Citations sur arrivée
Page 4

Octave Gréard photo

“Pour apprécier exactement la direction des idées de Mme Necker, il faut d’abord se rendre compte de l’effort qu’elle s’imposa en arrivant à Paris, afin de s’approprier la langue et les mœurs du pays dont elle avait à se faire adopter. Sainte-Beuve a dit qu’elle ne fut jamais qu’une fleur transplantée. Il semble que Mme Necker eût prévu la critique. « Pour avoir un goût parfait, disait-elle, faut-il être né dans un pays ou dans une société, à Paris par exemple, où l’on reçoive les principes du goût avec le lait et par l’autorité? Ou bien serait-il à préférer d’y arriver dans l’âge où l’on peut les acquérir sans préjugé et apprendre à juger par sa propre raison nouvellement éclairée? Ce goût ainsi formé serait plus sûr et plus dégagé de toutes les préventions du siècle, du lieu et de la mode. C’est ainsi que Rousseau, dans un objet plus grave, voulait qu’on ne prit une religion que quand la raison serait formée. » Mme Necker se vise manifestement elle-même dans cette dernière observation; et je ne sais pas d’exemple d’une acclimatation ou d’une naturalisation intellectuelle suivie avec plus de zèle. Il n’en coûtait rien à Grimm de ne paraître à Paris qu’un Allemand. Mme Necker voulut être Française.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Necker

Gaston Bachelard photo

“La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion, de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort. L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins, en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, en la maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout il faut savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique toute connaissance est une réponse a une question. S'il n'y a pas eu de question il ne peut pas avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.”

La Formation de l'esprit scientifique, 1938

Émile Durkheim photo
Terry Pratchett photo
Octave Gréard photo

“Fénelon avait naturellement l’esprit riant. Le vif ressouvenir des disgrâces qui traversèrent sa vie ne paraît point avoir jamais altéré ce fond d’enjouement; on en peut suivre la veine légère dans ce qui nous reste de ses premiers écrits. Deux lettres particulièrement nous en ont conservé le témoignage. Toutes deux […] sont adressées à une cousine, la marquise de Laval. […] La première est le récit de son entrée magnifique dans la province. « […] je monte ainsi jusqu’au château d’une marche lente et mesurée, afin de me prêter pour un peu de temps à la curiosité publique. Cependant mille voix confuses font retentir des acclamations d’allégresse, et l’on entend partout ces paroles : Il sera les délices de ce peuple. Me voilà à la porte, déjà arrivé, et les consuls commencent leur harangue par la bouche de l’orateur royal. À ce nom, vous ne manquez pas de vous représenter ce que l’éloquence a de plus vif et de plus pompeux. Qui pourrait dire quelles furent les grâces de son discours? Il me compara au soleil; bientôt après je fus la lune; tous les autres astres les plus radieux eurent ensuite l’honneur de me ressembler; de là nous en vînmes aux éléments et aux météores, et nous finîmes heureusement par le commencement du monde. Alors le soleil était déjà couché, et, pour achever la comparaison de lui à moi, j’allai dans ma chambre pour me préparer à en faire de même. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Fénelon

Dieudonné photo

“Le comble du racisme étant celui envers l'humanité, c'est vrai, on y arrive avec toute cette connerie de communautarisme.”

Dieudonné (1966) humoriste, acteur et militant politique français

One man show, Mes excuses

Paul Nizan photo
Henri Poincaré photo
Michel Foucault photo

“Il ne s'agit pas d'une exclusion, il s'agit d'une quarantaine. Il ne s'agit pas de chasser, il s'agit au contraire d'établir, de fixer, de donner son lieu, d'assigner des places, de définir des présences, et des présences quadrillées. Non pas rejet, mais inclusion. Vous voyez qu'il ne s'agit pas non plus d'une sorte de partage massif entre deux types, deux groupes de population : celle qui est pure et celle qui est impure, celle qui a la lèpre et celle qui ne l'a pas. Il s'agit, au contraire, d'une série de différences fines et constamment observées entre les individus qui sont malades et ceux qui ne le sont pas. Individualisation, par conséquent, division et subdivision du pouvoir, qui arrive jusqu'à rejoindre le grain fin de l'individualité. Nous sommes très loin, par conséquent, du partage massif et grouillant, caractérisant l'exclusion du lépreux. Vous voyez également qu'il ne s'agit aucunement de cette espèce de mise à distance, de rupture de contact, de marginalisation. Il s'agit, au contraire, d'une observation proche et méticuleuse. Alors que la lèpre appelle la distance, la peste, elle, implique une sorte d'approximation de plus en plus fine du pouvoir par rapport aux individus, une observation de plus en plus constante, de plus en plus insistante. Il ne s'agit pas non plus d'une sorte de grand rite de purification comme dans la lèpre; il s'agit, avec la peste, d'une tentative pour maximaliser la santé, la vie, la longévité, la force des individus.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 15 janvier 1975

Abel Bonnard photo

“C'était un de ces personnages vulgaires et encombrants qui semblent jetés dans le monde à titre de figurants, pour y peupler le décor de ce qui arrive à d'autres.”

Abel Bonnard (1883–1968) homme politique, écrivain, essayiste et poète français

Ouvrages, Le Palais Palmacamini (1914)

Gabriel García Márquez photo
Raymond Abellio photo
François Rebsamen photo
Amos Oz photo
Simone de Beauvoir photo
Guillermo Cabrera Infante photo
Pierre Desproges photo

“Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.”

Pierre Desproges (1939–1988) humoriste français

Fonds de tiroir
Variante: Il ne faut pas désespérer les imbéciles, avec un peu d'entraînement on peut en faire des militaires.

Pétrarque photo
Guillermo Cabrera Infante photo
Madonna photo
Irène Némirovsky photo
Jean Giono photo
Michel Houellebecq photo

“Tout peut arriver dans la vie, et surtout rien.”

Plateforme, 2001

Gabriele d'Annunzio photo
Wassyl Slipak photo
Philippe Soupault photo

“Mais il arrive parfois que les enfants aient une vision plus claire des choses que les adultes.”

Edmund Cooper (1926–1982) écrivain britannique

Le Cercle de feu, 1974

David Ogilvy photo
Antoine de Saint-Exupéry photo
Azar Nafisi photo
Stefan Zweig photo
Jean-Jacques Rousseau photo

“J'arrive à Turin sans habits, sans argent, sans linge, et laissant très exactement à mon seul mérite tout l'honneur de la fortune que j'allais faire.”

Jean-Jacques Rousseau (1712–1778) philosophe, compositeur et critique musical genevois

Œuvres complètes - 93 titres

Denis de Rougemont photo
Bernard Werber photo
Amélie Nothomb photo
Andrzej Sapkowski photo
Jacques Ellul photo
Jack Kerouac photo
Amin Maalouf photo
Louis-Ferdinand Céline photo
Paulo Coelho photo
Gustave Flaubert photo
George Sand photo
Éric-Emmanuel Schmitt photo
Paul Valéry photo
Patrick Modiano photo
Jane Austen photo
Marguerite Duras photo
Panait Istrati photo
Jacques Prévert photo

“Peindre d'abord une cage
Avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger…
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il Ie faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n’ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.”

Paroles
Variante: Peindre d'abord une cage/ Avec une porte ouverte/ peindre ensuite/ quelque chose de joli/ quelque chose de simple/ quelque chose de beau/ quelque chose d'utile/ pour l'oiseau/ placer ensuite la toile contre un arbre/ dans un jardin/ dans un bois/ ou dans une forêt/ se cacher derrière l'arbre/ sans rien dire/ sans bouger.../ Parfois l'oiseau arrive vite/ mais il peut aussi bien mettre de longues années/ avant de se décider/ Ne pas se décourager
attendre/ attendre s’il Ie faut pendant des années/ la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau/ n’ayant aucun rapport/ avec la réussite du tableau/ Quand l'oiseau arrive/ s'il arrive/ observer le plus profond silence/ attendre que l'oiseau entre dans la cage/ et quand il est entré/ fermer doucement la porte avec le pinceau/ puis/ effacer un à un tous les barreaux/ en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau/ Faire ensuite le portrait de l'arbre/ en choisissant la plus belle de ses branches/ pour l'oiseau/ peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent/ la poussière du soleil/ et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été/ et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter/ Si l'oiseau ne chante pas/ c'est mauvais signe/ signe que le tableau est mauvais/ mais s'il chante c'est bon signe/ signe que vous pouvez signer/ Alors vous arrachez tout doucement/ une des plumes de l'oiseau/ et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

John Kennedy Toole photo
Atiq Rahimi photo
Daniel Pennac photo
Daniel Pennac photo

“En honorant l'école à l'excès, c'est toi [l'élève excellent] que tu flattes en douce, tu te poses plus ou moins consciemment en élève idéal. Ce faisant, tu masques les innombrables paramètres qui nous font tellement inégaux dans l'acquisition du savoir : circonstances, entourage, pathologies, tempérament… Ah! l'énigme du tempérament!
« Je dois tout à l'école de la République! »
Serait-ce que tu voudrais faire passer tes aptitudes pour des vertus? (Les unes et les autres n'étant d'ailleurs pas incompatibles…) Réduire ta réussite à une question de volonté, de ténacité, de sacrifice, c'est ça que tu veux? Il est vrai que tu fus un élève travailleur et persévérant, et que le mérite t'en revient, mais c'est, aussi, pour avoir joui très tôt de ton aptitude à comprendre, éprouvé dès tes premières conforntations au travail scolaire la joie immense d'avoir compris, et que l'effort portait en lui-même la promesse de cette joie! À l'heure où je m'asseyais à ma table écrasé par la conviction de mon idiotie, tu t'installais à la tienne vibrant d'impatience, impatience de passer à autre chose aussi, car ce problème de math sur lequel je m'endormais tu l'expédiais, toi, en un tournemain. Nos devoirs, qui étaient les tremplins de ton esprit, étaient les sables mouvants où s'enlisait le mien. Ils te laissaient libre comme l'air, avec la satisfaction du devoir accompli, et moi hébété d'ignorance, maquillant un vague brouillon en copie définitive, à grand renfort de traits soigneusement tirés qui ne trompaient personne. À l'arrivée, tu étais le travailleur, j'étais le paresseux. C'était donc ça, la paresse? Cet enlisement en soi-même? Et le travail, qu'était-ce donc? Comment s'y prenaient-ils, ceux qui travaillaient bien? Où puisaient-ils cette force? Ce fut l'énigme de mon enfance. L'effort, où je m'anéantissais, te fut d'entrée de jeu un gage d'épanouissement. Nous ignorions toi et moi qu'« il faut réussir pour comprendre », selon le mot si clair de Piaget, et que nous étions, toi comme moi, la vivante illustration de cet axiome. (p. 271-272)”

Chagrin d'école

Jean-Jacques Rousseau photo
Anna Gavalda photo
Bernard-Henri Lévy photo
Richelle Mead photo
Haruki Murakami photo
André Maurois photo

“Toujours l'inattendu arrive”

André Maurois (1885–1967) romancier essayiste et historien de la littérature français
Guy de Maupassant photo
Georges Perec photo
Marc Lévy photo
Patrick Modiano photo
Milan Kundera photo
Erri De Luca photo
Sarah Schulman photo
Alexander Sutherland Neill photo
Jonathan Franzen photo
Gustave Flaubert photo
Carl Hiaasen photo
Marguerite Duras photo
Ray Bradbury photo
Marguerite Yourcenar photo
Eugène Ionesco photo
François de La Rochefoucauld photo
Jean Tinguely photo
Stendhal photo
François de La Rochefoucauld photo
Honoré de Balzac photo
Claude Joseph Rouget de Lisle photo
François de La Rochefoucauld photo
Stendhal photo
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais photo
Cette traduction est en attente de révision. Est-ce correct?
Dr. Seuss photo
Alan Moore photo
Lorenzo Mattotti photo
Jean Raspail photo
Anne-Sophie Bajon photo

“Avec la réalité, on arrive à faire un sketch!”

Anne-Sophie Bajon comédienne et auteure française

Radio