Citations sur lieu
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“J’avais lu un jour un livre sur un journaliste, écrit par un journaliste, qui comparait cette existence à une course permanente devant une moissonneuse-batteuse. C’était la description la plus juste qu’il m’ait été donné de lire. Parfois, certains journalistes se lassaient de cavaler devant la machine, parfois, ils se faisaient happer et se retrouvaient broyés. Parfois aussi, ils réussissaient à esquiver la trajectoire de la machine. Ils utilisaient alors leur expérience dans le métier pour rechercher la routine d’un poste où ils pouvaient manipuler les médias, au lieu d’en faire partie.”

Michael Connelly (1956) journaliste et écrivain américain de romans policiers

I once read a book about a reporter written by a reporter who described the life as always running in front of a thresher. I thought it was the most accurate description I'd read. Sometimes people got tired of running in front of the machine, sometimes they got pulled in and were left shredded. Sometimes they managed to get out from in front of it. They used their expertise in the business to seek the steadiness of a job as a person who handled the media rather than was part of it.
en
Citation attribuée au personnage de Jack McEvoy, lui-même journaliste, narrateur principal du roman policier Le Poète, paru en 1996.
Sur le métier de journaliste

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“Un voyage de mille lieux a commencé par un pas.”

Lao Tseu (-604) philosophe chinois, fondateur du taoïsme
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“Contre les femmes, en Europe comme en Amérique, bien des vengeances raffinées sont en train de s'accomplir, après le féminisme : nous le savons bien, précisément dans la période postélectorale italienne (1987), avec des histoires hallucinantes telles que l'élection d'une porno-diva à un siège parlementaire. Une farce culturelle destinée à souligner la désertion ou la démission intellectuelle des femmes. Virginia Woolf vaut autant que Brigitte Nielsen. Et même moins. Madonna est mieux qu'Einstein. Si quelqu'un cite à la télé, mettons, cette phrase de Baltasar Gracian adressée aux femmes, « Un être humain privé d'instruction est un monde dans l'obscurité », on rit avec embarras autour de nous, et nous devenons antipathiques. La culture, dans la société du « mégashow », est un lest. Superflu. Il faut apprendre à valoriser uniquement ce qu'il y a sous les vêtements. Je dis uniquement, et pas également. Quant aux centres clés du pouvoir, la société se débarrasse de la présence inquiétante des femmes. Il y a toujours un homme sûr pour remplacer une femme controversée. Voulez-vos des chiffres? Mon rapport au Parlement européen sur la « place des femmes dans les lieux de pouvoir en Europe » est toujours actuel. Et les choses ont même empiré. Les femmes (« superwomen ») sourient mais leur sourire est de plus en plus fatigué.”

Maria-Antonietta Macciocchi (1922–2007) femme politique

La femme à la valise

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“Au lieu de 175 000 francs dans la caisse de réserve en dépôt chez le receveur des contributions directes de Sousse, rien.”

Félix Fénéon (1861–1944) critique d'art, journaliste et directeur de revues français

Nouvelles en trois lignes

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“Les génies mêmes des lieux consacrés par la poésie frémissaient autour d’elle et l’entouraient de visions changeantes. La poudreuse plaine de Thèbes, l’Argolide assoiffée, les myrtes brûlés de Trézène, les saints oliviers de Colone, le Cydnus triomphal, et la pâle campagne de Dunsinane et la caverne de Prospero, et la forêt des Ardennes, les pays arrosés de sang, travaillés par la douleur, transfigurés par un rêve ou éclairés par un sourire inextinguible, apparaissaient, fuyaient, s’évanouissaient derrière sa tête. Et d’autres pays reculés, les régions des brumes, les landes septentrionales, et, par delà les océans, les continents immenses où elle avait passé comme une force inouïe au milieu des multitudes étonnées, porteuse de la parole et de la flamme, s’évanouissaient derrière sa tête; et aussi les multitudes avec les montagnes, avec les fleuves, avec les golfes, avec les cités impures, les races vieilles et engourdies, les peuples forts aspirant à l’empire de la terre, les nations neuves qui arrachent à la nature ses énergies les plus secrètes pour les asservir au travail tout-puissant dans les édifices de fer et de cristal, les colonies abâtardies qui fermentent et se corrompent sur un sol vierge, toutes les foules barbares vers qui elle était venue comme la messagère, du génie latin, toutes les masses ignares à qui elle avait parlé la langue sublime de Dante, tous les troupeaux humains d’où était montée vers elle, sur un flot d’anxiétés et d’espérances confuses, l’aspiration à la Beauté.”

Romans, Le Feu, 1900

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“L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un œillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.”

André Pieyre de Mandiargues (1909–1991) écrivain français

Roman, La Marge (prix Goncourt), 1967

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“Ce qui a semblé extraordinaire chez Héloïse dans sa jeunesse, c'est le fait que, n'étant pas religieuse et ne souhaitant manifestement pas entrer au couvent, elle poursuivait néanmoins des études fort arides au lieu de se contenter de la vie plus frivole, plus insouciante d'une fille désirant « demeurer dans le siècle.»”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

La lettre que Pierre le Vénérable lui a envoyé le dit expressément.
Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“Dans la mesure où chaque chose a son lieu, son moment et sa durée, il n’y a jamais deux choses semblables.”

Martin Heidegger (1889–1976) philosophe allemand

Qu’est-ce qu’une chose, 1962

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“L'Esprit est […] vraiment le lieu des saints; et le saint est pour l’Esprit un lieu propre.”

Basile de Césarée (329–379) Saint Basile le Grand. Évêque et théologien chrétien, père et Docteur de l’Église.

Citations par thèmes, Sur le Saint Esprit

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“Car en dehors de ce but [avoir des enfants], les maris ne sont plus que de misérables libertins; les femmes, que des prostituées; le lit nuptial, qu'un lieu de débauches; les beaux-pères, que des corrupteurs de la jeunesse.”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

Quo ablato, mariti erunt turpiter amatores; meretrices, uxores; thalami, fornices; soceri, lenones.
la
Citations de saint Augustin, Contre Fauste

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“(2) La crainte et l'amour, tel est en effet, dans toute sa concision, la différence qui sépare les deux Testaments; la crainte était le partage de l'homme ancien, l'amour est le privilège de l'homme nouveau; et cependant l'un et l'autre sont l'œuvre d'un Dieu infiniment miséricordieux. (…) (3) La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. (…) Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde? (4) (…) Il n'y a donc pas lieu de soutenir la moindre contradiction entre l'Ancien Testament et le précepte que nous impose le Sauveur d'aimer nos ennemis. Tout en nous ordonnant de les aimer, il s'engage lui-même à en tirer vengeance, puisqu'il se représente sous la figure d'un juge qui tout partial et coupable qu'il est, n'ayant aucune crainte de Dieu, aucun respect pour les hommes, se laisse pourtant fléchir par les instances réitérées d'une pauvre veuve qui demande justice contre son persécuteur; à la fin il l'exauce, pour se délivrer de ses prières. S'il en est ainsi dans cette parabole, à combien plus forte raison Dieu, qui est la bienveillance et la justice même, n'affirme-t-il pas qu'il vengera ses élus de la haine de leurs ennemis (Luc, XVIII, 2-8.)?”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

(2) Nam hæc est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor: illud ad veterem, hoc ad novum hominem pertinet; utrumque tamen unius Dei misericordissima dispensatione prolatum atque conjunctum. (...) (3) Potest ergo esse dilectio in vindicante. Quod unusquisque in filio suo probat, cum eum in mores pessimos defluentem, severissima cœrcitione constringit, et tanto magis, quanto magis eum diligit, atque hoc modo corrigi posse arbitratur. Non autem occidunt filios quos diligunt homines, quando eos corrigere volunt: quia multi hanc vitam pro magno bono habent, et totum quare volunt educare filios suos, in hac vita sperant. Fideles autem atque sapientes homines, qui credunt esse aliam vitam meliorem, et quanta possunt ex parte noverunt; nec ipsi vindicant occidendo, cum filios suos volunt corrigere, quia in hac vita eos posse corrigi credunt: Deus autem qui novit quid cuique tribuat, vindicat occidendo in quos voluerit, sive per homines, sive occulto rerum ordine; non quia eos odit in quantum homines sunt, sed in quantum peccatores sunt. (...) Ecce manifestum est Deum cum dilectione corrigere, non solum infirmitatibus et ægritudinibus, sed etiam mortibus temporalibus, eos quos non vult damnare cum mundo. (4) (...) et quomodo non sit contrarium quod Dominus nobis in Evangelio præcepit, ut diligamus inimicos nostros: de quibus tamen promittit ipse vindictam, cum de illo iudice similitudinem inducit, qui quotidianas interpellationes viduæ mulieris petentis ut se vindicaret, quamvis esset injustus, nec Deum timens, nec homines reverens, tamen sustinere non potuit, et audivit eam, ne ulterius tædium pateretur: ex cujus comparatione multo magis Deum, qui est benignissimus atque justissimus, dixit vindicare electos suos de inimicis eorum (Cf. Lc 18, 2-8.).
la
Citations de saint Augustin, Contre Adimantus, Manichéen

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“Parmi toutes les nations et aux yeux de tous les hommes, le désir d'une postérité et la fidélité conjugale impriment au mariage un caractère de bonté réelle. Chez les chrétiens, il faut y ajouter la sainteté du sacrement qui défend à une épouse répudiée de convoler à de nouvelles noces, pendant la vie de son premier mari, lors même qu'elle n'aspirerait à un nouveau mariage que dans le but d'avoir des enfants. Ce but, en effet, est le seul que l'on doive se proposer dans le mariage. Supposé qu'il ne puisse être obtenu, le lien nuptial n'est pas brisé pour ce seul motif, il ne peut l'être que par la mort de l'un des deux époux. On ordonne un clerc pour diriger une réunion de fidèles; supposé que cette réunion n'ait pas lieu, le sacrement de l'ordre reste validement conféré. Bien plus, lors même qu'en punition de quelque faute ce clerc mériterait d'être interdit des fonctions de son ordre, il conserve toujours le caractère du sacrement et il le portera au jugement dernier. Que la génération soit le but du mariage, c'est ce qui résulte de ces paroles de l'Apôtre : « Je veux que les jeunes veuves se marient»; puis supposant qu'on lui demande pourquoi, il continue : « Afin de créer des enfants et de devenir mères de famille (I Tim, V, 14.) ». Quant à la fidélité conjugale, il s'exprime ainsi :.« L'épouse n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient au mari; de même l'époux n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient à la femme ((Ibidem.) ». Parlant enfin de la sainteté du sacrement, il s'écrie : « Que l'épouse ne se sépare point de son mari; si elle s'en sépare, qu'elle s'interdise tout nouveau mariage, ou qu'elle se réconcilie avec son époux. De même, que le mari ne renvoie point sa femme ((1 Cor 7, 4.) ». Tels sont donc les biens qui impriment au mariage tout autant de caractères de bonté : les enfants, la fidélité, le sacrement.”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

Citations de saint Augustin, Le Bien du mariage

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“En mai 1809, le léger Matthews et le méthodique Hobhouse vinrent faire un séjour à l'abbaye. Ce furent quelques jours de plaisante folie. La gravité apparente des lieux, les ombres qui les hantaient donnaient, par contraste, un agrément piquant à la gaieté de ces jeunes gens. A l'entrée, à la droite des marches qui conduisaient dans le hall, était enchaîné un ours; à gauche, un chien-loup. Si on entrait sans crier pour annoncer son arrivée, on n'avait échappé à l'ours et au chien que pour se trouver sous le feu d'une bande de jeunes tireurs, essayant leurs pistolets sous les voûtes. Le matin, on se levait tard, le breakfast restant sur la table jusqu'à ce que tout le monde fût descendu. Puis on lisait, on faisait de l'escrime, on tirait au pistolet, on montait à cheval, on ramait sur le lac, on jouait avec l'ours. Dans le parc, Matthews, sur une des faces de la tombe de « Boatswain, un chien », crayonnait l'épitaphe de « Hobhouse, un porc ». On dînait entre sept et huit heures. Après le dîner, on faisait passer à la ronde un crâne humain rempli de vin. C'était celui de quelque moine, dont le jardinier avait trouvé le squelette en béchant. Byron l'avait fait monter en coupe par un orfèvre de Nottingham, qui l'avait renvoyé bien poli et couleur écaille de tortue. Il avait composé des vers sur cette coupe.”

André Maurois (1885–1967) romancier essayiste et historien de la littérature français

Don Juan ou la vie de Byron, 1952

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“Je parle ici, comme Algérien devenu français un moment donné, ayant perdu sa citoyenneté française, et l'ayant retrouvée. Parmi toutes les richesses culturelles que j'ai reçues, que j'ai héritées, ma culture algérienne est parmi celles qui m'ont le plus fortement soutenu. L'héritage que j'ai reçu de l'Algérie est quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique. Tout le travail que j'ai poursuivi, à l'égard de la pensée philosophique européenne, occidentale, comme on dit, gréco-européenne, les questions que j'ai été amené à lui poser depuis une certaine marge, une certaine extériorité, n'auraient certainement pas été possibles si, dans mon histoire personnelle, je n'avais pas été une sorte d'enfant de la marge de l'Europe, un enfant de la Méditerranée, qui n'était ni simplement français ni simplement africain, et qui a passé son temps à voyager d'une culture à l'autre et à nourrir les questions qu'il se posait à partir de cette instabilité. Tout ce qui m'a intéressé depuis longtemps, au titre de l'écriture, de la trace, de la déconstruction de la métaphysique occidentale — que je n'ai jamais, quoi qu'on en ait répété, identifiée comme une chose homogène ou définie au singulier —, tout cela n'a pas pu ne pas procéder de cette référence à un ailleurs dont le lieu et la langue m'étaient pourtant inconnus ou interdits.”

Jacques Derrida (1930–2004) philosophe français
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“Il y a des pensées lumineuses par elles-mêmes ; il en est d’autres qui ne brillent que par le lieu qu’elles occupent : on ne saurait les déplacer, sans les éteindre.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 2, Des qualités de l'écrivain et des compositions littéraires

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“C’est devenu un lieu commun, que l’on tient pour une évidence vérifiée : le monde moderne est un monde séculier, sécularisé, athée, laïcisé, désacralisé, démythisé. Et dans la plupart des écrits contemporains, on considère tous ces termes comme équivalents sans prendre en compte les différences considérables qu’il peut y avoir par exemple entre laïcisation et sécularisation ou entre désacralisation et démythisation. On veut en gros exprimer l’idée que le monde moderne (est) devenu adulte ou majeur (parce qu’il) ne croit plus, il veut des preuves, il obéit à la raison et non aux croyances, surtout religieuses, il s'est débarrassé de Dieu, et lui parler de religion n'a plus de sens. Il est entré dans un nouveau mode de pensée, qui n’est plus la pensée traditionnelle s'exprimant dans les mythes. (…) Il est difficile de discerner si, dans ce (genre de) propos, il s’agit d’un constat de fait, d'un souhait, d’une constatation sociologique ou d’une construction imaginaire, élaborée à partir de l’idée qu’on peut se faire d’un homme imbu de la science. En réalité, si l’on examine les textes qui reposent sur ces affirmations, on s’aperçoit qu’il s’agit (…) d’une explication a posteriori. On part de l'évidence: « l’homme moderne ne veut plus entendre parler du christianisme, il a perdu la foi, l’Église ne mord plus sur la société, elle n’a plus d’audience, le message chrétien ne veut rien plus dire (…) ». (Mais) comme l’on constate en même temps que l’homme moderne reçoit plus ou moins une éducation technicienne sinon scientifique, on en conclut implicitement : « c’est parce que cet homme est imbu de science qu’il est non religieux » et l’on assimile alors le rejet du christianisme avec l’abandon de toute posture religieuse. Déduction qui m’apparaît pour le moins hâtive.,(…) C'est pourquoi je pense qu'il est fondamental de savoir si (…) nous sommes dans un temps déréligiosisé.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

Les nouveaux possédés, 1973

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“Tout, chez toi [BHL], est imaginaire. Le supposé ex-gauchiste, première hypostase, ce personnage de révolutionnaire d’opérette que tu t’es inventé rétrospectivement de toutes pièces, comme faire-valoir de ton reniement, même toi tu sembles douter qu’il ait jamais existé. « Ce fameux « émoi de Mai », auquel la légende veut que j’ai participé depuis ma chambre, entre un transistor et une carte d’état-major » (légende et état-major par toi inventé), écris-tu en préface à la réédition des Indes rouges. Et encore : « il y a beaucoup de faux, certes, dans la légende. Mais il y a un peu de vrai aussi. Et la vérité c’est que je n’ai pas été, en effet, un acteur majeur du mouvement… » Très curieux, ce vague, cette incertitude sur soi-même. Dites-moi ce que j’ai vécu, demandes-tu, car tu ne sembles pas le savoir toi-même. Brummell, devant les lacs italiens, demandait à son valet de chambre : « Est-ce ce paysage que j’aime? ». Ta seconde hypostase est aussi incertaine, falote. Le néo-philosophe concocté sous Giscard pour rallier la droite s’est retrouvé socialo sous Mitterrand. La troisième, l’artiste insondable au regard hanté, le Radiguet trop vieux, le romancier truqueur, a la même indécision, la même artificialité. Comme si tu avais, au lieu d’une biographie, un fantôme de biographie, fait de morceaux empruntés, de clichés volés à trois vies différentes et célèbres du passé.”

Guy Hocquenghem (1946–1988) écrivain français

Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, 1986

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“(vie) privée Une vie privée de fantasmes au lieu d'une vie privée fantasmatique : une vie de psychotique.”

Paul-Claude Racamier (1924–1996) psychiatre et psychanalyste français

Les Schizophrènes, 1980, Schizogrammes

“La prise du pouvoir par les bolcheviques en 1917 met un minuscule parti ultradoctrinaire, sans culture de gouvernement et en dehors de toute coalition, à la tête de cet immense pays qu'est la Russie. Au lieu de prendre les mesures de leur territoire et de s'appuyer sur des élites antérieures pour le gérer au mieux, les nouveaux dirigeants mettent en pratique, partout où ils le peuvent, une guerre civile à l'échelle nationale et internationale avec l'ambition messianique et eschatologique de transformer le monde. […] Les fascismes ne sont, en grande partie, que des réactions à cette menace bolchevique.”

Ernst Nolte (1923–2016) historien allemand

Phrase prononcée en marge d'un débat radiophonique, dans le cadre de l'émission Le Libre Journal de l'identité, animée par Alexandre Bouclay et Bruno Larebière, débat réunissant également l'historien Gilbert Merlio et le philosophe Alain de Benoist. Le débat radiophonique n'avait pas encore été diffusé sur l'antenne de Radio Courtoisie, lors de la mise sous presse du Choc du mois, à la mi-novembre 2008.
Sur le bolchevisme et les fascismes