Citations sur car
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“L’histoire n’est pas le terrain du bonheur; car les périodes de bonheur sont pour l’histoire des pages vides.”

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770–1831) philosophe allemand

La Philosophie de l'histoire, Cours 1822-1831
Variante: L'histoire n'est pas un lieu de félicité. Les périodes de bonheur y sont ses pages blanches.

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“Car, sans dissemblance et sans tensions réciproques, aucun amour ne serait possible.”

Franz Werfel (1890–1945) écrivain autrichien

, 1933

“Fais attention à ce que tu souhaites, car cela risque de t'arriver.”

Karen Young (1959) écrivain américain

Reprise par l'auteur d'un proverbe chinois.
Citations de ses romans, Retour à Belle Pointe, (Belle Pointe), 2007

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“Quand un moine, prebstre, usurier, ou advocat veult mal à quelque gentilhome de son pays, il envoye vers luy un de ces Chiquanous. Chiquanous le citera, l'adjournera le oultragera le injurira impudentement, suyvant son record et instruction : tant que le gentilhomme, s'il n'est paralytique de sens, et plus stupide qu'une Rane Gyrine, sera constrainct luy donner bastonnades, et coups d'épée sus la teste, ou la belle jarretade, ou mieulx le jecter par les crenaulx et fenestres de son chasteau. Cela faict, voylà Chiquanous riche pour quatre moys. Comme si coups de bastons feussent ses naïfves moissons. Car il aura du moine, de l'usurier, ou advocat salaire bien bon : et reparation du gentilhome aulcunefois si grande et excessive que le gentilhomme y perdra tout son avoir : avecques dangier de miserablement pourrir en prison : comme s'il eust frappé le Roy.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
Quand un moine, prêtre, usurier ou avocat veut du mal à quelque gentilhomme de son pays, il lui envoie un Chicanous. Le Chicanous l'interpellera, l'assignera, l'outragera, l'injurira sans pudeur, suivant son rapport et ses instructions, si bien que le gentilhomme, s'il n'est paralytique de sens, ni plus insensible qu'un têtard, sera contraint lui donner des bastonnades, des coups d'épées sur la tête, ou sur les jarrets, ou mieux le jeter par les créneaux et fenêtres de son château. Cela fait, voilà Chicanous riche pour quatre mois. Comme si les coups de bâtons étaient ses moissons naturelles. Car il aura du moine, de l'usurier oou de l'avocat un salaire conséquent, avec la réparation du gentilhomme, si grande et excessive qu'il y perdra tout son avoir, avec le danger de pourrir mérisablement en prison, comme s'il avait frappé le roi.
Œuvre, Quart Livre

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“Car, au mieux, nous ne connaissons de la réalité que ce qu'elle n'est pas.”

Paul Watzlawick (1921–2007)

Les Cheveux du baron de Münchhausen, 1976

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“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen… »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de l'opinion de Madame Roland.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Roland

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“Je me suis trouvé pendant quinze ans à Dakar avec trois millions de musulmans, cent mille catholiques et quatre cent mille animistes, et si pendant ces quinze ans on a pu convertir dix musulmans, c'est un maximum. Je veux dire les convertir vraiment, les faire passer de l'islam au catholicisme. Je ne dis pas qu'il n'y ait pas eu une certaine influence catholique grâce à nos écoles où nous avions jusqu'à 10 à 15% de musulmans. Je n'en voulais pas davantage, sinon ils auraient imposé l'islam dans nos écoles. Une fois qu'ils sont forts, ils s'imposent, prennent la tête du mouvement et essayent de convertir les autres. Quand ils sont faibles, ils écoutent et se taisent. Les jeunes gens qui ont été dans nos écoles ont certainement été influencés, peut être certains d'entre-eux ont-ils désiré le baptême c'est très possible. Mais c'est très difficile pour un jeune homme de se convertir au catholicisme, car il est chassé de sa famille, il sait qu'il risque même d'être empoisonné. […] Il n'y a que ceux qui sont étudiants en université qui arrivent à se convertir parce qu'ils sont indépendants. Ils savent que leur avenir est assuré; dont ils n'ont plus besoin de leur famille et partiront en Europe, ils peuvent se convertir. Mais convertir quelqu'un qui est dans sa famille, c'est pratiquement impossible. En inspirant la religion islamique; le démon a véritablement empêché la conversion de millions d'hommes.”

Marcel Lefebvre (1905–1991) prélat catholique

Sur l'islam

“(…) dogmatique est le discours occupant la place mythique de la vérité et, de ce fait, servant de fondement aux images identificatoires, pour la société en tant que telle et pour tout sujet ressortissant de cette représentation. Or, de nos jours, le discours dogmatique capable d’accueillir la croyance aux images et de fonder la représentation ne peut être mis en scène, si j’ose ainsi m’exprimer, que sous le chapeau de la Science et coiffé par la Démocratie gestionnaire, ou par tout autre signifiant socialement emblématique, c'est-à-dire politiquement plausible. Le Droit est donc refoulé dans la culture, essentiellement parce que la Science lui a ravi, au cours de l’histoire du système normatif européen, la place mythique, le Science ayant pris statut de fondement des lois, à l’instar du divin, avec lequel le Droit civil, nous le verrons plus loin, est directement lié. On observera que l’idée même de dogmaticité fait horreur aujourd'hui et à bon escient, car le présupposé d’après lequel l’objet-Science échappe au statut dogmatique du discours des images (le Droit lui-même cessant d’être pensé comme dogmatique) est nécessaire au montage social d’idéalisation normative de la Science, comme il est nécessaire que le Droit soit présenté, non comme manœuvre fondatrice du vivant (auquel cas la Science en tant qu’idéal religieux s’en trouverait détrônée) –du vivant parlant, c'est-à-dire du sujet-, mais comme anecdote sociale et simple technique de régulation gestionnaire. À voir la panique qui saisit juristes et psys à la perspective de parler dogmes, au sens que mes travaux donnent à ce terme, on ne s’étonne pas de cette nouvelle peur de penser : la crainte de trahir la Science paralyse la réflexion sur les montages institutionnels, dès lors qu’une telle réflexion touche au rite moderne d’entrée dans la légalité, c'est-à-dire au fin fond de ce qui nous porte hors de l’abîme indicible, nos représentations de l’Au nom de, l’inaugural que j’appelle aussi discours de la Référence, tout aussi divin aujourd'hui que l’ancien, en ce qu’il est lui aussi intouchable et sacré.”

Leçons VI Les enfants du Texte. Étude sur la fonction parentale des États

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“Le métissage est une source de créativité car il accroît la capacité d'évolution en recombinant des caractères très distincts.”

Didier Raoult (1952) professeur de médecine (chercheur en microbiologie) à l'université d'Aix-Marseille

Arrêtons d'avoir peur, 2016

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“O que troys et quatre foys heureulx dont ceulx qui plantent chous. O Parces que ne me fillastez vous pour planteur de Chous? O que petit est le nombre de ceulx à qui Juppiter a telle faveur porté, qu'il les a destinez a planter chous. Car ilz ont tousjours en terre un pied : l'aultre n'est jamais loing. Dispute de felicité et bien souverain qui vouldra, mais quiconques plante Chous est præsentement par mon decret declairé bien heureux, à trop meilleure raison que Pyhrron estant en pareil dangier que nous sommes, et voyant un pourceau prés le rivaige qui mangeoit de l'orge espandu, le declaira bien heureux en deux qualitez, sçavoir est qu'il avoit orge à foison, et d'abondant estoit en terre. Ha pour manoir deificque et seigneurial il n'est qur le plancher des vaches.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
O qu'is sont trois et quatre fois heureux ceux qui plantent des choux ! O Parques, pourquoi ne m'avoir pas tissé une vie de planteur de choux ? O qu'il est petit le nombre de ceux à qui Jupiter accorda une telle ferveur, être destiné à planter des choux. Car ils ont toujours un pied à terre, l'autre n'est jamais loin. Débat de la félicité et du souverain bien qui voudra, mais quiconque plante choux est à présent par mon décret déclaré bienheureux, et ce avec la raison suprême que Pyrrhon, étant dans un danger pareil au nôtre, et voyant un pourceau près du rivage qui mangeait de l'orge répandu, le déclara bien heureux pour deux motfis, à savoir son orge à foison, et plus encore le fait qu'il sur terre ferme. Ah, pour manoir déifique et seigneurial, il n'est que le plancher des vaches.
Première attestation de l'expression terminant la dernière phrase.
Œuvre, Quart Livre

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“L'allié italien nous a gênés presque partout. C'est ce qui nous a empêchés, en Afrique du Nord, par exemple, de faire une politique révolutionnaire […] Seuls, nous aurions pu émanciper les pays musulmans dominés par la France. Cela aurait eu un retentissement énorme en Égypte et dans le Proche-Orient asservis par les Anglais. D'avoir notre sort lié à celui des Italiens, cela rendait une telle politique impossible. Tout l'Islam vibrait à l'annonce de nos victoires. Les Égyptiens, les Irakiens et le Proche-Orient tout entier étaient prêts à se soulever. Que pouvions-nous faire pour les aider, pour les pousser même, comme c'eût été notre intérêt et notre devoir. La présence à nos côtés des Italiens nous paralysait, et elle créait un malaise chez nos amis de l'Islam, car ils voyaient en nous des complices, volontaires ou non, de leurs oppresseurs […] Le souvenir des barbares représailles exercées contre les Senoussis y est toujours vivant. Et d'autre part la ridicule prétention du Duce d'être considéré comme le « Glaive de l'Islam » entretient encore le long ricanement qu'elle suscita avant la guerre. Ce titre qui convient à Mahomet et à un grand conquérant comme Omar, Mussolini se l'était fait donner par quelques pauvres bougres, qu'il avait payés ou terrorisés. Il y avait une grande politique à faire à l'égard de l'Islam. C'est raté - comme tant d'autres choses que nous avons ratées par fidélité à l'alliance italienne! Les Italiens, sur ce théâtre d'opérations, nous ont donc empêchés de jouer l'une de nos meilleures cartes: qui consistait à émanciper tous les protégés français et à soulever les pays opprimés par les Britanniques. Cette politique aurait suscité l'enthousiasme dans tout l'Islam. C'est en effet une particularité du monde musulman que ce qui touche les uns, en bien ou en mal, y est ressenti par tous les autres, des rives de l'Atlantique à celles du Pacifique.”

Adolf Hitler (1889–1945) homme d'État allemand né en Autriche

Politique étrangère

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“La guerre, c'est l'effet immédiat d'une non-différence ou, en tout cas, de différences insuffisantes. En fait, dit Hobbes, s'il y avait eu de grandes différences, si effectivement entre les hommes il y avait des écarts qui se voient et se manifestent, qui sont très clairement irréversibles, il est bien évident que la guerre se trouverait par là même bloquée immédiatement. S'il y avait des différences naturelles marquées, visibles, massives, de deux choses l'une : ou bien il y aurait effectivement affrontement entre le fort et le faible — mais cet affrontement et cette guerre réelle se solderaient aussitôt par la victoire du fort sur le faible, victoire qui serait définitive à cause même de la force du fort; ou bien il n'y aurait pas affrontement réel, ce qui veut dire, tout simplement, que le faible, sachant, percevant, constatant sa propre faiblesse, renoncerait avant même l'affrontement. De sorte que — dit Hobbes — s'il y avait des différences naturelles marquées, il n'y aurait pas de guerre; car, ou bien le rapport de force serait fixé d'entrée de jeu par une guerre initiale qui exclurait qu'elle continue, ou bien, au contraire, ce rapport de force resterait virtuel par la timidité même des faibles. Donc, s'il y avait différence, il n'y aurait pas de guerre. La différence pacifie. En revanche, dans l'état de non-différence, de différence insuffisante — dans cet état où on peut dire qu'il y a des différences, mais rampantes, fuyantes, minuscules, instables, sans ordre et sans distinction; dans cette anarchie des petites différences qui caractérise l'état de nature — qu'est-ce qui se passe? Même celui qui est un petit peu plus faible que les autres, qu'un autre, il est tout de même suffisamment proche du plus fort pour se percevoir assez fort pour n'avoir pas à céder. Donc, le faible ne renonce jamais. Quant au fort, qui est simplement un tout petit peu plus fort que les autres, il n'est jamais assez fort pour n'être pas inquiet et, par conséquent, pour n'avoir pas à se tenir sur ses gardes. L'indifférenciation naturelle crée donc des incertitudes, des risques, des hasards et, par conséquent, la volonté, de part et d'autre, de s'affronter; c'est l'aléatoire dans le rapport primitif des forces qui crée cet état de guerre.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

« Il faut défendre la société » — Cours au Collège de France, 1976, Cours du 4 février 1976

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“Ce sont des lions et nous sommes une puce. C'est pourquoi nous sommes plus forts qu'eux : car une puce peut mordre un lion, mais un lion ne peut mordre une puce.”

Lanza del Vasto (1901–1981) philosophe, poète, peintre et sculpteur italien

Comme dit l'Abbé Pierre
Technique de la non-violence, 1971

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“Je connais la guerre comme peu d'autres hommes vivant actuellement la connaissent, et rien d'autre ne m'est plus répugnant. J'ai longuement préconisé son abolition complète, car sa capacité à détruire alliés autant qu'ennemis l'a rendue inutile comme méthode de résolution de conflits internationaux.”

Douglas MacArthur (1880–1964) militaire américain

I know war as few other men now living know it and nothing to me is more revolting. I have long advocated its complete abolition, as its very destructiveness on both friend and foe has rendered it useless as a means of settling international disputes.
en
Discours au Congrès lors de sa démission (18 avril 1951)

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“Ces gens-là nous envient, disait-on dans les boutiques et les foyers, […], ils nous envient parce que chez nous personne ne meurt, et s’ils veulent nous envahir et occuper notre territoire c’est pour ne pas mourir eux non plus. En deux jours, à coups de marches forcées et de bannières flottant au vent, entonnant des chants patriotiques comme la marseillaise, le ça ira, le maria da fonte, l’hymne à la charte, le não verás país nenhum, la bandiera rossa, la portuguesa, le god save the king, l’internationale, le deuchland über alles, le chant des marais, le stars and stripes, les soldats s’en retournèrent aux postes d’où ils étaient venus et là, armés jusqu’aux dents, ils attendirent de pied ferme l’attaque. Les deux camps valeureux sont face à face, mais cette fois non plus le sang ne coulera pas jusqu'au fleuve. Et dites vous bien que ce ne fut pas voulu par les soldats de ce côté-ci, car eux avaient la certitude de ne pas mourir, même si une rafale de mitraillette les coupaient en deux. Encore que, poussés par une curiosité scientifique plus que légitime, nous devrions nous demander comment les deux parties séparées survivraient au cas où l’estomac serait d’un côté et les intestins de l’autre. Quoi qu’il en soit, seul un fou à lier s’aviserait de tirer le premier. Et, dieu soit loué, personne ne tira. Pas même le fait que plusieurs soldats de l’autre camp eussent l’idée de déserter dans l’eldorado où personne ne meurt n’eut d’autre conséquence que leur renvoi immédiat à leur lieu d’origine où un conseil de guerre les attendait déjà. Ce détail n’aura aucune incidence sur le déroulement de l’histoire riche en tribulations que nous relatons et nous n’en reparlerons plus, n’empêche que nous n’avons pas voulu le laisser enseveli dans l’obscurité de l’encrier.”

José Saramago (1922–2010) écrivain portugais

[…] Espérons qu’au moins les pauvres diables ne seront pas fusillés. Car alors nous serions fondés à dire qu’ils étaient allés chercher de la laine et étaient revenus prêts à être tondus.
Les intermittences de la mort (As Intermitcias da Morte), 2005

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“Ne tourmentez plus Rrose Sélavy car mon génie est énigme. Caron ne le déchiffre pas.”

Robert Desnos (1900–1945) poète français

Rrose Sélavy, 1922

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“Je ne prends de voix à personne car les voix n'appartiennent à personne.”

François Bayrou (1951) personnalité politique française

Présidentielles

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“Mais le Corsaire Sanglot, la chanteuse de music-hall, Louise Lame, les explorateurs polaires et les fous, réunis par inadvertance dans la plaine aride d’un manuscrit, hisseront en vain du haut des mâts blancs les pavillons noirs annonciateurs de peste s’ils n’ont auparavant, fantômes jaillis de la nuit profonde de l’encrier, abandonné les préoccupations chères à celui qui, de cette nuit liquide et parfaite, ne fit jamais autre chose que des taches à ses doigts, taches propres à l’apposition d’empreintes digitales sur les murs ripolinés du rêve et par là capables d’induire en erreur les séraphins ridicules de la déduction logique persuadés que seul un esprit familier des majestueuses ténèbres a pu laisser une trace tangible de sa nature indécise en s’enfuyant à l’approche d’un danger comme le jour ou le réveil, et loin de penser que le travail du comptable et celui du poète laissent finalement les mêmes stigmates sur le papier et que seul l’œil perspicace des aventuriers de la pensée est capable de faire la différence entre les lignes sans mystère du premier et le grimoire prophétique et, peut-être à son insu, divin du second, car les pestes redoutables ne sont que tempêtes de cœurs entrechoqués et il convient de les affronter avec des ambitions individuelles et un esprit dégagé du stupide espoir de transformer en miroir le papier par une écriture magique et efficace.”

Robert Desnos (1900–1945) poète français

La Liberté ou l'Amour !, 1927

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“Vous vous demandez : quel est notre but? Je réponds par un seul mot : la victoire, la victoire à n’importe quel prix, la victoire en dépit de toutes les terreurs, la victoire quelque longue et difficile que soit la route pour y parvenir, car sans victoire, il n’y a pas de survie.”

Winston Churchill (1874–1965) homme d'État britannique

You ask, what is our aim? I can answer in one word: It is victory, victory at all costs, victory in spite of all terror, victory, however long and hard the road may be; for without victory, there is no survival.
en
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Discours devant la chambre des Communes

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“Le mécanisme de la justification est la pièce centrale de l’œuvre bourgeoise, sa signification, sa motivation. Pour arriver (à ses fins), le bourgeois se construit un monde réel mais aussi un monde imaginaire qu'il fait prévaloir sur tous les autres dans le mécanisme de la conscience fausse. Car le bourgeois se sait, inconsciemment, un exploiteur, mais il ne peut pas se supporter pour ce qu'il est. (En cela,) il exprime une tendance propre à tout homme (…), celle d’être à la fois en accord avec son milieu (…) et avec lui-même. (…) Et pour ne pas reconnaître ce qu'il est en réalité, le bourgeois ne peut pas voir les motivations réelles de son action. Il ne peut pas discerner les forces motrices qui le poussent à être ce qu'il est en agissant comme il le fait. Ce n'est pas l'hypocrisie au sens courant : le bourgeois le voudrait-il, il ne le peut pas. (…) Comme il ne peut pas non plus agir sans motivation, il se crée un système explicatif, un système de motifs imaginant des forces motrices pour légitimer son action. Bien entendu, ces forces motrices ne sont pas seulement imaginaires, théoriques, (sinon), elles ne feraient illusion sur personne : elles sont apparentes. L'un des jeux permanents de la conscience bourgeoise consiste à éviter le profond pour tout (ramener) à l'évident. (…) Les évidences sont les plus sûrs atouts de la conscience fausse. (…) Il y a ainsi déguisement de la condition réelle, mais déguisement plus réel que le réel parce qu'investi d'évidence.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

Métamorphose du bourgeois, 1967

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