Citations sur la vie
Page 5

Jacques Ellul photo
Claude Allègre photo
Alexis Carrel photo
Tristan-Edern Vaquette photo

“Observez avec quel plaisir, quelle délectation, quel bonheur même, les journalistes révèlent le vrai nom de Joey Starr – décidément, toujours lui – à la première occasion venue (concours du plus joli pit-bull de Saint-Denis, discussion informelle avec une hôtesse de l’air, concert caritatif au profit des orphelins de la police, échange métaphysique avec un chimpanzé…), comme pour dire : bien sûr, il est connu, lui, il (se) tape plein de gonzesses, lui, il parle vraiment aux gens, de façon peut-être contestable, mais infiniment moins servile que moi (c’est le journaliste qui s’exprime, évidemment), et pourtant, ce n’est pas un extra-terrestre, la preuve, lui aussi, il a un vrai nom, comme moi, et, toujours par le même glissement riemannien de la vérité, il en déduit, rasséréné : il est comme moi, puis, l’alcool bon marché aidant (essayez d’acheter du Haut-Brion avec une paye de pigiste), il est moi, je suis Joey Starr. Alors, le journaliste aviné sort dans la rue, prend sa voiture, fonce à Saint-Denis, et là, existant enfin comme un homme pour la première fois de sa vie, hurle dans la nuit, ivre de joie : « Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu? », avant de croiser quelques skinheads ou quelques branleurs de banlieue, moins blancs mais tout aussi accorts, qui finalement, lui mettent la fièvre, pendant des heures.”

Je gagne toujours à la fin, 2003

“Les fantasmes de ma vie amoureuse interfèrent naturellement avec la représentation objective de ma partenaire et de moi-même, mais cette interférence prend la forme d'un découpage ou d'une adjonction imaginaire dans une visée qui transcende autrui, et donc le méconnaît ici et maintenant. Cette méconnaissance d'autrui est inséparablement méconnaissable de moi-même. Il existe une autre catégorie de fantasmes qui n'interfèrent pas mais me font accéder à la prise de moi-même et d'autrui. Ici, je suis tout à la fois sujet et mâle, possesseur et possédé, égal et différent, je prends et je donne merveilleusement plaisir.”

Jean Zurfluh (1927) écrivain français

Réponse de Jean Zurfluh à l'interrogation suivante : Comment [vos représentations érotiques] interfèrent-elles avec la représentation objective que vous avez de votre partenaire ? De vous-même ? De ce qui vous entoure ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964. [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Jean Zurfluh, La Brèche, 7, Décembre 1964, 100]
Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964

Joris-Karl Huysmans photo
Grégoire de Nazianze photo
Jean d'Ormesson photo
Thomas Mann photo
Paul Léautaud photo
Michel de Montaigne photo
Loïc Decrauze photo
Antónis Samarás photo

“Le gouvernement est déterminé à ne pas permettre aux descendants des nazis d’empoisonner la vie sociale, de commettre des crimes, de provoquer et de miner les fondements du pays qui a fait naître la démocratie.”

Antónis Samarás (1951) personnalité politique grecque

Promesse d'agir du gouvernement contre le parti néo-nazi Aube dorée, faite après le choc provoqué par le meurtre d'un antifasciste par un militant présumé de cette formation, accusée de multiples violences.

Loïc Decrauze photo
Léon Bloy photo
Joseph Conrad photo
Wassyl Slipak photo
André Breton photo
Bertrand Russell photo
Émile Zola photo
Harlan Coben photo

“Mais personne ne peut être responsable des autres et de leur vie.”

James Sallis (1944) romancier américain

Papillon de nuit, 1993

Robert Silverberg photo
Larry Niven photo

“Quand je commence à m'ennuyer, je vais risquer ma vie quelque part.”

Citations de ses romans, L'Anneau-Monde, 1970

Imre Kertész photo

“…) on vit toujours comme il est impossible de vivre et il s'avère ensuite que c'était quand même notre vie (…”

Imre Kertész (1929–2016) écrivain hongrois

Le Refus , Hongrie 1988, France 2001

Octavio Paz photo
Germaine de Staël photo
Maria-Antonietta Macciocchi photo

“Que se passe-t-il en 1959, en Italie? Un tas de choses. Mais pour moi l'unique événement intellectuel qui me reste collé à la mémoire, c'est Pasolini à Vie Nuove, précédé par quelques lettres plutôt cérémonieuses, adressées à la directrice : il écrivait « Madame », je répondais « Monsieur ». Ce qui me semble le plus extravagant aujourd'hui, c'est qu'à l'époque je ne savais pas que l'auteur des Cendres de Gramsci avait été expulsé du PCI en 1949. Pour « indignité morale ». Mais la renommée dissout les anathèmes, et, même expulsé, un artiste célèbre peut devenir un « compagnon de route » du PCI. Dans ce contexte, qui permet bien des entorses à la règle, et des bizarreries, l'important c'est que l'artiste continue à accepter le Parti comme force essentielle. Ce que fit Pasolini jusqu'à la fin de sa vie, même à travers ses dernières déclarations : « Le PCI est l'unique force saine dans un pays horriblement pourri », ou bien : « Je suis un marxiste qui vote PCI ». Il avait décidé de faire de sa tribune un acte de contestation du moralisme communiste, qu'il qualifiait de « morale pour vieilles filles » qui sentait à cent lieues la rance idéologie du marxisme orthodoxe. Le stalinisme était alors en pleine vigueur. […] Pasolini était l'intellectuel le plus doux, le plus délicat, le plus disponible que j'eusse connu. Il était mille fois plus aisé de le « diriger », lui, qu'un rédacteur inculte muni de la carte du Parti. Outre sa rubrique hebdomadaire, il écrivait les articles que je lui demandais sur les sujets les plus disparates : par exemple, les Jeux Olympiques de Rome. Il trouvait toujours moyen de renverser les tabous, de libérer les textes de leur banalité, de faire s'entreridiculiser les clichés. […] Il parlait peu, ne soulevait pas de difficultés, préférait, comme moi, ne pas perdre de temps en arguties théologiques. […] Il devint mon seul maître. Il parlait à voix basse, voilée d'aménité, un peu aphone. Ce qu'il m'enseigna d'essentiel fut son mépris pour la lâcheté intellectuelle, et son amour pour toute forme d'hérésie.”

Maria-Antonietta Macciocchi (1922–2007) femme politique

Deux mille ans de bonheur

“La vie est plus importante que les idées.”

James Crumley (1939–2008) écrivain américain

Folie douce , 2005

Suzanne Curchod photo
Loïc Decrauze photo
Andreï Makine photo
Abel Bonnard photo
Vassily Kandinsky photo
Octave Gréard photo

“Certes Rousseau est de bonne foi quand il répète : « J’étudie ce qui est; c’est mon principe; il me fournit la solution de toutes les difficultés »; mais il n’est pas moins sincère quand, parti de l’observation de la nature, il se laisse entraîner dans le rêve. Il a rêvé toute sa vie pour lui-même comme pour les autres. Dans le premier voyage qu’il fît de Genève à Annecy, il raconte qu’il ne voyait pas un château à droite ou à gauche, sans aller chercher l’aventure qu’il se croyait sûr d’y trouver. Il n’osait ni entrer ni heurter; mais il chantait sous la fenêtre qui avait le plus d’apparence, fort surpris, après s’être époumoné, de ne voir paraître ni dame, ni demoiselle qu’attirai la beauté de sa voix ou le sel de ses chansons. S’il marchait par la campagne, il imaginait « dans les maisons des festins rustiques; dans les prés, de folâtres jeux; le long des eaux, des bains et des promenades; sur les arbres, des fruits délicieux; sous leur ombre, de voluptueux tête-à-tête; sur les montagnes, des cuves de lait et de crème, une oisiveté charmante, la paix, la simplicité, le plaisir d’errer sans savoir où : rien ne frappait ses yeux sans porter à son cœur quelque invention de jouissance. » La première fois qu’il vint à Paris, il se figurait « une ville aussi belle que grande, où l’on ne voyait que de superbes rues, des palais de marbre et d’or. » Lorsqu’il retraçait ces illusions trente ans après, il en souriait; mais elles étaient là encore, dans un repli de son imagination, toutes fraîches, prêtes à renaître; et il n’est point bien sûr qu’il n’en eût pas, tout en se moquant un peu de lui-même, la réminiscence émue. C’est cette puissance d’imagination qui donne tant de vie au cinquième livre de l’Émile.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Jean-Jacques Rousseau

“Vous pouvez abandonner si vous voulez, personne ne s'en souciera. Mais vous le saurez pour le reste de votre vie.”

John Collins (1936) Co-fondateur de la compétition de triathlon Ironman.

You can quit if you want, and no one will care. But you will know for the rest of your life.
en
John Collins en 1979.

Harlan Coben photo
Karl Marx photo
Cormac McCarthy photo

“C'est un travail de toute une vie de se voir tel qu'on est réellement et même alors on risque de se tromper.”

Cormac McCarthy (1933) écrivain américain

Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, 2005

Sully Prudhomme photo
Marc Lévy photo

“Il sera terrible le matin du 11 juin 1943, terrible dans la mémoire des partisans. Chacun mène sa vie et bientôt les destins vont se croiser.”

Les enfants de la liberté, Marc Lévy, Pocket, 2007, 43
Les enfants de la liberté, 2007

Philipp von Boeselager photo
Lanza del Vasto photo
John Cowper Powys photo

“Ce n'est pas plus la vie que le bruit que nous entendons n'est le port.”

John Cowper Powys (1872–1963) écrivain britannique

Les Sables de la mer, 1934

Gabriele d'Annunzio photo
Stephen King photo
Loïc Decrauze photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Paul Valéry photo

“La richesse est une huile qui adoucit les machines de la vie.”

Paul Valéry (1871–1945) écrivain, poète et philosophe français

Tel quel

Friedrich Nietzsche photo
Fernando Pessoa photo
Alfred Elton van Vogt photo
Bouli Lanners photo
Rudolf Steiner photo
Albert Einstein photo
Douglas MacArthur photo

“Rassemblant près de la moitié de la population mondiale, et 60 pourcent de ses ressources naturelles, ces peuples sont en train de construire rapidement une nouvelle force, à la fois morale et matérielle, grâce à laquelle ils améliorent leurs conditions de vie et adaptent la conception moderne du progrès à leurs cultures. Qu'on adhère ou non au concept de colonisation, c'est dans ce sens que se fait l'évolution de l'Asie, et on ne peut l'arrêter. Elle est corolaire au déplacement des frontières économiques, à mesure que l'épicentre même du monde des affaires retourne vers la zone où il a commencé.”

Douglas MacArthur (1880–1964) militaire américain

Mustering half of the earth's population, and 60 percent of its natural resources these peoples are rapidly consolidating a new force, both moral and material, with which to raise the living standard and erect adaptations of the design of modern progress to their own distinct cultural environments. Whether one adheres to the concept of colonization or not, this is the direction of Asian progress and it may not be stopped. It is a corollary to the shift of the world economic frontiers as the whole epicenter of world affairs rotates back toward the area whence it started.
en
Discours au Congrès lors de sa démission (18 avril 1951)

Dino Buzzati photo
Wassyl Slipak photo
Auguste Comte photo
José Ortega y Gasset photo
Wassyl Slipak photo
Félix-Antoine Savard photo
André Maurois photo

“Comme dans les danses macabres des sculpteurs du Moyen Age, les corps jeunes et nus, dans la vie de Newstead, alternaient avec les crânes et les squelettes.”

André Maurois (1885–1967) romancier essayiste et historien de la littérature français

Don Juan ou la vie de Byron, 1952

André Breton photo
Stephen Baxter photo

“La vie a toujours été une question de chance.”

Stephen Baxter (1957) écrivain de SF

Source: Évolution, Évolution 1, 2003

Richard Wagner photo
Matthew Mullenweg photo

“J’ai passé le tiers de ma vie à construire des logiciels sur les quatre libertés de Stallman, et les résultats m’ont stupéfié. WordPress ne serait pas là où il se trouve aujourd’hui et n’aurait pu évoluer comme il l’a fait, sans ces quatre libertés.”

Matthew Mullenweg (1984) entrepreneur américain

I’ve spent a third of my life building software based on Stallman’s four freedoms, and I’ve been astonished by the results. WordPress wouldn’t be here if it weren’t for those freedoms, and it couldn’t have evolved the way it has.
en

“Toute notre vie, chaque jour qui passe, nous nous réinventons, couche après couche, masque après masque.”

James Sallis (1944) romancier américain

L'Œil du criquet , 1997

Ernst Jünger photo
Muriel Barbery photo
Etty Hillesum photo
Jacques Chirac photo
William Faulkner photo
Alberto Moravia photo
Yasmina Khadra photo
Gaston Bachelard photo
Jean-Claude Rodet photo
Octave Gréard photo
François Rabelais photo

“Grandgrousier
Toute leur vie estoit employée non par loix, statuz ou reigles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Se levoient du lict quand bon leur sembloit : beuvoient, mangeoient, travailloient, dormoient quand le desir leur venoit. Nul ne les esveilloit, nul ne les parforceoit ny à boyre ny a manger, ny à faire chose aultre quelconques. Ainsi l'avoit estably Gargantua. En leur reigle n'estoit que ceste clause. Fay ce que vouldras. Parce que gens liberes, biens nez, bien instruictz, conversans en compaignies honnestes ont par nature un instinct, et aiguillon, qui tousjours les poulse à faictz vertueux, et retire du vice, lequel ilz nommoient honneur.”

François Rabelais (1494–1553) auteur français du 16e siècle

fr
Toute leur vie était régie non par des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur volonté et leur libre arbitre. Ils sortaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur en venait. Nul ne les éveillait, nul ne les obligeait à boire ni à manger, ni à faire quoi que ce soit. Ainsi en avait décidé Gargantua. Et toute leur règle tenait en cette clause : Fais ce que tu voudras. Parce que les gens libres, bien nés, bien éduqués, vivant en bonne société, ont naturellement un instinct, un aiguillon qu'ils appellent honneur et qui les pousse toujours à agir vertueusement et les éloigne du vice.
Œuvre, Gargantua

Boris Vian photo
Henri Poincaré photo
Christian Bobin photo
Hannah Arendt photo

“Le bonheur des méchants qui réussissent a toujours été l'un des faits les plus gênants de la vie, qu'il n'apporte rien d'expliquer.”

Hannah Arendt (1906–1975) philosophe américaine d'origine allemande

Responsabilité et jugement, 2003

Joseph Conrad photo
Robert Spaemann photo
Alexandre Najjar photo