Citations sur défaut

Une collection de citations sur le thème de défaut, tout, pluie, bien-être.

Citations sur défaut

Jean-Christophe Rufin photo
Ibn Khaldoun photo
Ovide photo
Baruch Ashlag photo

“Un groupe peut s'incorporer seulement si les membres s'y inclinent les uns devant les autres. Une telle déférence advient lorsque chacun s'attarde aux mérites des autres plutôt qu'à leurs défauts. Qui en vient à se croire ne serait-ce qu'un peu supérieur à ses amis, celui-là ne peut déjà plus s'unir à eux.”

Baruch Ashlag (1907–1991) rabbin polonais

To be integrated in one another, each person should annul himself before the others. This is done by each seeing the friends' merits and not their faults. But one who thinks that he is a little higher than the friends can no longer unite with them.
en
Articles

Léon Blum photo

“L'abnégation, la charité résultent le plus souvent d'un défaut de vie personnelle.”

Léon Blum (1872–1950) homme politique français

Nouvelles conversations de Goethe avec Eckermann, 1901

Jean de La Fontaine photo
Platon photo
Paulo Coelho photo
Naguib Mahfouz photo

“La laideur n'a jamais été un défaut, chez un homme. Il a un salaire élevé. Il est d'une bonne famille… Mais c'est toi qui auras le dernier mot…”

Naguib Mahfouz (1911–2006) écrivain égyptien

Deux femmes, dont l'une cherche mari, discutent de la valeur d'un prétendant.
Propos du matin et du soir (Hadîth al-sabâh wa-al-masâ, 1987)

Jacques Ellul photo

“Les choses finissent par défaut d'équilibre.”

Pete Dexter (1943) écrivain américain

Deadwood, 1986

Octave Gréard photo
Jacques Ellul photo
Samuel Huntington photo
Loïc Decrauze photo
Octave Gréard photo

“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de l'opinion du quotidien de Suzanne Necker.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Necker

Octave Gréard photo

“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen… »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

Il est ici question de l'opinion de Madame Roland.
L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Roland

Aldous Huxley photo
Walker Percy photo
Miguel de Cervantes photo
Honoré de Balzac photo
Lysias photo
Élisée Reclus photo

“Les Français recommencent l'œuvre des Romains, mais en des conditions que la marche de l'histoire a rendues bien différentes. Si ce n'est dans l'Europe occidentale et en Maurétanie, où il atteignait l'Océan, le monde romain était entouré de tous les côtés par des régions inconnues, peuplées d'ennemis; la pression extérieure se faisait sentir constamment sur les frontières, et le moindre relachement des forces dans l'organisme intérieur permettait à l'étau de rapprocher ses branches : il finit par se fermer complètement lors de la rupture d'équilibre politique produite par la migration des Barbares. Aujourd'hui le monde civilisé, que l'on peut, à défaut d'autre nom collectif, appeler le monde européen, n'est point environné par des populations barbares; au contraire, il les entoure d'une zone incessamment agrandie, il les pénètre, les transforme, leur apporte une industrie nouvelle et de nouvelles mœurs. […] Maintenant une ère nouvelle a commencé, grâce à l'annexion graduelle du monde barbare au domaine européen, et la postérité pourra reconnaître sans peine la part de travail accomplie depuis 1850 par les colonisateurs français, espagnols, italiens. Elle est déjà fort considérable : d'année en année on voit changer l'aspect de l'Algérie par la naissance des villes, l'accroissement des cultures, l'extension du réseau des routes et des voies ferrées.”

Élisée Reclus (1830–1905) géographe, écrivain et anarchiste français

Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes, 1881

Fritz Lang photo

“Je compare Lang à l'architecte qui contrôle chaque détail pour que celui-ci s'inscrive sans défaut dans un ensemble prévu.”

Fritz Lang (1890–1976) cinéaste américain d'origine autrichienne

Joseph Ruttenberg, chef opérateur de Furie
À propos de Fritz Lang

René Crevel photo
Camille Saint-Saëns photo
Terry Pratchett photo

“Suzanne était raisonnable. Un grave défaut, elle le savait.”

Les Annales du Disque-monde, Procrastination, 2002

Tzvetan Todorov photo
Jules Destrée photo
George Gordon Byron photo
Suzanne Curchod photo
Hubert Védrine photo

“Au fond de toute originalité, il y a un défaut.”

Jacques Chardonne (1884–1968) écrivain français

L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour, 1957

Germaine de Staël photo

“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Germaine de Staël (1766–1817) femme de lettres, romancière et essayiste française

Il est ici question de sa mère, Suzanne Necker, et de son influence toute littéraire sur sa jeune fille.
D'autres auteurs la concernant

Paul Léautaud photo

“Il ne faudrait pas croire (…) que je suis un vieillard répugnant. Je n'ai jamais été mieux dans ma vie par l'expression du visage, le teint uni, les lèvres rouges comme dans la jeunesse, les yeux aussi vifs que brillants. Evidemment, je n'ai pas le visage d'un bellâtre coiffeur, mais j'ai un visage plein d'expression, de caractère et hors de l'ordinaire. Je le vois à la façon dont les gens me regardent. Je suis droit comme un I, aucune voûture [sic], mince, prompt et souple. Cet exemple: je me plie sans aucune difficulté pour ramasser quelque chose par terre, sans aucun pliement des jambes. Je l'ai encore constaté ce matin. Je continue à veiller tous les soirs jusque vers minuit sans m'en ressentir en rien. Je me lève le matin, aussi lucide, - dire que j'emploie ce mot-là, moi aussi! - que le soir quand je me couche. Je dévale le matin, vers la gare, comme un zèbre, et ce serait encore mieux si je n'étais obligé par les circonstances de porter de gros souliers qui me martyrisent les pieds. Mon cerveau n'arrête pas de fonctionner sur les sujets les plus divers, mon travail, ce que je vois, ce que je lis, ce que j'entends. Je suis sans rhumatismes, sans douleurs d'aucune sorte, bien mieux portant que dans ma jeunesse. J'ai gardé ma mémoire et ma vivacité d'élocution. Je n'ai aucun défaut d'haleine ni d'odeur corporelle. Je n'ai comme malheur que mon manque de dents. Hélas! c'est quelque chose. C'est gravement quelque chose. Un autre malheur, c'est d'être devenu à certaines choses plus sensible que je ne l'ai jamais été.”

Paul Léautaud (1872–1956) écrivain français

Journal littéraire, Le goût pour la relation

Ernest Renan photo
Octave Gréard photo
Arnaud Montebourg photo

“Ségolène Royal n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon.”

Arnaud Montebourg (1962) politicien français

Citation humoristique selon l'intéressé.

Romain Sardou photo
Edward Bunker photo
Karl Popper photo
Jean Louis Armand de Quatrefages de Bréau photo

“L'arc est un passage voûté dont le sombre crépi assez bien s'accorde à des relents d'urine qui font la suggestion de l'entrée d'une vespasienne à l'usage de géants. Tout au moins la voûte et l'odeur ont-elles pour Sigismond le caractère de ce qui est romain, et qui se trouve à Nîmes autant que dans la cité couleur d'or et de bran où il fut avec Sergine au mois de mai, guère plus tard qu'à présent, dans l'année qui suivit la naissance du petit Elie. Rome est partout dans les villes du Midi, quoique le denier Vespasien ne soit plus payé par personne. Sergine, un œillet sous les narines un peu busquées qu'elle remuait avec des manières de pouliche, accélérait le pas aux endroits où vraiment le marbre sentait trop, car la puanteur du marbre où l'ammoniaque au soleil s'évapore est le plus intolérable défaut des lieux sublimes. Sans tant de nervosité, Sigismond de même accélère. Le quartier de ruelles, où par la voie de l'arc il est venu de la Rambla, n'est pas aussi peuplé que les environs de son hôtel, les lumières n'y sont pas aussi vives, les bars n'y ont pas de si tapageuses musiques, et lui-même, en épiant entre les rideaux d'une cafétéria le jeu muet des serveuses, éprouve un sentiment de gêne que la persistance de la mauvaise odeur ne suffit pas à expliquer. Devant lui se rétrécit la calle Arco del Teatro. A droite, au premier coin, il préfère tourner dans Lancaster, large tranchée sinistre au milieu de laquelle sur de gros pavés joints de poussière et d'ordure il chemine, méprisant le trottoir plus disjoint, négligeant un bar assez louche qui à la mode anglaise se réclame de pirates. Point de passants là. Il est, pour un moment, à l'obscur.”

André Pieyre de Mandiargues (1909–1991) écrivain français

Roman, La Marge (prix Goncourt), 1967

André Gernez photo

“Vos traitements préventifs et curatifs ont un gros défaut pour notre société : ils sont peu onéreux.”

André Gernez (1923–2014) médecin français

Allocution formulée à l'occasion de la remise de la Grande médaille d'or par la société d'encouragement au progrès au Docteur Gernez le 26 octobre 2012 au Sénat.
Enquêtes de santé, 2013

Charles-Augustin Sainte-Beuve photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Françoise Sagan photo

“On s'habitue aux défauts des autres quand on ne croit pas de son devoir de les corriger.”

Françoise Sagan (1935–2004) écrivaine française

(1953)

Yves Jégo photo
Manon Roland photo

“Manon Phlipon a été le disciple des doctrines philosophiques et sociales de Jean-Jacques sans les connaître ou avant de les avoir connues : tant l’action qu’elles exerçaient s’était étendue et avait comme enveloppé les esprits! […] La lecture de l’ Héloïse lui fut comme une révélation. En moins de quelques jours, Jean-Jacques « tout entier y passa. » « Avoir Jean-Jacques en sa possession, écrit-elle à Sophie Cannet, pouvoir le consulter sans cesse, se consoler, s’éclairer et s’élever avec lui à toutes les heures de la vie, c’est un délice, une félicité qu’on ne peut bien goûter qu’en l’adorant comme je le fais. » Et quelques jours après, à trois heures du matin : « Je suis rentrée depuis onze heures et je griffonne des papiers depuis minuit; je vais me coucher pour l’amour de toi, car un peu de Jean-Jacques me ferait bien passer la nuit, mais tu gronderais et je ne veux pas te fâcher. » Ses amies s’étonnaient de son admiration. Elle s’étonnait de leur froideur. « Rousseau est le bienfaiteur de l’humanité, le mien… Qui donc peint la vertu d’une manière plus noble et plus touchante?… Quant à moi, je sais bien que je lui dois ce que j’ai de meilleur. Son génie a échauffé mon âme, je l’ai senti m’enflammer, m’élever et m’ennoblir. Je ne nie point qu’il y ait quelques paradoxes dans son Émile, quelques procédés que nos mœurs rendent impraticables. Mais combien de vues saines et profondes! Que de préceptes utiles! Que de beautés pour racheter quelques défauts!… Son Héloïse est un chef-d’œuvre de sentiment. La femme qui l’a lue sans s’en être trouvée meilleure n’a qu’une âme de boue et ne sera jamais qu’au-dessous du commun. Son discours sur l’ Inégalité est aussi profondément pensé que fortement écrit… Ce n’est pas seulement l’homme de génie, c’est l’honnête homme, le citoyen….»”

Manon Roland (1754–1793) révolutionnaire et épistolière française

D'autres auteurs la concernant

Octave Gréard photo
France Gall photo
René Char photo

“Un homme sans défauts est comme une montagne sans crevasses. Il ne m'intéresse pas.”

Fureur et mystère, 1948, Feuillets d'Hypnos (1943-1944)

Armand Jean du Plessis de Richelieu photo
Octave Gréard photo
Charles Maurras photo
Marie de Sévigné photo
Yasmina Khadra photo

“Les années apportent, à défaut de maturité, tout du moins un sens développé du ridicule.”

Ken Bruen (1951) écrivain irlandais

La Main droite du diable, 2008

André Maurois photo
Maurice Allais photo
Suzanne Curchod photo
Théophile Gautier photo
Loïc Decrauze photo
George Sand photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Terry Pratchett photo
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles photo

“Nous vivons avec [nos défauts] comme avec les odeurs que nous portons, nous ne les sentons plus; elles n’incommodent que les autres.”

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles (1647–1733) femme de lettres et salonnière française

Avis d’une mère à sa fille, 1728

Octave Gréard photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Christian Bobin photo
Octave Gréard photo
Antoine Bello photo
Friedrich Nietzsche photo
Wisława Szymborska photo
Nicolas Edme Restif de La Bretonne photo
Patrice de Plunkett photo
Jean-Jacques Rousseau photo
William Shakespeare photo
Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles photo
Suzanne Curchod photo

“Fort recherchée pour son esprit et sa beauté, elle avait institué à Lausanne, que sa famille était venue habiter pour elle, une Académie des Eaux où la jeunesse des deux sexes se livrait à des exercices littéraires que ne distinguait pas toujours la simplicité. Sous les auspices de Thémire — c’est le nom qu’elle s’était donné, — les cimes alpestres qui couronnent le lac de Genève et les riantes campagnes du pays de Vaud avaient vu renaître les fictions de l’ Astrée jadis enfantées dans la fièvre des grandes villes. Cette éducation à la fois simple et hardie, grave et aimable, fondée sur une large base d’études et ouverte à toutes les inspirations, même à celles de la fantaisie, avait été également celle de Germaine. Toute jeune, Germaine avait sa place aux vendredis de sa mère, sur un petit tabouret de bois où il lui fallait se tenir droite sans défaillance; elle entendait discourir sur la vertu, les sciences, la philosophie, Marmontel, Morellet, D’Alembert, Grimm, Diderot, Naigeon, Thomas, Buffon, se prêtait aux questions qu’on prenait plaisir à lui adresser, — non sans chercher parfois à l’embarrasser, — et se faisait rarement prendre en défaut. Mme Necker lui apprenait les langues, la laissait lire à son gré, la conduisait à la comédie. À onze ans elle composait des éloges, rédigeait des analyses, jugeait l’ Esprit des lois; l’abbé Raynal voulait lui faire écrire, pour son Histoire philosophique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes, un morceau sur la révocation de l’Édit de Nantes; elle adressait à son père, à l’occasion du Compte rendu de 1781, un mémoire où son style la trahissait. La poésie n’avait pas pour elle moins d’attraits. Envoyée à la campagne pour rétablir sa santé loin des livres et des entretiens, elle parcourait les bosquets avec son amie, Mlle Huber, vêtue en nymphe, déclamait des vers, composait des drames champêtres et des élégies.”

Suzanne Curchod (1737–1794) femme de lettres française et salonnière, épouse de Jacques Necker.

D'autres auteurs la concernant

François de La Rochefoucauld photo
François de La Rochefoucauld photo
Abdourahman A. Waberi photo
Blaise Pascal photo

“La nature a des perfections pour montrer qu’elle est l’image de Dieu, et des défauts pour montrer qu’elle n’en est que l’image.”

Blaise Pascal (1623–1662) mathématicien, physicien, inventeur, écrivain et philosophe chrétien français (XVIIe siècle)
Jane Austen photo
Frithjof Schuon photo
Alexandre Dumas photo
Jane Austen photo