Citations sur fait
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“23. (…) Ainsi, sans le péché, ces mariages, dignes de la félicité du paradis, eussent été exempts de toute concupiscence honteuse et féconds en aimables fruits. Comment cela eût-il pu se faire? Nous n’avons point d’exemple pour le montrer; et toutefois il n’y a rien d’incroyable à ce que la partie sexuelle eût obéi à la volonté, puisque tant d’autres parties du corps lui sont soumises. (…) C’est cette résistance, c’est ce combat entre la concupiscence et la volonté qui n’auraient point eu lieu dans le paradis sans le péché; tous les membres du corps y eussent été entièrement soumis à l’esprit. Ainsi le champ de la génération (cf. Virgile, Georg., livre III, v. 136.) eût été ensemencé par les organes destinés à cette fin, de même que la terre reçoit les semences que la main y répand;(…). 24. L’homme aurait semé et la femme aurait recueilli, quand il eût fallu et autant qu’il eût été nécessaire, les organes n’étant pas mus par la concupiscence, mais par la volonté. (…) 26. L’homme vivait donc dans le paradis comme il voulait, puisqu’il ne voulait que ce qui était conforme au commandement divin; (…) Les parties destinées à la génération auraient été mues, comme les autres membres, par le seul commandement de la volonté. Il aurait pressé sa femme dans ses bras (cf. Virgile, Énéide, livre VIII, v. 406.) avec une entière tranquillité de corps et d’esprit, sans ressentir en sa chair aucun aiguillon de volupté, et sans que la virginité de sa femme en souffrît aucune atteinte. Si l’on objecte que nous ne pouvons invoquer ici le témoignage de l’expérience, je réponds que ce n’est pas une raison d’être incrédule; car il suffit de savoir que c’est la volonté et non une ardeur turbulente qui aurait présidé à la génération. Et d’ailleurs, pourquoi la semence conjugale eût-elle nécessairement fait tort à l’intégrité de la femme, quand nous savons que l’écoulement des mois n’en fait aucun à l’intégrité de la jeune fille? Injection, émission, les deux opérations sont inverses, mais la route est la même. La génération se serait donc accomplie avec la même facilité que l’accouchement; car la femme aurait enfanté sans douleur, et l’enfant serait sorti du sein maternel sans aucun effort, comme un fruit qui tombe lorsqu’il est mûr. (…)”

Et ideo illæ nuptiæ dignæ felicitate paradisi, si peccatum non fuisset, et diligendam prolem gignerent et pudendam libidinem non haberent. Sed quo modo id fieri posset, nunc non est quo demonstretur exemplo. Nec ideo tamen incredibile debet videri etiam illud unum sine ista libidine voluntati potuisse servire, cui tot membra nunc serviunt. (...)Hunc renisum, hanc repugnantiam, hanc voluntatis et libidinis rixam uel certe ad voluntatis sufficientiam libidinis indigentiam procul dubio, nisi culpabilis inobœdientia pœnali inobœdientia plecteretur, in paradiso nuptiæ non haberent, sed voluntati membra, ut cetera, ita cuncta servirent. Ita genitale aruum vas in hoc opus creatum seminaret, ut nunc terram manus, (...). 24. Seminaret igitur prolem vir, susciperet femina genitalibus membris, quando id opus esset et quantum opus esset, voluntate motis, non libidine concitatis. (...) 26. Vivebat itaque homo in paradiso sicut volebat, quamdiu hoc volebat quod Deus jusserat; (...) In tanta facilitate rerum et felicitate hominum absit ut suspicemur non potuisse prolem seri sine libidinis morbo, sed eo voluntatis nutu moverentur membra illa quo cetera, et sine ardoris inlecebroso stimulo cum tranquillitate animi et corporis nulla corruptione integritatis infunderetur gremio maritus uxoris. Neque enim quia experientia probari non potest, ideo credendum non est, quando illas corporis partes non ageret turbidus calor, sed spontanea potestas, sicut opus esset, adhiberet, ita tunc potuisse utero conjugis salva integritate feminei genitalis virile semen inmitti, sicut nunc potest eadem integritate salva ex utero virginis fluxus menstrui cruoris emitti. Eadem quippe via posset illud inici, qua hoc potest eici. Vt enim ad pariendum non doloris gemitus, sed maturitatis inpulsus feminea viscera relaxaret, sic ad fetandum et concipiendum non libidinis appetitus, sed voluntarius usus naturam utramque conjungeret.
la
Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

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“[S]oudain, au tréfonds des abysses, une lueur infinitésimale… Elle frétille, approche, se silhouette lentement; c’est un enfant… qui court; sa foulée fantastique fait reculer les pénombres et les opacités… Cours, lui crie la voix de son père, cours… Une aurore boréale se lève sur les vergers en fête; les branches se mettent aussitôt à bourgeonner, à fleurir, à ployer sous leurs fruits. L’enfant longe les herbes folles et fonce sur le Mur qui s’effondre telle une cloison en carton, élargissant l’horizon et exorcisant les champs qui s’étalent sur les plaines à perte de vue… Cours… Et il court, l’enfant, parmi ses éclats de rires, les bras déployés comme les ailes des oiseaux. La maison du patriarche se relève de ses ruines; ses pierres s’époussettent, se remettent en place dans une chorégraphie magique, les murs se redressent, les poutres au plafond se recouvrent de tuiles; la maison de grand-père est debout dans le soleil, plus belle que jamais. L’enfant court plus vite que les peines, plus vite que le sort, plus vite que le temps… Et rêve, lui lance l’artiste, rêve que tu es beau, heureux et immortel… Comme délivré de ses angoisses, l’enfant file sur l’arête des collines en battant des bras, la frimousse radieuse, les prunelles en liesse, et s’élance vers le ciel, emporté par la voix de son père : On peut tout te prendre; tes biens, tes plus belles années, l’ensemble de tes joies, et l’ensemble de tes mérites, jusqu’à ta dernière chemise – il te restera toujours tes rêves pour réinventer le monde que l’on t’a confisqué.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

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“Mme Ancelot, rance et mielleuse, me fait l'effet d'un vieux sirop jaune oublié depuis longtemps dans sa fiole. Ouah! j'aime cent fois mieux du vinaigre.”

Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804–1869) critique littéraire et écrivain français

Mes Poisons, 1926, Concernant l'amour et les femmes

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“Je l'ai faite pour protéger la mère patrie. Et ensuite ils ont répandu l'arme [à travers le monde] - non pas parce que je le voulais. Pas par mon choix. Alors c'était devenu comme un génie hors de sa bouteille et elle commença à marcher par elle-même dans des directions que je ne voulais pas.”

Mikhaïl Kalachnikov (1919–2013) ingénieur et lieutenant-général russe, inventeur de l'AK-47

I made it to protect the motherland. And then they spread the weapon [around the world] - not because I wanted them to. Not at my choice. Then it was like a genie out of the bottle and it began to walk all on its own and in directions I did not want.
en
À propos de l'AK-47

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“Cette douceur qu’on se figure dans la vengeance n’est presque pas faite pour nous; elle ne flatte que ceux dont le pouvoir est en doute.”

Louis XIV (1638–1715) roi de France et de Navarre de 1643 à 1715

C'est-à-dire que la soif de gloire des rois qui est la raison de leur vengeance est le signe d’un pouvoir déficient.
Mémoires pour l’instruction du Dauphin, Volume 2

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“Ça va changer quoi? Quelle plaie cautériser, quelle fracture rebouter?… Au fond de moi, je ne suis même pas sûr de vouloir remonter jusqu’à la racine de mon malheur. Certes, je n’ai pas peur d’en découdre, mais comment croiser le fer avec des fantômes. Ça crève les yeux que je ne fais pas le poids. Je ne connais rien aux gourous ni à leurs sbires. Toute ma vie, j’ai tourné opiniâtrement le dos aux diatribes des uns et aux agissements des autres, cramponné à mes ambitions tel un jockey à sa monture. J’ai renoncé à ma tribu, accepté de me séparer de ma mère, consenti concession sur concession pour ne me consacrer qu’à ma carrière de chirurgien; 'je n’avais pas le temps de m’intéresser aux traumatismes qui sapent les appels à la réconciliation de deux peuples élus qui ont choisi de faire la terre bénie de Dieu un champ d’horreur et de colère'. Je ne me souviens pas d’avoir applaudi le combat des uns ou condamné celui des autres, leur trouvant à tous une attitude déraisonnable et navrante. Jamais je ne me suis senti impliqué, de quelque manière que ce soit, dans le conflit sanglant qui ne fait, en vérité, qu’opposer à huis clos les souffre-douleur aux boucs émissaires d’une Histoire scélérate toujours prête à récidiver. J’ai connu tant d’hostilités méprisables que le seul moyen de ne pas ressembler à ceux qui étaient derrière est de ne pas les pratiquer à mon tour. Entre tendre l’autre joue et rendre les coups, j’ai choisi de soulager les patients. J’exerce le plus noble métier des hommes et pour rien au monde je ne voudrais compromettre la fierté qu’il m’insuffle.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

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“Aucune abstraction, aucune idéalité n'a jamais été en mesure de produire une action réelle ni, par conséquent, ce qui ne fait que la figurer.”

Michel Henry (1922–2002) philosophe français

Du communisme au capitalisme. Théorie d'une catastrophe, 1990

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“Peut-être qu'un jour, je serai capable de dire en y repensant,
Que tu ne voulais pas être cruel, quelqu'un t'avait fait mal à toi aussi!”

Madonna (1958) chanteuse américaine

Maybe someday, when I look back I'll be able to say:
You didn't mean to be cruel, somebody hurt you too!
en
Paroles de chansons

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“Dieu a fait l’homme à son image, mais l’homme le lui a bien rendu.”

Guy de Maupassant (1850–1893) écrivain français

Maupassant cite Voltaire.
Nouvelle, Le Horla, 1887

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“Le marxisme est l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx.”

Michel Henry (1922–2002) philosophe français

Marx I. une philosophie de la réalité, 1976

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“La jouissance proprement dite ne réside pas dans la chose dont on jouit, mais dans l’idée qu’on s’en fait.”

Søren Kierkegaard (1813–1855) écrivain, théologien protestant et philosophe danois

, 1843

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“Depuis longtemps nous savions que se sont les hommes qui décident et non pas les faits.”

Ernst von Salomon (1902–1972) écrivain allemand

français
Les réprouvés, 1931

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“La mort est un terrible bouleversement. La vie fait tout pour l'annihiler.”

Andrew Coburn (1932–2018) écrivain américain

La Voix du sang , 1997

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“La vérité est là quand tous les mots sont effacés. Les mots ont été faits pour mentir.”

William S. Burroughs (1914–1997)

Truth is here when all words are rubbed out. Words were made to lie with.
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Ultimes Paroles (1997), 31 décembre 1996

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“Comme un nid d’aigle, la pieuse demeure se blottissait parmi les rochers. Les passants craignaient la violence de ses parfums. Jadis, le souffle inexorable des fleurs d’oranger avait fait mourir une vierge.”

Renée Vivien (1877–1909) poétesse britannique, écrivant en français

Recueil de nouvelles, La Dame à la Louve, 1904, Les Sœurs du silence

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“Elle était de fait une bonne paysanne, fraîche et plaisante à regarder, brunette et bien en chair et plus portée à savoir moudre qu'une autre.”

Boccace (1313–1375) poète et romancier italien, ministre plénipotentiaire de la République de Florence

Huitième journée, 2
Source: Métaphore gaillarde

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“Les souvenirs, ça fait mal. Surtout les bons.”

Harlan Coben (1962) écrivain américain

Ne le dis à personne..., 2002

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“La cruauté fait partie du cinéma, elle en est même fondatrice.”

Tim Burton (1958) cinéaste américain

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“Votre lettre était mignonne comme tout, l'ami, et votre interprétation tout à fait typique de ces imbéciles à qui l'on doit la pourriture sèche de la presse américaine, mais ce n'est pas parce que vous ne m'invitez pas que je ne vais pas venir dans votre coin. Une fois que j'y serai, faites-moi penser à, premièrement, vous latter les dents à coup de pied et, deuxièmement, à vous carrer une plaque de bronze bien profond dans l'intestin grêle.”

Hunter S. Thompson (1937–2005) journaliste et écrivain américain

Lettre datée du 30 août 1959 adressée à William J. Kennedy (Kennedy était alors rédacteur en chef du San Juan Star à Porto Rico, et dut d'abord répondre par refus à la demande d'embauche de Thompson, dans laquelle il faisait allusion à une conception du journalisme de Joseph Pulitzer dont un extrait est reproduit sur une plaque de bronze figurant sur la tour du Times à New York. Kennedy répondra par une proposition dans une lettre qu'il signera "Intestinalement vôtre, William J. Kennedy". La correspondance entre les deux hommes durera plus de quarante ans, N.D.L.R.)
Correspondance, 1959

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“Pourquoi vais-je mourir, si je ne l’ai jamais fait avant? Pourquoi vais-je faire quelque chose si étrange à mes habitudes? C’est comme si on me disait que je vais devenir scaphandrier ou dompteur ou quelque chose comme ça, n’est-ce pas?”

Jorge Luis Borges (1899–1986) écrivain argentin de prose et de poésie

¿Por qué voy a morirme, si nunca lo he hecho antes? ¿Por qué voy a cometer un acto tan ajeno a mis hábitos? Es como si me dijeran que voy a ser buzo o domador o algo así, ¿no?
es

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“On m'a trop souvent dit qu'un hymne national faisait partie de notre culture, de notre histoire et qu'il n'était pas possible de le changer. Je m'inscris en faux contre cette idée. Plusieurs ont été modifiés et notamment les hymnes soviétiques et chinois avec de nouvelles paroles. Les aspects belliqueux en ont été gommés. C'est la preuve que de grandes puissances orgueilleuses qui évoluent très lentement et qui ne se corrigent pas volontiers ont changé leur hymne. Pourquoi ne pourrions-nous pas le faire? […] Aujourd'hui je ne la chante pas […] depuis que j'ai pris conscience de cette introduction dans les esprits d'une notion raciste, je ne peux absolument plus. […] Enlevons le mot impur de sang impur. […] Nous ne pouvons pas entretenir le culte de la pureté du sang après avoir vécu ce que nous avons vécu en France. Cette idée que nous pourrions avoir un sang pur et que celui des autres serait impur est tout à fait inacceptable. C'est du racisme. On nous fait chanter et célébrer du racisme. […] Des parents d'élèves ou des associations de parents pourraient fort bien attaquer en justice l'État ou ses instituteurs en argumentant qu'ils inculquent, à leurs enfants, depuis la petite école, une notion raciste d'impureté du sang.”

Abbé Pierre (1912–2007) prêtre catholique et personnalité politique française

Extrait d’une déclaration de l'Abbé Pierre sur la Marseillaise