Citations sur pointe
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“Ceux qui affirment que rien n’est plus démocratique que l’audimat se moquent du monde, bien entendu. L’audimat ne permet pas de mesurer ce que les gens veulent, mais de savoir jusqu’à quel point ils ont intériorisé ce qu’on les a habitués à vouloir — ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Les gens aiment ce qu’on leur fait aimer. Dans ce domaine comme ailleurs, c’est l’offre qui détermine la demande, et non l’inverse.”

Livres, Comment peut-on être païen ?, 1981, Dernière Année. Notes pour conclure le siècle http://books.google.fr/books?id=LI5vx9Mdgb4C&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false, 2001, Critiques-Théoriques http://books.google.fr/books?id=VaJnsrZbh2wC&printsec=frontcover&source=gbs_navlinks_s#v=onepage&q=&f=false, 2003

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“(…) Le Reichsführer a adapté ce qu'il considère comme les méthodes de ses ennemis et la base de leur pouvoir et l'a transformé dans la base du sien, c'est le fondement de la position dominante occupée dans l'État par la SS. De ce point de vue, la SS n'est rien d'autre qu'une anti-maçonnerie -bien que le Reichsführer ne l'admet pas- avec l'aide de laquelle, et sans attirer l'attention, il essaye d'occuper les positions dirigeantes du gouvernement et du parti. Le système d'attribution d'uniformes et de grades dans la hiérarchie d'honneur ne peut être considérée que de ce point de vue.”

Felix Kersten (1898–1960) médecin allemand

(...) the Reichsführer has adapted what he regards as his enemies method and the basis of their power and has turned it to logical use as the basis of their power and has turned it to logical use as the basis of the dominant position occupied in the state by the SS. From this point of view the SS is nothing but an anti-Masonry -though the Reichsführer does not admit it- with whose help, and without attracting attention, he is trying to occupy the leading positions in the Governement and the Party. The whole system of conferring uniforms and ranks on the so-called "honorary leaders" can only be grasped from this standpoint.
en

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“Malheureusement, nous, les êtres humains, on ne vit pas assez longtemps pour s'apercevoir à quel point la vie d'un arbre, c'est quelque chose de prodigieux.”

Luc Jacquet (1967) réalisateur français

À propos de son projet de film La Forêt des pluies, avec son association Wild-Touch.

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“La monarchie n'est point un roi, elle est un crime; la république n'est point un sénat, elle est la vertu. Quiconque ménage le crime veut rétablir la monarchie et immoler la liberté.”

Louis Antoine de Saint-Just (1767–1794) homme politique français

Discours, Rapport au nom du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale sur les personnes incarcérées, présenté à la Convention nationale le 8 ventôse an II (26 février 1794)

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“Serait-ce donc qu’elle aurait quelque sorte de rapport à vous-même par ce que vous avez de moins bon? écrit-elle à Mme de Grignan; vous attendiez-vous qu’elle fût un prodige prodigieux, un prodige comme il n’y en a pas?… Eh! tant mieux si elle n’est pas parfaite! vous vous divertirez à la repétrir. » Aussi bien n’a-t-elle pas également ses qualités? Mme de Sévigné les relève, les analyse, y revient à chaque progrès de l’âge : « si elle n’est pas aussi belle que la Beauté, elle a des manières: c’est une petite fille à croquer. » Et vienne la jeunesse, ses jolis yeux bleus avec leurs paupières noires, cette taille libre et adroite, cette physionomie spirituelle, toute cette personne assaisonnée, touchante ou piquante (on se ferait scrupule d’en décider), n’est-elle pas faite pour l’amusement de sa mère? Avec cela, de la finesse, de la gaieté, de la gaillardise même, un talent de contrefaire incomparable, mais capable de se contenir et qui se contient, un esprit vif, agissant, qui dérobe tout : que de ressources! « Aimez, aimez Pauline, répète l’infatigable grand’mère; ne vous martyrisez point à vous l’ôter. Voulez-vous, en la mettant au couvent, la rendre tout à fait commune?… Comme elle est extraordinaire, je la traiterais extraordinairement.”

Marie de Sévigné (1626–1696) écrivain française

Il est ici question de Pauline de Grignan, fille de la comtesse de Grignan et petite-fille de Madame de Sévigné.
D'autres auteurs la concernant

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“Au milieu du chantier, se dressaient trois tas de charbon, de taille égale, séparés les uns des autres, malgré les éboulements qui brisaient la pointe de leurs sommets et tentaient de rapprocher leurs bases en les élargissant. Tous trois renvoyaient avec force la lumière qui les inondait; une muraille de plâtre n'eût pas paru plus blanche que le versant qu'ils exposaient à la lune, mais alors que le plâtre est terne, les facettes diamantées du minerai brillaient comme une eau qui s'agite et chatoie. Cette espèce de ruissellement immobile donnait aux masses de houille et d'anthracite un caractère étrange; elles semblaient palpiter ainsi que des êtres à qui l'astre magique accordait pour quelques heures une vie mystérieuse et terrifiante. L'une d'elles portait au flanc une longue déchirure horizontale qui formait un sillon où la lumière ne parvenait pas, et cette ligne noire faisait songer à un rire silencieux dans une face de métal. Derrière elles, leurs ombres se rejoignaient presque, creusant des abîmes triangulaires d'où elles paraissaient être montées jusqu'à la surface du sol comme d'un enfer. La manière fortuites dont elles étaient posées, telles trois personnes qui s'assemblent pour délibérer, les revêtait d'une grandeur sinistre.”

Julien Green (1900–1998) écrivain américain

Léviathan, Julien Green, Fayard, Le Livre de Poche, 1993, 1929, 169, XIII, 978-2-253-09940-6
Léviathan, 1929

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“La philosophie, ainsi que la médecine, a beaucoup de drogues, très peu de bons remèdes, et presque point de spécifiques.”

Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794) poète, journaliste et moraliste français

Maximes et pensées

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“Je défais le lit et je m’allonge sur le matelas nu, supposant qu’un malaise va s’emparer de moi à sentir le fantôme d’un autre homme subsister dans ses odeurs et les débris de sa vie. Mais je ne ressens rien de pareil : la chambre me paraît toujours aussi connue. Le bras sur la figure, je m’aperçois que je glisse dans le sommeil. Il se peut que le monde tel qu’il est ne soit pas une illusion, ni le mauvais rêve d’une nuit. Il se peut que l’éveil qui nous y projette soit inéluctable, que nous ne puissions ni l’oublier ni nous en dispenser. Mais j’ai toujours autant de mal à croire que la fin est proche. Si les barbares faisaient irruption maintenant, je mourrais dans mon lit, j’en suis sûr, aussi stupide et ignorant qu’un bébé. Il serait encore plus approprié qu’on me surprenne en bas, dans le cellier, une cuiller à la main, la bouche pleine de confiture de figues fauchée dans le dernier bocal de l’étagère : on pourrait alors couper et jeter sur le tas de têtes amoncelées sur la place une tête qui porterait encore une expression coupable, peinée, étonnée de cette irruption de l’Histoire dans le temps immobile de l’oasis. A chacun la fin qui lui convient le mieux. Certains se feront prendre dans des abris creusés sous leur cave, serrant leur trésor contre leur sein, fermant les yeux de toutes leurs forces. D’autres mourront sur la route, aux prises avec les premières neiges de l’hiver. De rares individus mourront peut-être en combattant, armés de fourches. Après moi, les barbares se torcheront avec les archives de la ville. Jusqu’à la fin, nous n’aurons rien appris. Il semble y avoir chez nous tous, au fond de nous, quelque chose de l’ordre du granit, qui résiste à l’enseignement. Bien que la panique déferle dans les rues, personne ne croit vraiment que le monde de certitudes tranquilles qui nous a accueillis à notre naissance est sur le point de disparaître. Personne ne peut accepter qu’une armée impériale ait été anéantie par des hommes armés d’arcs, de flèches et de vieux fusils rouillés, qui vivent dans des tentes, ne se lavent jamais et ne savent ni lire ni écrire. Et qui suis-je pour ricaner d’illusions qui aident à vivre? Est-il meilleure façon de passer ces jours ultimes que de rêver d’un sauveur, l’épée brandie, qui disperserait les armées ennemies, nous pardonnerait les erreurs commises par d’autres en notre nom et nous accorderait une seconde chance de bâtir notre paradis terrestre? Couché sur le matelas nu, je m’applique à animer une représentation de moi-même en nageur, nageant infatigablement, à longues brasses égales, dans le fluide du temps – un fluide plus inerte que l’eau, dépourvu de remous, s’insinuant partout, sans couleur, sans odeur, sec comme du papier.”

J. M. Coetzee (1940) romancier et professeur en littérature sud-africain

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

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“À l'académie, on ne me considérait pas comme un bon soldat, à aucun moment on ne me confia une quelconque responsabilité, et je suis resté simple soldat tout au long des quatre années. Alors, comme aujourd'hui, propre dans l'habit comme dans la forme, me conformant strictement aux règles, là où des qualifications étaient requises pour une responsabilité, et je suppose qu'on ne me considérait exceller en aucune d'entre elles. Dans mes études, j'ai toujours eu une réputation honorable auprès de mes professeurs, et généralement classé parmi les meilleurs, en particulier en dessin, chimie, mathématiques, physique et philosophie. Ma moyenne de points négatifs, par année, étaient d'environ cent cinquante, ce qui ramena mon classement final de quatrième à sixième.”

William Tecumseh Sherman (1820–1891) militaire, homme d'affaires, enseignant et écrivain américain

At the Academy I was not considered a good soldier, for at no time was I selected for any office, but remained a private throughout the whole four years. Then, as now, neatness in dress and form, with a strict conformity to the rules, were the qualifications required for office, and I suppose I was found not to excel in any of these. In studies I always held a respectable reputation with the professors, and generally ranked among the best, especially in drawing, chemistry, mathematics, and natural philosophy. My average demerits, per annum, were about one hundred and fifty, which reduced my final class standing from number four to six.
en

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“Vous souvient-il de la scène où Perséphone est sur le point de s’abîmer dans l’Érèbe, tandis que gémit le chœur des Océanides? Son visage est pareil au vôtre, quand le vôtre s’obscurcit. Rigide dans son peplum couleur de safran, elle penche en arrière sa tête couronnée; et il semble que la nuit coule en sa chair devenue exsangue et s’amasse au-dessous du menton, dans la cavité des yeux, autour des narines, lui donnant l’aspect d’un sombre masque tragique. C’est votre masque, Perdita. Quand je composais mon Mystère, la mémoire que j’avais de vous m’a aidé à évoquer la personne divine. Ce petit ruban de velours safrané que vous portez habituellement au cou m’a indiqué la couleur convenable pour le peplum de Perséphone. Et un soir, dans votre maison, comme je prenais congé de vous sur le seuil d’une pièce où les lampes n’étaient pas encore allumées, —; un soir agité du dernier automne, vous en souvient-il? — vous avez réussi, par un seul de vos gestes, à mettre dans la pleine lumière de mon âme la créature qui s’y trouvait encore gisante et enveloppée; et puis, sans vous douter de cette nativité subite, vous êtes rentrée dans l’intime obscurité de votre Érèbe. Ah! j’étais sûr d’entendre vos sanglots; et cependant il courait en moi un torrent de joie indomptable. Jamais, je crois, je ne vous ai raconté ces choses. J’aurais dû vous consacrer mon œuvre comme à une Lucine idéale.”

Romans, Le Feu, 1900

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“Sans entrer dans des détails comme le traitement différent des "détenteurs d'Écritures" et des "infidèles", il s'adresse à son interlocuteur d'une manière étonnamment abrupte — abrupte au point d'être pour nous inacceptable, qui nous surprend et pose tout simplement la question centrale du rapport entre religion et violence en général. Il dit : «Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau et tu ne trouveras que du mauvais et de l'inhumain comme ceci, qu'il a prescrit de répandre par l'épée la foi qu'il prêchait» (3). Après s'être prononcé de manière si peu amène, l'empereur explique minutieusement pourquoi la diffusion de la foi par la violence est contraire à la raison. Elle est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l'âme. «Dieu ne prend pas plaisir au sang, dit-il, et ne pas agir selon la raison (συν λογω) est contraire à la nature de Dieu. La foi est un fruit de l'âme, non pas du corps. Celui qui veut conduire quelqu'un vers la foi doit être capable de parler et de penser de façon juste et non pas de recourir à la violence et à la menace…Pour convaincre une âme douée de raison, on n'a pas besoin de son bras, ni d'objets pour frapper, ni d'aucun autre moyen qui menace quelqu'un de mort…»”

Benoît XVI (1927) pape de l’Église catholique

français
Dialogue sur le christianisme et l’islam, que le savant empereur byzantin Manuel II Paléologue mena avec un érudit perse, en 1391 à Ankara
Discours, Sur la foi et la violence

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“Il est en tout cas salutaire de se rappeler l'humilité de ses origines [l'Europe]. Non pour mesurer avec satisfaction la distance parcourue. Mais pour savoir à quoi et à qui on doit d'avoir accompli ces progrès. Il existe un devoir de réminiscence. Il est bon aussi de rappeler d'ou l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parallèle avec elle, enfin au monde byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du [XII]. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du [XIII]. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un « point de départ »? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe…) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, 2006

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“[…] à ceux qui ne comprennent pas La Fontaine, elle se borne à répondre : « On ne fait point entrer certains esprits durs et farouches dans le charme et dans la facilité des Fables; cette porte leur est fermée et la mienne aussi. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de Madame de Sévigné.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Préface

“Vous savez, dans le gigot, ce qui est bon, c'est pas la viande, c'est les pointes d'ail. C'est pas moi qui dit ça, c'est Raimu.”

Dominique Zardi (1930–2009) acteur français

En répondant à une monteuse de cinéma demandant à André Hunebelle pourquoi il prenait Henri Attal et Dominique Zardi dans ses films.

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“Le véritable désir de l'homme est de recevoir. Il n'y a qu'à observer un enfant en bas âge pour s'en convaincre; il est pur égoïsme en mouvement. Nous sommes nés avec cet égoïsme. Le monde dans lequel nous vivons nous pousse sans relâche à obéir à ce désir de recevoir […] Notre monde nous amène à tout soupeser très scrupuleusement. Ici, donner est un acte aussi égoïste que de recevoir. Pour chaque situation donnée, nous posons le geste qui nous semble le plus opportun. Dans le monde spirituel, nous ne pouvons qu'être exposés à la Lumière de l'En haut, laquelle transforme notre propension naturelle pour la réception. Bien que nous ne puissions comprendre ce que cela signifie, cette lumière nous dote d'un écran grâce auquel nous ne pensons plus à satisfaire notre égoïsme […] Nous réalisons que la réception dans le seul but de recevoir s'effectue à notre détriment. C'est alors qu'un désir encore plus puissant nous est donné — celui de recevoir tout en donnant au Créateur. Puis nous nous demandons d'où cela peut bien venir et c'est ainsi que nous commençons à découvrir qu'il y a quelque chose qui s'appelle le Créateur, qu'Il est gigantesque et grandiose, et qu'Il nous inclut en Son sein. Ce sentiment nous étreint à ce point que nous désirons lui donner en retour; nous acquérons l'écran pour les désirs égoïstes.”

Man’s true natural desire is to receive. Look at a small child; it is
The Science of Kabbalah (2005)

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“Il se trouve qu'en France notamment, en dépits de vandalismes plus graves, plus méthodiques que partout ailleurs, les vestiges de l'époque médiévale restent plus nombreux que ceux de toutes les autres époques réunies. Impossible de circuler chez nous sans voir pointer un clocher, qui suffit à évoquer le”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“Ce n'est point par hasard qu'un corbeau a crié tout à l'heure sur ma gauche.”

Plaute (-254–-184 avant J.-C.) poète comique, acteur, chef de troupe théâtrale et auteur de comédies romain

Non temere est quod corvos cantat mihi nunc ab laeva manu
la
Affirmation superstitieuse de l'avare Euclion.
La Comédie de la Marmite (Aulularia)

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“À côté de cette heureuse et capitale innovation dans les facultés de sciences, il en est une autre dont le succès ne peut être contestable dans le département du Nord. Le même décret impérial que je rappelais tout à l'heure a institué un nouveau grade universitaire sous le titre de « certificat de capacité pour les sciences appliquées ». (…) Je voudrais qu'au sortir des écoles de commerce ou des écoles professionnelles, les jeunes gens destinés à la carrière industrielle fussent mis en mesure par leurs parents de venir profiter des immenses ressources de la faculté des sciences que la munificence du conseil municipal de Lille a installée dans les conditions les plus propices à assurer sa prospérité. Sous ce rapport, les facultés des sciences peuvent étendre beaucoup les services rendus par l'École centrale des arts et manufactures de Paris. Le certificat que nous délivrerons correspondra, quoique avec moins d'autorité sans doute, au diplôme des élèves de l'École centrale. (…) Nous n'oublierons point que la théorie est mère de la pratique, que sans elle la pratique n'est que la routine donnée par l'habitude, et que la théorie seule fait surgir et développe l'esprit d'invention (…) Vous connaissez ce mot charmant de Franklin : il assistait à la première démonstration d'une découverte purement scientifique et l'on demandait autour de lui : mais à quoi cela sert-il? Franklin répond : à quoi sert l'enfant qui vient de naître? (…) La découverte théorique n'a pour elle que le mérite de l'existence. Elle éveille l'espoir et c'est tout. Mais laissez-la cultiver, laisser-la grandir et vous verrez ce qu'elle deviendra (…) par hasard, diriez-vous peut-être, mais souvenez-vous que dans les champs de l'observation le hasard ne favorise que les esprits préparés. »”

Louis Pasteur (1822–1895) chimiste et biologiste français, fondateur de la microbiologie et créateur de l'Institut Pasteur français

Discours prononcé à Douai le 7 décembre 1854 à l'occasion de l'installation solennelle de la faculté des lettres de Douai et de la faculté des sciences de Lille

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“Il était impossible que l'esprit sérieux, l'âme délicate, le caractère invinciblement porté à la droiture de Nélida ne fussent point froissés par ce qu'il y avait de faux dans cette société devenue la sienne. Mais la jeunesse est lente à se rendre compte de ses impressions et à les transformer en jugement. Il faut une force rare pour s'arracher au joug de la coutume. L'opinion établie semble tout naturellement l'opinion respectable, et les intelligences les plus fermes se défient d'elles-mêmes lorsqu'elles se sentent portées à franchir le cercle tracé par des mots aussi solennels que ceux de religion, de famille, d'honneur : mots trois fois saints, à l'abri desquels le monde a su placer les choses les moins dignes de vénération et de sacrifice. Aussi Nélida, surprise, incertaine, cherchait vainement à mettre d'accord ce qu'elle voyait et ce qu'elle entendait avec la voix intime de sa conscience. Tantôt, elle se sentait attirée par des grâces si nobles qu'elles semblaient presque des vertus; tantôt elle était repoussée par des hypocrisies grossières ou des maximes d'un égoïsme cynique. Les entretiens des jeunes filles avec lesquelles elle s'était liée n'étaient qu'un commentaire plus libre des conversations du couvent, et les fades galanteries des jeunes gens au bal blessaient sa simple fierté qui n'y trouvait rien à répondre. Un ennui insurmontable la gagnait, son cœur attristé se rouvrait au désir de la vie religieuse.”

Roman, Nélida, 1866

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“L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un œillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.”

André Pieyre de Mandiargues (1909–1991) écrivain français

Roman, La Marge (prix Goncourt), 1967

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“Ah! Il y a beaucoup de règlements chez nous, mais point de justice ni de vérité…”

Maxime Gorki (1868–1936) romancier et dramaturge russe

Ma vie d'enfant (Детство), 1914