Citations sur révolution
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“L’apport de l’immigration est constitutif de tous les enjeux, les combats et les identités diverses de la République. La question n’est pas de chercher, dans un premier temps, si cet apport est « positif » ou « négatif », il est tout d’abord un fait. Un fait précis, qui depuis plus de deux siècles est une composante essentielle de nos identités, de nos démographies, des mutations de nos régions, mais aussi d’enjeux collatéraux comme la fin des empires coloniaux, les vagues de naturalisations dont celle qui débouche à la loi de 1889 – premier véritable Code de la nationalité dans le pays. Désormais, les Français sont quasi majoritairement issus de ce passé « migratoire ». Un quart des Français ont une origine extra-européenne (le plus souvent coloniale, y compris pour les « rapatriés » dont les parents étaient souvent étrangers) sur trois ou quatre générations et un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes. La question est donc d’abord démographique et historique, l’immigration est une partie pleine et entière de notre récit national, dont la page et les portes se sont ouvertes dès la Révolution française. C’est une composante de nos identités collectives. Certains le regrettent, d’autres soutiennent ce mouvement, beaucoup s’interrogent sur les « bienfaits » de ces migrations.”

Pascal Blanchard (1964) historien, documentariste et co-directeur d'agence de communication français
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“La bourgeoisie n'a pas seulement fait la révolution pour prendre le pouvoir mais pour instituer le triomphe de la Raison par l'État.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

, 1969

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“Au demeurant, la situation internationale fait que la Russie est aujourd'hui rejetée en arrière; que dans l'ensemble la productivité du travail national est maintenant sensiblement moins élevée chez nous qu'avant la guerre. Les puissances capitalistes de l'Europe occidentale, en partie sciemment, en partie spontanément, ont fait tout leur possible pour nous rejeter en arrière, pour profiter de la guerre civile en Russie en vue de ruiner au maximum notre pays. Précisément une telle issue à la guerre impérialiste leur apparaissait, bien entendu, comme offrant des avantages sensibles. Si nous ne renversons pas le régime révolutionnaire en Russie, nous entraverons du moins son évolution vers le socialisme, voilà à peu près comment ces puissances raisonnaient, et, de leur point de vue, elles ne pouvaient raisonner autrement. En fin de compte elles ont accompli leur tâche à moitié. Elles n'ont pas renversé le nouveau régime instauré par la Révolution, mais elles ne lui ont pas permis non plus de faire aussitôt un pas en avant tel qu'il eût justifié les prévisions des socialistes, qui leur eût permis de développer à une cadence extrêmement rapide les forces productives; de développer toutes les possibilités dont l'ensemble eût formé le socialisme; de montrer à tous et à chacun nettement, de toute évidence, que le socialisme implique des forces immenses et que l'humanité est passée maintenant à un stade de développement nouveau, qui comporte des perspectives extraordinairement brillantes.”

Lénine (1870–1924) révolutionnaire et homme d'état soviétique

Mieux vaut moins, mais mieux, 1923

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“Tu te dis l'unique auteur de la Révolution, tu n'en fus, tu n'en es, tu n'en seras éternellement que l’opprobre et l'exécration.”

Olympe de Gouges (1748–1793) femme de lettres, femme politique et polémiste française

Jugement porté sur Robespierre

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“Révolution : Mouvement politique qui illusionne beaucoup de personnes, en désillusionne encore plus, incommode presque tout le monde et enrichit extraordinairement quelques individus. Elle jouit d´un grand prestige.”

Adolfo Bioy Casares (1914–1999) écrivain argentin

Revolución: Movimiento político que ilusiona a muchos, desiluciona a más, incomoda a casi todos y enriquece extraordinariamente a unos pocos. Goza de firme prestigio.
es

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“Le 15 avril l'an IV de la liberté, la pauvreté et le peuple triomphèrent avec les gardes françaises, les soldats de Château-Vieux (sic) et tous les bons citoyens persécutés pour la cause de la révolution.”

Maximilien de Robespierre (1758–1794) homme politique français

Discours, Intervention en l'honneur des gardes françaises et des soldats de Chateauvieux, libérés le 9 avril 1792, objets d'une fête le 15,

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“Ceux qui font des révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau.”

Louis Antoine de Saint-Just (1767–1794) homme politique français

Discours, Rapport au nom du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale sur les personnes incarcérées, présenté à la Convention nationale le 8 ventôse an II (26 février 1794)

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“Barruel, dans l' Histoire du clergé pendant la Révolution, raconte l'histoire d'une certaine Comtesse de Pérignon, qui aurait été rôtie place Dauphine avec ses deux filles, et six prêtres auraient été, eux aussi, brûlés vifs sur la place, parce qu'ils avaient refusé de manger le corps rôti de la comtesse. Barruel raconte aussi qu'on a mis en vente au Palais Royal des pâtés de chair humaine. Bertrand de Molleville, Maton de la Varenne, racontent toute une série d'histoires : la fameuse histoire de Mademoiselle de Sombreuil buvant un verre de sang pour sauver la vie de son père, ou de cet homme qui avait été obligé de boire le sang extrait du cœur d'un jeune homme pour sauver ses deux amis; ou encore, des massacreurs de Septembre qui auraient bu de l'eau-de-vie dans laquelle Manuel aurait versé de la poudre à canon, et ils auraient mangé des petits pains qu'ils auraient trempés dans des blessures. Vous avez là aussi la figure du débauché-anthropophage, mais dans laquelle l'anthropophagie l'emporte sur la débauche. Les deux thèmes, interdiction sexuelle et interdiction alimentaire, se nouent donc d'une façon très claire dans ces deux grandes premières figures de monstre et de monstre politique. Ces deux figures relèvent d'une conjoncture précise, bien qu'elles reprennent aussi des thèmes anciens : la débauche des rois, le libertinage des grands, la violence du peuple. Tout ceci, ce sont de vieux thèmes : mais il est intéressant qu'ils soient réactivés et renoués à l'intérieur de cette première figure du monstre.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 29 janvier 1975

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“Néanmoins si les Juifs ne sont pas une race, ils ont été jusqu'à nos jours une nation. Ils se sont perpétués avec leurs caractéristiques propres, leur type confessionnel, leur code théologique qui fut en même temps un code social. S'ils ne détruisirent pas le christianisme, s'ils n'organisèrent pas une ténébreuse conspiration contre Jésus, ils donnèrent des armes à ceux qui le combattirent et, dans les assauts donnés à l'Église, ils se trouvèrent toujours au premier rang. De même, s'ils ne sapèrent pas –formés en une vaste société secrète qui aurait durant des siècles poursuivi ses desseins- les trônes monarchiques, ils fournirent un appoint considérable à la révolution. Ils furent en ce siècle parmi les plus ardents soutiens des partis libéraux~révolutionnaires et socialistes ils leur apportèrent des hommes comme Lasker et Lassalle, sans compter le troupeau obscur des propagandistes ils les soutinrent par leurs capitaux. Enfin, nous venons de le dire, s'ils n'ont pas, sur les ruines de l'ancien régime, dressé à eux seuls le trône de la bourgeoisie capitaliste triomphante, ils ont aidé à son établissement. Ainsi sont-ils aux deux pôles des sociétés contemporaines. D'un côté ils collaborent activement à cette centralisation extrême des capitaux qui facilitera sans doute leur socialisation, de l'autre ils sont parmi les plus ardents adversaires du capital. Au Juif draineur d'or, produit de l'exil, du Talmudisme, des législations et des persécutions, s'oppose le Juif révolutionnaire, fils de la tradition biblique et prophétique (…)”

Bernard Lazare (1865–1903) critique littéraire et journaliste politique français

L'antisémitisme, son histoire et ses causes, 1894

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“Citoyens, vouliez-vous une révolution sans révolution?”

Maximilien de Robespierre (1758–1794) homme politique français

Réponse à Jean-Baptiste Louvet
Discours, Réponse à Jean-Baptiste Louvet, [5, novembre, 1792]

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“Les grandes révolutions ne sont jamais sanglantes. Les grandes révolutions sont provoquées par des idées et se déroulent avant tout au niveau des idées.”

Nicolas Schöffer (1912–1992) sculpteur et plasticien français

Discours d'installation à l'Académie des Beaux-Arts, 1982

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“Les révolutions marchent de faiblesse en audace et de crime en vertu.”

Louis Antoine de Saint-Just (1767–1794) homme politique français

Discours, Rapport au nom du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale sur les personnes incarcérées, présenté à la Convention nationale le 8 ventôse an II (26 février 1794)

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“Pour la Révolution, il a fallu des désordres; l’ordre ancien n’était que servitude, et dans ce cas”

Gilbert du Motier de La Fayette (1757–1834) homme politique français

Sous la Révolution de 1789

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“On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la révolution, c'est la révolution qui emploie les hommes.”

Joseph de Maistre (1753–1821) philosophe, écrivain, juriste et diplomate savoyard

Considérations sur la France, 1796

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“Si le ressort du gouvernement populaire dans la paix est la vertu, le ressort du gouvernement populaire en révolution est à la fois la vertu et la terreur : la vertu, sans laquelle la terreur est funeste; la terreur, sans laquelle la vertu est impuissante. La terreur n'est autre chose que la justice prompte, sévère, inflexible; elle est donc une émanation de la vertu; elle est moins un principe particulier, qu'une conséquence du principe général de la démocratie, appliqué aux plus pressants besoins de la patrie.”

Maximilien de Robespierre (1758–1794) homme politique français

Discours à la Convention nationale sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l'administration intérieure de la République le [5, février, 1794]
Discours, Discours à la Convention nationale sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l'administration intérieure de la République, [5, février, 1794] (17 pluviôse an II)

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“Quand un peuple devenu libre a établi de sages lois, sa révolution est faite; si ces lois sont propres au territoire, la révolution est durable.”

Louis Antoine de Saint-Just (1767–1794) homme politique français

Écrits théoriques, L'esprit de la Révolution et de la constitution de France, 1791

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“Si vous êtes une femme, si vous êtes une personne de couleur, si vous êtes gai, lesbienne, bisexuel, transgenre, si vous êtes une personne de forte taille, si vous êtes une personne d'intelligence, si vous êtes une personne d'intégrité, vous êtes donc considéré minoritaire dans ce monde. Et il est très difficile pour nous de trouver des messages d'amour-propre et de soutien… Sans l'estime de soi, vous hésiterez avant de faire quoi que ce soit…. Vous hésiterez avant de dénoncer un viol. Vous hésiterez avant de vous défendre quand vous êtes attaqué pour votre race, votre sexualité, votre taille, votre genre. Vous hésiterez avant de voter, avant de rêver. Pour nous, avoir l'estime de soi est vraiment un acte de révolution, et notre révolution est bien en retard.”

Margaret Cho (1968) actrice américaine

If you are a woman, if you are a person of colour, if you are gay, lesbian, bisexual, transgender, if you are a person of size, if you are person of intelligence, if you are a person of integrity, then you are considered a minority in this world. And it's going to be really hard for us to find messages of self-love and support anywhere.... If you don't have self-esteem, you will hesitate to do anything in your life.... You will hesitate to report a rape. You will hesitate to defend yourself when you are discriminated against because of your race, your sexuality, your size, your gender. You will hesitate to vote; you will hesitate to dream. For us to have self-esteem is truly an act of revolution, and our revolution is long overdue.
en
Notorious C.H.O.

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“Quand la révolution de Mirabeau devint celle de Danton, Mme Dupin cessa d'applaudir.”

André Maurois (1885–1967) romancier essayiste et historien de la littérature français

Lélia ou la vie de George Sand, 1952

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“Je commençais à réaliser pourquoi le Parti n'avait pas de programme à long terme pour les services sociaux, les hôpitaux, les écoles ou le gardiennage d'enfants. Ils plagiaient les programmes de divers syndicats et associations sociales. De telles réformes, si elles convenaient, pouvaient être adaptées au goût du jour. Mais les réformes étaient un anathème de la stratégie à long terme du communisme, qui visait la révolution et la dictature du prolétariat.”

Bella Dodd (1904–1969)

I began to realize why the Party had no long-range program for welfare, hospitals, schools, or child care. They plagiarized programs from the various civil-service unions. Such reforms, if they fitted in, could be adapted to the taste of the moment. But reforms were anathema to communist long-range strategy, which stood instead for revolution and

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“Je revois encore la salle de classe. J'avais affaire à des élèves-maîtres, qui venaient enseigner tour à tour, dirigés par l'instituteur. Plusieurs d'entre eux étaient des nègres : M. Buffon, M. Sénèque. Ils arrivaient de la Martinique et prononçaient les « r » avec difficulté; c'est pourquoi ils nous exerçaient à répéter cette phrase magique, qu'on devait leur faire dire à eux-mêmes : « Un très gros rat dans un très grand trou ». Ils nous apprenaient, en histoire, à détester l'odieux Louis XV qui avait bradé les colonies, et nous disaient que nos aïeux étaient blonds : les nôtres, les leurs, les Gaulois. C'étaient les mêmes. Et ils avaient cent fois raison : on a les aïeux qu'on mérite. Ils avaient choisi les Gaulois, qui leur apportaient, en passant par les Romains et la Révolution, la République et la Patrie. Après quoi, ils se firent tuer pour leurs ancêtres adoptifs. Nous avions tout mis en commun, nos rois, nos origines, la prise de la Bastille, la haine de Louis XV et les « r » difficiles. Quand nous hésitions à répondre, ils nous tapaient sur le crâne avec un long roseau. Je n'ai cessé de leur en garder une affectueuse gratitude. On m'a expliqué depuis que je ne les aimais pas, que je les battais, qu'ils n'aimaient pas la France et que j'étais un colonialiste. On est venu me raconter que je n'étais pas leur frère. J'en demande pardon à ces parfaits Français.”

Alexandre Vialatte (1901–1971) écrivain, critique littéraire et traducteur français

Dernières nouvelles de l'homme, 1978

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“Mais les révolutionnaires qui ne savent pas allier aux formes illégales de lutte toutes les formes légales sont de bien mauvais révolutionnaires. Il n'est pas difficile d'être un révolutionnaire quand la révolution a éclaté déjà et bat son plein; quand tout un chacun s'y rallie par simple engouement, pour suivre la mode, parfois même pour faire carrière. Sa "libération" de ces piètres révolutionnaires, le prolétariat doit la payer plus tard, après sa victoire, par des efforts inouïs, par un martyre douloureux, pourrait-on dire. Il est beaucoup plus difficile - et beaucoup plus précieux - de se montrer révolutionnaire quand la situation ne permet pas encore la lutte directe, déclarée, véritablement massive, véritablement révolutionnaire, de savoir défendre les intérêts de la révolution (par la propagande, par l'agitation, par l'organisation) dans des institutions non révolutionnaires, voire nettement réactionnaires, dans une ambiance non révolutionnaire, parmi des masses incapables de comprendre tout de suite la nécessité d'une méthode d'action révolutionnaire. Savoir trouver, pressentir, déterminer exactement la voie concrète ou le tour spécial des événements, qui conduira les masses vers la grande lutte révolutionnaire véritable, décisive et finale : tel est le principal objet du communisme actuel en Europe occidentale et en Amérique.”

La Maladie infantile du communisme (le « gauchisme »), 1920

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