Citations sur createur
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“Nous ne devrions éprouver que les plaisirs qui sont à même de contenter le Créateur. Ceci signifie que la créature donnera au Créateur, et qu'elle Le craindra tout comme elle craindra de recevoir pour elle-même, dans la mesure où recevoir du plaisir — si ce n'est que pour son propre bénéfice — l'empêche de s'arrimer au Créateur.”

Baruch Ashlag (1907–1991) rabbin polonais

One should receive pleasures that bring contentment to the Creator. This means that the creature will want to bestow upon the Creator, and will have fear of the Creator, of receiving for oneself, since reception of pleasure - when one receives for one's own benefit - removes him from cleaving to the Creator.
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“Tout film est dépendant des autres films et y renvoie. Le cinéma était une innovation, un jeu scientifique jusqu'à ce qu'un nombre suffisant d'œuvres ait été amassé, assez pour créer un autre monde intermittent, une mythologie puissante et infinie dans laquelle plonger à volonté.”

Jim Morrison (1943–1971) chanteur des Doors

Each film depends upon all others and drives you on to others. Cinema was a novelty, a scientific toy, until a sufficient body of works has been amassed, enough to create an intermittent other world, a powerful, inifite mythology to be dipped into at will.
en
Les Seigneurs : Notes sur la vision (), 1969

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“Parmi toutes les nations et aux yeux de tous les hommes, le désir d'une postérité et la fidélité conjugale impriment au mariage un caractère de bonté réelle. Chez les chrétiens, il faut y ajouter la sainteté du sacrement qui défend à une épouse répudiée de convoler à de nouvelles noces, pendant la vie de son premier mari, lors même qu'elle n'aspirerait à un nouveau mariage que dans le but d'avoir des enfants. Ce but, en effet, est le seul que l'on doive se proposer dans le mariage. Supposé qu'il ne puisse être obtenu, le lien nuptial n'est pas brisé pour ce seul motif, il ne peut l'être que par la mort de l'un des deux époux. On ordonne un clerc pour diriger une réunion de fidèles; supposé que cette réunion n'ait pas lieu, le sacrement de l'ordre reste validement conféré. Bien plus, lors même qu'en punition de quelque faute ce clerc mériterait d'être interdit des fonctions de son ordre, il conserve toujours le caractère du sacrement et il le portera au jugement dernier. Que la génération soit le but du mariage, c'est ce qui résulte de ces paroles de l'Apôtre : « Je veux que les jeunes veuves se marient»; puis supposant qu'on lui demande pourquoi, il continue : « Afin de créer des enfants et de devenir mères de famille (I Tim, V, 14.) ». Quant à la fidélité conjugale, il s'exprime ainsi :.« L'épouse n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient au mari; de même l'époux n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient à la femme ((Ibidem.) ». Parlant enfin de la sainteté du sacrement, il s'écrie : « Que l'épouse ne se sépare point de son mari; si elle s'en sépare, qu'elle s'interdise tout nouveau mariage, ou qu'elle se réconcilie avec son époux. De même, que le mari ne renvoie point sa femme ((1 Cor 7, 4.) ». Tels sont donc les biens qui impriment au mariage tout autant de caractères de bonté : les enfants, la fidélité, le sacrement.”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

Citations de saint Augustin, Le Bien du mariage

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“Il ne s’agit plus de créer une belle œuvre, il faut savoir s’organiser une belle réclame.”

« Le Manuel du savoir-écrire » http://www.scribd.com/doc/10668502/Octave-Mirbeau-Le-Manuel-du-savoir-ecrire-, Le Figaro, 11 mai 1889
Combats littéraires, 2006

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“La création de la créature ne prouve l'existence que de la créature et non du créateur.”

Franz Werfel (1890–1945) écrivain autrichien

L'étoile de ceux qui ne sont pas nés , 1945

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“Le rôle de l'artiste n'est plus de créer une œuvre, mais de créer la création.”

Nicolas Schöffer (1912–1992) sculpteur et plasticien français

La Ville cybernétique, 1969

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“Le dessein du Créateur, depuis la seconde même où Il acheva Sa Création, est de nous révéler Sa divinité.”

Yéhouda Ashlag (1886–1954)

The aim of the Creator from the time He created His Creation is to reveal His Godliness to others.
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“(…) Créer, ou plutôt rétablir l’espace mental où j’ai existé pendant si longtemps et qui est ma seule et véritable patrie.”

Imre Kertész (1929–2016) écrivain hongrois

Sauvegarde Journal 2001-2003 , 2012

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“Le contraire d'un peuple civilisé, c'est un peuple créateur.”

Albert Camus (1913–1960) écrivain et journaliste français

Les Noces, 1938

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“L’Arabe religieux se contente, pour l’explication des choses d’un Dieu créateur, gouvernant le monde directement et se révélant à l’homme par des prophètes successifs.”

Ernest Renan (1823–1892) écrivain, philologue, philosophe et historien français.

Conférence prononcée à la Sorbonne en 1883.
Islam

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“Car Dieu dans le commandement qu'il fit à l'homme ne considérait que son obéissance, vertu qui est la mère et la gardienne de toutes les vertus, puisque la créature raisonnable a été créée de sorte, que rien ne lui est plus utile que d'être soumise à son Créateur, ni rien plus pernicieux que de faire sa propre volonté.”

Sed obedientia commendata est in præcepto, quæ virtus in ereatura rationali mater quodam modo est omnium custosque virtutum: quando quidem ita facta est, ut ei subditam esse sit utile; perniciosum autem suam, non eius a quo ereata est, facere voluntatem.
la
Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

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“Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut pénétrer partout, s'établir partout, créer partout des moyens de communication.”

Karl Marx (1818–1883) philosophe, sociologue et économiste allemand

Das Bedürfnis nach einem stets ausgedehnteren Absatz für ihre Produkte jagt die Bourgeoisie über die ganze Erdkugel. Überall muß sie sich einnisten, überall anbauen, überall Verbindungen herstellen.
de
, 1848 (avec Friedrich Engels)

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“Blesser le cœur, c'est le créer.”

Antonio Porchia (1885–1968)

Herir al corazón es crearlo
es

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“Si quelqu'un croit qu'il existe en ce monde une autre force ou une autre autorité à l'exception du Créateur, par cela même il commet un péché.”

Yéhouda Ashlag (1886–1954)

If one thinks that there is another authority and force apart from the Creator, he is committing a sin.
en
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“Créer, c'est résister. Résister, c'est créer.”

Stéphane Hessel (1917–2013) diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français
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“Deux étapes fondamentales sont donc nécessaires. Premièrement, identifier les États géopolitiquement dynamiques qui ont le potentiel de créer un basculement important en terme de distribution internationale du pouvoir, et de décrypter les objectifs poursuivis par leurs élites politiques, et les conséquences éventuelles. Deuxièmement, mettre en œuvre des politiques US pour les compenser, coopter, et/ou contrôler.”

Zbigniew Brzezinski (1928–2017) politologue américain

Two basic steps are thus required: first to identify the geostrategically dynamic Eurasian states that have the power to cause a potentially important shift in the international distribution of power and to decipher the central external goals of their respective political elites and the likely consequences of their seeking to attain them; [...] second to formulate specific U.S. policies to offset, co-opt, and/or control the above
en
Le Grand Echiquier - 1997

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“Être amoureux, c'est se créer une religion dont le dieu est faillible.”

Jorge Luis Borges (1899–1986) écrivain argentin de prose et de poésie

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“L'art a le don de vous créer des ennuis. Il vous distingue.”

David Homel (1952) écrivain et traducteur américain

L'Analyste ('), 2003

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“Ecoutez, ce que j'avais dit en 98 est en train de se réaliser aujourd'hui, […] le PACS était la première marche vers le mariage homosexuel, il était tout à fait possible de rétablir l'égalité de droit vis à vis des personnes homosexuelles […] sans créer un statut particulier.”

Christine Boutin (1944) femme politique française

Autour du débat suite à la proposition de loi socialiste visant à instituer le Pacte civil de solidarité (PACS) pour les couples non mariés
Débat et bataille autour du Pacs

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“L'armée vous aide à créer des illusions.”

Kenneth Cook (1929–1987) réalisateur australien

Le Vin de la colère divine, 1968

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“On nous dira sans doute que la réalité d'un Dieu créateur n'a pas été démontrée; mais, outre qu'il n'est pas difficile de démontrer cette réalité avec des arguments proportionnés à sa nature, – mais inaccessible pour cette raison même à certains esprits, – le moins qu'on puisse dire est que l'évolution n'a jamais été démontrée par qui que ce soit, et pour cause; on admet l'évolution transformante à titre de postulat utile et provisoire, comme on admettra n'importe quoi, pourvu qu'on ne se sente pas obligé d'admettre la primauté de l'Immatériel, puisque celui-ci échappe au contrôle de nos sens. Quand on part de la constatation de ce mystère immédiatement tangible qu'est la subjectivité ou l'intelligence, il est pourtant facile de concevoir que l'origine de l'Univers est, non la matière inerte et inconsciente mais une Substance spirituelle qui, de coagulation en coagulation et de segmentation en segmentation, – et autres projection à la fois manifestantes et limitatives, – produit en fin de compte la matière en la faisant émerger d'une substance plus subtile, mais déjà éloignée de la Substance principielle. On nous objectera qu'il n'y a là aucune preuve, à quoi nous répondons – outre que le phénomène de la subjectivité comporte précisément cette preuve, abstraction faite d'autres preuves intellectuelles possibles, mais dont l'Intellection n'a nul besoin, – à quoi nous répondons donc qu'il y a infiniment moins de preuve à cette absurdité inconcevable qu'est l'évolutionnisme, lequel fait sortir le miracle de la conscience d'un tas de terre ou de cailloux, métaphoriquement parlant.

[…] L'intelligence séparée de sa source supra-individuelle s'accompagne ipso facto de ce manque de sens des proportions qu'on appelle l'orgueil; inversement, l'orgueil empêche l'intelligence devenue rationalisme de remonter à sa source; il ne peut que nier l'Esprit et le remplacer par la matière; c'est de celle-ci qu'il fait jaillir la conscience, dans la mesure où il ne peut la nier en la réduisant -- et les essais ne manquent pas -- à une sorte de matière particulièrement raffinée ou ""évoluée""(1).(…)

(1) Que l'on parle d' ""énergie"" plutôt que de ""matière"" -- et autres subtilités de ce genre -- ne change rien au fond du problème et ne fait que reculer les limites de la difficulté. Notons qu'un soi-disant ""sociobiologiste""-- ce mot est tout un programme -- a poussé l'ingéniosité jusqu'à remplacer la matière par des ""gênes"" dont l'égoïsme aveugle, combiné avec un instinct de fournis ou d'abeilles, aurait fini par constituer non seulement les corps mais aussi la conscience et en fin de compte l'intelligence humaine, miraculeusement capable de disserter sur les gênes qui se sont amusés à la produire. »”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

From The Divine To The Human: Survey Of Metaphysics And Epistemology

“Notre Père qui êtes au ciel, pria-t-il. Permettez-nous de nous élever! Permettez-nous d’accéder à la surface, rendez-nous superficiels! Donnez-nous un millimètre de profondeur, permettez-nous enfin d’être simples comme bonjour! Rendez-nous le goût du rose et du bleu, du tendre et du charmant, apprenez-nous à nous servir d’un chien, d’une forêt, d’un coucher de soleil, du chant des oiseaux! Libérez-nous du mal, libérez-nous des abstractions, rendez-nous nos esprits! Ô Vous grand Willie (son interlocuteur, un producteur de cinéma américain qu’il prend ironiquement pour Dieu, N. B.) qui êtes au ciel, apprenez-nous le ruisseau, et le sommeil dans l’herbe, rendez-nous l’herbe, le brin d’herbe entre les dents et la touffe d’herbe sous la nuque! Comment fait-on ça, comment fait-on ça? Prenez nos plus hautes institutions et faites-nous vivre au lieu de ça en Corse, dans une chanson de Tino Rossi! Que notre vie ait toute l’élévation de sa voix, toute la variété de ses rimes! Sauvez-nous du blanc et du noir, réconciliez-nous avec le gris, avec l’impur, gardez la pureté pour Vous et apprenez-nous à nous contenter du reste! Ô vous qui pouvez tout, donnez-nous la midinette et les moyens de s’en servir! Rendez-nous le secret du coït simple comme bonjour où l’on ne risque pas de se casser les jambes à force de s’entortiller! Rendez-nous les clairs de lune, la valse, permettez-nous de mettre genou à terre devant une femme sans ricaner! Ô Vous, formidable et colossal, ô Vous, absolument inouï! sauvez-nous du ricanement et de l’analyse, sauvez-nous des élites, faites régner sur nous un rêve de jeune fille! Ô Vous! absolument invraisemblable par plusieurs côtés, rendez-nous la sérénade et l’échelle de corde, le sonnet et la feuille sèche entre les pages d’un livre, mettez Roméo et Juliette au Kremlin (l’histoire se passe dans les années 1950, N. B.)! Ô Vous qui avez créé les abîmes et le Kilimandjaro, rendez-nous enfin l’usage du superficiel! Sauvez-nous du hara-kiri de l’introspection! Libérez-nous des traités hautement sérieux et du narcissisme, prenez l’homme et dénouez-le! Il s’est entortillé en un noeud tellement inextricable que, de tous les côtés, on veut le couper sous prétexte de le libérer! Permettez-nous de croire à la virginité et aux petites valeurs humaines, qu’elles reviennent à nous avec leur pain et leur sel, libérez-nous de nos scaphandres, laissez-nous seulement quelques douces bulles d’air et donnez-nous la simplicité nécessaire pour embrasser une femme sur les lèvres seulement! Prenez le génie et rendez-nos le talent! Ô Vous qui connaissez si bien l’histoire, n’en faites plus! Laissez-nous petits et aimables! Arrêtez tout et vérifiez soigneusement nos mesures : nous sommes sortis de nos dimensions! Nous sommes devenus trop grands pour notre petitesse! Pour vous y retrouver, c’est bien simple : écoutez nos cris quand nous faisons l’amour, rappelez-vous ainsi qui nous sommes, réglez-vous là-dessus! Avant de créer de nouveaux Staline et toute la ribambelle de géniaux pères des peuples, écoutez longuement le choeur des hommes et des femmes qui font l’amour : retenez-vous. Laissez-les continuer. Ne les dérangez sous aucun prétexte. Gardez le génie pour Vous : Vous en avez singulièrement besoin, c’est un homme qui vous le dit. Je sais bien que ça manque d’idéal : gardez l’idéal et l’absolu pour vous, ô Vous, qui n’avez jamais fréquenté les petites femmes! Sauvez-nous des partouzes idéologiques, rendez-nous le couple! Permettez-nous de ne pas être tous heureux ensemble et en même temps et d’être heureux quand même! Ô Vous, pour qui l’amour n’est que le petit besoin des hommes, laissez-nous à notre petit besoin! Laissez-nous par couples, empêchez les grappes! Rendez-nous le goût des duos! Soutenez les barcarolles contre les hymnes, les sérénades contre les choeurs, épargnez, au coeur des grandes symphonies, le petit son de la flûte! Soutenez-le, rendez-le perceptible!”

Les Clowns lyriques

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“Rien n'est plus monotone que les illusions d'originalité chez des hommes à qui l'on a inculqué, dès l'enfance, le préjugé du « génie créateur »”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Spiritual Perspectives And Human Facts

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“Je suis encore un homme jeune, et pourtant, quand je songe à ma vie, c’est comme une bouteille dans laquelle on aurait voulu faire entrer plus qu’elle ne peut contenir. Est-ce le cas pour toute vie humaine, ou suis-je né dans une époque qui repousse toute limite et qui bat les existences comme les cartes d’un grand jeu de hasard?
Moi, je ne demandais pas grand-chose. J'aurais aimé ne jamais quitter le village. Les montagnes, les bois, nos rivières, tout cela m’aurait suffi. J’aurais aimé être tenu loin de la rumeur du monde, mais autour de moi bien des peuples se sont entretués. Bien des pays sont morts et ne sont plus que des noms dans les livres d’Histoire. Certains en ont dévoré d’autres, les ont éventrés, violés, souillés. Et ce qui est juste n’a pas toujours triomphé de ce qui est sale.
Pourquoi ai-je dû, comme des milliers d’autres hommes, porter une croix que je n’avais pas choisie, endurer un calvaire qui n’était pas fait pour mes épaules et qui ne me concernait pas? Qui a donc décidé de venir fouiller mon obscure existence, de déterrer ma maigre tranquillité, mon anonymat gris, pour me lancer comme une boule folle et minuscule dans un immense jeu de quilles? Dieu? Mais alors, s’Il existe, s’Il existe vraiment, qu’Il se cache. Qu’Il pose Ses deux mains sur Sa tête, et qu’Il la courbe. Peut-être, comme nous l'apprenait jadis Peiper, que beaucoup d’hommes ne sont pas dignes de Lui, mais aujourd’hui je sais aussi qu’Il n'est pas digne de la plupart d’entre nous, et que si la créature a pu engendrer l’horreur c’est uniquement parce que son Créateur lui en a soufflé la recette.”

Philippe Claudel (1962) écrivain, réalisateur et scénariste français

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“Mais il est des gens qui croient que la fiction est limitée par la fiction, et non par l'intelligence; c'est-à-dire qu'après avoir feint une chose, et avoir affirmé, par un acte libre de la volonté, l'existence de cette chose, déterminée d'une certaine manière dans la nature, il ne nous est plus possible de la concevoir autrement. Par exemple, après avoir feint (pour parler leur langage) que la nature du corps est telle ou telle, il ne m'est plus permis de feindre une mouche infinie; après avoir feint l'essence de l'âme, il ne m'est plus permis d'en faire un carré, etc.
Cela a besoin d'être examiné. D'abord, ou bien ils nient, ou bien ils accordent que nous pouvons comprendre quelque chose. L'accordent-ils; ce qu'ils disent de la fiction, ils devront nécessairement le dire aussi de l'intelligence. Le nient-ils; voyons donc, nous qui savons que nous savons quelque chose, ce qu'ils disent. Or, voici ce qu'ils disent : l'âme est capable de sentir et de percevoir de plusieurs manières, non pas elle-même, non pas les choses qui existent, mais seulement les choses qui ne sont ni en elle-même ni ailleurs : en un mot, l'âme, par sa seule vertu, peut créer des sensations, des idées, sans rapport avec les choses, à ce point qu'ils la considèrent presque comme un dieu. Ils disent donc que notre âme possède une telle liberté qu'elle a le pouvoir et de nous contraindre et de se contraindre elle-même et de contraindre jusqu'à sa liberté elle-même. En effet, lorsque l'âme a feint quelque chose et qu'elle a donné son assentiment à cette fiction, il ne lui est plus possible de se représenter ou de feindre la même chose d'une manière différente; et en outre, elle se trouve condamnée à se représenter toutes choses de façon qu'elles soient en accord avec la fiction primitive. C'est ainsi que nos adversaires se trouvent obligés par leur propre fiction d'accepter toutes les absurdités qu'on vient d'énumérer, et que nous ne prendrons pas la peine de combattre par des démonstrations.”

Baruch Spinoza (1632–1677) philosophe néerlandais

On the Improvement of the Understanding

“Toute la difficulté de "l'authenticité" pour un gay, c'est qu'il est bien difficile de savoir comment s'identifier à une "identité" qui est nécessairement plurielle, multiple : c'est une identité sans identité. Une identité toujours à créer. En effet, il n'y a pas de "moi" à "être", qui préexisterait à ce que l'on fait advenir à l'existence, dès lors qu'on veut s'arracher aux contenus psychologiques imposés par le discours social et culture (médical, psychanalytique, juridique…) sur l'homosexualité. C'est pourquoi Henning Bech peut dire que l'homosexuel est un "existentialiste-né" car l'existence précède et précédera (toujours) l'essence : l'identité gay, dès lors qu'elle est choisie et non plus subie, n'est jamais donnée. Mais pour se construire, elle se réfère nécessairement à des modèles déjà établis, déjà visibles (dans leur multiplicité), et l'on peut dire, par conséquent, qu'il s'agit de "se faire gay" non seulement au sens de se créer comme tel, mais aussi, peut-être, de le faire en s'inspirant d'exemples déjà disponibles dans la société et dans l'histoire, et en les retravaillant, en les transformant. Si "identité" il y a, c'est une identité personnelle qui se crée dans le rapport à une identité collective. Elle s'invente dans et par les "personnages sociaux", les "rôles" que l'on "joue" et qu'on porte à l'existence dans un horizon de recréation collective de la subjectivité. (p. 171-172)”

Didier Eribon (1953) philosophe et sociologue français

Insult and the Making of the Gay Self