Citations sur port
Page 2

Thomas Mann photo
Pierre (apôtre) photo
Jean-Marie Le Méné photo
Marcel Dieulafoy photo
Robert Desnos photo

“L'empire du fait qui avait porté si haut notre civilisation est à peu près ruiné par un mauvais usage de la raison.”

Jacques Chardonne (1884–1968) écrivain français

L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour, 1957

Jean-François Deniau photo
Alain Soral photo
Socrate photo
Catulle photo

“Vivons, ma Lesbia, aimons-nous et que tous les murmures des vieillards moroses aient pour nous la valeur d'un as. Les feux du soleil peuvent mourir et renaître; nous, quand une fois est morte la brève lumière de notre vie, il nous faut dormir une seule et même nuit éternelle. Donne-moi mille baisers, puis cent, puis mille autres, puis une seconde fois cent, puis encore mille autres, puis cent. Et puis, après en avoir additionné beaucoup de milliers, nous embrouillerons le compte si bien que nous ne le sachions plus et qu'un envieux ne puisse nous porter malheur, en apprenant qu'il s'est donné tant de baisers.”

Catulle (-84–-54 avant J.-C.) poète romain

Vivamus, mea Lesbia, atque amemus...
soles occidere et redire possunt:
nobis cum semel occidit brevis lux,
nox est perpetua una dormienda.
Da mi basia mille, deine centum,
Dein mille altera, dein secunda centum,
deinde usque altera mille, deinde centum.
Dein, cum milia multa fecerimus,
Conturbaminus illa, ne sciamus,
Aut ne quis malus invidere possit,
Cum tantum sciat esse basiorum.
la
Poème 6.
Source: Pièce de monnaie romaine de très faible valeur.

August Strindberg photo
Annie Ernaux photo
Douglas Adams photo
Pierre Bourdieu photo
Paul Pauly photo
Joseph Conrad photo
André Breton photo
Manuel Valls photo
Pascal Lamy photo
Joseph Conrad photo
Imre Kertész photo
François Mauriac photo
Raymond Abellio photo
Gabriele d'Annunzio photo

“À cette heure, édifié par les subtils génies du Feu, un temple nouveau s’élevait là même où, dans le crépuscule, on avait cru voir un neptunien palais d’argent dont l’architecture imitait les torsions des conques marines. C’était, agrandi, un de ces labyrinthes construits sur le fer des landiers, demeures aux cent portes habitées par les présages ambigus; un de ces fragiles châteaux vermeils aux mille fenêtres, où se montrent un moment les princesses salamandres qui rient voluptueusement au poète charmé. Rose comme une lune naissante rayonnait sur la triple loggia la sphère de la Fortune, supportée par les épaules des Atlantes; et ses reflets engendraient un cycle de satellites. Du quai des Esclavons, de la Giudecca, de San Giorgio, avec un crépitement continu, des faisceaux de tiges enflammées convergeaient au zénith et s’y épanouissaient en roses, en lis, en palmes, formant un jardin aérien qui se détruisait et se renouvelait sans cesse par des floraisons de plus en plus riches et étranges. C’était une rapide succession de printemps et d’automnes à travers l’empyrée. Une immense pluie scintillante de pétales et de feuillages tombait des dissolutions célestes et enveloppait toutes choses d’un tremblement d’or. Au loin, vers la lagune, par les déchirures ouvertes dans cet or mobile, on voyait s’avancer une flotte pavoisée : une escadre de galères semblables peut-être à celles qui naviguent dans le rêve du luxurieux dormant son dernier sommeil sur un lit imprégné de parfums mortels. Comme celles-là peut-être, elles avaient des cordages composés avec les chevelures tordues des esclaves capturées dans les villes conquises, ruisselants encore d’une huile suave; comme celles-là, elles avaient leurs cales chargées de myrrhe, de nard, de benjoin, d’éléomiel, de cinnamome, de tous les aromates, et de santal, de cèdre, de térébinthe, de tous les bois odoriférants accumulés en plusieurs couches. Les indescriptibles couleurs des flammes dont elles apparaissaient pavoisées évoquaient les parfums et les épices. Bleues, vertes, glauques, safranées, violacées, de nuances indistinctes, ces flammes semblaient jaillir d’un incendie intérieur et se colorer de volatilisations inconnues. Ainsi sans doute flamboyèrent, dans les antiques fureurs du saccage, les profonds réservoirs d’essences qui servaient à macérer les épouses des princes syriens. Telle maintenant, sur l’eau parsemée des matières en fusion qui gémissaient le long des carènes, la flotte magnifique et perdue s’avançait vers le bassin, lentement, comme si des rêves ivres eussent été ses pilotes et qu’ils l’eussent conduite se consumer en face du Lion stylite, gigantesque bûcher votif dont l’âme de Venise resterait parfumée et stupéfiée pour l’éternité.”

Romans, Le Feu, 1900

Serge Gainsbourg photo

“(…) dogmatique est le discours occupant la place mythique de la vérité et, de ce fait, servant de fondement aux images identificatoires, pour la société en tant que telle et pour tout sujet ressortissant de cette représentation. Or, de nos jours, le discours dogmatique capable d’accueillir la croyance aux images et de fonder la représentation ne peut être mis en scène, si j’ose ainsi m’exprimer, que sous le chapeau de la Science et coiffé par la Démocratie gestionnaire, ou par tout autre signifiant socialement emblématique, c'est-à-dire politiquement plausible. Le Droit est donc refoulé dans la culture, essentiellement parce que la Science lui a ravi, au cours de l’histoire du système normatif européen, la place mythique, le Science ayant pris statut de fondement des lois, à l’instar du divin, avec lequel le Droit civil, nous le verrons plus loin, est directement lié. On observera que l’idée même de dogmaticité fait horreur aujourd'hui et à bon escient, car le présupposé d’après lequel l’objet-Science échappe au statut dogmatique du discours des images (le Droit lui-même cessant d’être pensé comme dogmatique) est nécessaire au montage social d’idéalisation normative de la Science, comme il est nécessaire que le Droit soit présenté, non comme manœuvre fondatrice du vivant (auquel cas la Science en tant qu’idéal religieux s’en trouverait détrônée) –du vivant parlant, c'est-à-dire du sujet-, mais comme anecdote sociale et simple technique de régulation gestionnaire. À voir la panique qui saisit juristes et psys à la perspective de parler dogmes, au sens que mes travaux donnent à ce terme, on ne s’étonne pas de cette nouvelle peur de penser : la crainte de trahir la Science paralyse la réflexion sur les montages institutionnels, dès lors qu’une telle réflexion touche au rite moderne d’entrée dans la légalité, c'est-à-dire au fin fond de ce qui nous porte hors de l’abîme indicible, nos représentations de l’Au nom de, l’inaugural que j’appelle aussi discours de la Référence, tout aussi divin aujourd'hui que l’ancien, en ce qu’il est lui aussi intouchable et sacré.”

Leçons VI Les enfants du Texte. Étude sur la fonction parentale des États

André Breton photo
Raymond Abellio photo
Marguerite Yourcenar photo

“J'aime que le temps nous porte, et non qu'il nous entraîne.”

Marguerite Yourcenar (1903–1987) écrivaine française

, 1929

Max Jacob photo
Nicolas Dupont-Aignan photo
Léon Bloy photo
François Rabelais photo

“O que troys et quatre foys heureulx dont ceulx qui plantent chous. O Parces que ne me fillastez vous pour planteur de Chous? O que petit est le nombre de ceulx à qui Juppiter a telle faveur porté, qu'il les a destinez a planter chous. Car ilz ont tousjours en terre un pied : l'aultre n'est jamais loing. Dispute de felicité et bien souverain qui vouldra, mais quiconques plante Chous est præsentement par mon decret declairé bien heureux, à trop meilleure raison que Pyhrron estant en pareil dangier que nous sommes, et voyant un pourceau prés le rivaige qui mangeoit de l'orge espandu, le declaira bien heureux en deux qualitez, sçavoir est qu'il avoit orge à foison, et d'abondant estoit en terre. Ha pour manoir deificque et seigneurial il n'est qur le plancher des vaches.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
O qu'is sont trois et quatre fois heureux ceux qui plantent des choux ! O Parques, pourquoi ne m'avoir pas tissé une vie de planteur de choux ? O qu'il est petit le nombre de ceux à qui Jupiter accorda une telle ferveur, être destiné à planter des choux. Car ils ont toujours un pied à terre, l'autre n'est jamais loin. Débat de la félicité et du souverain bien qui voudra, mais quiconque plante choux est à présent par mon décret déclaré bienheureux, et ce avec la raison suprême que Pyrrhon, étant dans un danger pareil au nôtre, et voyant un pourceau près du rivage qui mangeait de l'orge répandu, le déclara bien heureux pour deux motfis, à savoir son orge à foison, et plus encore le fait qu'il sur terre ferme. Ah, pour manoir déifique et seigneurial, il n'est que le plancher des vaches.
Première attestation de l'expression terminant la dernière phrase.
Œuvre, Quart Livre

Jean Jaurès photo

“Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage.”

Jean Jaurès (1859–1914) homme politique français

Cette citation est en fait une reformulation issue du discours de Jaurès à la Chambre en 1895 (voir la citation).
Apocryphes

Robert Desnos photo
Éliette Abécassis photo
Alexandre Dumas photo
J. M. Coetzee photo
Roberto Saviano photo
Georges Jacques Danton photo
Salvador Dalí photo

“Ensuite soyez snob. Comme moi. Le snobisme vient chez moi de mon enfance. J’avais déjà de l’admiration pour la classe sociale supérieure qui se concrétisait à mes yeux en la personne d’une dame nommée Ursula Mattas. Elle était Argentine et j’en étais amoureux d’abord parce qu’elle portait un chapeau (on n’en portait pas dans ma famille) et qu’elle habitait au deuxième étage. Après l’enfance, le snobisme ne s’est pas borné au deuxième étage. J’ai toujours voulu être dans les étages les plus importants. Quand je suis venu à Paris, c’était une véritable obsession de savoir si je serais invité partout où je croyais qu’il fallait l’être. Une fois l’invitation reçue, le snobisme est instantanément soulagé, de la même façon que votre maladie est guérie dès que le médecin pousse la porte. Après, au contraire, très souvent je ne suis pas allé aux endroits où j’étais invité. Ou si j’y allais, je faisais un scandale qui me faisait tout de suite remarquer, puis je disparaissais instantanément. […] Le snobisme consiste à pouvoir se placer toujours dans les endroits où les autres n’ont pas accès, ce qui crée chez ces autres un sentiment d’infériorité.”

Salvador Dalí (1904–1989) peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan

Extraits d’une réponse de Dalí à l’interrogation d’un jeune homme sur sa réussite.
Journal d’un génie adolescent

Karl Marx photo
Rupert Brooke photo
Thomas Jefferson photo

“Que nous faut-il pour faire de nous un peuple heureux et prospère? Un gouvernement sage et frugal, qui retiendra les hommes de se porter tort l'un à l'autre, et pour le reste les laissera libres de régler leurs propres efforts d'industrie et de progrès, et n'enlèvera pas de la bouche du travailleur le pain qu'il a gagné. Voilà le résumé du bon gouvernement, et voilà ce qui est nécessaire pour boucler le cercle de nos félicités. »”

Thomas Jefferson (1743–1826) président des États-Unis entre 1801 et 1809, également philosophe, agronome, inventeur, architecte,

With all these blessings, what more is necessary to make us a happy and prosperous people? Still one thing more, fellow-citizens,—A wise and frugal Government, which shall restrain men from injuring one another, shall leave them otherwise free to regulate their own pursuits of industry and improvement, and shall not take from the mouth of labor the bread it has earned. This is the sum of good government, and this is necessary to close the circle of our felicities.
en
Premier discours inaugural, 4 mars 1801

Georges Perec photo
Lawrence Patton McDonald photo
George Sand photo

“Elle lui fit traverser la cour, apaisa les chiens, ouvrit les portes sans bruit, et, le prenant par la main, elle le guida en silence dans les corridors sombres. Enfin elle l'entraîna dans une chambre circulaire élégante et simple, où des orangers en fleurs répandaient leurs suaves émanations. Des bougies diaphanes brûlaient dans les candelabres. Noun avait effeuillé des roses du Bengale sur le parquet, le divan était semé de violettes, une douce chaleur pénétrait tous les pores, et les cristaux étincelaient sur la table parmi les fruits qui présentaient coquettement leurs flancs vermeils parmi la mousse verte des corbeilles. Ébloui par la transition brusque de l'obscurité à une vive lumière, Raymon resta quelques instants étourdi; mais il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre où il était. Le goût exquis et la simplicité chaste qui présidaient à l'ameublement, ces livres d'amour et de voyages épars sur les planches d'acajou, ce métier chargé d'un travail si joli et si frais, œuvre de patience et de mélancolie, cette harpe dont les cordes semblaient encore vibrer des chants d'attente et de tristesse, ces gravures qui représentaient les pastorales amours de Paul et de Virginie, les cimes de l'Ile-Bourbon et les rivages bleus de Saint-Paul, mais surtout ce petit lit à demi caché sous les rideaux de mousseline, ce lit blanc et pudique comme celui d'une vierge, orné au chevet, en guise de rameau béni, d'une palme enlevée peut-être le jour du départ à quelque arbre de la patrie : tout révélait madame Delmare, et Raymon fut saisi d'un étrange frisson en songeant que cette femme enveloppée d'un manteau, qui l'avait conduit jusque-là, était peut-être Indiana elle-même. Cette extravagante idée sembla se confirmer, lorsqu'il vit apparaître dans la glace en face de lui une forme blanche et parée, le fantôme d'une femme qui entre au bal et qui jette son manteau pour se montrer radieuse et demi-nue aux lumières étincelantes. Mais ce ne fut que l'erreur d'un instant. Indiana eût été plus cachée….. Son sein modeste ne se fût trahi que sous la triple gaze de son corsage; elle eût peut-être orné ses cheveux de camélias naturels, mais ce n'est pas dans ce désordre excitant qu'ils se fussent joués sur sa tête; elle eût pu emprisonner ses pieds dans des souliers de satin, mais sa chaste robe n'eût pas ainsi trahi les mystères de sa jambe mignonne.”

Indiana, 1832

Ruth Rendell photo
Mazarine Pingeot photo
Robert Desnos photo
Henry David Thoreau photo
Ernest Renan photo
Pierre Schoendoerffer photo
Virginia Woolf photo
Jean Jaurès photo
J. M. Coetzee photo

“…en venant au monde, chaque créature porte en elle le souvenir de la justice.”

J. M. Coetzee (1940) romancier et professeur en littérature sud-africain

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

Alain Soral photo
Jacques Ellul photo
Mario Puzo photo
Alfred Elton van Vogt photo

“Le moyen n'a pas d'importance tant que l'on garde une porte de sortie.”

Alfred Elton van Vogt (1912–2000) écrivain américain

, 1965

Manuel Valls photo

“Les Juifs de France, comme le fait aujourd'hui le Ministre de l'Intérieur, peuvent porter avec fierté leur kippa.”

Manuel Valls (1962) homme politique français

Le Ministre de l'Intérieur à la Synagogue de la Victoire à Paris pour la cérémonie des vœux à la communauté juive de France.
Laïcité

Bertrand Russell photo
Michel Henry photo
Annie Le Brun photo
Marquis de Sade photo
Friedrich Engels photo
Toni Morrison photo

“Ça fait mal de respirer quand il fait aussi froid, mais malgré tous les problèmes d'être coincés par l'hiver dans la ville, ils le supportent parce que tout vaut d'être sur l'Avenue Lenox à l'abri des sales Blancs et des trucs qu'ils inventent; là où les trottoirs, couverts de neige ou non, sont plus larges que les grandes rues des villes où ils sont nés et où des gens parfaitement ordinaires peuvent attendre à l'arrêt, monter dans le tramway, donner une pièce au conducteur et aller partout où ils veulent, même si on n'a pas envie d'aller si loin parce que tout ce qu'on veut est sur place : l'église, la boutique, la fête, les femmes, les hommes, la boîte à lettres (mais pas de lycée), le marchand de meubles, le vendeur de journaux ambulant, les bistrots clandestins (mais pas de banque), les instituts de beauté, les coiffeurs, les bars à juke-box, les voitures à glace, les chiffonniers, les salles de billard, les marchés couverts, les vendeurs de la loterie, et tous les clubs, organisations, syndicats, sociétés, fraternités, sororités ou associations imaginables. Les ornières de ces services, bien sûr, sont usées et des pistes sont lissées par les membres d'un groupe dans le territoire d'un autre où on croit qu'il y a quelque chose de curieux ou d'excitant. Un truc brillant, crépitant, effrayant. Là où on peut faire sauter le bouchon et porter la bouche glacée du verre à la sienne. Où on peut trouver le danger ou le devenir; où on peut se battre jusqu'à tomber et sourire au couteau quand il vous rate ou non. Juste voir ça, c'est merveilleux. Et c'est tour aussi merveilleux de savoir que dans son propre immeuble il y a des listes faites par les épouses pour envoyer le mari au marché couvert, que des draps impossibles à étendre sous la neige sont tendus dans les cuisines comme les rideaux dans un sketch de patronage sur l'Abyssinie.”

Jazz, 1992

Alexandre Najjar photo
Annie Le Brun photo

“[…] cette confusion des lieux de peur et des lieux de plaisir dans l'imaginaire européen, qui donne à chacun l'occasion de se rendre fantasmatiquement maître de l'espace destiné à l'asservissement du nombre, préfigure paradoxalement la fête révolutionnaire alors conçue comme « l'éveil d'un sujet collectif qui naît à lui-même, et qui se perçoit en toutes ses parties, en chacun de ses participants ». Et quand la première fête révolutionnaire aurait été la prise de la Bastille, c'est-à-dire la prise de possession collective d'un lieu clos ou bien l'abolition d'un décor qui sépare, le roman noir propose la même fête, mais à l'intérieur d'un décor où la séparation ne se serait maintenue que pour exalter la souveraineté de tous ceux qui s'en rendent fantasmatiquement maîtres. Ainsi niant à la fois le caractère exclusif de la fête aristocratique et le caractère collectif de la fête révolutionnaire, l'architecture noire ouvre un espace de subversion où le nombre délimite négativement le champ d'affirmation de l'unique pour en faire une prison, de même que l'unique y vient nier la possibilité d'un plaisir partagé, excluant tout ce qui s'oppose à sa propre satisfaction. Car illustrant l'idée fort répandue en cette fin de siècle que « l'extrême liberté de quelques-uns attente à la liberté de tous », les demeures du roman noir exposent aussi que la liberté de tous porte atteinte à la liberté de chacun dont elles esquissent les perspectives illimitées.”

Annie Le Brun (1942) poétesse française

Annie Le Brun cite ici à deux reprises Jean Starobinski (in l'Invention de la liberté).
Essai critique, Les châteaux de la subversion, 1982

H. P. Lovecraft photo

“La fin est toute proche. J'entends un bruit à ma porte.”

H. P. Lovecraft (1890–1937) romancier américain

Dagon

Nadine Morano photo

“La seule question qui vaille porte sur les principes. La France est-elle une race? Non. C’est un principe fondamental, car derrière la race, il y a immédiatement la pureté. C'est une ligne infranchissable.”

Nadine Morano (1963) personnalité politique française

La France, «pays judéo-chrétien de race blanche» septembre 2015, Soutiens et critiques au sein de sa famille politique pour ses propos sur "la France de race blanche", Critiques

François Mitterrand photo

“Huit, ou neuf sur dix des livres qui paraissent [à son sujet] sont des livres critiques à mon égard. Bon, je suis un peu tête de Turc là, mais le Turc se porte bien. En vérité, je pense que je contribue à la fortune de ces personnes, et qu'ils manquent de reconnaissance à mon égard.”

François Mitterrand (1916–1996) 4e président de la cinquième République Française

À la 28 minute du documentaire. Les personnes dont parle François Mitterrand sont les journalistes politiques auteurs d'essais ou documents critiques à son égard.
Entretiens, Conversations avec un président, Troisième partie

Louis Antoine de Saint-Just photo
Israël Shamir photo
André Breton photo
Alain Finkielkraut photo
Ernst Theodor Amadeus Hoffmann photo
Paul Henri Thiry d'Holbach photo
Xavier Forneret photo
Octave Gréard photo

“Certes Rousseau est de bonne foi quand il répète : « J’étudie ce qui est; c’est mon principe; il me fournit la solution de toutes les difficultés »; mais il n’est pas moins sincère quand, parti de l’observation de la nature, il se laisse entraîner dans le rêve. Il a rêvé toute sa vie pour lui-même comme pour les autres. Dans le premier voyage qu’il fît de Genève à Annecy, il raconte qu’il ne voyait pas un château à droite ou à gauche, sans aller chercher l’aventure qu’il se croyait sûr d’y trouver. Il n’osait ni entrer ni heurter; mais il chantait sous la fenêtre qui avait le plus d’apparence, fort surpris, après s’être époumoné, de ne voir paraître ni dame, ni demoiselle qu’attirai la beauté de sa voix ou le sel de ses chansons. S’il marchait par la campagne, il imaginait « dans les maisons des festins rustiques; dans les prés, de folâtres jeux; le long des eaux, des bains et des promenades; sur les arbres, des fruits délicieux; sous leur ombre, de voluptueux tête-à-tête; sur les montagnes, des cuves de lait et de crème, une oisiveté charmante, la paix, la simplicité, le plaisir d’errer sans savoir où : rien ne frappait ses yeux sans porter à son cœur quelque invention de jouissance. » La première fois qu’il vint à Paris, il se figurait « une ville aussi belle que grande, où l’on ne voyait que de superbes rues, des palais de marbre et d’or. » Lorsqu’il retraçait ces illusions trente ans après, il en souriait; mais elles étaient là encore, dans un repli de son imagination, toutes fraîches, prêtes à renaître; et il n’est point bien sûr qu’il n’en eût pas, tout en se moquant un peu de lui-même, la réminiscence émue. C’est cette puissance d’imagination qui donne tant de vie au cinquième livre de l’Émile.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Jean-Jacques Rousseau

John Cowper Powys photo

“Ce n'est pas plus la vie que le bruit que nous entendons n'est le port.”

John Cowper Powys (1872–1963) écrivain britannique

Les Sables de la mer, 1934

Ernst Jünger photo
Loïc Decrauze photo
André Breton photo

“N'ouvrez pas les portes qui ne demandent qu'à rester closes.”

James Sallis (1944) romancier américain

Le Frelon noir , 1996

François Mitterrand photo
Gaston Leroux photo
François Rabelais photo

“Bacbuc
Et nous maintenons à présent que non rire, mais boire est le propre de l'homme. Je ne dis pas boire simplement et absolument, car les bêtes boivent de même : je dis boire vin bon et frais. Notez amis que de vin divin on devient : et il n'y a d'évidence si certaine, ni de divination moins fallacieuse. Vos Académiciens l'affirment, analysant l'étymologie de vin oἶnoς comme signifiant force, puissance. Car il peut envahir l'âme de toute vérité, de tout savoir et philosophie. Si vous avez noté ce qui est écrit en lettres ioniques au-dessus de la porte du temple, vous avez pu entendre que la vérité est caché dans le vin. La dive Bouteille vous y envoie : soyez vous-même interprètes de votre entreprise.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
Bacbuc
Et icy maintenons que non rire, ains boire est le propre de l'homme. Je ne dy pas boiez simplement et absolument, car aussi bien boivent les bestes : je dy boire vin bon et frais. Notez amiz que de vin divin on devient : et n'y a argument tant seur , ny art de divination moins fallace. Vos Academiques l'afferment rendans l'etymologie du vin oἶnoς estre comme vis, force, puissance. Car pouvoir il a d'emplir l'ame de toute vérité, tout savoir et philosophie. Si avez noté ce qui est en lettres Ionicques escrit dessus la porte du temple, vous avez peu entendre qu'en vin est vérité caché. La dive Bouteille vous y envoie : soyez vous-mêmes interpretes de vostre entreprinse.
Bacbuc est la prêtresse qui interprète le mot de la Dive Bouteille qu'est venu entendre Panurge. Les Académiciens sont les disciples de l'école de Platon.
Œuvre, Cinquième Livre

Aldous Huxley photo
Louis Bertrand photo
Etty Hillesum photo
Avraham Burg photo
Gaston Bachelard photo