Citations sur dire
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“Notre argument n'est pas totalement circulaire, mais il n'en est pas loin. Il ressemble, pour ainsi dire, à une courbe fermée dans l'espace.”

Willard Van Orman Quine (1908–2000)

Our argument is not flatly circular, but something like it. It has the form, figuratively speaking, of a closed curve in space.
en
Les Deux Dogmes de l'empirisme

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“[…] le développement des villes, des salons, de la cour impose à chacun de maîtriser ses pulsions et d'affiner ses manières et son langage. On assiste à un remarquable effort de civilisation, c'est-à-dire de transformation de l'être naturel, égocentrique et impulsif (Alceste, héros du Misanthrope) en sujet social plus ou moins complaisant (Philinte). De 1630 à 1690 environ, la qualité sociale essentielle c'est l' honnêteté, qui ne désigne pas, comme aujourd'hui, une probité morale, mais une civilité, un art de plaire, de s'adapter à l'attente d'autrui en contrôlant ses désirs. […] le XVIIe siècle voit le développement d'une bourgeoisie composée de juristes et administrateurs, portés à la discipline, et de négociants et financiers, soucieux d'économiser pour accroître leur puissance. Or, la morale est aussi une discipline et une économie des désirs. Cette bourgeoisie veut être reconnue comme élite; il lui faut pour cela s'imposer par sa vertu, d'autant plus qu'elle n'a pas la naissance qui définit la noblesse. Il lui faut surtout se démarquer du peuple. Cet effort de distinction culturelle élimine digestion, sexualité et tout ce qui peut paraître grossier dans le comportement ou l'expression. Il tend à réduire la spontanéité au profit de la raison, à imposer à la nature la maîtrise de l'art, à récuser le savoir-faire spontané ou empirique, fondé sur le génie ou le métier, au bénéfice d'un savoir-faire méthodique, fondé en théorie. C'est pour ces raisons fondamentales que les années trente, contredisant Aristote et renversant la tendance du premier tiers du siècle, soumettent l'art, et particulièrement la tragédie, à la morale.”

Jean Rohou (1934) écrivain et universitaire breton

La Tragédie classique, 1996, La « discipline » classique

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“L'histoire de son enfant idiot t'a ému, comme nous? Eh bien, ce n'est pas vrai, je peux te le dire : il n'existe aucun enfant, ni idiot ni prodige. C'est son mari qui avait une fillette, tout à fait normale, de douze ans. Il dut l'envoyer à la campagne parce qu'elle lui rendait la vie impossible. Elle est mariée, c'est vrai, avec un marchand de fritas de la place de Marianado (il s'arrêta et fut sur le point de prononcer comme une précieuse Marianado), un pauvre homme à qui elle fait du chantage et quand elle lui rend visite dans son travail, c'est pour lui voler des hot-dogs, des œufs et des pommes de terre farcies, qu'elle mange dans sa chambre. Je dois te dire qu'elle mange comme un régiment et toute cette nourriture c'est nous qui devons la payer et elle a toujours faim. C'est pour cela qu'elle est énorme comme un hippopotame et comme eux elle est amphibie. Elle se baigne trois fois par jour : quand elle arrive le matin, à midi quand elle se réveille pour déjeuner et le soir avant de sortir parce que ce qu'elle peut transpirer. Elle fait eau de toutes parts comme si elle avait toujours la fièvre et c'est ainsi qu'elle passe sa vie dans l'eau : transpirant, buvant de l'eau et se baignant. Et tout cela en chantant : elle chante quand elle rentre le matin, elle chante sous la douche, elle chante en s'habillant pour sortir, elle chante toujours. Le matin quand elle rentre nous l'entendons avant qu'elle ne pousse sa chansonnette parce qu'elle s'agrippe à la rampe pour monter les escaliers, tu connais ces escaliers de marbre et à balustrade en fer des maisons du vieux quartier du Vedado. Elle monte ainsi accrochée à la rampe et toute la balustrade tremble et résonne dans la maison, et dès que le fer tambourine sur le marbre, elle se met à chanter. Elle nous a fait des tas d'histoires avec les voisins d'en dessous, mais on ne peut rien lui dire, car elle ne veut rien entendre : « C'est l'envie » dit-elle, « l'envie qui les fait parler. Vous verrez comme ils vont m'aduler quand je deviendrai célèbre.»”

Guillermo Cabrera Infante (1929–2005) écrivain cubain

Car elle est obsédée par la célébrité et nous aussi nous sommes obsédés par sa célébrité : nous mourrons d'envie qu'elle devienne célèbre et qu'elle finisse par fiche le camp avec sa musique ou plutôt sa voix — car elle prétend qu'elle n'a pas besoin de musique pour chanter puisqu'elle la porte en elle — avec sa voix ailleurs.
Roman, Trois tristes tigres , 1967

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“De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent.”

Coluche (1944–1986) humoriste et comédien français

Radio, Les discours en disent long

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“Quand j'ai faim, je mange. Quand j'ai soif, je bois. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis.”

Madonna (1958) chanteuse américaine

When I'm hungry, I eat. When I'm thirsty, I drink. When I feel like saying something, I say it.
en
Années 1990

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“Mon livre traite de l'agressivité, c'est-à-dire l'instinct de combat de l'animal et de l'homme, dirigé contre son propre congénère.”

Konrad Lorenz (1903–1989) biologiste et zoologiste autrichien

de
Préface.
L'agression : une histoire naturelle du mal, 1969

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“On est heureux ou malheureux par une foule de choses qui ne paraissent pas, qu’on ne dit point et qu’on ne peut dire.”

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794) poète, journaliste et moraliste français

Maximes et pensées

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“Des millions d'enfants juifs ou arabes sont, pour le dogme, soumis à la circoncision, étant bébés ou à un âge plus avancé. Une telle cruauté n'est possible qu'avec le déni total de la sensibilité de l'enfant. Mais qui peut aujourd'hui sérieusement dire qu'un enfant ne ressent rien? En Inde, des millions de filles ont été violées en tant que jeunes mariées, et ceci au nom de la doctrine religieuse sanctionnée par le mariage. Un nombre infini de rites d'initiation, pardonnés par la religion, ne sont rien d'autre que de sadiques maltraitances de l'enfant.”

Alice Miller (1923–2010)

Millions of Jewish or Arab children are, for the sake of dogma, subjected to circumcision, as infants or at an advanced age. Such cruelty is only possible with the total denial of the child's sensibility. But who can seriously say today that a child does not feel? In India, millions of girls have been raped as brides and this in the name of the religiously sanctioned doctrine of marriage. Countless initiation rites, condoned by religion, are nothing more than the sadistic mistreatment of children
en
Articles et interviews

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“Le racisme n'est pas un tout mais l'élément le plus visible, le plus quotidien, pour tout dire, à certains moments, le plus grossier d'une structure donnée.”

Frantz Fanon (1925–1961) psychiatre et essayiste français martiniquais

Racisme et culture, 1956

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“La liberté de tout dire n'a d'ennemis que ceux qui veulent se réserver la liberté de tout faire.”

Jean-Paul Marat (1743–1793) médecin, physicien, journaliste et homme politique français

Dénonciation à la nation, contre M. Malouet, 1790

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“J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme. […] Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Âge de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile. […] L'admiration pour le trésor de réflexion et de savoir venu des Arabes n'empêchait d'ailleurs pas une polémique ferme sur la doctrine. […] Quoi qu'il en soit, rappeler l'importance des traductions arabes ne veut en aucun cas dire que les Arabes se seraient contentés de transmettre passivement des livres dont le contenu leur serait demeuré scellé. Tout au contraire, ils ont également été des créateurs. Ils ont prolongé, parfois très loin, le savoir qu'ils recevaient. […] La reprise d'un contact direct avec l'héllénisme byzantin entraina un court-circuit culturel : on pouvait sauter par dessus les intermédiaires arabes. […] Tout est en place pour que se développe une dénégation systématique et globale de l'héritage arabe. […] La conscience d'une dette resta cependant encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du [XVII, e], Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au [XIX].”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Europe : La voie romaine, 1992

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“Les empires ne se conservent que comme ils s’acquièrent, c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail.”

Louis XIV (1638–1715) roi de France et de Navarre de 1643 à 1715

Reprise de la citation originelle : [Car les empires, mon fils, ne se conservent que comme il s’acquièrent, c’est-à-dire par la vigueur, par la vigilance et par le travail.]
Mémoires pour l’instruction du Dauphin, Volume 2

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“A vrai dire, je suis un irrécupérable conservateur. S’il y avait un dieu, je serais croyant.”

Imre Kertész (1929–2016) écrivain hongrois

Sauvegarde Journal 2001-2003 , 2012

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“Ceux qui ont vraiment quelque chose à dire, ils n'en parlent jamais.”

Albert Camus (1913–1960) écrivain et journaliste français

Autres citations

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“Il est des esprits dont on peut dire : il y fait clair, et d’autres, seulement : il y fait chaud.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 1

“A coup de pied au cul ils te déménageront, le travail est là-bas, et encore là-bas, plus loin et encore plus loin, jusqu'au Nicaragua qu'ils te pousseront, à l'aise puisque ceux des pays comme cela, on les pousse bien au cul à l'aise et qu'ils débarquent ici, pas question de parler […], si tu veux travailler, déménage, alors, si on laisse faire : nous, les cons d'ici, on se laisse pousser à coup de pied au cul jusqu'au Nicaragua, et les cons de là-bas, ils se laissent faire et ils débarquent ici, tandis que le travail, lui, il est toujours ailleurs, et jamais tu ne peux dire : c'est chez moi et ciao”

Bernard-Marie Koltès (1948–1989) auteur dramatique

ce qui fait que moi, quand je quitte un endroit, j'ai toujours l'impression de quitter là où c'était davantage chez moi que là où je vais débarquer, et quand on te pousse au cul de nouveau et que tu pars de nouveau, là où tu vas aller, tu seras encore davantage étranger, et ainsi de suite : tu est toujours plus étranger, tu es de moins en moins chez toi, on te pousse toujours plus loin, que tu ne saches pas où tu vas, et quand tu te retournes, vieux, tu regardes derrière toi, c'est toujours, toujours le désert.
Bernard-Marie Koltes, La Nuit juste avant les forêts, Éditions de minuit, 1977.
La nuit juste avant les forêts (1977)

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“Le mot pourquoi ne veut rien dire.”

Kurt Vonnegut (1922–2007) écrivain américain

, 1969

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“Quoi qu'il en soit, on peut dire d'une manière générale que toutes les libertés politiques doivent être suspendues en Algérie.”

Alexis de Tocqueville (1805–1859) philosophe politique, homme politique, historien, précurseur de la sociologie et écrivain français

Œuvres complètes, La condamnation de la colonisation en Algérie

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“Il y a la possibilité de parler sur les musulmans qui effectivement sur la planète subissent notre politique islamophobe. […] Il y a de l'islamophobie quand il y a de la détestation des musulmans. Quand il y a une critique d'un texte religieux dont on dit effectivement qu'il ne respecte pas le féminisme, la possibilité d'être homosexuel, est-on islamophobe? Pour l'instant, oui. […] L'islamophobie, ce n'est pas ça. Ce n'est pas la lecture d'un texte dans lequel on va dire, ça cela ne convient pas. Y compris dans la Bible, dans le Talmud ou d'autres textes. […] Je dis simplement que nous menons depuis 1991, avec la guerre d'Irak, une politique étrangère islamophobe. Et que avec Mitterrand, qui estime que il faut pouvoir justifier les bombardements en Irak, jusqu'à Sarkozy qui considère qu'on doit pouvoir justifer les bombardements au Mali en passant par la destruction de l'Afghanistan, en passant par la Libye, la Cisjordanie, la bande de Gaza etc. Cela veut dire que la France, depuis des années, droite et gauche confondues, bombarde sur la planète entière les peuples musulmans. On tue des enfants, des femmes, des vieillards, des innocents, des gens qui n'ont fait qu'être musulmans… C'est une longue tradition. On vous détruit sur la planète entière parce qu'on a envie de lutter contre le terrorisme. Je dis juste, nous avons créé le terrorisme en prétendant que nous allions lutter contre.”

Michel Onfray (1959) philosophe français
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