Citations sur grand
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“Se réclamer d’un Livre saint (ou du sens qu’une époque lui prête) n’est qu’un facteur historique parmi d’autres. Aucune société, aucune culture, avec son fourmillement et ses contradictions, n’est fondée sur une doctrine. De l’entrecroisement confus de facteurs de tout espèce qui composent une civilisation, la partie qui semble émerger est la religion, ou encore les grands principes affichés, parce que c’est la partie audible, lisible, langagière d’une civilisation, la partie qui saute aux yeux et aux oreilles et d’après laquelle on est porté à la caractériser et à la dénommer. On parle donc de civilisation chrétienne de l’Occident, on attribue son humanitarisme au christianisme. […] la religion n’est qu’un facteur parmi bien d’autres […] vouloir privilégier tel ou tel facteur, est un choix partisan et confessionnel. De plus, en notre siècle, les Églises ont une influence plus réduite dans les sociétés sécularisées. Le christianisme y est enraciné, il n’en est pas pour autant la racine; encore moins le représentant de ces sociétés devenues différentes de lui, sauf lorsqu’il s’en inspire. L’Europe n’a pas de racines, chrétiennes ou autres, elle s’est faite par étapes imprévisibles, aucune de ses composantes n’étant plus originales qu’une autre. Elle n’est pas préformée dans le christianisme, elle n’est pas le développement d’un germe, mais le résultat d’une épigénèse. Le christianisme également du reste.”

Paul Veyne (1930) historien français

Quand notre monde est devenu chrétien, 2007

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“L'année prochaine je serai grand, mince, blond et allemand.”

Roland Topor (1938–1997) dessinateur, peintre, romancier et cinéaste
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“Envoyez-moi votre fille, écrivait saint Jérôme à Læta; je me charge de l’élever. » « Gardez auprès de vous votre fille, » répond Fénelon à une mère qui lui avait demandé son avis. Le conseil était nouveau. Le couvent était resté la ressource commune, presque la seule ressource d’éducation pour les jeunes filles. Fénelon n’hésite pas à en signaler les dangers. « J’estime fort l’éducation des bons couvents, dit-il en substance, mais je compte encore plus sur les soins d’une bonne mère, quand elle est libre de s’y appliquer. Si un couvent n’est pas régulier, c’est une école de vanité : les jeunes filles n’y entendent parler du monde que comme d’une espèce d’enchantement; il n’est pas de poison plus subtil; mieux vaut le monde lui-même qu’un couvent mondain. Si l’établissement est demeuré fidèle à l’esprit de son institut, l’ignorance absolue du siècle y règne : l’enfant qui en sort pour entrer dans la vie est comme une personne qu’on aurait nourrie dans les ténèbres d’une profonde caverne, et qu’on ferait tout d’un coup passer au grand jour; rien ne peut être plus redoutable pour une imagination vive que cette surprise soudaine. C’est à la mère sage et discrète qu’il convient d’introduire peu à peu la jeune fille dans la société où elle doit vivre, et d’y accoutumer sa vue. Elle seule d’ailleurs peut découvrir dans son esprit et dans son cœur les mouvements qu’il importe de connaître pour la bien diriger.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Fénelon

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“Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches.”

François (pape) (1936) 266e pape de l'Église catholique

Mia nonna diceva a noi bambini: il sudario non ha tasche.
it
Homélie à l'occasion de la messe des Rameaux du 24 mars 2013

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“Les grands artistes n'ont pas de patrie.”

Lorenzaccio, 1834

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“Les grands ne sont généralement grands que par notre petitesse.”

Louis-Charles Fougeret de Monbron (1706–1761) pamphlétaire, poète burlesque et auteur français d'ouvrages licencieux

Margot la ravaudeuse, 1750

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“Pour commencer, chantons les Muses Héliconiennes, reines de l'Hélicon, la grande et divine montagne.”

Μουσάων Ἑλικωνιάδων ἀρχώμεθ’ ἀείδειν,
La Théogonie

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“Que te dire, Amine? Je crois que même les terroristes les plus chevronnés ignorent vraiment ce qu’il leur arrive. Et ça peut arriver à n’importe qui. Un déclic quelque part dans le subconscient, et c’est parti. Les motivations n’ont pas la même consistance, mais généralement, ce sont des trucs qui s’attrapent comme ça, dit-il en claquant des doigts. Ou ça te tombe sur la tête comme une tuile, ou ça s’ancre en toi tel un ver solitaire. Après, tu ne regardes plus le monde de la même manière. Tu n’as qu’une idée fixe : soulever cette chose qui t’habite corps et âme pour voir ce qu’il y a en dessous. À partir de là, tu ne peux plus faire marche arrière. D’ailleurs, ce n’est plus toi qui es aux commandes. Tu crois n’en faire qu’à ta tête, mais c’est pas vrai. T’es rien d’autre que l’instrument de tes propres frustrations. Pour toi, la vie, la mort, c’est du pareil au même. Quelque part, tu auras définitivement renoncé à tout ce qui pourrait donner une chance à ton retour sur terre. Tu planes. Tu es un extraterrestre. Tu vis dans les limbes, à traquer les houris et les licornes. Le monde d’ici, tu ne veux plus en entendre parler. Tu attends juste le moment de franchir le pas. La seule façon de rattraper ce que tu as perdu ou de rectifier ce que tu as raté – en deux mots, la seule façon de t’offrir une légende, c’est de finir en beauté : te transformer en feu d’artifice au beau milieu d’un bus scolaire ou en torpille lancée à tombeau ouvert contre un char ennemi. Boum! Le grand écart avec, en prime, le statut de martyr. Le jour de la levée de ton corps devient alors, à tes yeux, le seul instant où l’on t’élève dans l’estime des autres. Le reste, le jour d’avant et le jour d’après, c’est plus ton problème; pour toi, ça n’a jamais existé.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L’Attentat, 2005

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“On régit un grand État comme on fait frire un petit poisson.”

fr
Celui qui sait faire frire un petit poisson ne doit pas le remuer trop souvent.
Tao-tö king, 1967

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“Le divers décroît. Là est le grand danger terrestre. C'est donc contre cette déchéance qu'il faut lutter, se battre, mourir peut-être avec beauté.”

Victor Segalen (1878–1919) poète, médecin de marine, ethnographe et archéologue français

Essai sur l'exotisme, 1978

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“L'acte que nous allons accomplir est beau comme une rose dont la tour Eiffel assiégée à l'aube voit s'épanouir enfin les pétales. Il est grand comme un besoin de changer d'air, fort comme l'accent aigu d'un appel dans la nuit longue.”

Christiane Taubira (1952) femme politique française

Christiane Taubira cite le poète Léon-Gontran Damas en conclusion de son discours d'ouverture du débat sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, à l'Assemblée Nationale, le 29 janvier 2013.
Ouverture des débats sur le « mariage pour tous »

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“Après cette promesse, et que Lot fut sorti de Sodome, une pluie de feu tomba du ciel et réduisit en cendres ces villes infâmes, où le débordement était si grand, que l'amour des garçons [littéralement : des hommes] y était aussi commun que les autres choses que les lois permettent. Ce châtiment effroyable fut une image du dernier Jugement.”

Post hanc promissionem liberato de Sodomis Loth et veniente igneo imbre de cælo tota illa regio impiæ civitatis in cinerem versa est, ubi stupra in masculos in tantam consuetudinem convaluerant, quantam leges solent aliorum factorum præbere licentiam. Verum et hoc eorum supplicium specimen futuri judicii divini fuit.
la
Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

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“Faut-il vraiment passer par les cinq étapes officielles du deuil - voyons, lesquelles? Colère, déni, marchandage, dépression et acceptation. Bon, reculez: voici mon discours d'acceptation. Je suis maintenant et j'ai toujours été une grande tapette, responsable pour le chic dans toutes ses manifestations, et j'ai mes propres cinq étapes : insouciance, sentimentalité, sarcasme, burlesque et cochonnerie! Ils m'ont soutenu au long de ma vie et, merde, ils me soutiendront en mourant!”

Robert Patrick (1937) auteur dramatique, parolier, acteur et metteur en scène

Must one go through the five official stages? What are those five stages again: "anger, denial, bargaining, depression, and acceptance." Well, back up: here comes my acceptance speech. "I am now, and I have always been a flaming faggot, responsible for style in its every manifestation. I have my own five steps: flippancy, sentimentality, sarcasm, camp, and smut. They've got me through life, and deity dammit, they'll get me through death!"
en
Untold Decades: Seven Comedies of Gay Romance (1988)

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“Ciel! pense à tous ces grands hommes qui m'ont grignoté, et là je ne suis devenu qu'un hors d'œuvre pour un virus — une chose qui ne peut même pas se décider si elle est un animal ou une plante.”

Robert Patrick (1937) auteur dramatique, parolier, acteur et metteur en scène

God, think of the great men that have nibbled on me, and now I'm nothing but a snack for a virus - something that can't even decide if it's an animal or a plant.
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Untold Decades: Seven Comedies of Gay Romance (1988)

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“Quatre ans après la mort de Justinien, en 569 après JC, naissait à la Mecque, en Arabie, l'homme qui, parmi tous les hommes, allait exercer la plus grande influence sur la race humaine… Mahomet.”

John William Draper (1811–1882) chimiste américain

Four years after the death of Justinian, A.D. 569, was born at Mecca, in Arabia the man who, of all men exercised the greatest influence upon the human race… Mohammed.
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A History of the Intellectual Development of Europe, 1863

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“Pas de plus grande vérité qu'au Théâtre : on sait que tout est faux.”

Xavier Forneret (1809–1884) écrivain, poète, dramaturge et journaliste français

Encore un an de Sans titre (1840)

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“Une grande ferveur pensante et surpeuplée portait mon moi comme un abîme plein.”

Antonin Artaud (1896–1948) écrivain et poète français

L'Ombilic des Limbes, 1925

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“J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme. […] Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Âge de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile. […] L'admiration pour le trésor de réflexion et de savoir venu des Arabes n'empêchait d'ailleurs pas une polémique ferme sur la doctrine. […] Quoi qu'il en soit, rappeler l'importance des traductions arabes ne veut en aucun cas dire que les Arabes se seraient contentés de transmettre passivement des livres dont le contenu leur serait demeuré scellé. Tout au contraire, ils ont également été des créateurs. Ils ont prolongé, parfois très loin, le savoir qu'ils recevaient. […] La reprise d'un contact direct avec l'héllénisme byzantin entraina un court-circuit culturel : on pouvait sauter par dessus les intermédiaires arabes. […] Tout est en place pour que se développe une dénégation systématique et globale de l'héritage arabe. […] La conscience d'une dette resta cependant encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du [XVII, e], Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au [XIX].”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Europe : La voie romaine, 1992

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“Tu sais que ce soir il y a un crime vert à commettre. Comme tu ne sais rien, mon pauvre ami. Ouvre cette porte toute grande, et dis-toi qu'il fait complètement nuit, que le jour est mort pour la dernière fois.”

Philippe Soupault (1897–1990) poète, romancier, éditeur, critique, essayiste, journaliste, homme de radio français

Les Champs Magnétiques , 1919 (avec André Breton)

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“Mais le passant passe et le ciel féroce reste sans orage. Grand ciel.”

Robert Desnos (1900–1945) poète français

Deuil pour deuil, 1924

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“Ce que nous appelons la terre est un élément de la nature qui est inextricablement entrelacé avec les institutions de l'homme. La plus étrange de toutes les entreprises de nos ancêtres a peut-être été de l'isoler et d'en former un marché. Traditionnellement, la main-d'œuvre et la terre ne sont pas séparées; la main-d'œuvre fait partie de la vie, la terre demeure une partie de la nature, la vie et la nature forment un tout qui s'articule. La terre est ainsi liée aux organisations fondées sur la famille, le voisinage, le métier et la croyance -- avec la tribu et le temple, le village, la guilde et l'église. Le Grand Marché unique, d'autre part, est un dispositif de la vie économique qui comprend des marchés pour des facteurs de production. Puisque ces facteurs se trouvent être indiscernables des éléments qui constituent les relations humaines, l'homme et la nature, il est facile de voir que l'économie de marché implique une société dont les institutions sont subordonnées aux exigences du mécanisme du marché. Cette proposition est utopique aussi bien en ce qui concerne la terre qu'en ce qui concerne la main-d'œuvre. La fonction économique n'est que l'une des nombreuses fonctions vitales de la terre. Celle-ci donne sa stabilité à la vie de l'homme; elle est le lieu qu'il habite; elle est une condition de sa sécurité matérielle; elle est le paysage et les saisons. Nous pourrions aussi bien imaginer l'homme venant au monde sans bras ni jambes que menant sa vie sans terre. Et pourtant, séparer la terre de l'homme et organiser la société de manière à satisfaire les exigences d'un marché de l'immobilier, cela a été une partie vitale de la conception utopique d'une économie de marché.”

La Grande Transformation (1944), Deuxième partie : Grandeur et décadence de l'économie de marché, Chapitre 15 : Le marché et la nature

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