Citations sur les émotions
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“La femme n’a pour elle que son art et sa beauté. Or la beauté n’est pas générale; elle périt par mille accidents, elle passe avec les années; l’habitude en détruit l’effet. L’esprit seul est la véritable ressource, la ressource durable de la femme, — « non ce sot esprit auquel on donne tant de prix dans le monde, et qui ne sert à rien pour rendre la vie heureuse, mais l’art de tirer parti de celui des hommes et de se prévaloir de nos propres avantages. » Cette sorte d’adresse qui lui appartient en propre est un dédommagement équitable de la force qu’elle n’a point. Toutes ses réflexions doivent tendre à étudier l’homme, non par abstraction l’homme en général, mais les hommes qui l’entourent et auxquels elle est assujettie. Il faut qu’elle s’apprenne à pénétrer le fond de leur cœur à travers leurs discours, leurs actions, leurs regards, leurs gestes. Mît-elle pour les deviner et les conduire un peu de ruse, il n’importe, et c’est son droit. La ruse est un penchant naturel, et tous les penchants naturels sont bons. Il est juste de cultiver celui-là comme les autres; il ne s’agit que d’en prévenir l’abus. Et c’est ainsi que Rousseau rétablit l’égalité qu’il a d’abord si singulièrement troublée. Tout ce que la femme ne peut faire ou vouloir par elle-même, son talent est de le faire faire ou le faire vouloir aux hommes; à elle de donner à son mari, sans y paraître, tels sentiments qu’il lui plaît. Dans le ménage, l’homme est l’œil et le bras; mais elle est l’âme. Elle est son juge, sinon son maître. Si elle ne gouverne pas, elle règne. Est-il donc si pénible de se rendre aimable pour être heureuse, et habile pour être obéie?”

Jean-Jacques Rousseau (1712–1778) philosophe, compositeur et critique musical genevois
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“Nous ne pouvons plus aujourd'hui parler argent sans penser à la vie économique, globale : […] l'argent en est le symbole. […] (car il) a subi une abstraction et une objectivation au cours du dernier siècle.
- Une abstraction, car l'individu n'a plus entre les mains une valeur en soi, il ne peut plus attribuer de sens au signe monétaire. Et ce n'est plus seulement la monnaie papier mais aussi la monnaie scripturale qui conduit à cette abstraction. L'individu ne s'attache plus au billet mais à son seul pouvoir d'achat. Le signe s'est rapproché de sa réalité économique en devenant lui-même plus abstrait.
- Une objectivation également, car l'on a de plus le sentiment que la manipulation de l'argent n'est pas un fait personnel, une appropriation, mais résulte de combinaisons lointaines et complexes dont nos actes ne sont que l'écho.
Il n'y a (donc) plus véritablement de relation entre l'individu et son argent parce que cet argent est (devenu) abstrait et objectif. Dès lors, il n'y a plus de problème moral de l'argent : […] l'homme n'est plus responsable de ce qu'il gagne, ni du « comment il gagne », ni du « comment il dépense », car il s'agit uniquement (pour lui) d'un jeu objectif d'opérations économiques dans lequel (il se sent) très peu de chose.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

L'homme et l'argent, 1953

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“Ce qui me frappe, dans l'appréhension que l'on a de l'affaire algérienne, c'est qu'on oublie qu'elle a été, avant tout, une guerre civile entre musulmans, et que ceux que nous appelions, à l'époque, les Français musulmans en ont été les premières victimes. Le FLN a réussi à étendre son emprise sur les campagnes et dans les villes par des méthodes bien connues, qu'on peut, pour faire bref, appeler terroristes et staliniennes, comme nous en avons été les témoins. […] nous avons traversé des villages où nous avons vu des hommes égorgés, émasculés, défigurés, parce qu'on les avait soupçonnés d'être pro-français. Il s'agissait de Français musulmans, qui avaient été tués de manière atroce par d'autres Français musulmans : tel a été notre premier contact physique avec la rébellion. Bien entendu, les pieds-noirs ont été, eux aussi, les cibles de ce terrorisme. Mais la vision que l'on peut avoir, en parcourant les journaux aujourd'hui, et qui donne le sentiment que la guerre d'Algérie opposait les pieds-noirs et l'armée au peuple algérien, est profondément biaisée. Sur le terrain, ce n'était pas du tout cela : c'était une guerre entre Français, dont les principales victimes ont été les Français musulmans. Il faut donc y insister : la guerre d'Algérie a été une guerre civile entre Français musulmans, ceux qui voulaient séparer l'Algérie de la France, et ceux qui voulaient sortir de la situation coloniale par le haut, et faire en sorte que cette terre puisse abriter ensemble et faire coexister en paix sous l'égide de la France les fidèles de la Bible, du Talmud et du Coran.”

Hélie de Saint Marc (1922–2013) officier français
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“Le véritable désir de l'homme est de recevoir. Il n'y a qu'à observer un enfant en bas âge pour s'en convaincre; il est pur égoïsme en mouvement. Nous sommes nés avec cet égoïsme. Le monde dans lequel nous vivons nous pousse sans relâche à obéir à ce désir de recevoir […] Notre monde nous amène à tout soupeser très scrupuleusement. Ici, donner est un acte aussi égoïste que de recevoir. Pour chaque situation donnée, nous posons le geste qui nous semble le plus opportun. Dans le monde spirituel, nous ne pouvons qu'être exposés à la Lumière de l'En haut, laquelle transforme notre propension naturelle pour la réception. Bien que nous ne puissions comprendre ce que cela signifie, cette lumière nous dote d'un écran grâce auquel nous ne pensons plus à satisfaire notre égoïsme […] Nous réalisons que la réception dans le seul but de recevoir s'effectue à notre détriment. C'est alors qu'un désir encore plus puissant nous est donné — celui de recevoir tout en donnant au Créateur. Puis nous nous demandons d'où cela peut bien venir et c'est ainsi que nous commençons à découvrir qu'il y a quelque chose qui s'appelle le Créateur, qu'Il est gigantesque et grandiose, et qu'Il nous inclut en Son sein. Ce sentiment nous étreint à ce point que nous désirons lui donner en retour; nous acquérons l'écran pour les désirs égoïstes.”

Man’s true natural desire is to receive. Look at a small child; it is
The Science of Kabbalah (2005)

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“[…] l'existence de Mme de Staël est dans son entier comme un grand empire qu'elle est sans cesse occupée, non moins que cet autre conquérant, son contemporain et son oppresseur, à compléter et à augmenter. Mais ce n'est pas dans un sens matériel qu'elle s'agite; ce n'est pas une province après une province, un royaume après un autre, que son activité infatigable convoite et entasse : c'est dans l'ordre de l'esprit qu'elle s'épand sans cesse; c'est la multiplicité des idées élevées, des sentiments profonds, des relations enviables, qu'elle cherche à organiser en elle, autour d'elle. Oui, en ses années de vie entière et puissante, instinctivement et par l'effet d'une sympathie, d'une curiosité impétueuse, elle aspirait à une vaste cour, à un empire croissant d'intelligence et d'affection, où rien d'important ou de gracieux ne fût omis, où toutes les distinctions de talent, de naissance, de patriotisme, de beauté, eussent leur trône sous ses regards : comme une impératrice de la pensée, elle aimait à enserrer dans ses libres domaines tous les apanages. Quand Bonaparte la frappa, il en voulait confusément à cette rivalité qu'elle affectait sans s'en rendre compte elle-même.”

Germaine de Staël (1766–1817) femme de lettres, romancière et essayiste française

Mai 1835
Portraits de Femmes, Charles-Augustin Sainte-Beuve, Gallimard, Folio Classique, 1998, 1844, 129, Madame de Staël, 2-07-039493-X
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“On ne sauroit avoir le goût trop délicat pour remarquer les vrais et les faux agrémens, et pour ne s'y pas tromper. Ce que j'entends par là, ce n'est pas être dégoûté comme un malade, mais juger bien de tout ce qui se présente, par je ne sais quel sentiment qui va plus vite, et quelquefois plus droit que les réflexions.”

Antoine Gombaud, chevalier de Méré (1607–1684) écrivain français

Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au XVIIe siècle, Sainte-Beuve, Revue des Deux Mondes, T. 21, 1848, url, Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au XVIIe siècle, http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Chevalier_de_M%C3%A9r%C3%A9_ou_De_l%E2%80%99honn%C3%AAte_homme_au_XVIIe_si%C3%A8cle

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“L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un œillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.”

André Pieyre de Mandiargues (1909–1991) écrivain français

Roman, La Marge (prix Goncourt), 1967

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“Ne te contente pas d'un second choix, mets votre amour à l'épreuve!
Tu sais que tu dois le pousser à exprimer ses sentiments,
Peut-être que tu sauras alors si votre amour est sincère!”

Madonna (1958) chanteuse américaine

Don't go for second best baby, put your love to the test!
You know, you know, you've got to make him express how he feels,
And maybe then you'll know your love is real!
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“[…] c’est le cœur, c’est la force du sentiment qui rend éloquent.”

[…] pectus est enim, quod disertos facit, et vis mentis ; […]
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“Georges Ricard-Cordingley est le seul peintre de marine qui ait vu le jour à Lyon : c’est un artiste de l’école lyonnaise par son goût de l’ésotérisme, le rôle donné à l’art dans ses écrits, autant que par sa sensibilité à la brume, ses tons délicats, ses harmonies subtiles. Voici l’homme : mélange de retenue, de modération, de finesse, d’absence d’audace apparente dans la traduction des sentiments et émotions, traits communs à Orsel comme aux Flandrin. Issu d’un père dénommé Ricard (plusieurs artistes sans liens de parenté portent alors ce nom) et d’une mère anglaise née Cordingley, il mêle pour se distinguer les deux « patronymes » dans sa signature d’artiste. Ricard-Cordingley a été désigné comme peintre des gris colorés, tons que l’on retrouve dans le style nuancé des deux écoles et dans l’atmosphère des deux villes, Lyon et Londres, où son renom débuta. Les deux autres pôles où il séjourna sont Boulogne-sur-Mer et Cannes. Des brumes matinales de la mer du Nord aux brumes crépusculaires de la Côte d’Azur il existait un lien et son œuvre se complaira dans l’incertain et l’indéterminé que traduit si bien ce « bilinguisme» artistique aux émotions douces et tendres. Si le « can’t » est la règle, la mesure est la seule loi de son harmonie. Il n’est jusqu’à sa passion pour l’aquarelle qui n’aille des tons purs de Constable aux pâleurs opalines d’un Ravier. Son dessin est subtil encore : crayon gras au Maroc et haute montagne, il épouse le fusain dès qu’il est question de la mer. Le fusain avec sa lumière d’ombre est l’indispensable technique au rendu des soirs, la voie du mystère. Différente ou plutôt diverse, à l’huile, à l’aquarelle, au fusain, son œuvre porte la marque du rêve qui en fait l’unité. Après la destruction de son atelier en 1940 à Boulogne-sur-Mer par fait de guerre, que reste-t-il de ses créations, de ses portraits de jeunesse qui enchantaient la « gentry », des grandes décorations, dont celle du casino de Wimereux, détruit lui aussi. Pour juger ses ambitions et ses rêves il ne demeure qu’environ deux cent cinquante études, encore moins d’aquarelles et de dessins en dehors des tableaux vendus de son vivant. Il subsiste cependant un « liber veritatis » où cet angoissé de perfection a noté, croquis et aquarelles à l’appui, tout ce que marchands et collectionneurs ont éparpillé dans le monde. Le jour viendra-t-il où la blanche nef des rêves mystiques lyonnais et les falaises claires de la légendaire Albion se joindront dans un commun hommage à leur concitoyen trop oublié.”

Georges Ricard-Cordingley (1873–1939) peintre français

Sur Cordingley

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“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen….»”

Manon Roland (1754–1793) révolutionnaire et épistolière française

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“Le sentiment de la honte est étroitement lié à ce que les autres pensent de nous.”

Thomas Szasz (1920–2012) psychiatre hongrois

Le Mythe de la maladie mentale , 1961

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