Citations sur fort
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“Le temps parle. Il parle plus clairement que les mots. Le message qu'il transmet arrive fort et clair. Parce qu'il est utilisé moins consciemment, il est moins sujet à manipulation que ne l'est le langage parlé. Il peut clamer la vérité quand les mots mentent.”

Time talks. It speaks more plainly than words. The message it conveys comes through loud and clear. Because it is manipulated less consciously, it is subject to less distortion than the spoken language. It can shout the truth where words lie.
en
Le Langage silencieux (1959), Chapitre 1 : La voix du temps (The Voices of Time)

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“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Germaine de Staël (1766–1817) femme de lettres, romancière et essayiste française

Il est ici question de sa mère, Suzanne Necker, et de son influence toute littéraire sur sa jeune fille.
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“La bêtise n'est pas mon fort.”

Monsieur Teste

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“Pour les hommes comme nous, il faut être un peu plus fort, plus critique envers nous-mêmes, plus observant que les autres. Que nous sommes déjà rehaussés de ces qualités, comme le prétendent certains, ou nous en sommes dotés par notre situation, nous avons traditionnellement - et nous avons effectivement une longue et fière tradition - été un peu plus fins, un peu plus fermes, un peu plus sensibles et flexibles que les autres […] L'armure la plus facile à revêtir est toujours la cruauté. Elle vous aidera en tout. Une condescension vicieuse envers ceux sans votre force peut vous faire sentir supérieur pour un moment. Mais il faut rejeter cette armure facile. […] Jamais, Ralph, jamais pour un instant ne permettez-vous de sentir autre chose que la pitié et la sympathie profonde pour les camarades malheureux qui, effectivement, ont tombé dans la même bataille.”

Robert Patrick (1937) auteur dramatique, parolier, acteur et metteur en scène

For people like us it is necessary to be a bit stronger, more self-critical, more observant than the usual run. Whether we happen to come already enhanced with these qualities, as some have claimed, or whether our situation invests them in us, we have traditionally - and we do have a long and proud tradition - been a little finer, a little firmer, more sensitive and flexible than others […] The easiest armor to put on is always cruelty. That armor will, indeed, see you through everything. Vicious condescension toward those without your strength can make you feel momentarily superior. But that easy armor must be forgone. […] Never, Ralph, never for an instant permit yourself to feel anything other than pity and deepest sympathy for unfortunate comrades who have, after all, fallen in the same battle.
en
Untold Decades: Seven Comedies of Gay Romance (1988)

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“La prière est la plus douce consolation du malheureux, il devient plus fort quand il a prié.”

Marquis de Sade (1740–1814) homme de lettres, romancier, philosophe et homme politique français

Les Infortunes de la vertu, 1787

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“Les génies mêmes des lieux consacrés par la poésie frémissaient autour d’elle et l’entouraient de visions changeantes. La poudreuse plaine de Thèbes, l’Argolide assoiffée, les myrtes brûlés de Trézène, les saints oliviers de Colone, le Cydnus triomphal, et la pâle campagne de Dunsinane et la caverne de Prospero, et la forêt des Ardennes, les pays arrosés de sang, travaillés par la douleur, transfigurés par un rêve ou éclairés par un sourire inextinguible, apparaissaient, fuyaient, s’évanouissaient derrière sa tête. Et d’autres pays reculés, les régions des brumes, les landes septentrionales, et, par delà les océans, les continents immenses où elle avait passé comme une force inouïe au milieu des multitudes étonnées, porteuse de la parole et de la flamme, s’évanouissaient derrière sa tête; et aussi les multitudes avec les montagnes, avec les fleuves, avec les golfes, avec les cités impures, les races vieilles et engourdies, les peuples forts aspirant à l’empire de la terre, les nations neuves qui arrachent à la nature ses énergies les plus secrètes pour les asservir au travail tout-puissant dans les édifices de fer et de cristal, les colonies abâtardies qui fermentent et se corrompent sur un sol vierge, toutes les foules barbares vers qui elle était venue comme la messagère, du génie latin, toutes les masses ignares à qui elle avait parlé la langue sublime de Dante, tous les troupeaux humains d’où était montée vers elle, sur un flot d’anxiétés et d’espérances confuses, l’aspiration à la Beauté.”

Romans, Le Feu, 1900

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“Dolmancé : […] c'est pour nous sauver tous, assure l'imbécile [Jésus], qu'il a pris chair, quoique dieu, dans le sein d'une enfant des hommes; et les miracles éclatants qu'on va lui voir opérer, en convaincront bientôt l'univers! Dans un souper d'ivrognes, en effet, le fourbe change, à ce qu'on dit, l'eau en vin; dans un désert, il nourrit quelques scélérats avec des provisions cachées que ses sectateurs préparèrent; un de ses camarades fait le mort, notre imposteur le ressuscite; il se transporte sur une montagne, et là, seulement devant deux ou trois de ses amis, il fait un tour de passe-passe dont rougirait le plus mauvais bateleur de nos jours. Maudissant d'ailleurs avec enthousiasme tous ceux qui ne croient pas en lui, le coquin promet les cieux à tous les sots qui l'écouteront. Il n'écrit rien, vu son ignorance; parle fort peu, vu sa bêtise; fait encore moins, vu sa faiblesse, et, lassant à la fin les magistrats, impatientés de ses discours séditieux, quoique fort rares, le charlatan se fait mettre en croix, après avoir assuré les gredins qui le suivent que, chaque fois qu'ils l'invoqueront, il descendra vers eux pour s'en faire manger. On le supplicie, il se laisse faire. Monsieur son papa, ce Dieu sublime, dont il ose dire qu'il descend, ne lui donne pas le moindre secours, et voilà le coquin traité comme le dernier des scélérats, dont il était si digne d'être le chef.”

La philosophie dans le boudoir, 1795

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“La plupart des Européens n’ont pas exactement évalué l’importance de l’apport qu’ils ont reçu de la civilisation islamique, ni compris la nature de leurs emprunts à cette civilisation dans le passé et certains vont jusqu’à totalement méconnaître tout ce qui s’y rapporte. […] s'il est généralement connu que l'Espagne est restée sous la loi islamique pendant plusieurs siècles, on ne dit jamais qu'il en fut de même d'autres pays, tels que la Sicile et la partie la plus méridionale de la France actuelle. […] Le plus étrange […], c'est de voir les Européens se considérer comme les héritiers directs de la civilisation héllénique, alors que la vérité des faits infirme cette prétention. La réalité tirée de l'histoire même établit que la science et la philosophie grecques ont été transmises aux Européens par des intermédiaires musulmans. En d'autre termes, le patrimoine intellectuel des Héllènes n'est parvenu à l'Occident qu'après avoir été sérieusement étudié par le Proche-Orient, et n'étaient les savants de l'Islam et ses philosophes, les Européens seraient restés dans l'ignorance totale de ces connaissances pendant fort longtemps, si tant est qu'ils soient jamais parvenus à les connaitre. Il convient de faire remarquer que nous parlons ici de l'influence de la civilisation islamique et non spécialement arabe comme on le dit quelquefois à tort. Car la plupart de ceux qui ont exercé cette influence en Occident n'étaient pas de race arabe.”

René Guénon (1886–1951)

Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme

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“Je serai avec lui et vous tous par la pensée ce soir. Je pense très fort à lui. Bises”

Wassyl Slipak (1974–2016) chanteur ukrainien d'opéra

fr

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“Entre 1929 et 1933, deux banques américaines sur cinq firent banqueroute - 10763 banques sur 24970 disparurent. Seules les banques d'une nation européenne survécurent intactes au crash du Creditanstalt. Cette nation était l'Italie, dirigée par le dictateur fachiste Benito Mussolini. Il donna l'impression que ses institutions financières étaient fortes et sans crainte de la crise. Il travailla sur l'émotion et la perception, comme clés de la croissance et de la récession (…) Le résultat? Si vous retiriez votre épargne dans la banque d'une nation tremblant de panique, telle que l'Autriche, l'Allemagne, l'Angleterre ou les États-Unis, vers quelle nation auriez-vous envoyé votre argent à l'abri? L'Italie.”

Howard Bloom (1943)

Between 1929 and 1933, two out of every five american banks collapsed - 10763 out of 24970 banks went down (...) Only the banks of one European nation survived the Creditanstalt collapse intact. That nation was Italy led by a fascist dictator Benito Mussolini. He gave the impression that Italy's financial institutions stood strong and fearless in the storm. He worked the levers of emotion and perception, the keys to boom and crash (...) The result ? If you'd just pulled your savings out of a bank in a nation trembling with panic, such as Austria, Germany, England, or United States, to what nation would you send your money for safekeeping ? Italy.
en
(Animal behavior experts call that dominance cues).
Le génie de la bête : une révision radicale du capitalisme, 2010

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“Vous avez fort bien prouvé que l'ignorance, la paresse et le vice peuvent être quelquefois les seules qualités d'un homme d'État; que les lois sont expliquées, interprétées et appliquées le mieux possible par des gens que l'intérêt et la rapacité portent à les dénaturer, à les embrouiller et à les éluder.”

You have clearly proved, that ignorance, idleness, and vice, are the proper ingredients for qualifying a legislator; that laws are best explained, interpreted, and applied, by those whose interest and abilities lie in perverting, confounding, and eluding them.
en
Les Voyages de Gulliver, 1726

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“Stanley est fort sur le son. Stanley est fort sur la couleur du micro. Stanley est fort sur le vendeur du micro. Stanley est fort.”

Stanley Kubrick (1928–1999) réalisateur américain

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“Une clameur nouvelle, plus forte et plus longue, s’éleva d’entre les deux tutélaires colonnes de granit, pendant que la barque royale abordait à la Piazzetta noire de peuple. Quand le bruit cessait, la foule épaisse avait des remous; et les galeries du Palais des Doges s’emplissaient d’une rumeur confuse, pareille au bourdonnement illusoire qui anime les volutes des conques marines. Puis, tout à coup, la clameur rejaillissait dans l’air limpide, montait se briser contre la légère forêt marmoréenne, franchissait les têtes des hautes statues, atteignait les pinacles et les croix, se dispersait dans le lointain crépusculaire. Puis, c’était une autre pause pendant laquelle, imperturbable, dominant l’agitation inférieure, continuait l’harmonie multiple des architectures sacrées et profanes où couraient comme une agile mélodie les modulations ioniques de la Bibliothèque et s’élançait comme un cri mystique la cime de la tour nue. Et cette musique silencieuse des lignes immobiles était si puissante qu’elle créait le fantôme presque visible d’une vie plus belle et plus riche, superposé au spectacle de la multitude inquiète. Celle-ci sentait la divinité de l’heure; et, lorsqu’elle acclamait cette forme nouvelle de la royauté abordant au rivage antique, cette fraîche Reine blonde qu’illuminait un inextinguible sourire, peut-être exhalait-elle son obscure aspiration à dépasser l’étroitesse de la vie vulgaire et à recueillir les dons de l’éternelle Poésie épars sur les pierres et sur les eaux.”

Romans, Le Feu, 1900

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“Ce qui a semblé extraordinaire chez Héloïse dans sa jeunesse, c'est le fait que, n'étant pas religieuse et ne souhaitant manifestement pas entrer au couvent, elle poursuivait néanmoins des études fort arides au lieu de se contenter de la vie plus frivole, plus insouciante d'une fille désirant « demeurer dans le siècle.»”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

La lettre que Pierre le Vénérable lui a envoyé le dit expressément.
Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“Je ne serai pas présente, mais penserai fort à lui, incroyable Wassyl…”

Wassyl Slipak (1974–2016) chanteur ukrainien d'opéra

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“Frappe plus fort, serre, ne laisse pas de jeu : même à l'inextricable il est capable de trouver une issue.”

ἄρασσε μᾶλλον, σφίγγε, μηδαμῇ χάλα·
δεινὸς γὰρ εὑρεῖν κἀξ ἀμηχάνων πόρον.
grc
Le dieu Pouvoir (Kratos) conseille Héphaïstos pendant que ce dernier enchaîne Prométhée au mont Caucase.
Prométhée enchaîné

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“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen….»”

Manon Roland (1754–1793) révolutionnaire et épistolière française

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“(2) La crainte et l'amour, tel est en effet, dans toute sa concision, la différence qui sépare les deux Testaments; la crainte était le partage de l'homme ancien, l'amour est le privilège de l'homme nouveau; et cependant l'un et l'autre sont l'œuvre d'un Dieu infiniment miséricordieux. (…) (3) La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. (…) Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde? (4) (…) Il n'y a donc pas lieu de soutenir la moindre contradiction entre l'Ancien Testament et le précepte que nous impose le Sauveur d'aimer nos ennemis. Tout en nous ordonnant de les aimer, il s'engage lui-même à en tirer vengeance, puisqu'il se représente sous la figure d'un juge qui tout partial et coupable qu'il est, n'ayant aucune crainte de Dieu, aucun respect pour les hommes, se laisse pourtant fléchir par les instances réitérées d'une pauvre veuve qui demande justice contre son persécuteur; à la fin il l'exauce, pour se délivrer de ses prières. S'il en est ainsi dans cette parabole, à combien plus forte raison Dieu, qui est la bienveillance et la justice même, n'affirme-t-il pas qu'il vengera ses élus de la haine de leurs ennemis (Luc, XVIII, 2-8.)?”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

(2) Nam hæc est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor: illud ad veterem, hoc ad novum hominem pertinet; utrumque tamen unius Dei misericordissima dispensatione prolatum atque conjunctum. (...) (3) Potest ergo esse dilectio in vindicante. Quod unusquisque in filio suo probat, cum eum in mores pessimos defluentem, severissima cœrcitione constringit, et tanto magis, quanto magis eum diligit, atque hoc modo corrigi posse arbitratur. Non autem occidunt filios quos diligunt homines, quando eos corrigere volunt: quia multi hanc vitam pro magno bono habent, et totum quare volunt educare filios suos, in hac vita sperant. Fideles autem atque sapientes homines, qui credunt esse aliam vitam meliorem, et quanta possunt ex parte noverunt; nec ipsi vindicant occidendo, cum filios suos volunt corrigere, quia in hac vita eos posse corrigi credunt: Deus autem qui novit quid cuique tribuat, vindicat occidendo in quos voluerit, sive per homines, sive occulto rerum ordine; non quia eos odit in quantum homines sunt, sed in quantum peccatores sunt. (...) Ecce manifestum est Deum cum dilectione corrigere, non solum infirmitatibus et ægritudinibus, sed etiam mortibus temporalibus, eos quos non vult damnare cum mundo. (4) (...) et quomodo non sit contrarium quod Dominus nobis in Evangelio præcepit, ut diligamus inimicos nostros: de quibus tamen promittit ipse vindictam, cum de illo iudice similitudinem inducit, qui quotidianas interpellationes viduæ mulieris petentis ut se vindicaret, quamvis esset injustus, nec Deum timens, nec homines reverens, tamen sustinere non potuit, et audivit eam, ne ulterius tædium pateretur: ex cujus comparatione multo magis Deum, qui est benignissimus atque justissimus, dixit vindicare electos suos de inimicis eorum (Cf. Lc 18, 2-8.).
la
Citations de saint Augustin, Contre Adimantus, Manichéen

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“La femme telle qu’il la conçoit n’est pas seulement la femme forte de l’ Évangile : comme l’épouse d’Ischomaque, elle est la reine de la ruche, l’âme du foyer.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de l'opinion de Fénelon.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Fénelon

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“On accoutumera les enfans au régime végétal, comme le plus naturel à l'homme. Les peuples qui vivent de végétaux sont, de tous les hommes, les plus beaux, les plus robustes, les moins exposés aux maladies & aux passions, & ceux dont la vie dure plus long-temps. Tels sont en Europe une grande partie des Suisses. La plupart des paysans, qui sont par tout pays la portion du peuple la plus saine & la plus vigoureuse, mangent fort peu de viande. Les Russes ont des carêmes & des jours d'abstinence multipliés, dont leurs soldats mêmes ne s'exemptent pas, & cependant ils résistent à toutes sortes de fatigues. Les nègres, qui supportent dans nos colonies tant de travaux, ne vivent que de manioc, de patates & de maïs. Les brames des Indes, qui vivent fréquemment au delà d'un siècle, ne mangent que des végétaux. C'est de la secte pythagorique que sont sortis Épaminondas, si célèbre par ses vertus, Archytas par son génie pour les mécaniques, Milon de Crotone par sa force, & Pythagore lui-même, le plus bel homme de son temps, & sans contredit le plus éclairé, puisqu'il fut le père de la philosophie chez les Grecs. Comme le régime végétal comporte avec lui plusieurs vertus, & qu'il n'en exclut aucune, il sera bon d'y élever les enfans, puisqu'il influe si heureusement sur la beauté du corps & sur la tranquillité de l'ame. Ce régime prolonge l'enfance, & par conséquent la vie humaine.”

Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (1737–1814) écrivain et botaniste français

Vœux d'un solitaire

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“Les sondages d'opinion suggèrent que seule une petite minorité (13 pourcents) des américains sont favorables à la proposition suivante : [en tant que seule superpuissance restante, les USA devraient continuer à être des leaders mondiaux prééminents dans la résolution des problèmes internationaux]. […] L'Amérique devenant une société de plus en plus multiculturelle, il risque d'être plus difficile de façonner un consensus en terme de politique internationale, sauf dans le cas de la perception d'une menace extérieure directe et massive. […] Plus généralement, le changement culturel en Amérique peut être aussi réticent à un exercice soutenu à l'étranger d'un pouvoir authentiquement impérial. Cet exercice requière un haut degré de motivation doctrinale, d'engagement intellectuel, et de gratification patriotique. […] Les communications de masse ou joué un rôle particulièrement important à cet égard, générant une forte révulsion à l'encontre de toute utilisation sélective de la force qui entraine même un niveau faible de pertes humaines. […] En bref, les buts des politiques américaines doivent être sans scrupules et doubles : perpétuer la position dominante américaine pour au moins une génération et si possible plus longtemps.”

Zbigniew Brzezinski (1928–2017) politologue américain

Public opinion polls suggest that only a small minority (13 percent) of Americans favor the proposition that 'as the sole remaining superpower, the US should continue to be the preeminent world leader in solving international problems'. [...] As America becomes an increasingly multicultural society, it may find it more difficult to fashion a consensus on foreign policy issues, except in the circumstance of a truly massive and widely perceived direct external threat. [...] More generally, cultural change in America may also be uncongenial to the sustained exercise abroad of genuinely imperial power. That exercise requires a high degree of doctrinal motivation, intellectual commitment, and patriotic gratification. [...] Mass communications have been playing a particularly important role in that regard, generating a strong revulsion against any selective use of force that entails even low levels of casualties [...] In brief, the U.S. Policy goals must be un-apologetically twofold: to perpetuate America's own dominant position for at least a generation and preferably longer
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Le Grand Echiquier - 1997

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