Citations sur uns

Une collection de citations sur le thème de uns, autre, tout, pluie.

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“Pour [mon père], les infortunes ne sont pas une fatalité, mais des incidents de parcours qu’il faut dépasser, quitte à en pâtir dans les minutes qui suivent. Son humilité et son discernement étaient un régal. J’ai tant voulu lui ressembler, jouir de sa frugalité et sa modération! Grâce à lui, alors que je grandissais sur une terre tourmentée depuis la nuit des temps, je refusais de considérer le monde comme une arène. Je voyais bien que les guerres se succédaient aux guerres, les représailles aux représailles, mais je m’interdisais de les cautionner d’une manière ou d’une autre. Je ne croyais pas aux prophéties de la discorde et n’arrivais pas à me faire à l’idée que Dieu puisse inciter ses sujets à se dresser les uns contre les autres et à ramener l’exercice de la foi à une absurde et effroyable question de rapport de forces. Dès lors, je m’étais méfié comme d’une teigne de ce qui me réclame un peu de mon sang pour purifier mon âme. Je ne voulais croire ni aux vallées des larmes ni à celles des ténèbres – il y avait d’autres sites plus séduisants et moins déraisonnables autour de soi. Mon père me disait : « Celui qui te raconte qu’il existe symphonie plus grande que le souffle qui t’anime te ment. Il en veut à ce que tu as de plus beau : la chance de profiter de chaque instant de ta vie. Si tu pars du principe que ton pire ennemi est celui-là même qui tente de semer la haine dans ton cœur, tu auras connu la moitié du bonheur. Le reste, tu n’auras qu’à tendre la main pour le cueillir. Et rappelle-toi ceci : il n’y a rien, absolument rien au-dessus de ta vie… Et ta vie n’est pas au-dessus de celle des autres. »
Je ne l’ai pas oublié.
J’en ai même fait ma principale devise, convaincu que lorsque les hommes auront adhéré à cette logique, ils auront enfin atteint la maturité.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

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“Prenons un exemple dans une manufacture de la plus petite importance, mais où la division du travail s’est fait souvent remarquer : une manufacture d’épingles. Un homme qui ne serait pas façonné à ce genre d’ouvrage, dont la division du travail a fait un métier particulier, ni accoutumé à se servir des instruments qui y sont en usage, dont l’invention est probablement due encore à la division du travail, cet ouvrier, quelque adroit qu’il fût, pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n’en ferait pas une vingtaine. Mais de la manière dont cette industrie est maintenant conduite, non-seulement l’ouvrage entier forme un métier particulier, mais même cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont la plupart constituent autant de métiers particuliers. Un ouvrier tire le fil à la bobine, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l’objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière; blanchir les épingles en est une autre; c’est même un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d’y bouter les épingles; enfin, l’important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains différentes, quoique dans d’autres le même ouvrier en remplisse deux ou trois. J’ai vu une petite manufacture de ce genre qui n’employait que dix ouvriers, et où, par conséquent, quelques-uns d’eux étaient chargés de deux ou trois opérations. Mais, quoique la fabrique fût fort pauvre et, par cette raison, mal outillée, cependant, quand ils se mettaient en train, ils ve­naient à bout de faire entre eux environ douze livres d’épingles par jour; or, chaque livre contient au delà de quatre mille épingles de taille moyenne. Ainsi, ces dix ouvriers pouvaient faire entre eux plus de quarante-huit milliers d’épingles dans une journée; donc, chaque ouvrier, faisant une dixième partie de ce produit, peut être considéré comme donnant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s’ils avaient tous travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s’ils n’avaient pas été façonnés à cette besogne particulière, chacun d’eux assurément n’eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa journée, c’est-à-dire pas, à coup sûr, la deux-cent-quarantième partie, et pas peut-être la quatre-mille-huit-centième partie de ce qu’ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d’une division et d’une combinaison convenables de leurs différentes opérations”

Adam Smith (1723–1790) philosophe et économiste écossais (1723-1790)

To take an example, therefore, from a very trifling manufacture; but one in which the division of labour has been very often taken notice of, the trade of the pin-maker; a workman not educated to this business (which the division of labour has rendered a distinct trade), nor acquainted with the use of the machinery employed in it (to the invention of which the same division of labour has probably given occasion), could scarce, perhaps, with his utmost industry, make one pin in a day, and certainly could not make twenty. But in the way in which this business is now carried on, not only the whole work is a peculiar trade, but it is divided into a number of branches, of which the greater part are likewise peculiar trades. One man draws out the wire, another straights it, a third cuts it, a fourth points it, a fifth grinds it at the top for receiving, the head; to make the head requires two or three distinct operations; to put it on is a peculiar business, to whiten the pins is another; it is even a trade by itself to put them into the paper; and the important business of making a pin is, in this manner, divided into about eighteen distinct operations, which, in some manufactories, are all performed by distinct hands, though in others the same man will sometimes perform two or three of them. I have seen a small manufactory of this kind where ten men only were employed, and where some of them consequently performed two or three distinct operations. But though they were very poor, and therefore but indifferently accommodated with the necessary machinery, they could, when they exerted themselves, make among them about twelve pounds of pins in a day. There are in a pound upwards of four thousand pins of a middling size. Those ten persons, therefore, could make among them upwards of forty-eight thousand pins in a day. Each person, therefore, making a tenth part of forty-eight thousand pins, might be considered as making four thousand eight hundred pins in a day. But if they had all wrought separately and independently, and without any of them having been educated to this peculiar business, they certainly could not each of them have made twenty, perhaps not one pin in a day; that is, certainly, not the two hundred and fortieth, perhaps not the four thousand eight hundredth part of what they are at present capable of performing, in consequence of a proper division and combination of their different operations.
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Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), Livre I

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“Un groupe peut s'incorporer seulement si les membres s'y inclinent les uns devant les autres. Une telle déférence advient lorsque chacun s'attarde aux mérites des autres plutôt qu'à leurs défauts. Qui en vient à se croire ne serait-ce qu'un peu supérieur à ses amis, celui-là ne peut déjà plus s'unir à eux.”

Baruch Ashlag (1907–1991) rabbin polonais

To be integrated in one another, each person should annul himself before the others. This is done by each seeing the friends' merits and not their faults. But one who thinks that he is a little higher than the friends can no longer unite with them.
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Articles

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“… apprendre n'est pas savoir; il y a les sachants et les savants: c'est la memoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres.”

Le Comte de Monte-Cristo: Tome 1
Variante: apprendre n'est pas savoir; il y a les sachants et les savants : c'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres. (p. 183)

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“Je ameroie mieus que uns Escoz venist d'Escosse et gouvernast le peuple du royaume bien et loyaument, que que tu le gouvernasses mal apertement.”

Louis IX de France (1214–1270) roi de France

Jean de Joinville Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys

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“Jacques, puisque seul tu connais le langage de tes serviteurs, dis-leur donc de nous préparer quelques-uns de ces cocktails qui aident la poésie du crépuscule…”

Renée Dunan (1892–1936) écrivain, critique et poétesse française, anarchiste et féministe

La Culotte en jersey de soi, Renée Dunan, Le Cercle Poche, 2011, 1923, 16, 978-2-84714-152-8
La Culotte en jersey de soi, 1923

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“Beaucoup de membres de l'ancienne élite, et même des académiciens comme Condorcet, Bailly, Chamfort et La Harpe ne s'opposèrent pas à la destruction des institutions qui les avaient fait prospérer. Les écrivailleurs se dispersèrent en de multiples directions, soutenant différentes factions au cours des diverses phases du conflit. Quelques-uns, en particulier durant la période girondine et le Directoire, prouvèrent qu'ils ne souhaitaient rien d'autre que de participer à la renaissance du « monde ». Et, au moins dans les années 1789-1791, la Révolution mit à l'ordre du jour beaucoup d'idées qui avaient été propagées par les Hautes Lumières. Mais dans sa phase la plus révolutionnaire la Révolution fut l'expression des passions anti-élitistes de la bohème littéraire. On ne saurait interpréter ces passions simplement comme nées de l'appétit pour les situations ou de la haine des mandarins. Les pamphlétaires jacobins croyaient en leur propagande. Ils voulaient dépouiller en eux le vieil homme et devenir des hommes nouveaux, nouvellement intégrés dans une république vertueuse. En tant que révolutionnaires culturels, ils désiraient détruire l'« aristocratie de l'esprit » afin de créer une République des Lettres égalitaire dans une république égalitaire.”

Robert Darnton (1939) historien américain

Bohème littéraire et Révolution, 1983, Le monde des libraires clandestins sous l'Ancien Régime

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“La vertu, chez les uns, c'est peur de la justice; chez beaucoup c'est faiblesse; chez d'autres, c'est calcul.”

Gérard de Nerval (1808–1855) poète, conteur, auteur dramatique, librettiste et journaliste français

Le carnet de Dolbreuse

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“L'allié italien nous a gênés presque partout. C'est ce qui nous a empêchés, en Afrique du Nord, par exemple, de faire une politique révolutionnaire […] Seuls, nous aurions pu émanciper les pays musulmans dominés par la France. Cela aurait eu un retentissement énorme en Égypte et dans le Proche-Orient asservis par les Anglais. D'avoir notre sort lié à celui des Italiens, cela rendait une telle politique impossible. Tout l'Islam vibrait à l'annonce de nos victoires. Les Égyptiens, les Irakiens et le Proche-Orient tout entier étaient prêts à se soulever. Que pouvions-nous faire pour les aider, pour les pousser même, comme c'eût été notre intérêt et notre devoir. La présence à nos côtés des Italiens nous paralysait, et elle créait un malaise chez nos amis de l'Islam, car ils voyaient en nous des complices, volontaires ou non, de leurs oppresseurs […] Le souvenir des barbares représailles exercées contre les Senoussis y est toujours vivant. Et d'autre part la ridicule prétention du Duce d'être considéré comme le « Glaive de l'Islam » entretient encore le long ricanement qu'elle suscita avant la guerre. Ce titre qui convient à Mahomet et à un grand conquérant comme Omar, Mussolini se l'était fait donner par quelques pauvres bougres, qu'il avait payés ou terrorisés. Il y avait une grande politique à faire à l'égard de l'Islam. C'est raté - comme tant d'autres choses que nous avons ratées par fidélité à l'alliance italienne! Les Italiens, sur ce théâtre d'opérations, nous ont donc empêchés de jouer l'une de nos meilleures cartes: qui consistait à émanciper tous les protégés français et à soulever les pays opprimés par les Britanniques. Cette politique aurait suscité l'enthousiasme dans tout l'Islam. C'est en effet une particularité du monde musulman que ce qui touche les uns, en bien ou en mal, y est ressenti par tous les autres, des rives de l'Atlantique à celles du Pacifique.”

Adolf Hitler (1889–1945) homme d'État allemand né en Autriche

Politique étrangère

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“C'est beaucoup plus sûr de savoir trop peu que de savoir trop. Les gens condamneront les uns, mais ils en voudront aux autres à cause d'être obligés à se démener pour les atteindre.”

Samuel Butler (1835–1902) écrivain britannique

It is far safer to know too little than too much. People will condemn the one, though they will resent being called upon to exert themselves to follow the other.
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“Nous sommes nécessaire les uns aux autres, aussi complémentaire que l'onde et la particule.”

Ian Watson (1943) auteur de science-fiction britannnique

Le Monde divin, 1979

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“[…] cette confusion des lieux de peur et des lieux de plaisir dans l'imaginaire européen, qui donne à chacun l'occasion de se rendre fantasmatiquement maître de l'espace destiné à l'asservissement du nombre, préfigure paradoxalement la fête révolutionnaire alors conçue comme « l'éveil d'un sujet collectif qui naît à lui-même, et qui se perçoit en toutes ses parties, en chacun de ses participants ». Et quand la première fête révolutionnaire aurait été la prise de la Bastille, c'est-à-dire la prise de possession collective d'un lieu clos ou bien l'abolition d'un décor qui sépare, le roman noir propose la même fête, mais à l'intérieur d'un décor où la séparation ne se serait maintenue que pour exalter la souveraineté de tous ceux qui s'en rendent fantasmatiquement maîtres. Ainsi niant à la fois le caractère exclusif de la fête aristocratique et le caractère collectif de la fête révolutionnaire, l'architecture noire ouvre un espace de subversion où le nombre délimite négativement le champ d'affirmation de l'unique pour en faire une prison, de même que l'unique y vient nier la possibilité d'un plaisir partagé, excluant tout ce qui s'oppose à sa propre satisfaction. Car illustrant l'idée fort répandue en cette fin de siècle que « l'extrême liberté de quelques-uns attente à la liberté de tous », les demeures du roman noir exposent aussi que la liberté de tous porte atteinte à la liberté de chacun dont elles esquissent les perspectives illimitées.”

Annie Le Brun (1942) poétesse française

Annie Le Brun cite ici à deux reprises Jean Starobinski (in l'Invention de la liberté).
Essai critique, Les châteaux de la subversion, 1982

“Je suis consciente aussi que si les gens de bien manquent de s'aimer les uns les autres en s'opposant avec vigueur à éliminer les tares sociales, ils devront s'attendre à voir les conspirateurs de la révolution prendre le pouvoir en utilisant les différents sociaux comme des prétextes.”

Bella Dodd (1904–1969)

I am aware, too, that if good men fail to so love one another that they will strike vigorously to eliminate social ills, they must be prepared to see the conspirators of revolution seize power by using social maladjustments as a pretext.
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“Jésus a fait la tournée « Aimez-vous les uns les autres » et puis il a eu des problèmes avec les arrêtés municipaux.”

Dieudonné (1966) humoriste, acteur et militant politique français

One man show, Rendez-nous Jésus

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“Adoncques voyant frere Jean le desarroy et tumulte ouvre les portes de sa Truye, et sort avecques ses bons soubdars, les uns portans broches de fer, les aultres tenens landiers, contrehastiers, pælles, pales, cocquasses, grisles, fourguons, tenailles, lichefretes, ramons, marmites, mortiers, pistons, tous en ordre comme brusleurs de maisons : hurlans et crians tous ensemble espovantablement.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
En voyant le désarroi et le tumulte, Frère Jean ouvre les portes de sa Truie, et sort avec ses bons soldats, les uns portant broches de fer, les autres tenant landiers, chenets, poêlles, pelles, chaudrons, grilles, fourgons, tenailles, lèchefrites, balais, marmites, mortiers, pilons, tous en ordre comme des brûleurs de maison : hurlant et criant épouvantablement.
La truie de bois est une parodie du cheval de bois homérique. Dans ce passage burlesque, les soldats sont des cuisiniers qui vont à la bataille contre les anguilles avec leurs ustensiles de cuisine.
Œuvre, Quart Livre

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“De l'ombre d'un petit bouquet d'arbres à une centaine de mètres s'envolaient encore dans la direction du soleil quelques-uns de ces pantalons de dentelle qui font merveille au théâtre mais j'avais en vue autre chose qu'un lâcher de pigeons-voyageurs.”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français

L'Année des chapeaux rouges partie I Pour mieux sauter, André Breton, Littérature Nouvelle Série, 3, Mai 1922, 9
L'Année des chapeaux rouges, 1922

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“Un des premiers résultats de mes observations fut que les Esprits, n’étant autres que les âmes des hommes, n’avaient ni la souveraine sagesse ni la souveraine science; que leur savoir était borné au degré de leur avancement, et que leur opinion n’avait que la valeur d’une opinion personnelle. Cette vérité, reconnue dès le principe, me préserva du grave écueil de croire à leur infaillibilité, et m’empêcha de formuler des théories prématurées sur le dire d’un seul ou de quelques-uns. Le seul fait de la communication avec les Esprits, quoi qu’ils puissent dire, prouvait l’existence d’un monde invisible ambiant; C’était déjà un point capital, un champ immense ouvert à nos explorations, la clef d’une foule de phénomènes inexpliqués; le second point, non moins important, était de connaître l’état de ce monde, ses mœurs, si l’on peut s’exprimer ainsi; je vis bientôt que chaque Esprit, en raison de sa position personnelle et de ses connaissances, m’en dévoilait une phase, absolument comme on arrive à connaître l’état d’un pays en interrogeant les habitants de toutes les classes et de toutes les conditions, chacun pouvant nous apprendre quelque chose, et aucun, individuellement, ne pouvant nous apprendre tout; c’est à l’observateur de former l’ensemble à l’aide des documents recueillis de différents côtés, collationnés, coordonnés et contrôlés les uns par les autres. J’agis donc avec les Esprits, comme je l’aurais fait avec des hommes; ils furent pour moi, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, des moyens de me renseigner et non des révélateurs prédestinés.”

Allan Kardec (1804–1869) pédagogue français et fondateur de la philosophie spirite
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“Avoir par deux jours navigé, s'offrit à nostre veuë l'Isle d'Odes, en laquelle les vismes une chose memorable. Les chemins y sont animaux, si vraye est la sentence d'Aristoteles, disant argument invincible d'un animant, si se meut de soy-mesme. Car les chemins cheminent comme animaux. Et sont les uns chemins passans, chemins croisant, chemins traversant.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

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Après deux jours de navigation s'offrit à notre vue l'Île d'Odes, en laquelle nous vîmes une chose mémorable. Les chemins y sont des êtres animés, si la sentence d'Aristote est véridique, affirmant que la caractérisation irréfutable d'un être animé réside dans sa capacité à se mouvoir soi-même. Car les chemins cheminent comme les animaux. Et les uns sont chemins errants, à la ressemblance des planètes, d'autres des chemins passants, chemins croisants, chemins traversants.
Œuvre, Cinquième Livre

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“…l'ironie de l'histoire a voulu - comme toujours quand des doctrines arrivant au pouvoir - que les uns comme les autres fissent le contraire de ce que leur prescrivait leur doctrine d'école.”

Friedrich Engels (1820–1895) philosophe allemand et théoricien socialiste

Introduction à la Guerre Civile en France de Karl Marx,1891

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“Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des É-U, caractérisant ma famille et moi en tant qu’internationalistes et conspirant avec d’autres autour de la Terre pour construire une politique globale ainsi qu’une structure économique plus intégrée – un seul monde si vous voulez. Si cela est l'accusation, je suis coupable et fier de l’être.”

David Rockefeller (1915–2017) homme d'affaires et milliardaire américain

Some even believe we are part of a secret cabal working against the best interests of the United States, characterizing my family and me as "internationalists" and of conspiring with others around the world to build a more integrated global political and economic structure - one world, if you will. If that's the charge, I stand guilty, and I am proud of it.
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“Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait; une muraille de plâtre n'eût pas paru plus blanche que le versant qu'ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s'agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d'anthracite un caractère étrange; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l'astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L'une d'elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d'où elles paraissaient être montées jusqu'à la surface du sol comme d'un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s'assemblent pour délibérer, les revêtait d'une grandeur sinistre.”

Julien Green (1900–1998) écrivain américain

Léviathan, Julien Green, Fayard, Le Livre de Poche, 1993, 1929, 169, XIII, 978-2-253-09940-6
Léviathan, 1929

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“Dans le ciel, où tant de romances s’étaient diluées jadis, un croissant de lune se mouche dans un nuage. Par-dessus le muret de la résidence, on peut voir les lumières de Jérusalem, avec ses minarets et le clocher de ses églises qu’écartèle désormais ce rempart sacrilège, misérable et laid, né de l’inconsistance des hommes et de leurs indécrottables vacheries. Et pourtant, malgré l’affront que lui fait le Mur de toutes les discordes, Jérusalem la défigurée ne se laisse pas abattre. Elle est toujours là, blottie entre la clémence de ses plaines et la rigueur du désert de Judée, puisant sa survivance aux sources de ses vocations éternelles auxquelles ni les rois de naguère ni les charlatans d’aujourd’hui n’auront accédé. Bien que cruellement excédée par les abus des uns et le martyre des autres, elle continue de garder la foi – ce soir plus que jamais. On dirait qu’elle se recueille au milieu de ses cierges, qu’elle recouvre toute la portée de ses prophéties maintenant que les hommes se préparent à dormir. Le silence se veut un havre de paix. La brise crisse dans les feuillages, chargée d’encens et de senteurs cosmiques. Il suffirait de prêter l’oreille pour percevoir le pouls des dieux, de tendre la main pour cueillir leur miséricorde, d’une présence d’esprit pour faire corps avec eux.
J’ai beaucoup aimé Jérusalem, adolescent. J’éprouvais le même frisson aussi bien devant le Dôme du Rocher qu’au pied du mur des Lamentations et je ne pouvais demeurer insensible à la quiétude émanant de la basilique du Saint-Sépulcre. Je passais d’un quartier à l’autre comme d’une fable ashkénaze à un conte bédouin, avec un bonheur égal, et je n’avais pas besoin d’être un objecteur de conscience pour retirer ma confiance aux théories des armes et aux prêches virulents. Je n’avais qu’à lever les yeux sur les façades alentour pour m’opposer à tout ce qui pouvait égratigner leur immuable majesté. Aujourd’hui encore, partagée entre un orgasme d’odalisque et sa retenue de sainte, Jérusalem a soif d’ivresse et de soupirants et vit très mal le chahut de ses rejetons, espérant contre vents et marées qu’une éclaircie délivre les mentalités de leur obscur tourment. Tour à tour Olympe et ghetto, égérie et concubine, temple et arène, elle souffre de ne pouvoir inspirer les poètes sans que les passions dégénèrent et, la mort dans l’âme, s’écaille au gré des humeurs comme s’émiettent ses prières dans le blasphème des canons…”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

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