Citations sur mal
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“Tous les pays expulsent les criminels étrangers, les États-Unis par exemple. C'est de la responsabilité d'un pays de reprendre ses citoyens qui se conduisent mal.”

Christoph Blocher (1940) homme politique suisse

français
À propos de l'initiative populaire fédérale "Renvoi des déliquants étrangers".

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“Le problème n'est pas que les sots soient trop nombreux, mais que les éclairs de foudre soient mal distribués.”

Mark Twain (1835–1910) romancier, journaliste et humoriste américain

The trouble ain't that there is too many fools, but that the lightning ain't distributed right.
en

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“Le mal peut être à la fois banal et extrême. Seul le bien est radical.”

Hannah Arendt (1906–1975) philosophe américaine d'origine allemande

, 2013

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“Tout aboutit chez Mme de Lambert à ce conseil suprême : « se donner ses heures, se mettre à part, pratiquer la retraite de l’âme, savoir être en soi. » — Être en soi, c’est jouir de ce que l’on est et de ce que l’on a : il faut des repos pour le bonheur; il suffit de si peu de chose pour troubler notre quiétude : le moindre mal qui puisse nous arriver des ébranlements trop répétés ou des excitations trop vives, c’est de faire échapper ce qu’on tient en attendant ce qu’on désire. — Être en soi, c’est s’appuyer sur sa raison, temporiser avec ses sentiments, haine ou amour, pour arriver à les maîtriser, ne point composer avec ce qui est du train de la volupté, musique, poésie, jeux, spectacles et plaisirs violents, travailler à se craindre et à se respecter, renouveler incessamment ses ressources d’entretien moral et de résistance : « Nous sommes toujours aussi forts contre nous-mêmes et contre les autres que nous voulons l’être. » — Être en soi, c’est n’attendre de la vie que ce qu’elle peut donner […]. « Ma fille, répète sans cesse Mme de Lambert, hors de soi point de bonheur durable… Ne nous croyons assurée contre les disgrâces que lorsque nous sentirons nos plaisirs naître du fond de notre âme… Tout âge est à charge à qui ne porte pas au dedans de soi ce qui peut rendre la vie heureuse… La plupart des hommes ne savent pas vivre dans leur propre société… Le monde n’est qu’une troupe de fugitifs d’eux-mêmes. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Lambert

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“Une femme qui lutte contre son mal est un spectacle qu'on peut nommer édifiant.”

Colette (1873–1954) romancière française

Romans, Chambre d'hôtel, 1940

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“La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion, de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins, en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en la maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique toute connaissance est une réponse a une question. S'il n'y a pas eu de question il ne peut pas avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.”

La Formation de l'esprit scientifique, 1938

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“[La plupart des gens] ont du mal à croire qu'un comportement qu'ils ont toujours associé à la « nature humaine » ne soit absolument pas naturel, mais acquis et faisant partie d'une catégorie particulièrement complexe. L'une des raisons possibles de cette réticence est qu'il jette un doute sur nos croyances les mieux enracinées.”

[Almost everyone] has difficulty believing that behavior they have always associated with 'human nature' is not human nature at all but learned behavior of a particularly complex variety. Possibly one of the many reasons why the culture concept has been resisted is that it throws doubt on many established beliefs.
en
Le Langage silencieux (1959), Chapitre 3 : Le vocabulaire de la culture (The Vocabulary of Culture)

“Le mal des organes de répression n'est que la quintessence du bien répandu par les citoyens eux-mêmes.”

Alexandre Zinoviev (1922–2006) écrivain russe

Le Communisme comme réalité, 1981, La concordance

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“Il n’y a pas de peuple au monde qui fasse le mal avec aussi peu de dignité que nous. Notre cupidité n’a que de l’étourderie, et nos apprêts de ruse ne sont qu’une fanfaronnade.”

Joseph Joubert (1754–1824) philosophe et essayiste français

Tome 1, Des mœurs publiques et privées ; du caractère des nations

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“Peut-être qu'un jour, je serai capable de dire en y repensant,
Que tu ne voulais pas être cruel, quelqu'un t'avait fait mal à toi aussi!”

Madonna (1958) chanteuse américaine

Maybe someday, when I look back I'll be able to say:
You didn't mean to be cruel, somebody hurt you too!
en
Paroles de chansons

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“Un ordre de police la rejetait à quarante lieues de Paris: instinctivement, opiniâtrement, comme le noble coursier au piquet, qui tend en tous sens son attache, comme la mouche abusée qui se brise sans cesse à tous les points de la vitre en bourdonnant, elle arrivait à cette fatale limite, à Auxerre, à Châlons, à Blois, à Saumur. Sur cette circonférence qu'elle décrit et qu'elle essaye d'entamer, sa marche inégale avec ses amis devient une stratégie savante; c'est comme une partie d'échecs qu'elle joue contre Bonaparte et Fouché représentés par quelque préfet plus ou moins rigoriste. Quand elle peut s'établir à Rouen, la voilà, dans le premier instant, qui triomphe, car elle a gagné quelques lieues sur le rayon géométrique. Mais ces villes de province offraient peu de ressources à un esprit si actif, si jaloux de l'accent et des paroles de la pure Athènes. Le mépris des petitesses et du médiocre en tout genre la prenait à la gorge, la suffoquait; elle vérifiait et commentait à satiété la jolie pièce de Picard […]. Enfin, grâce à la tolérance de Fouché, qui avait pour principe de faire le moins de mal possible quand c'était inutile, il y eut moyen de s'établir à dix-huit lieues de Paris (quelle conquête!), à Acosta, terre de Mme de Castellane; elle surveillait de là l'impression de Corinne. En renvoyant les épreuves du livre, elle devait répéter souvent, comme Ovide : «Va, mon livre, heureux livre, qui iras à la ville sans moi!» — «Oh! le ruisseau de la rue du Bac!» s'écriait-elle quand on lui montrait le miroir du Léman. A Acosta, comme à Coppet, elle disait ainsi; elle tendait plus que jamais les mains vers cette rive si prochaine. L'année 1806 lui sembla trop longue pour que son imagination tint à un pareil supplice, et elle arriva à Paris un soir, n'amenant ou ne prévenant qu'un très-petit nombre d'amis. Elle se promenait chaque soir et une partie de la nuit à la clarté de la lune, n'osant sortir le jour. Mais il lui prit, durant cette aventureuse incursion, une envie violente qui la caractérise, un caprice, par souvenir, de voir une grande dame, ancienne amie de son père Mme de Tessé, celle même qui disait : «Si j'étais reine, j'ordonnerais à Mme de Staël de me parler toujours.» Cette dame pourtant, alors fort âgée, s'effraya à l'idée de recevoir Mme de Staël proscrite, et il résulta de la démarche une série d'indiscrétions qui firent que Fouché fut averti. Il fallut vite partir, et ne plus se risquer désormais à ces promenades au clair de lune, le long des quais, du ruisseau favori et autour de cette place Louis XV si familière à Delphine.”

Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804–1869) critique littéraire et écrivain français

Mai 1835
Portraits de Femmes, 1844, Concernant Germaine de Staël

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“Un ordre de police la rejetait à quarante lieues de Paris : instinctivement, opiniâtrement, comme le noble coursier au piquet, qui tend en tous sens son attache, comme la mouche abusée qui se brise sans cesse à tous les points de la vitre en bourdonnant, elle arrivait à cette fatale limite, à Auxerre, à Châlons, à Blois, à Saumur. Sur cette circonférence qu'elle décrit et qu'elle essaye d'entamer, sa marche inégale avec ses amis devient une stratégie savante; c'est comme une partie d'échecs qu'elle joue contre Bonaparte et Fouché représentés par quelque préfet plus ou moins rigoriste. Quand elle peut s'établir à Rouen, la voilà, dans le premier instant, qui triomphe, car elle a gagné quelques lieues sur le rayon géométrique. Mais ces villes de province offraient peu de ressources à un esprit si actif, si jaloux de l'accent et des paroles de la pure Athènes. Le mépris des petitesses et du médiocre en tout genre la prenait à la gorge, la suffoquait; elle vérifiait et commentait à satiété la jolie pièce de Picard […]. Enfin, grâce à la tolérance de Fouché, qui avait pour principe de faire le moins de mal possible quand c'était inutile, il y eut moyen de s'établir à dix-huit lieues de Paris (quelle conquête!), à Acosta, terre de Mme de Castellane; elle surveillait de là l'impression de Corinne. En renvoyant les épreuves du livre, elle devait répéter souvent, comme Ovide : « Va, mon livre, heureux livre, qui iras à la ville sans moi! » — « Oh! le ruisseau de la rue du Bac! » s'écriait-elle quand on lui montrait le miroir du Léman. A Acosta, comme à Coppet, elle disait ainsi; elle tendait plus que jamais les mains vers cette rive si prochaine. L'année 1806 lui sembla trop longue pour que son imagination tint à un pareil supplice, et elle arriva à Paris un soir, n'amenant ou ne prévenant qu'un très-petit nombre d'amis. Elle se promenait chaque soir et une partie de la nuit à la clarté de la lune, n'osant sortir le jour. Mais il lui prit, durant cette aventureuse incursion, une envie violente qui la caractérise, un caprice, par souvenir, de voir une grande dame, ancienne amie de son père Mme de Tessé, celle même qui disait : « Si j'étais reine, j'ordonnerais à Mme de Staël de me parler toujours. » Cette dame pourtant, alors fort âgée, s'effraya à l'idée de recevoir Mme de Staël proscrite, et il résulta de la démarche une série d'indiscrétions qui firent que Fouché fut averti. Il fallut vite partir, et ne plus se risquer désormais à ces promenades au clair de lune, le long des quais, du ruisseau favori et autour de cette place Louis XV si familière à Delphine.”

Germaine de Staël (1766–1817) femme de lettres, romancière et essayiste française

Mai 1835
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“Si vous voulez affronter le mal, vous devez vivre avec lui et le connaître.”

Robin Cook (1931–1994) chirurgien, spécialiste de romans policiers médicaux

, 1990

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“L'homme s'ennuie du bien, cherche le mieux, trouve le mal et s'y soumet crainte de pire.”

Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764–1830) personnalité politique française

Maximes et réflexions sur différents sujets de morale et de politique, vol. 1, 1808, Maximes et préceptes

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“Le cinéma ne dérive pas de la peinture, de la littérature, de la sculpture, du théâtre, mais d'une ancienne et populaire tradition de sorcellerie. C'est la manifestation contemporaine d'une longue histoire d'ombres, un ravissement de l'image qui bouge, une croyance en la magie. Son lignage est couplé depuis sa plus lointaine origine avec les prêtres et la sorcellerie, une convocation des spectres. Avec, au début, l'aide modeste du miroir et du feu. Les hommes ont conjuré des ombres et secrètes visites des régions enfouies de la pensée. Dans ces séances, les ombres sont des esprits qui éloignent le mal.”

Jim Morrison (1943–1971) chanteur des Doors

Cinema derives not from painting, literature, sculpture, theater, but from ancient popular wizardry. It is a contemporary manifestation of an evolving history of shadows, a delight in pictures that move, a belief in magic. Its lineage is entwined from the earliest beginning with Priests and sorcery, a summoning of phantomas. With, at first, only slight aid ofthe mirror and fire, men called up dark and secret visits from regions in the buried mind. In these seances, shades are spirits which ward off devil.
en
Les Seigneurs : Notes sur la vision (), 1969

“Le mal, comme tout le reste, devrait marcher de pair avec son temps.”

Charles Willeford (1919–1988) écrivain américain

Hérésie, 1971

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“Les souvenirs, ça fait mal. Surtout les bons.”

Harlan Coben (1962) écrivain américain

Ne le dis à personne..., 2002

“Certains bleus font beaucoup moins de mal que l'indifférence.”

La Cicatrice, 1960 (Prix Rivarol et Prix de l'Universalité de la langue française en 1961)

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“Rrose Sélavy demande si les Fleurs du Mal ont modifié les mœurs du phalle : qu'en pense Omphale?”

Robert Desnos (1900–1945) poète français

Rrose Sélavy, Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, 7, Décembre 1922, 14
Rrose Sélavy, 1922

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“Ah, le remède est parfois pire que le mal.”

Assassini, 1990

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“Contrairement à l'égocentrisme, le mal consiste à considérer la personne humaine comme inutile, voire superflue.”

Hannah Arendt (1906–1975) philosophe américaine d'origine allemande

, 2013

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“Je pense qu'il est mal jugé par le public. Je ne veux pas dire qu'ils lui ont tendu un piège mais il semble que cette histoire recèle plus qu'elle n'y paraît.”

Andrew Auernheimer (1985) hacker américain

I think he is misjudged by the public. I don't want to say they trapped him, but it seems like there's more to this story.
en
À propos de Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire d'agression sexuelle.

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“Un certain groupe de métiers — se caractérisant par l’usage qu’ils font du feu pour transformer ou ennoblir des matières comme le métal ou les minéraux dont on fait du verre et des émaux — sert de base à une tradition spirituelle qui se rattache à Hermès Trismégiste dont le nom égyptien est Thot et que beaucoup de musulmans comptent au nombre des anciens prophètes. L’art hermétiste par excellence, c’est l’alchimie; le plus souvent mal comprise, parce que la transmutation qui est son but et qu’elle traduit en termes artisanaux, se situe en réalité au niveau de l’âme. Que l’alchimie ait été pratiquée par beaucoup d’artisans du feu, ne fait aucun doute; son emblème, le couple de dragons entrelacés — forme médiévale du caducée — orne de nombreux récipients en céramique ou en métal.
Nombre d’artisans ou d’artistes, qu’ils aient reçu ou non une initiation correspondant à leur entrée dans une corporation professionnelle, adhéraient ou adhèrent encore à un Ordre soufi (…) on peut également dire que le soufisme se situe là où l’amour et la connaissance convergent. Or, l’objet ultime et commun de l’amour comme de la connaissance n’est autre que la Beauté divine. On comprendra dès lors comment l’art, dans une civilisation théocentrique comme celle de l’Islam, se rattache à l’ésotérisme, dimension la plus intérieure de la tradition.
Art et contemplation : l’art a pour objet la beauté formelle, alors que l’objet de la contemplation est la beauté au-delà de la forme qui révèle qualitativement l’ordre formel, tout en le dépassant infiniment. Dans la mesure où l’art s’apparente à la contemplation, il est connaissance, la beauté étant un aspect de la Réalité, au sens absolu du terme.
Cela nous ramène au phénomène de scission entre art et artisanat, d’une part, et art et science, d’autre part, phénomène qui a profondément marqué la civilisation européenne moderne : si l’art n’est plus considéré comme une science, c’est-à-dire comme une connaissance, c’est que la beauté, objet de contemplation à divers degrés, n’est plus reconnue comme un aspect du réel. En fait, l’ordre normal des choses a été renversé à un point tel qu’on identifie volontiers la laideur à la réalité, la beauté n’étant plus que l'objet d’un esthétisme aux contours parfaitement subjectifs et changeants.
Les conséquences de cette dichotomie de l’expérience du réel sont des plus graves : car c’est finalement la beauté — subtilement rattachée à l’origine même des choses — qui jugera de la valeur ou de la futilité d’un monde.
Ainsi que le Prophète l’a dit :
« Dieu est beau et II aime la beauté. » p. 296-298”

Titus Burckhardt (1908–1984)

Art Of Islam: Language And Meaning

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“Autant que la littérature, la musique peut déterminer un bouleversement, un renversement émotif, une tristesse ou une extase absolues ; autant que la littérature, la peinture peut générer un émerveillement, un regard neuf porté sur le monde. Mais seule la littérature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intégralité de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idées fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'émeut, l'intéresse, l'excite ou lui répugne. Seule la littérature peut vous permettre d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort, de manière plus directe, plus complète et plus profonde que ne le ferait même la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitié, jamais on ne se livre, dans une conversation, aussi complètement qu'on ne le fait devant une feuille vide, s'adressant à un destinataire inconnu. Alors bien entendu, lorsqu'il est question de littérature, la beauté du style, la musicalité des phrases ont leur importance ; la profondeur de la réflexion de l'auteur, l'originalité de ses pensées ne sont pas à dédaigner ; mais un auteur c'est avant tout un être humain, présent dans ses livres, qu'il écrive très bien ou très mal en définitive importe peu, l'essentiel est qu'il écrive et qu'il soit, effectivement, présent dans ses livres (il”

Soumission

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“Voici quelques types de réactions anormales : mourir de faim face à l'abondance; rester exposé au froid, à la pluie et à la neige, en présence de charbon, de matériel de construction et de place pour bâtir; croire qu'une puissance divine à longue barbe blanche régit toutes choses et que l'on est à la merci de cette puissance pour le bien comme pour le mal; massacrer d'innocentes personnes avec enthousiasme, et croire que l'on doit conquérir une région dont on n'avait jamais entendu parler auparavant; marcher en haillons et se considérer en même temps comme le représentant de la "grandeur de la nation"; oublier ce qu'un politicien avait promis avant de devenir chef de l'Etat; déléguer à quelque individu que ce soit, fussent-ils hommes d'Etat, un pouvoir quasi absolu sur sa propre vie et son propre destin; être incapable de comprendre que les soi-disant grands timoniers de l'Etat doivent eux aussi dormir, manger, répondre à l'appel de la nature, qu'eux aussi sont gouvernés par des pulsions affectives inconscientes et incontrôlables, et souffrent de dérangements sexuels comme tout autre mortel; considérer comme évident qu'il faut battre les enfants dans l'intérêt de la "culture"; refuser aux adolescents, qui sont dans la fleur de l'âge, le bonheur de l'union sexuelle; et l'on peut multiplier les exemples à l'infini. (p. 29-30, Préface de la deuxième édition)”

The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure

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“Le Roi des Aulnes

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent?
C'est le père avec son enfant;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne?
— Mon fils, c'est un banc de brouillard.

— Cher enfant, viens, pars avec moi!
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or.

— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse?
— Sois calme, reste calme, mon enfant!
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne!
Le Roi des Aulnes m'a fait mal! »

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port;
Dans ses bras l'enfant était mort.”

Charles Nodier (1780–1844) écrivain romancier et académicien français