Citations de la pensée
Page 7

Matthew Phipps Shiel photo
Manon Roland photo

“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen….»”

Manon Roland (1754–1793) révolutionnaire et épistolière française

D'autres auteurs la concernant

Béla Bartók photo
Maud de Belleroche photo
Emmanuel Levinas photo
Yéhouda Ashlag photo

“On se trouve à l'endroit même où nos pensées se situent.”

Yéhouda Ashlag (1886–1954)

One is where one thinks.
en
Articles

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles photo

“S’il ne faut pas toujours dire ce que l’on pense, il faut toujours penser ce que l’on dit.”

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles (1647–1733) femme de lettres et salonnière française

Avis d’une mère à son fils, 1726

Georg Wilhelm Friedrich Hegel photo
Yvan Perrin photo
Marine Le Pen photo
Emmanuel Levinas photo
Michel Foucault photo
France Gall photo
Michael Connelly photo
François Mitterrand photo
Gilles Simon photo
Maxence Caron photo
Gaspard Proust photo
André Maurois photo

“On ne pense pas sans danger contre la masse des hommes. Vers qui irais-je, sinon vers ceux qui se défendent comme moi?”

André Maurois (1885–1967) romancier essayiste et historien de la littérature français

La Voie Royale, 1930

Michel Foucault photo
Anny Duperey photo
Michel Vézina photo

“La parade perpétuelle des allégories chasse pour un temps la pensée.”

Michel Vézina (1960) écrivain québécois

Parti pour Croatan , 2014

Enzo Traverso photo
Annie Lacroix-Riz photo
Martin Heidegger photo

“Je vois la tâche de la pensée, comme un moyen pour l'homme d'atteindre une relation satisfaisante avec la technicité. Le National Socialisme a pris cette direction. Mais ces personnes étaient bien trop peu équipées pour permettre à la pensée d'aboutir à une relation vraiment explicite à ce qui arrive aujourd'hui et qui est en train d'émerger depuis les 300 dernières années.”

Martin Heidegger (1889–1976) philosophe allemand

I see the situation of man in the world of planetary technicity not as an inexitricable and inescapable destiny, but I see the task of thought precisely in this, that within its own limits it helps man as such achieve a satisfactory relationship to the essence of technicity. National Socialism did indeed go in this direction. Those people, however, were far too poorly equipped for thought to arrive at a really explicit relationship to what is happening today and has been underway for the past 300 years.
en
Interview recueilli en 1966 sous la condition d'une publication posthume, qui fut réalisée en 1976 par Der Spiegel .
Interview du Spiegel, 1966

Linus Torvalds photo
Witold Gombrowicz photo
Marguerite Yourcenar photo
Éliette Abécassis photo
John Cowper Powys photo

“Les pensées sont une chose. Les mots en sont une autre.”

John Cowper Powys (1872–1963) écrivain britannique

La Fosse aux chiens, 1952

Michel Onfray photo

“Seul penser la mort apprend à vivre; ce qui se lit aussi à l’envers : seul penser la vie apprend à mourir.”

Michel Onfray (1959) philosophe français

Contre-histoire de la philosophie II — Le christianisme hédoniste, 2006

Henri Bergson photo

“Il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action.”

Henri Bergson (1859–1941) philosophe français

Message au Congrès Descartes, 1937.
Citation sourcée
Variante: Je dirais qu'il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action.

Jean Giono photo

“Sous des étiquettes opposées, sache reconnaître la même pensée, et sous des étiquettes semblables des conduites opposées.”

Guy Hocquenghem (1946–1988) écrivain français

Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, 1986

Georges Lochak photo
Marlon Brando photo
Ernest Renan photo
Alain Amselek photo
Loïc Decrauze photo
Léon Bloy photo
Guy de Maupassant photo
Charles-Augustin Sainte-Beuve photo
Paul Nizan photo
Charles Monselet photo
Frankétienne photo
Étienne Perrot photo

“Je pense que nous nous habitons les uns les autres, mais pas habités. Parce que nous ne pourrions pas nous habiter les uns les autres, habités.”

Antonio Porchia (1885–1968)

Creo que nos habitamos unos a otros, pero no habitados. Porque no podríamos habitarnos unos a otros, habitados.
es

Honoré de Balzac photo
Yasmina Khadra photo
Zinedine Zidane photo
Michael Parenti photo
Howard Zinn photo
Jerzy Popiełuszko photo
Marc Aurèle photo
Ernest Renan photo
Karl Marx photo
Jean Piaget photo

“De même que l'expérience réconcilie la pensée formelle avec la réalité des choses, le travail professionnel marque définitivement l'accès à l'age adulte.”

Jean Piaget (1896–1980) Psychologue, logicien, biologiste, épistémologue et professeur d'université suisse

Six études de psychologie, 1964

Zinedine Zidane photo
Paul Auster photo
Edgar Allan Poe photo
Jorge Luis Borges photo

“Je pense que la théologie est une branche de la littérature fantastique. La psychanalyse, c’est encore une autre.”

Jorge Luis Borges (1899–1986) écrivain argentin de prose et de poésie

Yo creo que la teología es una rama de la literatura fantástica. Otra es el psicoanálisis.
es

Felix Kersten photo
Élisabeth Roudinesco photo
Laurence Parisot photo
Victor Hugo photo
Francis Scott Fitzgerald photo
Michel Puech photo

“Heidegger n'est clair en aucun plan (..) Il est de très loin le meilleur commentateur de lui-même. Il appelle "tournant" un changement important de sa pensée.”

Michel Puech (1960) philosophe français

La philosophie en clair : 10 classiques sérieusement dépoussiérés, 1999.

Søren Kierkegaard photo
Louis C.K. photo

“Personnellement, je ne crois pas qu'il y ait un paradis. Je pense qu'il y a peut-être un Dieu, mais pas de Paradis. […] Tu meurs, et tu te retrouve devant Dieu et tu dis « Hé Dieu, c'est où le Paradis? », et il répond un truc du genre : « Putain, je sais pas qui c'est qui fait croire ça aux gens! Qu'est-ce que je suis supposé faire, moi? Je vous ai créé un univers et je devrait en plus vous faire un endroit génial pour après? Vous êtes vraiment des connards avides là-bas en bas! » « Bon, ben je vais où alors? » « Reste là, debout dans cette pièce avec moi. » « Mais c'est nul ici. » « M'en parle pas! Je suis coincé ici depuis 1983. » Ou un autre moment. Je sais pas quand Dieu a commencé…”

Louis C.K. (1967) acteur et humoriste américain

Personally, I don’t think there’s a Heaven. I think maybe there’s a God, but there’s no Heaven. I think that’s the best news you’re gonna get. You die, and you’re like, “Hey God!” And he’s like, “Yep?” And you’re like, “Where’s Heaven?” And he’s like, “I don’t know who’s telling people that! I’m supposed to make a universe and then another whole amazing place for afterwards?! You guys are greedy dicks down there!” “Well, where do I go?” “Just stand in this room with me now.” “I don’t like it.” “Tell me about it! I’ve been here since 1983.” Or whenever. I don’t know when God started…
en
Saturday Night Live (2014)

Yves Coppens photo

“On est jamais aussi invisible qu'on le pense. Ni nous, ni nos motivations.”

James Sallis (1944) romancier américain

Le Frelon noir , 1996

Tenzin Gyatso photo
Vladimir Nabokov photo
Euripide photo

“Voilà qui est d'un serf, de taire sa pensée.”

δούλου τόδ’ εἶπας, μὴ λέγειν ἅ τις φρονεῖ.
grc
Jocaste réagissant aux propos de Polynice qui lui décrit sa condition d'exilé.
Les Phéniciennes

Stefan Zweig photo
Raymond Abellio photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Maxence Caron photo

“Le temps est où il faut laisser l’âme bondir sur sa propre essence, le temps où il faut donner la pensée à la Différence dont elle reçoit ses fractales. Le moment est venu de faire pénétrer la pensée en la liberté qu’elle contient, en « la liberté d’esprit, dit Chardon, que Dieu donne à ceux qu’il a faits ses enfants et qu’il a choisis, en l’honneur de sa grâce, pour être les héritiers de l’immensité de sa gloire ». Il s’agit de laisser la pensée renouer avec l’ancre fondamentale qui la pondère, avec la consistance propre de la Substance trinitaire, il s’agit de laisser la pensée commencer enfin – avant qu’enfoncés puis recouverts, étouffés enfin par le cratère d’une croissante immanence se nourrissant de nos desquamations idolâtrées et de nos helminthes adulées jusqu’au vertige, pris à la gorge par l’immanentisme ou par ce mobilisme que nous aurons préféré à l’appel d’une si évidente autant que si insaisissable et si divine Transcendance, gémissant sans force car inlassablement exténués de n’être plus que de serviles membres cernés par leurs propres excréments apostats, nous ne finissions par pousser cette plainte sans timbre qui est celle de la Winnie de Beckett : « Quelle malédiction la mobilité ». Il est temps pour la pensée, car c’est là son aspiration la plus profonde dont toutes les fuites ne sont qu’autant de figures corrompues, de commencer et d’aller en fin au Principe. Car il faut consacrer ce qu’on écrit à ce qui vient”

Maxence Caron (1976) auteur français

Goethe, Maximes, 1035
La Vérité captive

Jacques Derrida photo

“Je parle ici, comme Algérien devenu français un moment donné, ayant perdu sa citoyenneté française, et l'ayant retrouvée. Parmi toutes les richesses culturelles que j'ai reçues, que j'ai héritées, ma culture algérienne est parmi celles qui m'ont le plus fortement soutenu. L'héritage que j'ai reçu de l'Algérie est quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique. Tout le travail que j'ai poursuivi, à l'égard de la pensée philosophique européenne, occidentale, comme on dit, gréco-européenne, les questions que j'ai été amené à lui poser depuis une certaine marge, une certaine extériorité, n'auraient certainement pas été possibles si, dans mon histoire personnelle, je n'avais pas été une sorte d'enfant de la marge de l'Europe, un enfant de la Méditerranée, qui n'était ni simplement français ni simplement africain, et qui a passé son temps à voyager d'une culture à l'autre et à nourrir les questions qu'il se posait à partir de cette instabilité. Tout ce qui m'a intéressé depuis longtemps, au titre de l'écriture, de la trace, de la déconstruction de la métaphysique occidentale — que je n'ai jamais, quoi qu'on en ait répété, identifiée comme une chose homogène ou définie au singulier —, tout cela n'a pas pu ne pas procéder de cette référence à un ailleurs dont le lieu et la langue m'étaient pourtant inconnus ou interdits.”

Jacques Derrida (1930–2004) philosophe français
Joseph Joubert photo

“Il y a des pensées lumineuses par elles-mêmes ; il en est d’autres qui ne brillent que par le lieu qu’elles occupent : on ne saurait les déplacer, sans les éteindre.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 2, Des qualités de l'écrivain et des compositions littéraires

Boris Vian photo
Wassyl Slipak photo
Léon Daudet photo
Zinedine Zidane photo
Christine Boutin photo

“[…] je pense que ce texte met à mal les droits fondamentaux, c'est-à-dire les droits de l'homme, donc ça va bien au delà du problème des homosexuels […].”

Christine Boutin (1944) femme politique française

Autour du débat suite à la proposition de loi socialiste visant à instituer le mariage pour tous
Le mariage pour tous

Aldous Huxley photo
Maxence Caron photo
Jacques Ellul photo

“C’est devenu un lieu commun, que l’on tient pour une évidence vérifiée : le monde moderne est un monde séculier, sécularisé, athée, laïcisé, désacralisé, démythisé. Et dans la plupart des écrits contemporains, on considère tous ces termes comme équivalents sans prendre en compte les différences considérables qu’il peut y avoir par exemple entre laïcisation et sécularisation ou entre désacralisation et démythisation. On veut en gros exprimer l’idée que le monde moderne (est) devenu adulte ou majeur (parce qu’il) ne croit plus, il veut des preuves, il obéit à la raison et non aux croyances, surtout religieuses, il s'est débarrassé de Dieu, et lui parler de religion n'a plus de sens. Il est entré dans un nouveau mode de pensée, qui n’est plus la pensée traditionnelle s'exprimant dans les mythes. (…) Il est difficile de discerner si, dans ce (genre de) propos, il s’agit d’un constat de fait, d'un souhait, d’une constatation sociologique ou d’une construction imaginaire, élaborée à partir de l’idée qu’on peut se faire d’un homme imbu de la science. En réalité, si l’on examine les textes qui reposent sur ces affirmations, on s’aperçoit qu’il s’agit (…) d’une explication a posteriori. On part de l'évidence: « l’homme moderne ne veut plus entendre parler du christianisme, il a perdu la foi, l’Église ne mord plus sur la société, elle n’a plus d’audience, le message chrétien ne veut rien plus dire (…) ». (Mais) comme l’on constate en même temps que l’homme moderne reçoit plus ou moins une éducation technicienne sinon scientifique, on en conclut implicitement : « c’est parce que cet homme est imbu de science qu’il est non religieux » et l’on assimile alors le rejet du christianisme avec l’abandon de toute posture religieuse. Déduction qui m’apparaît pour le moins hâtive.,(…) C'est pourquoi je pense qu'il est fondamental de savoir si (…) nous sommes dans un temps déréligiosisé.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

Les nouveaux possédés, 1973