Citations sur positif

Une collection de citations sur le thème de positif, tout, bien-être, pluie.

Citations sur positif

Pierre Bourdieu photo
Michel Onfray photo
Smith Wigglesworth photo
Paulo Coelho photo
Auguste Comte photo
Alfred Korzybski photo
Charles de Gaulle photo
Charles-Augustin Sainte-Beuve photo

“Au fond, je suis un homme très précis, très positif, et du moment que l'amour n'a plus été là, j'ai vu juste.”

Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804–1869) critique littéraire et écrivain français

Mes Poisons, 1926, Concernant lui-même

Jean-Louis Servan-Schreiber photo
Charles Baudelaire photo
Charles Baudelaire photo
Hans Egloff photo
Auguste Comte photo
Richard Wagner photo
Raymond Abellio photo
Jacques Maritain photo
Pascal Blanchard photo

“L’apport de l’immigration est constitutif de tous les enjeux, les combats et les identités diverses de la République. La question n’est pas de chercher, dans un premier temps, si cet apport est « positif » ou « négatif », il est tout d’abord un fait. Un fait précis, qui depuis plus de deux siècles est une composante essentielle de nos identités, de nos démographies, des mutations de nos régions, mais aussi d’enjeux collatéraux comme la fin des empires coloniaux, les vagues de naturalisations dont celle qui débouche à la loi de 1889 – premier véritable Code de la nationalité dans le pays. Désormais, les Français sont quasi majoritairement issus de ce passé « migratoire ». Un quart des Français ont une origine extra-européenne (le plus souvent coloniale, y compris pour les « rapatriés » dont les parents étaient souvent étrangers) sur trois ou quatre générations et un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes. La question est donc d’abord démographique et historique, l’immigration est une partie pleine et entière de notre récit national, dont la page et les portes se sont ouvertes dès la Révolution française. C’est une composante de nos identités collectives. Certains le regrettent, d’autres soutiennent ce mouvement, beaucoup s’interrogent sur les « bienfaits » de ces migrations.”

Pascal Blanchard (1964) historien, documentariste et co-directeur d'agence de communication français
Antoine Spire photo
Arthur Schopenhauer photo
Woody Allen photo
Benoît Mandelbrot photo

“C'est également une loi de puissance qui détermine les variations de cours positives ou négatives de beaucoup d'instruments financiers.”

Benoît Mandelbrot (1924–2010) mathématicien franco-américano-polonais

Une approche fractale des marchés, 2005

Bernard-Henri Lévy photo

“On nous avait fait le coup des aspects positifs de Vichy (bouclier, moindre mal, grandes réformes économiques et sociales…). Voilà qu’on nous refait celui du rôle positif, voire de l’œuvre humaniste, de la présence française en Afrique (équipements, santé, Savorgnan de Brazza, Lyautey, nos ancêtres les Gaulois, l’école de la République…). […] Le projet colonial, même s’il n’est pas le seul en cause et si les peuples d’Afrique n’ont pas attendu les négriers occidentaux pour pratiquer la traite des personnes et l’esclavage, est un projet pervers, fondé sur des règles qui font, en tant que telles, honte à une démocratie : Code de l’indigénat, racisme d’État, droit des races dites supérieures à gouverner les inférieures. L’idéologie coloniale, le corps de convictions et de fantasmes qui ont rendu possible la conquête militaire d’une partie du monde par une autre, n’est pas une idéologie génocidaire […] mais c’est incontestablement, en revanche, une idéologie criminelle […] : ainsi les morts de la conquête de l’Algérie par Bugeaud et Pélissier; ainsi les morts de Sétif; ainsi les victimes de la pacification de Madagascar; j’en passe. […] l’idée coloniale était, en soi, une idée perverse; l’aventure coloniale a été, en son principe, une page sombre de notre Histoire; et il y a dans le geste de ceux qui veulent réviser cette évidence, il y a dans leur aplomb, leur passion, leur enthousiasme repu de beaufs qui se lâchent, un parfum de bond en arrière que l’on n’avait pas senti depuis longtemps.”

Bernard-Henri Lévy (1948) écrivain français

À propos de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.
Citations de BHL

Rosa Luxemburg photo
Norman Gobbi photo
Gaston Bachelard photo

“On ne peut pas compter seulement sur l’école publique. La religion rend aux enfants ce que leur parents, déchus, n’ont plus toujours la force de leur transmettre. L’État français est laïque, mais la France est un pays chrétien, la France est avant tout un pays catholique. Un large dialogue islamo-catholique est donc prioritaire. Les beurs sont les garants de l’aboutissement positifs de ce dialogue, parce que c’est dans leur intérêt, ayant grandis en France, ils portent en eux cette confrontation […] En lieu et place de ce débat islamo-catholique, que trouve t-on? Un débat politico-religieux, le fameux débat judéo-arabe, imposé notamment par SOS Racisme, organisation contrôlée par l’Union des Étudiants Juifs de France. Ils ont lancé un débat judéo-arabe au nom des Beurs, en faisant eux-mêmes les questions et les réponses. Radio Beur ne doit pas cautionner un faux débat. Nous ne sommes pas des palestiniens, nous sommes des enfants d’immigrés, vivant en France. Solidaires des luttes du peuple palestinien, il n’est cependant pas dans notre vocation de nous substituer à lui, surtout si cette substitution est opérée par d’autres que nous-mêmes. De fait, l’instauration de ce débat judéo-arabe a eu pour effet de détourner le seconde génération du débat islamo-catholique.”

Farida Belghoul (1958) Professeure de lycée

Déclaration de Farida Belghoul le 28 novembre 1989, en qualité de secrétaire général de Radio Beur .
Radio Beur

Eugene Burger photo

“Un résultat négatif peut parfois être aussi instructif qu'un résultat positif.”

Richard Cowper (1926–2002)

Les Cavernes du sommeil, 1967

Philippe Manière photo
Maxence Layet photo
Jules Verne photo
Gaston Bachelard photo

“[…] le narcissisme n'est pas toujours névrosant. Il joue ainsi un rôle positif dans l'œuvre esthétique, et par des transpositions rapides, dans l'œuvre littéraire. La sublimation n'est pas toujours la négation d'un désir; elle ne se présente pas toujours comme une sublimation contre des instincts. Elle peut être une sublimation pour un idéal.”

L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière, Gaston Bachelard, Le Livre de Poche, Biblio Essais, 1993, 1942, 33, II, I Les eaux claires, les eaux printanières et les eaux courantes, les conditions objectives du narcissisme, les eaux amoureuses, 978-2-253-06100-7
L'Eau et les Rêves, 1942

Honoré de Balzac photo
Dominique Bourg photo
Yannick Noah photo
Alexander Sutherland Neill photo

“Mon critère de la réussite, c’est la capacité qui permet de travailler joyeusement et de vivre positivement.”

Alexander Sutherland Neill (1883–1973) éducateur britannique

Libres Enfants de Summerhill ('), 1960

Thomas Mann photo
Edgar Quinet photo
Eftichios Bitsakis photo
Michel Puech photo

“Pour René Descartes, Dieu est positivement indifférent : la vraie liberté est la liberté morale, celle qui nous permet de choisir le bien librement.”

Michel Puech (1960) philosophe français

La philosophie en clair : 10 classiques sérieusement dépoussiérés, 1999.

Jürgen Elsässer photo

“Toute critique d'Israël est prétendument depuis le début antisémite, donc toute critique des États-Unis est antisémite, la critique de la spéculation boursière est antisémite, une référence positive au peuple et à l'état-nation est structurellement antisémite […] Tous des antisémites, sauf maman, caquète la meute politiquement correcte.”

Jürgen Elsässer (1957) journaliste et écrivain allemand

[…] Israelkritik ist angeblich von Anfang an antisemitisch, mittlerweile ist auch Kritik an den USA antisemitisch, Kritik an der Börsenspekulation ist antisemitisch, des positive Bezug auf Volk und Nationalstaat soll strukturell antisemitisch sein […] Alles Antisemiten ausser Mutti, krakeelt die politisch korrekte Meute.
de

Michael Moorcock photo
Napoleon Hill photo
Mikhail Lermontov photo
Frithjof Schuon photo

“[…] l’esprit occidental est presque entièrement d’essence chrétienne dans tout ce qu’il a de positif. Il n’est pas au pouvoir des hommes de se défaire, par leurs propres moyens, c’est-à-dire par de simples idéologies, d’une si profonde hérédité; leurs intelligences s’exercent selon des habitudes séculaires, même lorsqu’elles inventent des erreurs. On ne peut faire abstraction de cette formation intellectuelle et mentale, si diminuée soit-elle (1); s’il en est ainsi, et si le point de vue traditionnel subsiste inconsciemment même chez ceux qui estiment ne plus devoir se réclamer d’aucune tradition, ou chez ceux qui, par simple souci d’impartialité, veulent se placer en dehors du point de vue chrétien ou juif, comment pourrait-on supposer que les éléments constitutifs d’une autre tradition puissent être interprétés dans leur véritable sens? N’est-il pas frappant que les opinions courantes sur l’Islam par exemple, soient à peu près identiques chez la majorité des Occidentaux, qu’ils se disent chrétiens ou qu’ils se flattent de ne plus l’être? Les réserves qu’ils formulent à l’égard de l’Islam, — pour ne rien dire des cas d’ignorance pure et simple ou d’une hostilité franchement moderniste, — proviennent généralement beaucoup moins d’une juste appréciation des choses, qu’elles ne sont le fait d’une hérédité mentale et psychique, qui subsiste dans la pensée occidentale et qui souvent n’y est plus autre chose que le résidu de la vraie spiritualité chrétienne."
1. Les erreurs philosophiques elles-mêmes ne seraient pas concevables, si elles ne représentaient la négation de certaines vérités, et si ces négations n’étaient des réactions directes ou indirectes contre certaines limitations formelles de la tradition; on voit par là qu’aucune erreur, philosophique ou religieuse, ne peut prétendre à une parfaite indépendance et autonomie vis-à-vis de la tradition ou de la conception traditionnelle qu’elle rejette ou qu’elle défigure.

"Christianisme et Islam", in Etudes Traditionnelles numéro spécial Tradition islamique, 1934.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse
Guy Delisle photo
Frithjof Schuon photo

“On ne peut s'empêcher de constater [que l'Occidental religieux] perd en pratique volontiers de vue les tendances fondamentales de sa foi, c'est-à-dire qu'il se retranche derrière les alternatives simples de la morale et des exigences de la pratique religieuse tout en trahissant, en sa qualité de « civilisé », les tendances mêmes qui sont à la base et de ces alternatives et de cette pratique. La machine est une bonne chose, pourvu qu'on aime Dieu; la république est un bien, pourvu qu'elle favorise la religion; que la machine tue de facto l'amour de Dieu, et que la république étouffe de facto la religion, ne semble pas effleurer l'esprit de l'immense majorité des croyants. Si on est finalement obligé de constater ces effets néfastes, on accusera d'abord la nature humaine et ensuite quelque déchéance imaginaire de la religion; on accusera jamais les causes réelles, considérées a priori comme neutre parce que situées en dehors des alternatives morales simplistes et des règles pratiques auxquelles on a réduit la religion, et en dehors aussi de la pure théologie. Et comme le monde de la machine – « chrétien » selon certains puisque la machine ne commet point d'adultère et puisque toute chose efficace doit provenir du Christianisme –, comme ce monde s'impose partout pour des raisons matérielles irréversibles, il favorise partout sur le globe terrestre l'élément mondain et la mondanité technocratique, laquelle est de tout évidence l'antipode de tout amour de Dieu.

Cette mondanité utilitaire – franchement impie ou trompeusement chrétienne – ne saurait s'affirmer par une dialectique normale, elle a besoin d'arguments qui remplacent la réalité par des suggestions imaginatives des plus arbitraires. Au moins aussi déplaisant qu'un hyperbolisme inconsidéré, et bien davantage suivant les cas, est le biais faussement moralisant si commun au langage moderne : il consiste à vouloir justifier une erreur ou un mal quelconque par des étiquettes flatteuses et à vouloir compromettre une vérité ou un fait positif par des étiquettes infamantes, souvent en utilisant de fausses valeurs telles que la « jeunesse » et sans que les suggestions avancées aient le moindre rapport avec les choses auxquelles on les applique (18). Un autre vice de dialectique, ou un autre abus de pensée, est l'inversion du rapport causal et logique : on dira qu'il est temps d'inventer un idéal nouveau qui puisse enflammer les hommes, ou qu'il faut forger une mentalité capable de trouver beau le monde des machines et laid celui des sanctuaires, ou une mentalité capable de préférer la nouvelle messe ou la nouvelle religion à l'ancienne messe ou à la religion de toujours, et ainsi de suite. Comme le biais moralisant, le raisonnement inversant est totalement étranger à la dialectique orientale et à la dialectique traditionnelle tout court, et pour cause.

Nous pourrions signaler également, en passant, le raisonnement dynamiste qui subordonne la constatation d'un fait à la proposition d'une solution pratique – comme si la vérité n'avait pas sa raison d'être ou sa valeur en elle-même – ou le raisonnement utilitariste qui subordonne la vérité comme telle aux intérêts matériels des hommes physiques. Tout ceci n'est pas incompatible en fait avec un certains sens critique sur quelques plans extérieurs; s'il en est ainsi, l'inverse doit être possible également, à savoir la disproportion entre un discernement spirituel et un langage inconsidérément impulsif et hyperbolique. […]

(18) La propagande pour les innovations liturgiques et théologiques – et contre ceux qui n'en sont pas dupes – est un exemple particulièrement écœurant de ce procédé.”

Logic and Transcendence

André Malraux photo
Julius Evola photo

“Mais la question ne se réduit pas seulement à l'ennui que procure cette gent écrivassière; il faut aussi souligner sa nocivité, car la « stupidité intelligente », surtout dans l'Italie actuelle, est remarquablement organisée. C'est une sorte de franc-maçonnerie implantée dans différents milieux et qui détient pratiquement toutes les positions-clés de l'édition, lorsque celles-ci ne sont pas déjà tenues et contrôlées par des éléments de gauche. Ses représentants possèdent un flair très développé pour reconnaître immédiatement ceux qui ont une nature différente et pour les frapper d'ostracisme. Nous donnerons à ce sujet un exemple banal mais significatif II existe en Italie un groupe d'intellectuels rassemblés autour d'une revue assez largement diffusée et bien faite, qui se voudrait anticonformiste et qui critique volontiers le régime politique et les moeurs d'aujourd'hui. Mais cette revue s'est bien gardée de contacter les rares auteurs qui pourraient lui donner, si elle voulait faire un travail sérieux, une base positive en matière de principes et de vision traditionnelle du monde. Ces auteurs ne sont pas seulement ignorés, ils sont aussi rejetés, exactement comme fait la presse de gauche, précisément parce qu'on sent que ce sont des hommes d'une autre trempe. Cela montre clairement que ce brillant anticonformisme n'est qu'un moyen pour se faire remarquer et pour parader, tout restant sur le plan du dilettantisme. Au demeurant, le fondateur de la revue en question, mort il y a quelques années, n'hésita pas à dire un jour que si un régime différent existait aujourd'hui, il changerait probablement de camp, de façon à être toujours dans l'« opposition» - le but, évidemment, étant de « briller » et d'étaler son « intelligence ».”

Julius Evola (1898–1974) philosophe italien

L'arco e la clava

Emmanuel Carrère photo

“Dans son rapport inaugural, le Forum, à propos de la mondialisation qu'il a symbolisée sous ses formes les plus conquérantes et sûres d'elles-mêmes, évoque avec un sens exquis de l'euphémisme "un risque de désillusion". Mais dans les conversations, c'est autre chose. Désillusion? Crise? Inégalités? D'accord, si vous y tenez, mais enfin, comme nous le dit le très cordial et chaleureux PDG de la banque américaine Western Union, soyons clairs : si on ne paie pas les leaders comme ils le méritent, ils s'en iront voir ailleurs. Et puis, capitalisme, ça veut dire quoi? Si vous avez 100 dollars d'économies et que vous les mettez à la banque en espérant en avoir bientôt 105, vous êtes un capitaliste, ni plus ni moins que moi. Et plus ces capitalistes comme vous et moi (il a réellement dit "comme vous et moi", et même si nous gagnons fort décemment notre vie, même si nous ne connaissons pas le salaire exact du PDG de la Western Union, pour ne rien dire de ses stock-options, ce "comme vous et moi" mérite à notre sens le pompon de la "brève de comptoir" version Davos), plus ces capitalistes comme vous et moi, donc, gagneront d'argent, plus ils en auront à donner, pardon à redistribuer, aux pauvres. L'idée ne semble pas effleurer cet homme enthousiaste, et à sa façon, généreux, que ce ne serait pas plus mal si les pauvres étaient en mesure d'en gagner eux-mêms et ne dépendaient pas des bonnes dispositions des riches. Faire le maximum d'argent, et ensuite le maximum de bien, ou pour les plus sophistiqués faire le maximum de bien en faisant le maximum d'argent, c'est le mantra du Forum, où on n'est pas grand-chose si on n'a pas sa fondation caritative, et c'est mieux que rien, sans doute "(vous voudriez quoi? Le communisme?"). Ce qui est moins bien que rien, en revanche, beaucoup moins bien, c'est l'effarante langue de bois dans laquelle ce mantra se décline. Ces mots dont tout le monde se gargarise : préoccupation sociétale, dimension humaine, conscience globale, changement de paradigme… De même que l'imagerie marxiste se représentait autrefois les capitalistes ventrus, en chapeau haut de forme et suçant avec volupté le sang du prolétariat, on a tendance à se représenter les super-riches et super-puissants réunis à Davos comme des cyniques, à l'image de ces traders de Chicago qui, en réponse à Occupy Wall Street, ont déployé au dernier étage de leur tour une banderole proclamant : "Nous sommes les 1%". Mais ces petits cyniques-là étaient des naïfs, alors que les grands fauves qu'on côtoie à Davos ne semblent, eux, pas cyniques du tout. Ils semblent sincèrement convaincus des bienfaits qu'ils apportent au monde, sincèrement convaincus que leur ingénierie financière et philanthropique (à les entendre, c'est pareil) est la seule façon de négocier en douceur le fameux changement de paradigme qui est l'autre nom de l'entrée dans l'âge d'or. Ça nous a étonnés dès le premier jour, le parfum de new age qui baigne ce jamboree de mâles dominants en costumes gris. Au second, il devient entêtant, et au troisième on n'en peut plus, on suffoque dans ce nuage de discours et de slogans tout droit sortis de manuels de développement personnel et de positive thinking. Alors, bien sûr, on n'avait pas besoin de venir jusqu'ici pour se douter que l'optimisme est d'une pratique plus aisée aux heureux du monde qu'à ses gueux, mais son inflation, sa déconnexion de toute expérience ordinaire sont ici tels que l'observateur le plus modéré se retrouve à osciller entre, sur le versant idéaliste, une indignation révolutionnaire, et, sur le versant misanthrope, le sarcasme le plus noir. (p. 439-441)”

Emmanuel Carrère (1957) écrivain, scénariste et réalisateur français

Il est avantageux d'avoir où aller

Frithjof Schuon photo
Frithjof Schuon photo
Frithjof Schuon photo
Frithjof Schuon photo

“Peut-être vaut-il la peine de rendre compte ici du phénomène ambigu de la naïveté : celle-ci est avant tout du manque d'expérience combiné avec de la crédulité, comme le prouve l'exemple des enfants, même les plus intelligents. La crédulité peut avoir un fond positif: elle peut être l'attitude de l'homme véridique qui croit tout naturellement que tout le monde est comme lui; il y a des peuplades qui sont crédules parce qu'elles ignorent le mensonge. Il va donc de soi que la naïveté peut être chose toute relative : un homme qui ne connaît pas la psychologie des fous est un naïf aux yeux des psychiatres, même s'il est fort loin d'être un sot. S'il faut être « prudents comme les serpents » — à condition d'être « simples comme les colombes (7) » — c'est avant tout parce que l'ambiance dresse des embûches et qu'il faut savoir se défendre, c'est-à-dire que notre imagination doit avoir conscience des caprices de la mâyâ terrestre.

(7) Ce qui du reste fait penser aux « pauvres dans l'esprit », qui ne sont certes pas censés manquer de facultés mentales. On connaît cette histoire : les novices condisciples du jeune Thomas d'Aquin, connaissant sa crédulité - réelle ou apparente - l'appelèrent un jour pour lui montrer « un boeuf qui vole », puis se moquèrent de lui parce qu'il courut à la fenêtre pour voir le phénomène; il leur répondit : « Un boeuf qui vole est chose moins extraordinaire qu'un moine qui ment.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Roots of the Human Condition

Alain Badiou photo

“Je vous propose alors une idée militante. Il serait très juste d’organiser une vaste manifestation pour une alliance des jeunes et des vieux, à vrai dire dirigée contre les adultes d’aujourd’hui. Les plus rebelles des moins de trente ans et les plus coriaces des plus de soixante contre les quadras et les quinquas bien installés. Les jeunes diraient qu’ils en ont assez d’être errants, désorientés, et interminablement dépourvus de toute marque de leur existence positive. Ils diraient aussi qu’il n’est pas bon que les adultes fassent semblant d’être éternellement jeunes. Les vieux diraient qu’ils en ont assez de payer leur dévalorisation, leur sortie de l’image traditionnelle du vieux sage, par une mise à la casse, une déportation dans des mouroirs médicalisés, et leur totale absence de visibilité sociale. Ce serait très nouveau, très important, cette manifestation mixte ! J’ai du reste vu, durant mes nombreux voyages dans le monde entier, pas mal de conférences, pas mal de situations où le public se composait d’un noyau de vieux briscards, de vieux rescapés, comme moi, des grands combats des sixties et des seventies, et puis d’une masse de jeunes qui venaient voir si le philosophe avait quelque chose à dire concernant l’orientation de leur existence et la possibilité d’une vraie vie. J’ai donc vu, partout dans le monde, l’esquisse de l’alliance dont je vous parle. Comme à saute-mouton, la jeunesse semble devoir sauter aujourd’hui par-dessus l’âge dominant, celui qui va en gros de trente-cinq à soixante-cinq ans, pour constituer avec le petit noyau des vieux révoltés, des non-résignés, l’alliance des jeunes désorientés et des vieux baroudeurs de l’existence. Ensemble, nous imposerions que soit ouvert le chemin de la vraie vie.”

Alain Badiou (1937) écrivain et philosophe français

La vraie vie : Appel à la corruption de la jeunesse

Boris Vian photo
Emmanuel Carrère photo
George Sand photo
Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon photo
Honoré de Balzac photo
Charles Baudelaire photo
Pierre-Joseph Proudhon photo
Céline Amaudruz photo
Élisée Reclus photo
Pierre Kropotkine photo
Joël de Rosnay photo
Ogyen Trinley Dorje photo
Valter Bitencourt Júnior photo