Citations sur moyen
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“Le moraliste insiste encore :
Serait-ce que dans la lutte des classes contre le capitalisme tous les moyens sont permis? Le mensonge, le faux, la trahison, l'assassinat, "et caetera"?
Nous lui répondons : ne sont admissibles et obligatoires que les moyens qui accroissent la cohésion du prolétariat, lui insufflent dans l'âme une haine inextinguible de l'oppression, lui apprennent à mépriser la morale officielle et ses suiveurs démocrates, le pénètrent de la conscience de sa propre mission historique, augmentent son courage et son abnégation. Il découle de là précisément que tous les moyens ne sont point permis. Quand nous disons que la fin justifie les moyens, il en résulte pour nous que la grande fin révolutionnaire repousse, d'entre ses moyens, les procédés et les méthodes indignes qui dressent une partie de la classe ouvrière contre les autres; ou qui tentent de faire le bonheur des masses sans leur propre concours; ou qui diminuent la confiance des masses en elles-mêmes et leur organisation en y substituant l'adoration des "chefs". Par-dessus tout, irréductiblement, la morale révolutionnaire condamne la servilité à l'égard de la bourgeoisie et la hauteur à l'égard des travailleurs, c'est-à-dire un des traits les plus profonds de la mentalité des pédants et des moralistes petits-bourgeois.”

Léon Trotsky (1879–1940) révolutionnaire et homme politique russo-soviétique

Leur morale et la nôtre, 1938

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“Je meurs au-dessus de mes moyens.”

Oscar Wilde (1854–1900) poète irlandais

Déclaration prononcée juste avant sa mort.

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“(21) Il vaut mieux (qui en doute?) amener par l'instruction les hommes au culte de Dieu que de les y pousser par la crainte de la punition ou par la douleur; mais, parce qu'il y a des hommes plus accessibles à la vérité, il ne faut pas négliger ceux. qui ne sont pas tels. L'expérience nous a prouvé, nous prouve encore que la crainte et la douleur ont été profitables à plusieurs pour se faire instruire ou pour pratiquer ce qu'ils avaient appris déjà. On nous objecte cette sentence d'un auteur profane : « Il vaut mieux, je crois, retenir les enfants par la honte et l'honnêteté que par la crainte (Térence, Adelph., acte I, scène 1.). » Cela est vrai; les meilleurs sont ceux qu'on mène avec le sentiment, mais c'est la crainte qui corrige le plus grand nombre. Car, pour répondre par le même auteur, c'est lui aussi qui a dit : « Tu ne sais rien faire de bien si on ne t'y force. » L'Ecriture divine dit à cause des meilleurs : « La crainte n'est pas dans la charité; mais la charité parfaite met la crainte dehors (I Jean, IV, 18.); » et, à cause de ceux qui valent moins et sont en plus grand nombre : « Ce n'est pas avec des paroles que le mauvais serviteur sera corrigé; car lorsqu'il comprendra, il n'obéira point (Prov. XXIX, 19.). » En disant que des paroles ne le corrigeront point, l'Ecriture n'ordonne pas qu'on le délaisse, mais nous fait entendre ce qu'il faut faire : autrement elle ne dirait pas : « des paroles ne le corrigeront point, » mais seulement : « il ne se corrigera pas. » Aussi elle nous apprend, dans un autre endroit, que non-seulement le serviteur, mais encore le mauvais fils, doit être châtié et avec grand profit; car, dit-elle, « tu le frappes de la verge, mais tu délivres son âme de la mort (Ibid. XXIII,14.), » et ailleurs : « Épargner le châtiment, c'est haïr son fils (Ibid. XIII, 24. ). » (…) Mais cependant, avant de devenir de bons fils et de désirer d'être dégagés des liens du corps [littéralement : de la concupiscence] pour être avec le Christ (6. Philip. I, 23.), plusieurs, comme de mauvais serviteurs et en quelque sorte de méchants fugitifs, sont ramenés à leur Seigneur par le fouet des douleurs temporelles. (…) (23) Pourquoi l'Église ne forcerait-elle pas au retour les enfants qu'elle a perdus, puisque ces enfants perdus forcent les autres à périr? Si, au moyen de lois terribles, mais salutaires, elle retrouve ceux qui n'ont été que séduits, cette pieuse mère leur réserve de plus doux embrassements et se réjouit de ceux-ci beaucoup plus que de ceux qu'elle n'avait jamais perdus. (…).”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

21. Melius essa, quidem quis dubitaverit ?, ad Deum colendum doctrina homines duci, quam pœnæ timore vel dolore compelli: sed non quia isti meliores sunt, ideo illi qui tales non sunt, neglegendi sunt. Multis enim profuit (quod experimentis probavimus et probamus) prius timore vel dolore cogi, ut postea possent doceri, aut quod jam verbis didicerant, opere sectari. Proponunt nobis quidam sententiam cujusdam sæcularis auctoris, qui dixit: Pudore et liberalitate liberos retinere, satius esse credo, quam metu (TEREN., Adel., 1, 57-58.). Hoc quidem verum est; sed sicut meliores sunt quos dirigit amor, ita plures sunt quos corrigit timor. Nam ut de ipso auctore istis respondeatur, apud illum etiam legunt: Tu nisi malo coactus, recte facere nescis (TEREN., Adel., 1, 69-75 (loc. adbrev. a CICER., Actio in Verr. 3, 62.)). Porro autem Scriptura divina, et propter illos meliores dixit: Timor non est in caritate; sed perfecta caritas foras mittit timorem (1 Io 4, 18.); et propter hos inferiores, qui plures sunt, ait: Verbis non emendabitur servus durus; si enim et intellexerit, non obediet (Prov 29, 19. ). Cum dixit, verbis eum non emendari, non eum jussit deseri, sed tacite admonuit unde debeat emendari: alioquin non diceret: Verbis non emendabitur; sed tantummodo diceret: « Non emendabitur ». Alio quippe loco dicit non solum servum, sed etiam filium indisciplinatum plagis esse cœrcendum; et magno fructu: nam: Tu quidem, inquit, percutis eum virga; animam vero ejus liberabis a morte (Prov 23, 14.); et alibi dicit: Qui parcit baculo, odit filium suum (Prov 13, 24.). (...) Sed tamen antequam dicant boni filii: Concupiscentiam habemus dissolvi, et esse cum Christo (Phil 1, 23.); multi prius, tamquam mali servi et quodammodo improbi fugitivi, ad Dominum suum temporalium flagellorum verbere revocantur. (...) (23) Cur ergo non cogeret Ecclesia perditos filios ut redirent, si perditi filii cœgerunt alios ut perirent? Quamvis etiam illos quos non cœgerunt, sed tantummodo seduxerunt, si per terribiles sed salubres leges in eius gremium revocentur (Mt 18, 12-13; Lc 15, 4-7.), blandius pia mater amplectitur, et de illis multo amplius quam de his quos numquam perdiderat, gratulatur. (...)
la
Citations de saint Augustin, Lettres

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“Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs […] Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler! [applaudissements nourris] si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur [rires nourris], eh bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial, et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas d'impôt! […] Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience qu'il y a un problème de l'immigration, et que si l'on ne le traite pas ­ et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous la pression de l'opinion publique ­ les choses empireront au profit de ceux qui sont les plus extrémistes.”

Le bruit et l'odeur

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“Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.”

Charles de Gaulle (1890–1970) militaire français et 1er président de la cinquième République Française

Appel du 18 juin 1940
Ouvrages, Mémoires d'espoir

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“Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: Comment éviter leur réalisation définitive? … Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivèe rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins “parfaite” et plus libre. —NICOLAS BERDIAEFF”

Brave New World
Variante: Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: Comment éviter leur realisation définitive?. . . Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins “parfaite” et plus libre.

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“S'embarquer dans la mort, c'est parfois le moyen d'échapper au naufrage; et le couvercle du cercueil devient une planche de salut.”

Victor Hugo (1802–1885) écrivain français

Les Miserables Volume Five: Jean Valjean

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“Les mots provoquent des émotions et constituent pour les hommes le moyen général de s'influencer réciproquement.”

Sigmund Freud (1856–1939) médecin, neurologue et psychanalyste autrichien, fondateur de la psychanalyse

Introductory Lectures on Psychoanalysis

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“La guerre est antérieure au commerce ; car la guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d’atteindre le même but : celui de posséder ce que l’on désire.”

Benjamin Constant (1767–1830) romancier, homme politique, et intellectuel français d'origine suisse

De la liberté des anciens comparée à celle des modernes

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“Le temps est venu de consacrer des moyens à la vie et non à la mort avec les armements qui n’en finissent pas de se perfectionner.”

Pierre Rabhi (1938) essayiste, agriculteur biologiste, romancier et poète français

La part du colibri : l'espèce humaine face à son devenir

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“L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi à celle de son époque et de ses contemporains, et même s'il devait considérer les bases générales et impersonnelles de son existence comme des données immédiates, les tenir pour naturelles et être aussi éloigné de l'idée d'exercer contre elles une critique que le bon Hans Castorp l'était réellement, il est néanmoins possible qu'il sente son bien-être moral vaguement affecté par leurs défauts. L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espérances, de perspectives où il puise une impulsion à de grands efforts et à son activité, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'époque elle-même, en dépit de son agitation, manque de buts et d'espérances, lorsqu'elle se révèle en secret désespérée, désorientée et sans issue, lorsqu'à la question, posée consciemment ou inconsciemment, mais finalement posée en quelque manière, sur le sens suprême, plus que personnel et inconditionné, de tout effort et de toute activité, elle oppose le silence du vide, cet état de choses paralysera justement les efforts d'un caractère droit, et cette influence, par-delà l'âme et la morale, s'étendra jusqu'à la partie physique et organique de l'individu. Pour être disposé à fournir un effort considérable qui dépasse la mesure de ce qui est communément pratiqué, sans que l'époque puisse donner une réponse satisfaisante à la question " à quoi bon? ", il faut une solitude et une pureté morales qui sont rares et d'une nature héroïque, ou une vitalité particulièrement robuste. Hans Castorp ne possédait ni l'une ni l'autre, et il n'était ainsi donc qu'un homme malgré tout moyen, encore que dans un sens des plus honorables.
(ch. II)”

The Magic Mountain

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“C'est un méchant moyen de se faire aimer de quelqu'un que de lui faire violence.”

Molière (1622–1673) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, auteur et homme de théâtre français

Le Malade Imaginaire

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“Logiquement, la démocratie s'oppose à la tyrannie, mais en fait, elle y mène; c'est-à-dire : comme sa réaction est sentimentale — sans quoi elle serait centripète et tendrait vers la théocratie, seule garantie d'une liberté réaliste — elle n'est qu'un extrême qui, par sa négation irréaliste de l'autorité et de la compétence, appelle fatalement un autre extrême et une nouvelle réaction autoritaire, autoritaire celle-ci et tyrannique par son principe même. L'illusion démocratique apparaît surtout dans les traits suivants : en démocratie, est vrai ce que croit la majorité; c'est elle qui « crée » pratiquement la vérité; la démocratie elle-même n'est vraie que dans la mesure où — et aussi longtemps que — la majorité y croit, elle porte donc en son sein les germes de son suicide. L'autorité, qu'on est bien obligé de tolérer sous peine d'anarchie, vit à la merci des électeurs, d'où l'impossibilité de gouverner réellement; l'idéal de « liberté » fait du gouvernement un prisonnier qui doit suivre constamment les pressions des divers groupes d'intérêt; les campagnes électorales elles-mêmes prouvent que les aspirants à l'autorité doivent duper les électeurs, et les moyens de cette duperie sont si grossiers et stupides, et constituent un tel avilissement du peuple, que cela devrait suffire pour réduire à néant le mythe de la démocratie moderne. Ce n'est pas à dire qu'aucun genre de démocratie ne soit possible : mais alors il s'agit d'abord de collectivités restreintes — nomades surtout — et ensuite d'une démocratie intérieurement aristocratique et théocratique, non d'un égalitarisme laïc imposé à de grands peuples sédentaires.

"La Transfiguration de l'homme" (1995)”

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“Il faut compter ses richesses par les moyens qu'on a de satisfaire ses désirs.”

Antoine François Prévost (1697–1763) romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d’Église français

L'Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (1731)

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“Le meilleur moyen de tenir sa parole est de nejamais la donner. ”

Napoléon Bonaparte (1769–1821) général, premier consul et empereur des Français
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“Les enfants de moins de deux ans consacrent, en moyenne, chaque jour, une cinquantaine de minutes aux écrans.”

Michel Desmurget (1965) chercheur français spécialisé en neurosciences cognitives

La fabrique du crétin digital, 2019

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“Bien réfléchir avant de parler est le meilleur moyen de trouver une réponse.”

Léopold Sédar Senghor (1906–2001) personnalité politique franco-sénégalaise

La Belle Histoire de Leuk-le-Lièvre, 1953

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“Quand une tradition commence à s’éteindre, il ne reste d’autre ressource à l’ouvrier que de saisir ses outils et de consacrer toutes ses forces à sa mission d’éducateur — comme les moines au Moyen Âge.”

Werner Jaeger (1888–1961) philologue allemand

Wo jene Tradition zu schwinden beginnt, da bleibt für den Altertumsforscher nichts anderes übrig als Pike und Axt in die Hand zu nehmen und sich beherzt, wie einst die Mönche des frühen Mittelalters, in den Dienst dieser erzieherischen Mission zu stellen.
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“La beauté du sacré est un symbole ou un avant-goût, et parfois un moyen, de la joie que Dieu seul procure.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Dieu, Beauté

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“Car nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition, ainsi il faut par nécessité que les uns commandent, et les autres obéissent. Ceux qui commandent ont plusieurs degrés : les souverains seigneurs commandent à tous ceux de leur État, adressant leur commandement aux grands, les grands aux médiocres, les médiocres aux petits, et les petits au peuple. Et le peuple qui obéit à tous ceux-là, est encore séparé en plusieurs ordres et rangs, afin que sur chacun d’iceux il y ait des supérieurs, qui rendent raison de tout leur ordre aux magistrats, et les magistrats aux seigneurs souverains. Ainsi par le moyen de ces divisions et subdivisions multipliées, il se fait, de plusieurs ordres un ordre général, et de plusieurs États un État bien réglé, auquel il y a une bonne harmonie et consonance, et une correspondance et rapport du plus bas au plus haut : de sorte qu’enfin un nombre innombrable aboutit à son unité.”

Charles Loyseau (1566–1627) jurisconsulte français

Car nous ne pourrions pas viure en egalité de condition, ains il faut par neceſſité que les vns commandent, & les autres obeiſſent. Ceux qui commandẽt ont pluſieurs degrez : les ſouuerains Seigneurs cõmandẽt à tous ceux de leur Eſtat, addreſſans leur cõmandemẽt aux grãds, les grãds aux mediocres, les mediocres aux petits, & les petits au peuple. Et le peuple qui obeit à tous ceux là, eſt encor ſeparé en pluſieurs Ordres & rangs, afin que ſur chacun d’iceux il y ait des ſuperieurs, qui rendent raiſon de tout leur Ordre aux Magiſtrats, & les Magiſtrats aux Seigneurs ſouuerains. Ainſi par le moyen de ces diuiſions & ſubdiuiſions multipliées, il ſe fait, de pluſieurs Ordres vn Ordre general, & de pluſieurs Eſtats vn Eſtat bien reglé, auquel il y a vne bonne harmonie & conſonance, & vne correſpondance & rapport du plus bas au plus haut : de ſorte qu’en fin vn nombre innombrable aboutit à ſon vnité.
fr1835
Traité des ordres et simples dignitez

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