Citations sur pauvre
Page 2

Ivan Illich photo
Nicolas Machiavel photo

“Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre.”

Nicolas Machiavel (1469–1527) philosophe florentin

L'art de la guerre, 1521

Octave Gréard photo
Dominique Fernandez photo
Burrhus Frederic Skinner photo
Émile Zola photo
Ernest Renan photo
Victor Hugo photo
Xavier Forneret photo
George Carlin photo

“Je connais l'endroit idéal pour les logements sociaux. J'ai la solution à ce problème. Je sais où nous pouvons construire des logements pour les sans-abris : les terrains de golf! C'est parfait! Juste ce qui nous faut. Des terrains abondants, dans des beaux quartiers, des terrains qui sont actuellement gâchés par une activité débile, dépourvue de sens, et principalement pratiquée par des homme d'affaire blancs et de bonne société, qui utilisent ce jeu pour se réunir et se découper des tranches de plus en plus fines de ce pays. J'en ai marre, vraiment marre, de ces salauds de golfeurs. Avec leurs pantalons verts, et leurs pantalons jaunes, et leurs pantalons oranges, et leurs adorables petits chapeaux et leurs petites voiturettes mignonnes! Il est temps de récupérer les terrains de golf des riches et de les donner aux pauvres! Le golf est un jeu arrogant, élitiste, prenant beaucoup trop de place dans ce pays. Beaucoup trop de place dans ce pays! C'est un jeu arrogant par le principe même, la simple conception du jeu est toute arrogance. Pensez à la taille d'un terrain de golf — la balle a cette putain de taille! Pour quoi tout ces connards débiles ont-ils besoin de tant de terrain?! Il y a plus de dix-sept mille terrains de golf en Amérique, d'en moyenne plus de cent cinquante acres pièce — c'est plus de trois millions d'acres, quatre mille huit cent vingt miles carrés — on pourrait construire deux Rhode Islands et un Delaware pour les sans-abris sur ces terres actuellement gâchées par ce jeu débile, sans aucun sens, arrogant, élitiste — raciste, en voila une autre chose ; les seuls noirs aperçus au country club servent les plats. Et un jeu chiant, un jeu chiant pour des gens chiants. Vous avez déjà vu le golf à la télé? C'est comme regarder des mouches s'enculer! Et débile, complétement débile. Imaginez l’intellect nécessaire pour tirer plaisir de cette activité : taper dans une balle — avec un bâton tordu — et puis … marcher pour la retrouver! Et après, la taper de nouveau! Je dis, t'as qu'a la ramasser connard, t'as bien eu la chance de la retrouver! Mets-la dans ta poche et rentre chez toi, t'as gagné, tu l'as retrouvée! Mais non! Ducon avec sa culotte écossaise va la taper de nouveau et marcher encore! Ces salauds de riches n'ont qu'a jouer au golf miniature! Laissez les s'emmerder avec un moulin à vent pendant une bonne heure et demie! Voyons s'il y a vraiment du talent parmi ces gens. Bon, je sais qu'il y a des gens qui jouent au golf et qui ne se considèrent pas riches. Je les emmerde! Et ils devraient avoir honte de pratiquer un passe-temps aussi élitiste et arrogant.”

George Carlin (1937–2008) humoriste américain

Jammin' in New York (Improvisation à New York), 1992

Coluche photo

“Les pauvres sont indispensables. La preuve : les Américains en ont, c’est quand même pas par snobisme.”

Coluche (1944–1986) humoriste et comédien français

Radio, Les discours en disent long

Noam Chomsky photo
Prosper-Olivier Lissagaray photo
Ludwig von Mises photo
Jean d'Ormesson photo
Amélie Nothomb photo
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort photo
Félicité Robert de Lamennais photo
Noam Chomsky photo
John Varley photo
Arthur C. Clarke photo
Gaspard Proust photo
Gilbert Keith Chesterton photo
Élisée Reclus photo
Michel Tournier photo
André Breton photo
Georges Darien photo
Alexandre Najjar photo
Muhammad Yunus photo
Voltaire photo
Octave Mirbeau photo
Roman Polanski photo
Dany Laferrière photo

“L'Islam est-il soluble dans la démocratie? Pauvres dindons bien plumés! Que vous faut-il encore pour comprendre que votre démocratie se dissout irrésistiblement dans l'Islam?”

Maurice G. Dantec (1959–2016) écrivain français naturalisé canadien

American black box. Le Théâtre des opérations 3, 2002-2006

Marguerite Yourcenar photo

“Je ne sais pas, mon amie, à quoi nous serviraient nos tares, si elles ne nous enseignaient la pitié.
Je m'habituai. On s'habitue facilement. Il y a une jouissance à savoir qu'on est pauvre, qu'on est seul et que personne ne songe à nous. Cela simplifie la vie. Mais c'est aussi une grande tentation. Je revenais tard, chaque nuit, par les faubourgs presque déserts à cette heure, si fatigué que je ne sentais plus la fatigue. Les gens que l'on rencontre dans les rues, pendant le jour, donnent l'impression d'aller vers un but précis, que l'on suppose raisonnable, mais, la nuit, ils paraissent marcher dans leurs rêves. Les passants me semblaient, comme moi, avoir l'aspect vague de figures qu'on voit dans les songes, et je n'étais pas sûr que toute la vie ne fût pas un cauchemar inepte, épuisant, interminable. Je n'ai pas à vous dire la fadeur de ces nuits viennoises. J'apercevais quelquefois des couples d'amants étalés sur le seuil des portes, prolongeant tout à leur aise leurs entretiens, ou leurs baisers peut-être ; l'obscurité, autour d'eux, rendait plus excusable l'illusion réciproque de l'amour ; et j'enviais ce contentement placide, que je ne désirais pas. Mon amie, nous sommes bien étranges. J'éprouvais pour la première fois un plaisir de perversité à différer des autres ; il est difficile de ne pas se croire supérieur, lorsqu'on souffre davantage, et la vue des gens heureux donne la nausée du bonheur.”

Marguerite Yourcenar (1903–1987) écrivaine française

Alexis ou le Traité du Vain Combat, 1929

Paul-Jean Toulet photo

“D’aimer son mari, c’est un fournisseur que l’on paie. Mais son amant, c’est comme de donner aux pauvres.”

Paul-Jean Toulet (1867–1920) écrivain et poète français

Les Trois Impostures, 1922

Augustin d'Hippone photo

“(2) La crainte et l'amour, tel est en effet, dans toute sa concision, la différence qui sépare les deux Testaments; la crainte était le partage de l'homme ancien, l'amour est le privilège de l'homme nouveau; et cependant l'un et l'autre sont l'œuvre d'un Dieu infiniment miséricordieux. (…) (3) La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. (…) Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde? (4) (…) Il n'y a donc pas lieu de soutenir la moindre contradiction entre l'Ancien Testament et le précepte que nous impose le Sauveur d'aimer nos ennemis. Tout en nous ordonnant de les aimer, il s'engage lui-même à en tirer vengeance, puisqu'il se représente sous la figure d'un juge qui tout partial et coupable qu'il est, n'ayant aucune crainte de Dieu, aucun respect pour les hommes, se laisse pourtant fléchir par les instances réitérées d'une pauvre veuve qui demande justice contre son persécuteur; à la fin il l'exauce, pour se délivrer de ses prières. S'il en est ainsi dans cette parabole, à combien plus forte raison Dieu, qui est la bienveillance et la justice même, n'affirme-t-il pas qu'il vengera ses élus de la haine de leurs ennemis (Luc, XVIII, 2-8.)?”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

(2) Nam hæc est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor: illud ad veterem, hoc ad novum hominem pertinet; utrumque tamen unius Dei misericordissima dispensatione prolatum atque conjunctum. (...) (3) Potest ergo esse dilectio in vindicante. Quod unusquisque in filio suo probat, cum eum in mores pessimos defluentem, severissima cœrcitione constringit, et tanto magis, quanto magis eum diligit, atque hoc modo corrigi posse arbitratur. Non autem occidunt filios quos diligunt homines, quando eos corrigere volunt: quia multi hanc vitam pro magno bono habent, et totum quare volunt educare filios suos, in hac vita sperant. Fideles autem atque sapientes homines, qui credunt esse aliam vitam meliorem, et quanta possunt ex parte noverunt; nec ipsi vindicant occidendo, cum filios suos volunt corrigere, quia in hac vita eos posse corrigi credunt: Deus autem qui novit quid cuique tribuat, vindicat occidendo in quos voluerit, sive per homines, sive occulto rerum ordine; non quia eos odit in quantum homines sunt, sed in quantum peccatores sunt. (...) Ecce manifestum est Deum cum dilectione corrigere, non solum infirmitatibus et ægritudinibus, sed etiam mortibus temporalibus, eos quos non vult damnare cum mundo. (4) (...) et quomodo non sit contrarium quod Dominus nobis in Evangelio præcepit, ut diligamus inimicos nostros: de quibus tamen promittit ipse vindictam, cum de illo iudice similitudinem inducit, qui quotidianas interpellationes viduæ mulieris petentis ut se vindicaret, quamvis esset injustus, nec Deum timens, nec homines reverens, tamen sustinere non potuit, et audivit eam, ne ulterius tædium pateretur: ex cujus comparatione multo magis Deum, qui est benignissimus atque justissimus, dixit vindicare electos suos de inimicis eorum (Cf. Lc 18, 2-8.).
la
Citations de saint Augustin, Contre Adimantus, Manichéen

Marc-Édouard Nabe photo
Dany Laferrière photo
Maître Eckhart photo
Alexandre Najjar photo
Muhammad Yunus photo
Robert Desnos photo
Paul Éluard photo
Camilo José Cela photo
Orhan Pamuk photo
Confucius photo

“En outre, pour un Arabe de cette époque-là, l'homme n'est jamais pauvre tant que son voisin possède quelque chose.”

Tidiane N'Diaye (1950) économiste français

fr
À propos de la traite négrière arabo-musulmane .

Léon Bloy photo
François Rabelais photo

“La plus grande folie du monde est de penser qu'il existe des astres pour les Rois, les Papes et les gros seigneurs, plutôt que pour les pauvres et les malades, comme si de nouvelles étoiles avaient été créées depuis le temps du déluge, de Romuluas ou de Pharamond, lors de la nouvelle création des Rois : ce que Triboulet, ni Caihette n'affirmèrent, qui ont été pourtant de grands et célèbres savant.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
La plus grande folie du monde est penser qu'il y ayt des astres pour les Roys, Papes et gros seigneurs, plustot que pour les pauvres, et souffreteux, comme si de nouvelles estoilles avoient esté créez depuis le temps du deluge, ou de Romulus, ou de Pharamond, à la nouvelle creation des Roys : ce que Triboulet, ny Caihette ne diroient : qui ont esté toustefois gens de hault sçavoir, et grand renom.
Triboulet et Caihette sont deux fous du roi.
Œuvre, Pantagrueline Prognostication pour l'an perpetuel

Robert Darnton photo
Robert Darnton photo
Alain de Benoist photo
Léon Bloy photo

“Tout chrétien qui ne regarde pas chaque pauvre comme pouvant être Jésus-Christ doit être tenu pour un protestant.”

Léon Bloy (1846–1917) romancier et essayiste français

Écrit intime, Mon journal, 1904

Xavier Forneret photo
Arthur Schopenhauer photo
Christine Arnothy photo

“La moralité est faite pour les pauvres, pour mieux les tenir.”

Christine Arnothy (1930–2015) femme écrivain française

citée par le médecin Dominique Dupagne
Citation rapportée

Irène Némirovsky photo
Jules Michelet photo
Jacques Attali photo
Carlos Ruiz Zafón photo
Emmanuel Carrère photo
Hugo Chávez photo
Aristophane photo

“Messieurs les Spectateurs, Ah! ne nourrissez point d'aigreur à mon endroit, si, pauvre besacier, je me mêle pourtant devant les Athéniens d'opiner sur les affaires d'État, dans cette farce que je trousse : s'il s'agit de parler juste, elle a son mot à dire elle aussi, la farce! mes propos seront sévères, mais justes.”

Δικαιόπολις.
Mή μοι φθονήσητ᾽ ἄνδρες οἱ θεώμενοι,
εἰ πτωχὸς ὢν ἔπειτ᾽ ἐν Ἀθηναίοις λέγειν
μέλλω περὶ τῆς πόλεως, τρυγῳδίαν ποιῶν.
τὸ γὰρ δίκαιον οἶδε καὶ τρυγῳδία.
ἐγὼ δὲ λέξω δεινὰ μὲν δίκαια δέ.
grc
Justinet (Dicaiopolis).
Les Acharniens

Jean Raspail photo
Urbain II photo

“Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d'Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide. En effet, comme la plupart d'entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu'à la mer Méditerranée (…) Ils s'étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises; ils saccagent le royaume de Dieu. Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victimes de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplie — et ce n'est pas moi qui vous exhorte, c'est le Seigneur lui-même —, vous, les hérauts du Christ, à persuader à tous, à quelque classe qu'ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. Je le dis à ceux qui sont ici, je le mande à ceux qui sont absents : le Christ l'ordonne.”

Urbain II (1035–1099) prélat catholique

Appel de Clermont qu'adresse le pape Urbain II en 1095 aux évêques réunis lors du Concile de Clermont (1095) . Il sera suivi de la Première croisade .

Adolf von Harnack photo
Voltaire photo

“Ceux qui crient contre ce qu'on appelle le luxe ne sont guère que des pauvres de mauvaise humeur.”

Voltaire (1694–1778) écrivain et philosophe français

Correspondances

Jean-Paul Sartre photo
Paul Léautaud photo
Muhammad Yunus photo
Émile Zola photo
Friedrich Nietzsche photo

“Le christianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique, et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre goût que Rome et la Grèce, a été foulée aux pieds (et je préfère ne pas penser par quels pieds!) — Pourquoi? Parce qu’elle devait le jour à des instincts aristocratiques, à des instincts virils, parce qu’elle disait oui à la vie, avec en plus, les exquis raffinements de la vie maure!… Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière — une civilisation en comparaison de laquelle même notre XIX siècle semblerait pauvre et retardataire! Sans doute, ils révaient de butin : l'Orient était riche!… Voyons donc les choses comme elles sont! Les croisades? Une piraterie de grande envergure, et rien de plus! […] L'Église a mené sa guerre à outrance contre tout ce que la Terre portait comme d'aristocratique! […] La noblesse allemande est à peu près entièrement absente de l’histoire de la culture supérieure : on en devine la cause… Le christianisme, l’alcool - les deux grands moyens de corruption… En soi, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’islam et le christianisme, pas plus qu’entre un Arabe et un Juif. La réponse est donnée d’avance: ici, nul ne peut choisir librement. Soit on est un tchandala, soit on ne l’est pas. « Guerre à outrance avec Rome! Paix et amitié avec l’Islam. » C’est ce qu’a senti, c’est ce qu’a fait ce grand esprit fort, le seul génie parmi les empereurs allemands, Frédéric II.”

L’Antéchrist, 1888

Claude Debussy photo
Albert Camus photo
Charles de Saint-Évremond photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Alphonse Karr photo
Simone Weil photo
Alexander Sutherland Neill photo
Isabelle Stengers photo
Marie-Antoinette d'Autriche photo

“Mon Dieu ayez pitié de moi! Mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants. Adieu, adieu!”

Marie-Antoinette d'Autriche (1755–1793) reine de France

À l’annonce de sa condamnation à mort, Marie-Antoinette rédige son testament pour Madame Élisabeth qui s’achève ainsi.
Citation de Marie-Antoinette

Michel Foucault photo

“L'exclusion de la lèpre, c'était une pratique sociale qui comportait d'abord un partage rigoureux, une mise à distance, une règle de non-contact entre un individu (ou un groupe d'individus) et un autre. C'était, d'autre part, le rejet de ces individus dans un monde extérieur, confus, au-delà des murs de la ville, au-delà des limites de la communauté. Constitution, par conséquent, de deux masses étrangères l'une à l'autre. Et celle qui était rejetée, était rejetée au sens strict dans les ténèbres extérieures. Enfin, troisièmement, cette exclusion du lépreux impliquait la disqualification — peut-être pas exactement morale, mais en tout cas juridique et politique — des individus ainsi exclus et chassés. Ils entraient dans la mort, et vous savez que l'exclusion du lépreux s'accompagnait régulièrement d'une sorte de cérémonie funèbre, au cours de laquelle on déclarait morts (et, par conséquent, leurs biens transmissibles) les individus qui étaient déclarés lépreux, et qui allaient partir vers ce monde extérieur et étranger. Bref, c'était en effet des pratiques d'exclusion, des pratiques de rejet, des pratiques de « marginalisation », comme nous dirions maintenant. Or, c'est sous cette forme-là qu'on décrit, et je crois encore actuellement, la manière dont le pouvoir s'exerce sur les fous, sur les malades, sur les criminels, sur les déviants, sur les enfants, sur les pauvres.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 15 janvier 1975

“Mais, par-delà l’argent, une hiérarchie tendra à s’établir inéluctablement entre ceux qui, de père en fils, se transmettront des valeurs familiales de stabilité et une éducation de qualité – souvent les milieux religieux mais pas toujours -, dont les enfants auront une généalogie, des repères forts non seulement par l’histoire nationale mais aussi par l’histoire familiale, et une sorte de prolétariat affectif qui n’aura rien de tout cela, ceux qui ne seront pas « nés » comme on disait, les malheureux enfants de l’insémination artificielle venant instaurer cette inégalité en norme. Comme l’école, le droit du mariage, affaibli dans la sphère publique, se privatisera! Ainsi se trouve aboli en Occident, pour le plus grand avantage des forces multinationales qui veulent un peuple atomisé et inerte, l’effort de quinze siècles de christianisme, souvent oppressif certes, mais qui eut pour effet démocratiser, au travers d’une discipline sexuelle aujourd’hui discréditée, ce qui était dans le monde antique le privilège des plus fortunés : avoir une "gens", une généalogie, une identité familiale, un père et une mère repérables. Ainsi se trouve remis au goût du jour le clivage qui était celui de la société antique tardive : une minorité bénéficiant des privilèges de la vie familiale « normale », de la protection du clan, d’une identité déterminée par trois noms (prénom, nom, cognomen) et une masse d’esclaves vivant dans la promiscuité de l’ergastule, séparables au gré des achats et des ventes, pauvres d’argent, pauvres de repères affectifs et moraux, mais surtout pauvres d’identité.”

Roland Hureaux (1948) personnalité politique française
Muriel Barbery photo
Joseph Wresinski photo
Henri Lacordaire photo

“Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit.”

Henri Lacordaire (1802–1861) prédicateur, journaliste, homme politique, et religieux français

Conférences de Notre-Dame de Paris

Jacques Ellul photo

“Le mystère est un élément de la vie de l'homme (et) Jung a montré qu'il est catastrophique de rendre clair et superficiel ce qui est caché au plus profond de l'homme. […] Le sentiment du sacré et le sens du secret sont des éléments sans lesquels l'homme ne peut absolument pas vivre, les psychanalystes […] sont d'accord là dessus. Or (d'une part) l'invasion technique désacralise (la nature) dans l(a)quel(le) l'homme est appelé à vivre : […] elle montre par l'évidence, et non par la raison […] que le mystère n'existe pas. […] (D'autre part) nous assistons à un étrange renversement : l'homme ne pouvant vivre sans sacré, il reporte son sens du sacré sur ce qui a (désacralisé la nature) : la technique. Dans le monde où nous sommes, c'est la technique qui est devenue le mystère essentiel. […] [On « croit » en elle] parce qu'au moins ses miracles sont visibles et en progression. […] Un signe entre autres du sacré ressenti par l'homme devant la technique, c'est son souci de la traiter avec familiarité. […] Étant donné ses formes très diverses, il n’est pas question de parler d’une religion de la technique mais bien d’un sentiment du sacré qui s’exprime de façons différentes selon les hommes. […] De toutes façons, la technique est sacrée parce qu'elle est l'expression commune de la puissance de l'homme et que, sans elle, il se retrouverait pauvre, seul et nu, sans fard, cessant d'être le héros, le génie, l'archange qu'un moteur lui permet d'être à bon marché. Même ceux qui souffrent, qui sont au chômage ou qui sont ruinés par la technique, même ceux qui la critiquent et l'attaquent, sans oser aller trop loin […], ont cette mauvaise conscience à son égard qu'éprouvent tous les iconoclastes.”

La Technique ou l'Enjeu du siècle, 1954

Henry de Monfreid photo
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort photo

“Les courtisans sont des pauvres enrichis par la mendicité.”

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794) poète, journaliste et moraliste français

Maximes et pensées

Olivier Rey photo
Washington Irving photo

“Dans sa relations privées, il était juste. Il traitait les amis et les inconnus, le riche et le pauvre, le puissant et le faible, avec équité et était aimé par le petit peuple pour l’affabilité avec laquelle il les recevait et écoutait leurs doléances.”

Washington Irving (1783–1859) écrivain américain

In his private dealings he was just. He treated friends and strangers, the rich and poor, the powerful and weak, with equity, and was beloved by the common people for the affability with which he received them, and listened to their complaints.
en
Mahomet and his successors, 1849