Citations sur point

Une collection de citations sur le thème de point, pointe, tout, bien-être.

Citations sur point

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“Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point”

Pensées
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Variante: Le coeur a ses raisons que le raison ne connaît point.

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“Dieu ne doit point pâlir des sottises du prêtre.”

Voltaire (1694–1778) écrivain et philosophe français

Poésie

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“Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu’il peut, 1° d’employer son capital à faire valoir l’industrie nationale, et 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. À la vérité, son intention, en général, n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l’industrie nationale à celui de l’industrie étrangère, il ne pense qu’à se donner personnellement une plus grande sûreté; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler. je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bon­nes choses.”

Adam Smith (1723–1790) philosophe et économiste écossais (1723-1790)

By preferring the support of domestic to that of foreign industry, he intends only his own security; and by directing that industry in such a manner as its produce may be of the greatest value, he intends only his own gain, and he is in this, as in many other cases, led by an invisible hand to promote an end which was no part of his intention. Nor is it always the worse for the society that it was no part of it. By pursuing his own interest he frequently promotes that of the society more effectually than when he really intends to promote it. I have never known much good done by those who affected to trade for the public good. It is an affectation, indeed, not very common among merchants, and very few words need be employed in dissuading them from it.
en
Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), Livre I, Livre IV
Variante: Mais le revenu annuel de toute société est toujours précisément égal à la valeur échangeable de tout le produit annuel de son industrie, ou plutôt c'est précisément la même chose que cette valeur échangeable. Par conséquent, puisque chaque individu tâche, le plus qu'il peut, 1° d'employer son capital à faire valoir l'industrie nationale, et - 2° de diriger cette industrie de manière à lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nécessairement à rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la société. A la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir.

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“Quand je suis sur scène - laissez-moi tenter de vous expliquer - quand je suis sur scène, je ne me contrôle plus du tout. Je ne sais même plus qui je suis. (…) Si tu traverses la scène au milieu d'un concert pour une interview, je serais probablement sur le point de te tuer.”

When I'm on the stage - let me try to explain - when I'm on the stage, I'm not in control of myself at all. I even don't know who I am. (..) If you walked on the stage in the middle of a concert for an interview, I'd probably come close to killing you.
en

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“Nul ne sait répondre aux bienfaits que le sage : l’insensé aussi y répondra d’une manière telle quelle, selon sa portée; le savoir lui manquera plutôt que la volonté. La volonté ne s’apprend point.”
Nemo referre gratiam scit nisi sapiens : stultus quoque, utcumque scit et quemadmodum potest, referat; scientia illi potius, quam voluntas desit. Velle non discitur.

Nemo referre gratiam scit nisi sapiens : stultus quoque, utcumque scit et quemadmodum potest, referat ; scientia illi potius, quam voluntas desit. Velle non discitur.
la
Lettres à Lucilius (Epistulae morales ad Lucilium)

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“[La démocratie] est l'idée de la communauté elle-même. Elle est un idéal au seul sens intelligible du terme; à savoir, la tendance et le mouvement d'une chose existante menée jusqu'à sa limite finale, considérée comme rendue complète, parfaite. Puisque les faits n'atteignent jamais un tel degré d'accomplissement mais sont, dans la réalité, détournés et sujets à des interférences, la démocratie en ce sens n'est pas un fait et n'en sera jamais un. Mais en ce sens également, jamais on ne rencontre ou on n'a rencontré quoi que ce soit qui aurait formé une communauté à un degré complet, une communauté parfaite constituée par des éléments étrangers. L'idée ou l'idéal d'une communauté pointe cependant vers des phases réelles de la vie en association, lorsque celles-ci sont libérées d'éléments restrictifs et perturbants, et sont vues comme ayant atteint la limite de leur développement. Lorsque les conséquences d'une activité conjointe sont jugées bonnes par toutes les personnes singulières qui y prennent part, et lorsque la réalisation du bien est telle qu'elle provoque un désir et un effort énergiques pour le conserver uniquement parce qu'il s'agit d'un bien partagé par tous, alors il y a une communauté. La conscience claire de la vie commune, dans toutes ses implications, constitue l'idée de la démocratie.”

John Dewey (1859–1952) philosophe américain

Le public et ses problèmes

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“De toutes [les] nations [gauloises], les Belges sont les plus vaillants, parce qu'ils restent complètement en dehors de la culture et de la civilisation de la province [romaine], que les marchands ne passent que très rarement dans leur pays, et n'y portent points les denrées qui amollissent les courages; de plus ils touchent aux Germains, qui habitent au delà du Rhin, et ils leur font une guerre continuelle.”

Horum omnium fortissimi sunt Belgae, propterea quod a cultu atque humanitate provinciae longissime absunt, minimeque ad eos mercatores saepe commeant atque ea quae ad effeminandos animos pertinent inportant, proximique sunt Germanis, qui trans Rhenum incolunt, quibuscum continenter bellum gerunt.
la
La Guerre des Gaules

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“Dieu ne veut point que nous soyons lâches, ainsi il demande que nous travaillions : il ne veut point non plus que nous soyons superbes; c’est pourquoi il ne veut pas que tout dépende de notre travail.”

Jean Chrysostome (349–407) Père et docteur de l'Église, l'un des principaux théologiens de la patristique grecque, patriarche de Constan…

Sermon sur saint Matthieu

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“Rien ne sert de courir il faut partir à point”

Jean de La Fontaine (1621–1695) poète, fabuliste, conteur et auteur dramatique français

The Fables of La Fontaine
Variante: Rien ne sert de courir; il faut partir à point.

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“Le plus sage est celui qui ne pense point l'être.”

Nicolas Boileau (1636–1711) poète, écrivain et critique français

Satires (1716)

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Cette traduction est en attente de révision. Est-ce correct?
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“Si la vérité est une et absolue, les points de vue divergent.”

Franz Werfel (1890–1945) écrivain autrichien

L'étoile de ceux qui ne sont pas nés , 1945

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“Le seul service que nous pouvons demander aux autres, c'est de ne pas deviner à quel point nous sommes lamentables.”

Emil Cioran (1911–1995) philosophe et écrivain roumain, d'expression roumaine initialement, puis française

Cahiers, 1957-1972

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“Je n'avais pas réalisé à quel point j'étais devenu libéral jusqu'à ce qu'on de demande de faire des choix comiques passionnés plutôt que des choix comiques efficaces.”

Stephen Colbert (1964) humoriste, satiriste et animateur de télévision américain

I didn't realize quite how liberal I was until I was asked to make passionate comedic choices as opposed to necessarily successful comedic choices.
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“Un travailleur qualifié est celui qui ne regarde pas la récompense, mais qui aime son travail. Si, par exemple, un tailleur adroit sait que les vêtements qu'il confectionne correspondent en tout point à leurs propriétaires, il en retire un plaisir spirituel — soit bien plus que l'argent qu'il reçoit pour le fruit de son labeur.”

Baruch Ashlag (1907–1991) rabbin polonais

A good, skillful worker is one who does not consider the reward, but enjoys his work. If, for example, a skillful tailor knows that the clothing fits its owner at every point, it gives him pleasure, more than the money he receives.
en
Articles

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“L'histoire de son enfant idiot t'a ému, comme nous? Eh bien, ce n'est pas vrai, je peux te le dire : il n'existe aucun enfant, ni idiot ni prodige. C'est son mari qui avait une fillette, tout à fait normale, de douze ans. Il dut l'envoyer à la campagne parce qu'elle lui rendait la vie impossible. Elle est mariée, c'est vrai, avec un marchand de fritas de la place de Marianado (il s'arrêta et fut sur le point de prononcer comme une précieuse Marianado), un pauvre homme à qui elle fait du chantage et quand elle lui rend visite dans son travail, c'est pour lui voler des hot-dogs, des œufs et des pommes de terre farcies, qu'elle mange dans sa chambre. Je dois te dire qu'elle mange comme un régiment et toute cette nourriture c'est nous qui devons la payer et elle a toujours faim. C'est pour cela qu'elle est énorme comme un hippopotame et comme eux elle est amphibie. Elle se baigne trois fois par jour : quand elle arrive le matin, à midi quand elle se réveille pour déjeuner et le soir avant de sortir parce que ce qu'elle peut transpirer. Elle fait eau de toutes parts comme si elle avait toujours la fièvre et c'est ainsi qu'elle passe sa vie dans l'eau : transpirant, buvant de l'eau et se baignant. Et tout cela en chantant : elle chante quand elle rentre le matin, elle chante sous la douche, elle chante en s'habillant pour sortir, elle chante toujours. Le matin quand elle rentre nous l'entendons avant qu'elle ne pousse sa chansonnette parce qu'elle s'agrippe à la rampe pour monter les escaliers, tu connais ces escaliers de marbre et à balustrade en fer des maisons du vieux quartier du Vedado. Elle monte ainsi accrochée à la rampe et toute la balustrade tremble et résonne dans la maison, et dès que le fer tambourine sur le marbre, elle se met à chanter. Elle nous a fait des tas d'histoires avec les voisins d'en dessous, mais on ne peut rien lui dire, car elle ne veut rien entendre : « C'est l'envie » dit-elle, « l'envie qui les fait parler. Vous verrez comme ils vont m'aduler quand je deviendrai célèbre.»”

Guillermo Cabrera Infante (1929–2005) écrivain cubain

Car elle est obsédée par la célébrité et nous aussi nous sommes obsédés par sa célébrité : nous mourrons d'envie qu'elle devienne célèbre et qu'elle finisse par fiche le camp avec sa musique ou plutôt sa voix — car elle prétend qu'elle n'a pas besoin de musique pour chanter puisqu'elle la porte en elle — avec sa voix ailleurs.
Roman, Trois tristes tigres , 1967

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“Si Loth qui était juste au point de mériter d'avoir des anges pour hôtes, livra ses filles à l'infâme passion des habitants de Sodome, préférant voir le déshonneur tomber sur des femmes que sur des hommes (Gen. XIX, 8.1); combien plus de zèle, combien plus de fermeté doit-on mettre à maintenir la chasteté de l'âme dans la vérité, puisqu'il est bien plus conforme à la vérité de préférer l'âme au corps, qu'un corps d'homme à un corps de femme?”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

Si autem Loth cum ita iustus esset, ut angelos etiam hospites suscipere mereretur, stuprandas filias Sodomitis obtulit, ut feminarum potius ab eis corpora quam virorum corrumperentur (Gn. 19, 8); quanto diligentius atque constantius animi castitas in veritate servanda est, cum verius ipse corpori suo, quam corpus virile femineo corpori præferatur ?
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Citations de saint Augustin, Du mensonge

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“La grâce peut épouser la force : Sainte-Beuve ne s'y risquera point. Elle peut épouser la délicatesse : c'est son alliance de prédilection.”

Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804–1869) critique littéraire et écrivain français

Citation extraite d'une préface rédigée par Gérald Antoine en 1998
Préface de Portraits de Femmes, 1998

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“On est heureux ou malheureux par une foule de choses qui ne paraissent pas, qu’on ne dit point et qu’on ne peut dire.”

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794) poète, journaliste et moraliste français

Maximes et pensées

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“J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme. […] Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Âge de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile. […] L'admiration pour le trésor de réflexion et de savoir venu des Arabes n'empêchait d'ailleurs pas une polémique ferme sur la doctrine. […] Quoi qu'il en soit, rappeler l'importance des traductions arabes ne veut en aucun cas dire que les Arabes se seraient contentés de transmettre passivement des livres dont le contenu leur serait demeuré scellé. Tout au contraire, ils ont également été des créateurs. Ils ont prolongé, parfois très loin, le savoir qu'ils recevaient. […] La reprise d'un contact direct avec l'héllénisme byzantin entraina un court-circuit culturel : on pouvait sauter par dessus les intermédiaires arabes. […] Tout est en place pour que se développe une dénégation systématique et globale de l'héritage arabe. […] La conscience d'une dette resta cependant encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du [XVII, e], Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au [XIX].”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Europe : La voie romaine, 1992

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“Le ton de votre préambule (« fusion du réel et de l'imaginaire » comme la fusion des âmes et des corps) m'a fait rouvrir les manuels classiques d'érotologie hindous. J'ai trouvé que l'Ananga Ranga rompait d'un certain point de vue le silence fait sur les représentations mentales des amoureux en mettant la jouissance de la femme en rapport avec le cycle lunaire. Nul doute que chez les Orientaux pour qui il n'y a pas antagonisme entre l'esprit et la chair, leurs postures physiques s'associent au monde objectif dans un dessein profond. Le corps de la femme est lui-même une représentation du monde où les astres viennent conjuguer leurs influences suivant l'envahissement de l'ombre, comme ils rythment les mouvements océaniques. Tout ce qui vient au cœur des amants alors que s'éveillant enfin à l'aimée, rien d'assez pur ne saurait dessiner un lieu où naître, se résout dans cette énigme dramatique : à la fois ils sont au monde et ils ne sont pas au monde. Ils ont basculé d'un côté où « l'étreinte de chair, tant qu'elle dure, défend toute échappée sur la misère du monde.»”

Robert Guyon (1941)

Ce qui les entoure porte leurs noms.
Il est ici question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964 engageant le thème des représentations érotiques (Robert Guyon cite succintement André Breton). [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Robert Guyon, La Brèche, 8, Novembre 1965, 105]
Réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1965

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“C'est dans la salle de bains que se passait le meilleur de notre temps. Elle était située au même étage que notre chambre. Une buée épaisse « à couper au couteau » s'y étendait par places, notamment autour de la toilette, à ce point qu'il était impossible d'y saisir quoi que ce fût. De multiples accessoires de fard y trouvaient incompréhensiblement leur existence. Un jour que je pénétrais le premier, vers huit heures du matin, dans cette pièce où régnait je ne sais quel malaise supérieur, dans l'espoir, je crois, d'éprouver le sort mystérieux qui commençait à planer sur nous, quelle ne fut pas ma surprise d'entendre un grand bruit d'ailes suivi presque aussitôt de celui de la chute d'un carreau, lequel présentait cette particularité d'être de la couleur dite « aurore » alors que la vitre demeurée intacte était au contraire faiblement bleue. Sur le lit de massage reposait une femme de grande beauté dont je fus assez heureux pour surprendre la dernière convulsion et qui, lorsque je me trouvai près d'elle, avait cessé de respirer.
Une lime d'ivoire que je ramassai à terre fit instantanément s'ouvrir autour de moi un certain nombre de mains de cire qui restèrent suspendues en l'air avant de se poser sur des coussins verts. Les moyens me manquaient, on l'a vu, pour interroger le souffle de la morte. Solange n'avait pas paru de la nuit et pourtant cette femme ne lui ressemblait pas à l'exception des petits souliers blancs dont la semelle au point d'insertion des orteils présentait d'imperceptibles hachures comme celles des danseuses.”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français

L'Année des chapeaux rouges, 1922

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“La femme n’a pour elle que son art et sa beauté. Or la beauté n’est pas générale; elle périt par mille accidents, elle passe avec les années; l’habitude en détruit l’effet. L’esprit seul est la véritable ressource, la ressource durable de la femme, — « non ce sot esprit auquel on donne tant de prix dans le monde, et qui ne sert à rien pour rendre la vie heureuse, mais l’art de tirer parti de celui des hommes et de se prévaloir de nos propres avantages. » Cette sorte d’adresse qui lui appartient en propre est un dédommagement équitable de la force qu’elle n’a point. Toutes ses réflexions doivent tendre à étudier l’homme, non par abstraction l’homme en général, mais les hommes qui l’entourent et auxquels elle est assujettie. Il faut qu’elle s’apprenne à pénétrer le fond de leur cœur à travers leurs discours, leurs actions, leurs regards, leurs gestes. Mît-elle pour les deviner et les conduire un peu de ruse, il n’importe, et c’est son droit. La ruse est un penchant naturel, et tous les penchants naturels sont bons. Il est juste de cultiver celui-là comme les autres; il ne s’agit que d’en prévenir l’abus. Et c’est ainsi que Rousseau rétablit l’égalité qu’il a d’abord si singulièrement troublée. Tout ce que la femme ne peut faire ou vouloir par elle-même, son talent est de le faire faire ou le faire vouloir aux hommes; à elle de donner à son mari, sans y paraître, tels sentiments qu’il lui plaît. Dans le ménage, l’homme est l’œil et le bras; mais elle est l’âme. Elle est son juge, sinon son maître. Si elle ne gouverne pas, elle règne. Est-il donc si pénible de se rendre aimable pour être heureuse, et habile pour être obéie?”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Jean-Jacques Rousseau

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