Citations sur la haine
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“Le devoir d'arracher les misérables à la misère et le devoir de répartir également les biens ne sont pas du même ordre : le premier est un devoir d'urgence; le deuxième est un devoir de convenance; non seulement les trois termes de la devise républicaine, liberté, égalité, fraternité, ne sont pas sur le même plan, mais les deux derniers eux-mêmes, qui sont plus rapprochés entre eux qu'ils ne sont tous deux proches du premier, présentent plusieurs différences notables; par la fraternité nous sommes tenus d'arracher à la misère nos frères les hommes; c'est un devoir préalable; au contraire le devoir d'égalité est un devoir beaucoup moins pressant; autant il est passionnant, inquiétant de savoir qu'il y a encore des hommes dans la misère, autant il m'est égal de savoir si, hors de la misère, les hommes ont des morceaux plus ou moins grands de fortune; je ne puis parvenir à ma passionner pour la question célèbre de savoir à qui reviendra, dans la cité future, les bouteilles de champagne, les chevaux rares, les châteaux de la vallée de la Loire; j'espère qu'on s'arrangera toujours; pourvu qu'il y ait vraiment une cité, c'est-à-dire pourvu qu'il n'y ait aucun homme qui soit banni de la cité, tenu en exil dans la misère économique, tenu dans l'exil économique, peu m'importe que tel ou tel ait telle ou telle situation; de bien autres problèmes solliciteront sans doute l'attention des citoyens; au contraire il suffit qu'un seul homme soit tenu sciemment, ou, ce qui revient au même, sciemment laissé dans la misère pour que le pacte civique tout entier soit nul; aussi longtemps qu'il y a un homme dehors, la porte qui lui est fermée au nez ferme une cité d'injustice et de haine.”

Charles Péguy (1873–1914) écrivain, poète et essayiste français

De Jean Coste

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“- Vous fomentez la haine de classes, dis-je à Ernest. Je trouve que c'est une erreur et un crime de faire appel à tout ce qu'il y a d'étroit et de brutal dans la classe ouvrière. La haine de classes est antisociale, et il me semble antisociale.
- je plaide non coupable, répondit-il. Il n'y a de haine de classe ni dans la lettre ni dans l'esprit d'aucune de mes œuvres.
Oh! m'écriai-je d'un air de reproche.
Je saisi son livre et l'ouvris.
Il buvait son thé, tranquille et souriant, pendant que je le feuilletais.
- Page 132 - je lus à haute voix : "Ainsi la lutte des classes se produit, au stade actuel du développement social, entre la classe qui paie des salaires et les classes qui en reçoivent."
Je le regardai d'un air triomphant.
- Il n'est pas question de haine de classes là-dedans, me dit-il en souriant.
- Mais vous dites "lutte des class"
- Ce n'est pas du tout la même chose. Et, croyez-moi, nous ne fomentons pas la haine. Nous disons que la lutte de classes est une loi du développement social. Nous n'en sommes pas responsables. ce n'est pas nous qui la faisons. Nous nous contentons de l'expliquer, comme Newton expliquant la gravitation. Nous analysons la nature du conflit d'intérêts qui produit la lutte de classes.
- Mais, il ne devrait pas y avoir de conflit d'intérêts, m'écriai-je.
- Je suis tout à fait de votre avis, répondit-il. Et, c'est précisément l'abolition de ce conflit d'intérêts que nous essayons de provoquer, nous autres socialistes. Pardon, laissez-moi vous lire un autre passage - il prit le livre et tourna quelque feuillets. Page 126 : "Le cycle des luttes des classes, qui a commencé avec la dissolution du communisme primitif de la tribu et de la naissance de la propriété individuelle, se terminera avec la suppression de l'appropriation individuelle des moyens d'existence sociale".”

Le Talon de fer, 1908

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“Je revois encore la salle de classe. J'avais affaire à des élèves-maîtres, qui venaient enseigner tour à tour, dirigés par l'instituteur. Plusieurs d'entre eux étaient des nègres : M. Buffon, M. Sénèque. Ils arrivaient de la Martinique et prononçaient les « r » avec difficulté; c'est pourquoi ils nous exerçaient à répéter cette phrase magique, qu'on devait leur faire dire à eux-mêmes : « Un très gros rat dans un très grand trou ». Ils nous apprenaient, en histoire, à détester l'odieux Louis XV qui avait bradé les colonies, et nous disaient que nos aïeux étaient blonds : les nôtres, les leurs, les Gaulois. C'étaient les mêmes. Et ils avaient cent fois raison : on a les aïeux qu'on mérite. Ils avaient choisi les Gaulois, qui leur apportaient, en passant par les Romains et la Révolution, la République et la Patrie. Après quoi, ils se firent tuer pour leurs ancêtres adoptifs. Nous avions tout mis en commun, nos rois, nos origines, la prise de la Bastille, la haine de Louis XV et les « r » difficiles. Quand nous hésitions à répondre, ils nous tapaient sur le crâne avec un long roseau. Je n'ai cessé de leur en garder une affectueuse gratitude. On m'a expliqué depuis que je ne les aimais pas, que je les battais, qu'ils n'aimaient pas la France et que j'étais un colonialiste. On est venu me raconter que je n'étais pas leur frère. J'en demande pardon à ces parfaits Français.”

Alexandre Vialatte (1901–1971) écrivain, critique littéraire et traducteur français

Dernières nouvelles de l'homme, 1978

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“Tout aboutit chez Mme de Lambert à ce conseil suprême : « se donner ses heures, se mettre à part, pratiquer la retraite de l’âme, savoir être en soi. » — Être en soi, c’est jouir de ce que l’on est et de ce que l’on a : il faut des repos pour le bonheur; il suffit de si peu de chose pour troubler notre quiétude : le moindre mal qui puisse nous arriver des ébranlements trop répétés ou des excitations trop vives, c’est de faire échapper ce qu’on tient en attendant ce qu’on désire. — Être en soi, c’est s’appuyer sur sa raison, temporiser avec ses sentiments, haine ou amour, pour arriver à les maîtriser, ne point composer avec ce qui est du train de la volupté, musique, poésie, jeux, spectacles et plaisirs violents, travailler à se craindre et à se respecter, renouveler incessamment ses ressources d’entretien moral et de résistance : « Nous sommes toujours aussi forts contre nous-mêmes et contre les autres que nous voulons l’être. » — Être en soi, c’est n’attendre de la vie que ce qu’elle peut donner […]. « Ma fille, répète sans cesse Mme de Lambert, hors de soi point de bonheur durable… Ne nous croyons assurée contre les disgrâces que lorsque nous sentirons nos plaisirs naître du fond de notre âme… Tout âge est à charge à qui ne porte pas au dedans de soi ce qui peut rendre la vie heureuse… La plupart des hommes ne savent pas vivre dans leur propre société… Le monde n’est qu’une troupe de fugitifs d’eux-mêmes. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Lambert

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“Mais lorsque, dans les membres du Sphairos, la Haine eut grandi et se fut élancée vers les honneurs, quand a été accompli le temps qui ramène le retour de l'Amitié et de la Haine, en vertu de l'ample pacte.”

Empédocle (-490–-430 avant J.-C.) philosophe, ingénieur et médecin grec

À propos de la domination alternative de l'Amitié et de la Haine, les deux principales forces à l'œuvre dans le monde dans la théorie d'Empédocle.
De la nature

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“Le moraliste insiste encore :
Serait-ce que dans la lutte des classes contre le capitalisme tous les moyens sont permis? Le mensonge, le faux, la trahison, l'assassinat, "et caetera"?
Nous lui répondons : ne sont admissibles et obligatoires que les moyens qui accroissent la cohésion du prolétariat, lui insufflent dans l'âme une haine inextinguible de l'oppression, lui apprennent à mépriser la morale officielle et ses suiveurs démocrates, le pénètrent de la conscience de sa propre mission historique, augmentent son courage et son abnégation. Il découle de là précisément que tous les moyens ne sont point permis. Quand nous disons que la fin justifie les moyens, il en résulte pour nous que la grande fin révolutionnaire repousse, d'entre ses moyens, les procédés et les méthodes indignes qui dressent une partie de la classe ouvrière contre les autres; ou qui tentent de faire le bonheur des masses sans leur propre concours; ou qui diminuent la confiance des masses en elles-mêmes et leur organisation en y substituant l'adoration des "chefs". Par-dessus tout, irréductiblement, la morale révolutionnaire condamne la servilité à l'égard de la bourgeoisie et la hauteur à l'égard des travailleurs, c'est-à-dire un des traits les plus profonds de la mentalité des pédants et des moralistes petits-bourgeois.”

Léon Trotsky (1879–1940) révolutionnaire et homme politique russo-soviétique

Leur morale et la nôtre, 1938

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“Athéna. Écoutez maintenant ce qu'ici j'établis, citoyens d'Athènes, appelés les premiers à connaître du sang versé. Jusque dans l'avenir le peuple d'Égée conservera, toujours renouvelé, ce Conseil de juges. Sur ce mont d'Arès, où les Amazones jadis s'établirent et plantèrent leurs tentes, aux jours où elles firent, en haine de Thésée, campagne contre Athènes — en face de sa citadelle alors elles dressèrent les remparts élevés d'une autre citadelle; elles y sacrifiaient à Arès, et le rocher, le mont en ont gardé le nom d'Arès — sur ce mont, dis-je, désormais le Respect et la Crainte, sa sœur, jour et nuit également, retiendront les citoyens loin du crime, à moins qu'ils n'aillent eux-mêmes bouleverser leurs lois : qui trouble une source claire d'afflux impurs et de fange n'y trouvera plus à boire. Ni anarchie ni despotisme, c'est la règle qu'à ma ville je conseille d'observer avec respect. Que toute crainte surtout ne soit pas chassée par elle hors de ses murailles; s'il n'a rien à redouter, quel mortel fait ce qu'il doit? Si vous révérez, vous, comme vous devez, ce pouvoir auguste, vous aurez en lui un rempart tutélaire de votre pays et de votre ville tel qu'aucun peuple n'en possède ni en Scythie ni sur le sol de Pélops. Incorruptible, vénérable, inflexible, tel est le Conseil qu'ici j'institue, pour garder, toujours en éveil, la cité endormie. Voilà les avis que j'ai voulu en termes exprès donner à mes citoyens pour les jours à venir. Maintenant vous devez vous lever, porter votre suffrage et trancher le litige en respectant le serment. J'ai dit.”

grc
La déesse Athéna instaure le tribunal de l'Aréopage à Athènes afin de trancher le conflit entre Apollon et les Erinyes au sujet de la culpabilité ou de l'innocence d'Oreste (la mère d'Oreste, Clytemnestre, ayant tué son époux Agamemnon, Oreste a tué Clytemnestre, commettant ainsi un matricide pour venger son père).
L'Orestie, Les Euménides

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“Profonde est la haine qui brûle contre la beauté dans les cœurs abjects.”

Orages d'acier, 1920, Sur les falaises de marbre, 1939

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“Avons-nous pour le monde toute la haine et toute l'aversion que Notre Seigneur demande, et que nous doit inspirer son exemple?”

Louis Tronson (1622–1700) prêtre catholique français

Examens particuliers sur divers sujets [Examination of Conscience upon Special Subjects] (1690)

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“Entre personnes sans cesse en présence, la haine et l'amour vont toujours croissant: on trouve à tout moment des raisons pour s'aimer ou se haïr mieux.”

Honoré de Balzac (1799–1850) romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français

The Vicar of Tours (1832)

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“Elle a honte et espoir. Elle est pleine de haine et de désir de vivre. Ainsi sont tous les humains.”

Renée Dunan (1892–1936) écrivain, critique et poétesse française, anarchiste et féministe

Les Amantes du diable, Renée Dunan, Louis Querelle Éditeur, 1929, 71, 4, 4
Les Amantes du diable, 1929

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“Nous n’avons qu’un objet de haine : la guerre, qu’une seule obsession : la paix, la paix des cœurs, la paix sociale, la paix entre les Nations.”

Félix Houphouët-Boigny (1905–1993) homme politique ivoirien

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Séminaire du Bureau Politique Yamoussoukro, 12 juin 1973

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“J’ai la haine de la haine et je désapprouve toute violence dans les rapports entre les hommes.”

Félix Houphouët-Boigny (1905–1993) homme politique ivoirien

fr
Man, 25 janvier 1960

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