calculer le pouvoir avec le minimum de dépense et le maximum d'efficacité.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

« Il faut défendre la société » — Cours au Collège de France, 1976, Cours du 14 janvier 1976

Paul Samuelson photo
Ian Watson photo

“(…) Maintenant, le pouvoir revendique sa propre disparition. On voit un ancien président de la République [Valéry Giscard d’Estaing] écrire qu’il a souffert d’être séparé de ses concitoyens. C’est-à-dire qu’il ne supportait pas sa fonction. Ce même président avait pris la manie de s’adresser, à la télévision, à ceux qu’il gouvernait au singulier… : "Madame, Mademoiselle, Monsieur"; pour moi, c’est le comble. […] Il laisse entendre qu’il est mon président, à moi qui l’écoute. Il n’est pas mon président, il n’est le président de personne en particulier, il est le président de la République française, de la nation française. En détruisant la mise à distance symbolique du pouvoir, il commettait une faute grave contre le véritable fondement de la démocratie, qui repose sur la représentation, sur une mise en scène. La mise en scène est une mise à distance, et une mise en miroir qui permet la respiration, qui permet aux individus et aux groupes de se trouver, de se constituer en se séparant de leur propre image. Alors que la prétendue convivialité, déthéâtralisée, déritualisée, casse l’humain, détruit les individus en les laissant seuls face au néant. Démerde-toi, drogue-toi, suicide-toi, c’est ton affaire, il y aura des garagistes qui répareront si c’est réparable, et des flics si besoin est.”

Entretiens

Jean-François Revel photo
Manuel Valls photo
André Breton photo
Ian Watson photo

“L'esprit et l'infinité son liés d'une étrange manière. Peut-être l'infini a-t-il besoin de la pensée pour pouvoir exister!”

Ian Watson (1943) auteur de science-fiction britannnique

Ambassade de l'espace, 1977

Hans-Rudolf Merz photo
Jean Rohou photo

“La tragédie commence dès que l'homme prend conscience de sa liberté, car elle recèle non seulement le pouvoir d'en mal user mais la tentation de jouer au dieu.”

Jean Rohou (1934) écrivain et universitaire breton

H.Gouhier in Le Théâtre et l'existence.
La Tragédie classique, 1996, Tragique et fatalité

Jean Baudrillard photo
Dominique Fernandez photo
Charles Robert Maturin photo
Antoine Prost photo
Michael Parenti photo
Jacques Ellul photo

“La bourgeoisie n'a pas seulement fait la révolution pour prendre le pouvoir mais pour instituer le triomphe de la Raison par l'État.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

, 1969

Raymond Aron photo
Friedrich Nietzsche photo
Karl Polanyi photo
André Breton photo

“Seuls ceux que nous chérissons détiennent le redoutable pouvoir de nous faire peine…”

Jeanne Bourin (1922–2003)

Les Compagnons d'Éternité, 1992

Imre Kertész photo
Claude Lévi-Strauss photo
Emil Cioran photo
Maximilien de Robespierre photo
Jean-Christophe Rufin photo
Guy de Maupassant photo
Michel Foucault photo
Marc Dugain photo
Didier Tauzin photo
Philippe Alexandre photo
Pascal Décaillet photo
Jean-Bernard Pouy photo
Michel Foucault photo

“Cette Alliance s'imagine vraiment pouvoir se comporter devant un tribunal comme dans une loge!”

William Vogt (1859–1918) politicien, auteur pamphlétaire et conférencier antimaçonnique suisse

fr
À propos de la franc-maçonnerie.

Felix Kersten photo

“Il n'y a quun pouvoir qui ne s'y est pas trompé, l' Église catholique. Elle est l'inexorable ennemie de toute la Maçonnerie. Il vous est certainement connu que tout catholique est automatiquement excommunié à partir du moment où il devient franc-maçon. L'Église sait parfaitement pourquoi elle est si impitoyable. Elle fonctionne elle-même sur des principes maçonniques; ses ordres religieux, en particulier les jésuites, ne sont rien d'autres que de puissantes loges de l'Église catholique. Elle sait ce qu'elle a accompli avec ce système et ne tolèrera aucune loge opposée, usant de tous les moyens nécessaires pour prévenir ses brebis de s'imiscer dedans. On ne peut se tromper sur l'explication que l'Église est contre les franc-maçons à cause de leurs idées libérales. Désormais ces idées ont atteint une telle progression même au sein de l'Église catholique que les avertissements et les interdictions sont inutiles. Son impitoyable attitude contre la Maçonnerie est la meilleure preuve de la justesse de notre analyse. Seuls les pasteurs évangéliques, dans leur folie, n'ont toujours pas réalisé ce qui est à l'œuvre. Ils rejoignent la Maçonnerie sans réaliser qu'ils creusent leurs propres tombes.”

Felix Kersten (1898–1960) médecin allemand

Only one power has not allowed itself to be deceived, the Catholic Church. She is the inexorable enemy of all Masonry. It is certainly known to you that any Catholic is automatically excommunicated the moment he becomes a Mason. The Church knows very well why she is so inexorable. She herself works on Masonic principles; her religious Orders, in particular the Jesuits, are nothing more nor less than powerful lodges of the Catholic Church. She knows what she has herself achieved with this system and will suffer no opposition lodge, using every means to prevent her sheep from straying into it. One cannot be misled by the explanation that the Church is against the Masons because they pay hommage to liberal ideas. By now, these ideas have made such progress even inside the Catholic Church that warnings and prohibitions ont that account are out of place. The inexorable stand of the Catholic Church against Masonry is the best proof of how accurately we have summed it up. Only the foolish Evangelical parsons have still not realized what is at stake. They join the Masons without realizing that they are digging their own graves.
en

Jean d'Ormesson photo
Jacques Ellul photo

“Nous ne pouvons plus aujourd'hui parler argent sans penser à la vie économique, globale : […] l'argent en est le symbole. […] (car il) a subi une abstraction et une objectivation au cours du dernier siècle.
- Une abstraction, car l'individu n'a plus entre les mains une valeur en soi, il ne peut plus attribuer de sens au signe monétaire. Et ce n'est plus seulement la monnaie papier mais aussi la monnaie scripturale qui conduit à cette abstraction. L'individu ne s'attache plus au billet mais à son seul pouvoir d'achat. Le signe s'est rapproché de sa réalité économique en devenant lui-même plus abstrait.
- Une objectivation également, car l'on a de plus le sentiment que la manipulation de l'argent n'est pas un fait personnel, une appropriation, mais résulte de combinaisons lointaines et complexes dont nos actes ne sont que l'écho.
Il n'y a (donc) plus véritablement de relation entre l'individu et son argent parce que cet argent est (devenu) abstrait et objectif. Dès lors, il n'y a plus de problème moral de l'argent : […] l'homme n'est plus responsable de ce qu'il gagne, ni du « comment il gagne », ni du « comment il dépense », car il s'agit uniquement (pour lui) d'un jeu objectif d'opérations économiques dans lequel (il se sent) très peu de chose.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

L'homme et l'argent, 1953

Paul Poncet photo
Gilbert Keith Chesterton photo
Claude Ponti photo

“Les poussins vivent dans un immense pays de l'autre coté des livres. Seul, Blaise a le pouvoir d'ouvrir les portes magiques et des passages secrets dans les livres pour les traverser.”

Claude Ponti (1948) dessinateur de presse, auteur et illustrateur de livres pour la jeunesse

Mille secrets de poussins, 2005

Michael Parenti photo
Francis Bacon photo
Karl Marx photo

“Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier des produits sociaux; il n'ôte que le pouvoir d'asservir à l'aide de cette appropriation le travail d'autrui.”

The Communist Manifesto
, 1848 (avec Friedrich Engels)
Variante: Le communisme n'enlève à personne le pouvoir de s'approprier sa part des produits sociaux, il n'ôte que le pouvoir d'assujettir, à l'aide de cette appropriation, le travail d'autrui

Hervé Le Tellier photo
Friedrich Engels photo

“…l'ironie de l'histoire a voulu - comme toujours quand des doctrines arrivant au pouvoir - que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d'école.”

Friedrich Engels (1820–1895) philosophe allemand et théoricien socialiste

Introduction à la Guerre Civile en France de Karl Marx,1891

Benjamin Constant photo
André Breton photo
Friedrich Hayek photo
Jean d'Ormesson photo
Yves Debay photo
Friedrich Hayek photo
Charles de Gaulle photo
Corinne Maier photo
Jack London photo
Prosper-Olivier Lissagaray photo
Felix Kersten photo

“(…) Le Reichsführer a adapté ce qu'il considère comme les méthodes de ses ennemis et la base de leur pouvoir et l'a transformé dans la base du sien, c'est le fondement de la position dominante occupée dans l'État par la SS. De ce point de vue, la SS n'est rien d'autre qu'une anti-maçonnerie -bien que le Reichsführer ne l'admet pas- avec l'aide de laquelle, et sans attirer l'attention, il essaye d'occuper les positions dirigeantes du gouvernement et du parti. Le système d'attribution d'uniformes et de grades dans la hiérarchie d'honneur ne peut être considérée que de ce point de vue.”

Felix Kersten (1898–1960) médecin allemand

(...) the Reichsführer has adapted what he regards as his enemies method and the basis of their power and has turned it to logical use as the basis of their power and has turned it to logical use as the basis of the dominant position occupied in the state by the SS. From this point of view the SS is nothing but an anti-Masonry -though the Reichsführer does not admit it- with whose help, and without attracting attention, he is trying to occupy the leading positions in the Governement and the Party. The whole system of conferring uniforms and ranks on the so-called "honorary leaders" can only be grasped from this standpoint.
en

André Breton photo
Raymond Aron photo
Michel Foucault photo

“[…] l'idée que le pouvoir pèse en quelque sorte de l'extérieur, massivement, selon une violence continue que certains (toujours les mêmes) exerceraient sur les autres (qui sont eux aussi toujours les mêmes), ceci est une espèce de conception du pouvoir qui est empruntée à quoi? Au modèle, ou à la réalité historique, comme vous voudrez, d'une société esclavagiste. L'idée que le pouvoir — au lieu de permettre la circulation, les relèves, les combinaisons multiples d'éléments — a essentiellement pour fonction d'interdire, d'empêcher, d'isoler, me semble une conception du pouvoir qui se réfère à un modèle lui aussi historiquement dépassé, qui est le modèle de la société de caste. En faisant du pouvoir un mécanisme qui n'a pas pour fonction de produire, mais de prélever, d'imposer des transferts obligatoires de richesse, de priver par conséquent du fruit du travail; bref, l'idée que le pouvoir a essentiellement pour fonction de bloquer le processus de production et d'en faire bénéficier, dans une reconduction absolument identique des rapports de pouvoir, une certaine classe sociale, me semble se référer non pas du tout au fonctionnement réel du pouvoir à l'heure actuelle, mais au fonctionnement du pouvoir tel qu'on peut le supposer ou le reconstruire dans la société.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 15 janvier 1975

Martin Hirsch photo
Richard Stallman photo
Loïc Decrauze photo
Roland Barthes photo

“Le haïku a cette propriété quelque peu fantasmagorique, que l'on s'imagine toujours pouvoir en faire soi-même facilement.”

Roland Barthes (1915–1980) critique littéraire français

L'empire des signes, 1970

Albert Camus photo
Henri Laborit photo
Henry Coston photo
Madonna photo

“Toutes les erreurs que j'ai commis sont des blessures de guerre que j'arbore fièrement car plus que tout, elles ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je peux seulement espérer qu'en étant suffisamment patiente et réfléchie, en continuant à mûrir en tant qu'artiste et en tant qu'être humain, le public finira par comprendre que je ne suis pas cette femme sans cœur, obsédée par le pouvoir et le sexe, qui sort des disques de temps en temps. Les gens me verront pour ce que je suis réellement. Mais si ça ne devait pas arriver, les personnes qui comptent pour moi, mes amis et ma famille, me connaissent. Ils ont toujours su la vérité et ça me suffit.”

Madonna (1958) chanteuse américaine

Any mistakes I've made are war wounds I wear proudly because they've shaped me more than anything else. I can only hope that if I'm patient and diligent enough, if I continue to grow as an artist and a human being, people will come to realize that I'm not some callous, power-hungry, sex-crazed control freak who sings occasionally. They'll see me for what I am. But just in case they never do, the people important to me, my friends and family, they know. They've always known, and that's enough for me.
en
Années 1990

Orson Welles photo

“Citizen Kane est un grand film et restera dans l'histoire du cinéma. Pleins pouvoirs à Welles.”

Orson Welles (1915–1985) réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain

Erich Von Stroheim, cinéaste
À propos d'Orson Welles

Roberto Saviano photo
Michel Foucault photo

“C'est par un état de violence permanente que le despote peut faire valoir sa volonté sur le corps social tout entier. Le despote est donc celui qui exerce en permanence — hors statut et hors la loi, mais d'une manière qui est complètement intriquée dans son existence même — et qui fait valoir d'une façon criminelle son intérêt. C'est le hors-la-loi permanent, c'est l'individu sans lien social. Le despote est l'homme seul. Le despote est celui qui, par son existence même et par sa seule existence, effectue le crime maximum, le crime par excellence, celui de la rupture totale du pacte social par lequel le corps même de la société doit pouvoir exister et se maintenir. Le despote est celui dont l'existence fait corps avec le crime, dont la nature est donc identique à une contre-nature. C'est l'individu qui fait valoir sa violence, ses caprices, sa non-raison, comme loi générale ou comme raison d'État. C'est-à-dire que, au sens strict, depuis sa naissance jusqu'à la mort, en tout cas pendant tout l'exercice de son pouvoir despotique, le roi — ou en tout cas le roi tyrannique — est tout simplement un monstre. Le premier monstre juridique que l'on voit apparaître, se dessiner dans le nouveau régime de l'économie du pouvoir de punir, le premier monstre qui apparaît, le premier monstre repéré et qualifié, ce n'est pas l'assassin, ce n'est pas le violateur, ce n'est pas celui qui brise les lois de la nature; c'est celui qui brise le pacte social fondamental. Le premier monstre, c'est le roi. C'est le roi qui est, je crois, le grand modèle général à partir duquel dériveront historiquement, par toute une série de déplacements et de transformations successives, les innombrables petits monstres qui vont peupler la psychiatrie et la psychiatrie légale du XIXe siècle.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 29 janvier 1975

Jacques Ellul photo
Paul Lafargue photo
Henri Wallon photo
Yasmina Khadra photo

“Dans le ciel, où tant de romances s’étaient diluées jadis, un croissant de lune se mouche dans un nuage. Par-dessus le muret de la résidence, on peut voir les lumières de Jérusalem, avec ses minarets et le clocher de ses églises qu’écartèle désormais ce rempart sacrilège, misérable et laid, né de l’inconsistance des hommes et de leurs indécrottables vacheries. Et pourtant, malgré l’affront que lui fait le Mur de toutes les discordes, Jérusalem la défigurée ne se laisse pas abattre. Elle est toujours là, blottie entre la clémence de ses plaines et la rigueur du désert de Judée, puisant sa survivance aux sources de ses vocations éternelles auxquelles ni les rois de naguère ni les charlatans d’aujourd’hui n’auront accédé. Bien que cruellement excédée par les abus des uns et le martyre des autres, elle continue de garder la foi – ce soir plus que jamais. On dirait qu’elle se recueille au milieu de ses cierges, qu’elle recouvre toute la portée de ses prophéties maintenant que les hommes se préparent à dormir. Le silence se veut un havre de paix. La brise crisse dans les feuillages, chargée d’encens et de senteurs cosmiques. Il suffirait de prêter l’oreille pour percevoir le pouls des dieux, de tendre la main pour cueillir leur miséricorde, d’une présence d’esprit pour faire corps avec eux.
J’ai beaucoup aimé Jérusalem, adolescent. J’éprouvais le même frisson aussi bien devant le Dôme du Rocher qu’au pied du mur des Lamentations et je ne pouvais demeurer insensible à la quiétude émanant de la basilique du Saint-Sépulcre. Je passais d’un quartier à l’autre comme d’une fable ashkénaze à un conte bédouin, avec un bonheur égal, et je n’avais pas besoin d’être un objecteur de conscience pour retirer ma confiance aux théories des armes et aux prêches virulents. Je n’avais qu’à lever les yeux sur les façades alentour pour m’opposer à tout ce qui pouvait égratigner leur immuable majesté. Aujourd’hui encore, partagée entre un orgasme d’odalisque et sa retenue de sainte, Jérusalem a soif d’ivresse et de soupirants et vit très mal le chahut de ses rejetons, espérant contre vents et marées qu’une éclaircie délivre les mentalités de leur obscur tourment. Tour à tour Olympe et ghetto, égérie et concubine, temple et arène, elle souffre de ne pouvoir inspirer les poètes sans que les passions dégénèrent et, la mort dans l’âme, s’écaille au gré des humeurs comme s’émiettent ses prières dans le blasphème des canons…”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

Nicolas Baverez photo
Otto von Bismarck photo

“Vous n'êtes tous que des idiots à croire pouvoir apprendre quelque chose de votre expérience. Je préfère personnellement apprendre des erreurs des autres, afin d'éviter d'en faire moi-même.”

Otto von Bismarck (1815–1898) homme politique allemand

Ihr seid alle Idioten zu glauben, aus Eurer Erfahrung etwas lernen zu können, ich ziehe es vor, aus den Fehlern anderer zu lernen, um eigene Fehler zu vermeiden.
de

Bertrand Russell photo

“Le socialisme, quoi que nous pensions de ses mérites, est un grand pouvoir, qui se développe et transforme la vie économique et politique; et le socialisme doit son nom à un petit nombre de théoriciens isolés.”

Bertrand Russell (1872–1970) mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique considéré comme l'un des plus important…

Principes de reconstruction sociale (1924)