Citations sur les mères et les mamans

Une collection de citations sur le thème de famille, grand-mère, sœur, parent.

Meilleures citations sur les mères et les mamans

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“France, mère des arts, des armes et des lois.”

Les Regrets

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“Sa mère est le Christ.”

Dans Annexes.
Le Premier Homme

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“Si tu te noies, ta mère elle te tue.”

Le Premier Homme

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“Ô Nature! ô ma mère!”

Arthur Rimbaud (1854–1891) poète français

Issue d'une lettre à Ernest Delahaye (mai 1873)
Correspondance

“Un homme n'est pas une mère, voilà tout.”

Daniel Woodrell (1953) écrivain américain

Chevauchée avec le diable, 1987

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“Une vraie mère n’est pas libre.”

Honoré de Balzac (1799–1850) romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français

Letters of Two Brides (1841-1842)

“Qui se soustrait à la vue des gens rase le pubis de sa mère.”

En attendant le vote des bêtes sauvages, 1998

“Le veau ne perd pas sa mère même dans l’obscurité.”

En attendant le vote des bêtes sauvages, 1998

“La dette est une corde qui sépare le veau de sa mère.”

Massa Makan Diabaté (1938–1988) historien et écrivain malien

Le boucher de Kouta , 1982

“La patience est la mère de toute pédagogie.”

Jean-Marie Adiaffi (1941–1999) écrivain ivoirien

La Carte d’identité, 1980

Citations sur les mères et les mamans

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“Je pense que si Dieu existe, il est pas comme celui de la Bible, parce que c'est une histoire bizarre. Il est Notre père et nous sommes Ses enfants. C'est tout. Où est notre mère? Qu'est-ce qu'Il a fait à notre maman? Il s'est passé quelque chose, forcément. Quelque part au Paradis, il y a une véranda sous laquelle est enterrée une femme. Quelqu'un doit vérifier le coffre de la bagnole de Dieu pour voir s'il n'y a pas de javel, de corde ou de fibres.
Comment on peut ne pas avoir de mère? Au pire, peut-être que Dieu est divorcé, qu'il a une ex-femme. Dieu, c'est un père célibataire qui nous élève seul. Nous on prie et lui il fait genre « Je fais ce que je peux, OK? Je suis tout seul là-haut. »”

Louis C.K. (1967) acteur et humoriste américain

I think if there is a God, I don’t know if it’s the one in the Bible, ’cause that’s a weird story, is He’s our father and we’re His children. That’s it. “Our father, who art in Heaven.” Where’s our mother? What happened to our mom? What did He do to our mom? Something happened. Somewhere in Heaven, there’s a porch with a dead lady under it, and I want the story. Somebody’s gotta check the trunk of God’s car for bleach and rope and fibers.
Well, how can we not have a mother?! At least, maybe, God’s divorced. Maybe he has an ex-wife. God’s a single dad and He’s raising us alone and we’re praying… and He’s like, “I’m trying! It’s just me up here!” Maybe that’s what’s going on. Maybe your life is your time… this is our weekend with Dad, that’s what life is… and then when you die, you go to mom’s house…
en
Saturday Night Live (2014)

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“La science de la mère comporte des mérites silencieux, ignorés de tous, sans parade, une vertu en détail, un dévouement de toutes les heures.”

Honoré de Balzac (1799–1850) romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français

Letters of Two Brides (1841-1842)

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“Envoyez-moi votre fille, écrivait saint Jérôme à Læta; je me charge de l’élever. » « Gardez auprès de vous votre fille, » répond Fénelon à une mère qui lui avait demandé son avis. Le conseil était nouveau. Le couvent était resté la ressource commune, presque la seule ressource d’éducation pour les jeunes filles. Fénelon n’hésite pas à en signaler les dangers. « J’estime fort l’éducation des bons couvents, dit-il en substance, mais je compte encore plus sur les soins d’une bonne mère, quand elle est libre de s’y appliquer. Si un couvent n’est pas régulier, c’est une école de vanité : les jeunes filles n’y entendent parler du monde que comme d’une espèce d’enchantement; il n’est pas de poison plus subtil; mieux vaut le monde lui-même qu’un couvent mondain. Si l’établissement est demeuré fidèle à l’esprit de son institut, l’ignorance absolue du siècle y règne : l’enfant qui en sort pour entrer dans la vie est comme une personne qu’on aurait nourrie dans les ténèbres d’une profonde caverne, et qu’on ferait tout d’un coup passer au grand jour; rien ne peut être plus redoutable pour une imagination vive que cette surprise soudaine. C’est à la mère sage et discrète qu’il convient d’introduire peu à peu la jeune fille dans la société où elle doit vivre, et d’y accoutumer sa vue. Elle seule d’ailleurs peut découvrir dans son esprit et dans son cœur les mouvements qu’il importe de connaître pour la bien diriger.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Fénelon

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“Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches.”

François (pape) (1936) 266e pape de l'Église catholique

Mia nonna diceva a noi bambini: il sudario non ha tasche.
it
Homélie à l'occasion de la messe des Rameaux du 24 mars 2013

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“Vous voyez, [créer] des armes, c'est comme une femme enceinte. […] Durant des mois elle porte le bébé et pense à lui. Un créateur agit de la même façon envers un prototype. Je me sentais comme une mère - toujours fier. C'est un sentiment spécial, comme si vous étiez récompensé par une récompense spéciale.”

Mikhaïl Kalachnikov (1919–2013) ingénieur et lieutenant-général russe, inventeur de l'AK-47

You see, with [designing] weapons, it is like a woman who bears children. [...] For months she carries her baby and thinks about it. A designer does much the same thing with a prototype. I felt like a mother - always proud. It is a special feeling, as if you were awarded with a special award.
en
À propos de l'AK-47

“Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver. On compte la dessus. On regarde, on espère, on attend. Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurai pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.”

La Promesse de l'aube, 1960

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“Quel diable? Tu te souviens pourtant qu'il n'en existe qu'un, celui qu'on porte en soi, ma mère vous l'expliquait jadis.”

Jean Raspail (1925) écrivain, journaliste, voyageur et explorateur français

Les veuves de Santiago, 1962

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“C'est avec les fils qui aiment leur mère qu'on fait les maris qui aiment leur femme.”

Hector Malot (1830–1907) écrivain français

La Petite Sœur

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“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de l'opinion du quotidien de Suzanne Necker.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Necker

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“Maupassant a sombré dans la démence peu avant d’être conduit, en camisole de force, dans la ‘’Maison de santé’’ du docteur Blanche où l’avaient précédé Gounod, Gérard de Nerval, Théo Van Gogh, bien d’autres. A-t-il pressenti cette démence? Je le crois, malgré ce que beaucoup ont pu dire, à commencer par sa mère qui ne voulait pas entendre parler de folie. Voyez les titres de tant de ses nouvelles : ‘’Lettre d’un fou’’,’’Apparition’’, ‘’Fou?’’, ‘’Un fou?’’, ‘’La Folle’’, et, en fin de parcours, ‘’La Horla’’. Cherchait-il à prévenir, à exorciser ce qui le menaçait?”

Jean-Bertrand Pontalis (1924–2013) philosophe, psychanalyste et écrivain français

Variante: Maupassant a sombré dans la démence peu avant d’être conduit, en camisole de force, dans la ‘’Maison de santé’’ du docteur Blanche où l’avaient précédé Gounod, Gérard de Nerval, Théo Van Gogh, bien d’autres. A-t-il pressenti cette démence ? Je le crois, malgré ce que beaucoup ont pu dire, à commencer par sa mère qui ne voulait pas entendre parler de folie. Voyez les titres de tant de ses nouvelles : ‘’Lettre d’un fou’’,’’Apparition’’, ‘’Fou ?’’, ‘’Un fou ?’’, ‘’La Folle’’, et, en fin de parcours, ‘’La Horla’’. Cherchait-il à prévenir, à exorciser ce qui le menaçait?

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“Tout me manque. Le sourire blanc de ma mère me manque, l’ordinateur égoïste de mon père me manque, le thym et la sauge me manquent”

Anne Calife (1966) littératrice française, romancière et dramaturge, a été aussi professeur de sciences médico-sociales
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“Vous savez la différence entre une grand-mère italienne et un éléphant? Environ dix kilos.”

Coluche (1944–1986) humoriste et comédien français

Music-hall, Radio, Médecins sans diplômes

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“C'est à ma mère que je dois toute ma fortune et tout ce que j'ai fait de bien.”

Napoléon Bonaparte (1769–1821) général, premier consul et empereur des Français

Citation prononcée à Saint-Hélène
Sur sa famille, Letizia Bonaparte

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“Tu peux jouir de la vie de loin. Tu peux regarder les choses mais ne pas les goûter. Tu peux caresser la mère seulement des yeux.”

Jim Morrison (1943–1971) chanteur des Doors

You can enjoy the life from afar. You may look at things but not taste them. You may caress the mother only with the eyes.
en
Les Seigneurs : Notes sur la vision (), 1969

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“Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière. Tant que les hommes furent mes frères, je me faisais des projets de félicité terrestre; ces projets étant toujours relatifs à tout, je ne pouvais être heureux que de la félicité, et jamais l'idée d'un bonheur particulier n'a touché mon cœur que quand j'ai vu mes frères ne chercher le leur que dans ma misère. Alors pour ne les pas haïr il a bien fallu les fuir; alors me réfugiant chez la mère commune j'ai cherché dans ses bras à me soustraire aux atteintes de ses enfants, je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.”

Les Rêveries du promeneur solitaire, 1782
Variante: Je sens des extases, des ravissements inexprimables à me fondre pour ainsi dire dans le système des êtres, à m'identifier avec la nature entière. Tant que les hommes furent mes frères, je me faisais des projets de félicité terrestre; ces projets étant toujours relatifs à tout, je ne pouvais être heureux que de la félicité, et jamais l'idée d'un bonheur particulier n'a touché mon cœur que quand j'ai vu mes frères ne chercher le leur que dans ma misère. Alors pour ne les pas haïr il a bien fallu les fuir; alors me réfugiant chez la mère commune j'ai cherché dans ses bras à me soustraire aux atteintes de ses enfants, je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent, insociable et misanthrope, parce que la plus sauvage solitude me paraît préférable à la société des méchants, qui ne se nourrit que de trahisons et de haine.

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“Mettre mes chaussettes est pour moi le pire moment de la journée. Dans le futur, si je vis le jour le plus affreux de ma vie – un jour où ma grand-mère est assassinée par mon autre grand-mère –, le pire moment de cette journée, ce sera celui où j'enfilerai mes chaussettes.”

Louis C.K. (1967) acteur et humoriste américain

Putting on my socks is the worst part of every day. And it always will be! Even if I'd have a terrible day in the future, where my grandmother is murdered by my other grandmother, the worst part of that day would be when I put on my socks.
en
Oh My God (2013)

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“Serait-ce donc qu’elle aurait quelque sorte de rapport à vous-même par ce que vous avez de moins bon? écrit-elle à Mme de Grignan; vous attendiez-vous qu’elle fût un prodige prodigieux, un prodige comme il n’y en a pas?… Eh! tant mieux si elle n’est pas parfaite! vous vous divertirez à la repétrir. » Aussi bien n’a-t-elle pas également ses qualités? Mme de Sévigné les relève, les analyse, y revient à chaque progrès de l’âge : « si elle n’est pas aussi belle que la Beauté, elle a des manières: c’est une petite fille à croquer. » Et vienne la jeunesse, ses jolis yeux bleus avec leurs paupières noires, cette taille libre et adroite, cette physionomie spirituelle, toute cette personne assaisonnée, touchante ou piquante (on se ferait scrupule d’en décider), n’est-elle pas faite pour l’amusement de sa mère? Avec cela, de la finesse, de la gaieté, de la gaillardise même, un talent de contrefaire incomparable, mais capable de se contenir et qui se contient, un esprit vif, agissant, qui dérobe tout : que de ressources! « Aimez, aimez Pauline, répète l’infatigable grand’mère; ne vous martyrisez point à vous l’ôter. Voulez-vous, en la mettant au couvent, la rendre tout à fait commune?… Comme elle est extraordinaire, je la traiterais extraordinairement.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de Pauline de Grignan, fille de la comtesse de Grignan et petite-fille de Madame de Sévigné.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Préface

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“Non, la guerre n'est pas la mère de toutes choses. La bataille ne produit rien, sauf de nouvelles batailles, d'où sa fécondité nulle.”

Michel Serres (1930–2019) philosophe, historien des sciences et homme de lettres français

Les Cinq sens, 1985

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“Le Dunkerquois Scheid a tiré trois fois sur sa femme. Comme il la manquait toujours, il visa sa belle-mère : le coup porta.”

Félix Fénéon (1861–1944) critique d'art, journaliste et directeur de revues français

Havas
Nouvelles en trois lignes

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“Les voix se marient et se fondent en un silence nébuleux : un silence, qui est l'infini de l'espace; et vite, en silence, l'âme aspirée plane au-dessus de régions de cycles des cycles de générations qui furent. Une région où le gris crépuscule descend toujours sans jamais tomber sur de vastes pâturages vert amande, versant sa cendre, éparpillant sa perpétuelle rosée d'étoiles. Elle suit sa mère à pas empruntés, une jument qui guide sa pouliche. Fantômes crépusculaires cependant pétris d'une grâce prophétique, svelte, croupe en amphore, col souple et tendineux, douce tête craintive. Ils s'évanouissent, tristes fantômes : plus rien. Agendath est une terre inculte, la demeure de l'orfraie et du myope upupa. Netaïm la splendide n'est plus. Et sur la route des nuées ils s'en viennent, tonnerre grondant de la rébellion, les fantômes des bêtes. Houhou! Héla! Houhou! Parallaxe piaffe par-derrière et les aiguillonne, les éclairs lancinants de son front sont des scorpions. L'élan et le yak, les taureaux de Bashan et de Babylone, le mammouth et le mastodonte en rangs serrés s'avancent vers la mer affaissée, Lacus Mortis. Troupe zodiacale de mauvais augure et qui crie vengeance! Ils gémissent en foulant les nuages, cornes et capricornes, trompes et défenses, crinières léonines, andouillers géants, mufles et groins, ceux qui rampent, rongent, ruminent, et les pachydermes, multitude mouvante et mugissante, meurtriers du soleil.”

Ulysse, 1922

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“Heureux, s'il peut unir au bien-être de son sommeil les bruits de la nature, comme jadis la voix berceuse de sa mère.”

Henri Wallon (1879–1962) philosophe, psychologue, neuropsychiatre, pédagogue et homme politique français

Articles divers, Dormir, 1938

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“Serait-ce donc qu’elle aurait quelque sorte de rapport à vous-même par ce que vous avez de moins bon? écrit-elle à Mme de Grignan; vous attendiez-vous qu’elle fût un prodige prodigieux, un prodige comme il n’y en a pas?… Eh! tant mieux si elle n’est pas parfaite! vous vous divertirez à la repétrir. » Aussi bien n’a-t-elle pas également ses qualités? Mme de Sévigné les relève, les analyse, y revient à chaque progrès de l’âge : « si elle n’est pas aussi belle que la Beauté, elle a des manières: c’est une petite fille à croquer. » Et vienne la jeunesse, ses jolis yeux bleus avec leurs paupières noires, cette taille libre et adroite, cette physionomie spirituelle, toute cette personne assaisonnée, touchante ou piquante (on se ferait scrupule d’en décider), n’est-elle pas faite pour l’amusement de sa mère? Avec cela, de la finesse, de la gaieté, de la gaillardise même, un talent de contrefaire incomparable, mais capable de se contenir et qui se contient, un esprit vif, agissant, qui dérobe tout : que de ressources! « Aimez, aimez Pauline, répète l’infatigable grand’mère; ne vous martyrisez point à vous l’ôter. Voulez-vous, en la mettant au couvent, la rendre tout à fait commune?… Comme elle est extraordinaire, je la traiterais extraordinairement.”

Marie de Sévigné (1626–1696) écrivain française

Il est ici question de Pauline de Grignan, fille de la comtesse de Grignan et petite-fille de Madame de Sévigné.
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