Citations sur âge
Page 2

“La compréhension humaine est dangereuse en tant qu'obstination cosmopolite et philosophomanie, comparable à rechercher dans le cœur humain (…) l'âge de Mathusalem ou les trésors de Solomon.”

Da aber dem menschlichen Verstande nichts gefärlicher ist, als Cosmopolitenobstination und Philosophomanie, dem menschlichen Herz aber, (...) als die Sucht, Methusalems Alter und Salomonis Schätze zu befinden;
de

James Joyce photo
Muhammad Yunus photo
Quentin Crisp photo

“Je commençais à délaisser la monstrueuse affectation esthétique de ma jeunesse pour faire place aux monstrueuses poses philistines de l'âge moyen, mais il me fallait encore quelques années avant que je fusse assez audacieux pour refuser une invitation à Hamlet en disant que je savais déjà qui gagne.”

I started to shed the monstrous aesthetic affectation of my youth so as to make room for the monstrous philistine postures of middle age, but it was some years before I was bold enough to decline an invitation to "Hamlet" on the grounds that I knew who won.
en
The Naked Civil Servant (Fonctionnaire du nu)

Michaël Laitman photo

“Le véritable désir de l'homme est de recevoir. Il n'y a qu'à observer un enfant en bas âge pour s'en convaincre; il est pur égoïsme en mouvement. Nous sommes nés avec cet égoïsme. Le monde dans lequel nous vivons nous pousse sans relâche à obéir à ce désir de recevoir […] Notre monde nous amène à tout soupeser très scrupuleusement. Ici, donner est un acte aussi égoïste que de recevoir. Pour chaque situation donnée, nous posons le geste qui nous semble le plus opportun. Dans le monde spirituel, nous ne pouvons qu'être exposés à la Lumière de l'En haut, laquelle transforme notre propension naturelle pour la réception. Bien que nous ne puissions comprendre ce que cela signifie, cette lumière nous dote d'un écran grâce auquel nous ne pensons plus à satisfaire notre égoïsme […] Nous réalisons que la réception dans le seul but de recevoir s'effectue à notre détriment. C'est alors qu'un désir encore plus puissant nous est donné — celui de recevoir tout en donnant au Créateur. Puis nous nous demandons d'où cela peut bien venir et c'est ainsi que nous commençons à découvrir qu'il y a quelque chose qui s'appelle le Créateur, qu'Il est gigantesque et grandiose, et qu'Il nous inclut en Son sein. Ce sentiment nous étreint à ce point que nous désirons lui donner en retour; nous acquérons l'écran pour les désirs égoïstes.”

Man’s true natural desire is to receive. Look at a small child; it is
The Science of Kabbalah (2005)

Suzanne Curchod photo

“Pour apprécier exactement la direction des idées de Mme Necker, il faut d’abord se rendre compte de l’effort qu’elle s’imposa en arrivant à Paris, afin de s’approprier la langue et les mœurs du pays dont elle avait à se faire adopter. Sainte-Beuve a dit qu’elle ne fut jamais qu’une fleur transplantée. Il semble que Mme Necker eût prévu la critique. « Pour avoir un goût parfait, disait-elle, faut-il être né dans un pays ou dans une société, à Paris par exemple, où l’on reçoive les principes du goût avec le lait et par l’autorité? Ou bien serait-il à préférer d’y arriver dans l’âge où l’on peut les acquérir sans préjugé et apprendre à juger par sa propre raison nouvellement éclairée? Ce goût ainsi formé serait plus sûr et plus dégagé de toutes les préventions du siècle, du lieu et de la mode. C’est ainsi que Rousseau, dans un objet plus grave, voulait qu’on ne prit une religion que quand la raison serait formée. » Mme Necker se vise manifestement elle-même dans cette dernière observation; et je ne sais pas d’exemple d’une acclimatation ou d’une naturalisation intellectuelle suivie avec plus de zèle. Il n’en coûtait rien à Grimm de ne paraître à Paris qu’un Allemand. Mme Necker voulut être Française.”

Suzanne Curchod (1737–1794) femme de lettres française et salonnière, épouse de Jacques Necker.

D'autres auteurs la concernant

Cicéron photo

“La volupté, qui est honteuse à tous les âges, est une turpitude pour la vieillesse.”

Cicéron (-106–-43 avant J.-C.) orateur, homme politique et philosophe romain

Traité des devoirs

Jeannette Bougrab photo
Loïc Decrauze photo
Harlan Coben photo
Maxence Caron photo
Camille Saint-Saëns photo
Aldous Huxley photo
Michel Foucault photo

“La ville en état de peste — et là je vous cite toute une série de règlements, d'ailleurs absolument identiques les uns aux autres, qui ont été publiés depuis la fin du Moyen Âge jusqu'au début du XVIIIe siècle — était partagée en districts, les districts étaient partagés en quartiers, puis dans ces quartiers on isolait les rues, et il y avait dans chaque rue des surveillants, dans chaque quartier des inspecteurs, dans chaque district des responsables de district et dans la ville elle-même soit un gouverneur nommé à cet effet, soit encore les échevins qui avaient reçu, au moment de la peste, un supplément de pouvoir. Analyse, donc, du territoire dans ses éléments les plus fins; organisation, à travers ce territoire ainsi analysé, d'un pouvoir continu, et continu dans deux sens. D'une part, à cause de cette pyramide, dont je vous parlais tout à l'heure. Depuis les sentinelles qui veillaient devant les portes des maisons, à l'extrémité des rues, jusqu'aux responsables des quartiers, responsables des districts et responsables de la ville, vous aviez là une sorte de grande pyramide de pouvoir dans laquelle aucune interruption ne devait avoir place. C'était un pouvoir qui était également continu dans son exercice, et pas simplement dans sa pyramide hiérarchique, puisque la surveillance devait être exercée sans interruption aucune. Les sentinelles devaient être toujours présentes à l'extrémité des rues, les inspecteurs des quartiers et des districts devaient, deux fois par jour, faire leur inspection, de telle manière que rien de ce qui se passait dans la ville ne pouvait échapper à leur regard. Et tout ce qui était ainsi observé devait être enregistré, de façon permanente, par cet espèce d'examen visuel et, également, par la retranscription de toutes les informations sur des grands registres.”

Michel Foucault (1926–1984) philosophe français

Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975, Cours du 15 janvier 1975

Charles-Augustin Sainte-Beuve photo
Augustin d'Hippone photo
Augusto De Luca photo
Denis Tillinac photo
Nicolas Sarkozy photo
Eugène Manuel photo
Thomas Mann photo
Charles-Augustin Sainte-Beuve photo
André Gernez photo
François-René de Chateaubriand photo

“Nous touchons en 1803-1804 aux racines du grand message artistique du XIXe siècle : « Le buste survit à la cité », dira Gautier, à propos du marbre. Tel un monument funéraire, les mémoires commémoreront les morts et le passé par des moyens artistiques. Chateaubriand, loin d'éviter le réel, le cultive et le transpose au niveau de l'art. N'a-t-il pas comparé le paysage de la campagne romaine à un tableau de Claude Lorrain? N'a-t-il pas fait un tableau de la Villa Hadriana? N'a-t-il pas étudié, en véritable artiste, le jeu des lumières et des couleurs sur le golfe de Naples? Pourquoi ne pas alors, devant l'imminence de la mort, tenter de tout reprendre, se tourner vers le passé, et écrire ses Mémoires? Chateaubriand emprunte à La Fontaine quelques mots pour illustrer cette idée : « Dans un âge avancé, lorsque la perspective que nous avions devant nous passe derrière, que nous sommes trompés sur une foule d'illusions, alors la nature devient plus froide et moins parlante, les jardins parlent peu. » C'est alors qu'il faut parler soi-même de ce qu'on a vu, tel Orphée après la disparition définitive d'Eurydice qui levait vers lui « des bras défaillants » comme le faisait Pauline mourante : « Heu! Non tua! Ce vers de Virgile est admirable de tendresse et de douleur. Malheur à qui n'aime pas les poètes.»”

François-René de Chateaubriand (1768–1848) écrivain et homme politique français, précurseur du romantisme
Simone Weil photo

“Peut-on dire que nous avons apporté la culture aux Arabes, eux qui ont conservé pour nous les traditions grecques pendant le moyen âge?”

Simone Weil (1909–1943) philosophe française

Écrits historiques et politiques

“Quatre ou cinq siècles durant, l'Islam fut la civilisation la plus brillante de tout l'Ancien Monde. Cet âge d'or va, en gros, du règne du fils d'Harûn al-Rashid, Ma'mûm (813-833) […] à la mort d'Averroès, le dernier des grands philosophes musulmans […] en 1198 […]. A ces étages supérieurs, la civilisation musulmane, en ces siècles d'or, est à la fois une immense réussite scientifique et une relance exceptionnelle de la philosophie antique. Ces réussites ne sont pas les seules (que l'on songe à la littérature), mais elles éclipsent les autres. Science d'abord : c'est la que les "Sarrasins" […] ont le plus apporté de nouveautés. Rien moins, pour parler bref, que la trigonométrie et l'algèbre (au nom caractéristique). […] De même pourrait on faire l'éloge des géographes mathématiciens, des observatoires astronomiques et de leurs instruments […]. Donnons-leur, bien qu'ils soient des maîtres, non des élèves, de très bonnes notes en optique, en chimie […], en pharmacie […]; leur médecine est indéniablement excellente […]. Sur le terrain philosophique, c'est de reconquête qu'il faudrait parler, d'une reprise pour l'essentiel des thèmes de la philosophie péripatéticienne. L'élan de cette reconquête cependant ne se limite pas à reprendre et retransmettre - ce qui à soi seul ne serait pas un mince mérite; cette reprise est aussi prolongation, élucidation, création.”

Fernand Braudel (1902–1985) historien français

Grammaire des civilisations, 1963

Jean-Jacques Rousseau photo
Jacques Bainville photo
Jules Michelet photo
Gaston Bachelard photo

“Au Moyen Âge, il n'y a pas de véritable coupure entre le monde ordinaire et le monde savant. C'est l'Université qui, au”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

Citations de ses ouvrages, Histoire et lumière, 1998

George Carlin photo

“Catholique — ce que j'étais avant d'atteindre l'âge de raison.”

George Carlin (1937–2008) humoriste américain

Back in Town (De retour), 1996

Yasmina Khadra photo
Robert Desnos photo
Frédéric Beigbeder photo
Paul Lafargue photo

“Notre époque sera appelée lâge de la falsification comme les premières époque de l'humanité ont reçu les noms d' âge de pierre, d' âge de bronze, du caractère de leur production.”

Paul Lafargue (1842–1911) personnalité politique française, journaliste et socialiste

Le Droit à la paresse, 1880

Paul Henri Thiry d'Holbach photo

“La plupart des gens avancés en âge aiment bien à dire qu'ils ne sont plus bons à rien, pour insinuer que leur jeunesse étoit quelque chose de rare.”

Antoine Gombaud, chevalier de Méré (1607–1684) écrivain français

Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au XVIIe siècle, Sainte-Beuve, Revue des Deux Mondes, T. 21, 1848, url, Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au XVIIe siècle, http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Chevalier_de_M%C3%A9r%C3%A9_ou_De_l%E2%80%99honn%C3%AAte_homme_au_XVIIe_si%C3%A8cle

Edgar Quinet photo
Jacques Bainville photo

“[…] la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation.”

Jacques Bainville (1879–1936) critique littéraire, publiciste, journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien …

Histoire de France

Adolphe Chéruel photo
Adolphe Chéruel photo
Joseph Kessel photo

“L'âge est une maladie.”

Ken Bruen (1951) écrivain irlandais

Hackman blues, 2007

“Je songe à ce style modeste et strict, qui seul conserve à travers les âges une pensée vive.”

Jacques Chardonne (1884–1968) écrivain français

Eva ou Le journal interrompu, 1930

Anne Sylvestre photo
François-René de Chateaubriand photo
Aldous Huxley photo

“Le foyer, la maison, quelques pièces exiguës, dans lesquelles habitaient, tassés à s'y étouffer, un homme, une femme périodiquement grosse, une marmaille, garçons et filles, de tous âges. Pas d'air, pas d'espace; une prison insuffisamment stérilisée; l'obscurité, la maladie et les odeurs.”

L'évocation présentée par l'Administrateur était si vivante que l'un des jeunes gens, plus sensibles que les autres, fut pris de pâleur, rien qu'à la description, et fut sur le point d'avoir la nausée.
Le Meilleur des mondes, 1932

Claire de Duras photo
Jean-Paul Sartre photo
Marcel Pagnol photo
Paul Léautaud photo
Victor Serge photo
Margaret Cho photo

“Alors à partir de l'âge de dix ans j'ai fait de l'anorexie, puis de la boulimie, et je suis restée ainsi pendant vingt ans, jusqu'à ce que je me suis dit un jour, Tiens, et si c'est tout? Et si ceci est juste ce dont j'ai l'air, et rien que je fais ne le changera? Donc combien de temps j'épargnerais si je cessais de prendre cette seconde à chaque fois que je me vois dans un miroir pour me traiter de grosse laide? Combien de temps j'épargnerais si je me laissais passer une fenêtre sans contracter mon abdomen et redresser les épaules? Combien de temps j'épargnerais? Et il en sorte que j'épargne 97 minutes par semaine. Je peux prendre un cours de poterie.”

Margaret Cho (1968) actrice américaine

So from the age of 10, I became anorexic, and then bulimic, and then stayed that way for about twenty years, until one day I just said, Hey, what if this is it? What if this is just what I look like, and nothing I do changes that? So how much time would I save if I stopped taking that extra second every time I look in the mirror to call myself a big fat fuck? How much time would I save if I just let myself walk by a plate-glass window without sucking in my gut and throwing back my shoulders? How much time would I save? And it turns out I save about 97 minutes a week. I can take a pottery class.
en
Notorious C.H.O.

“Les yeux ouverts, les yeux fermés, je vois, je sais. A l'heure où le désir s'échappe comme d'un loup qui couvre mon visage, cette femme nue au coin du bois anonyme et violée et précise et familière, est-ce celle sublimée et subtile qui s'avance et grandit et me choisit et me livre et me délivre dans la lumière oblique de ce qui est plus que ma vie? Elle se détache et se confond avec celle qui habite entre mes bras. La meilleure. La révélée. La femme est flamme. Elle est nue comme une amande. Il y a des champs d'ivoire dans l'amour. Elle est chaste comme je suis chaste : un scandale d'innocence. C'est toujours l'âge du premier amour. Et voici que je tremble. Tout est chair. Sexe de l'iode, des lèvres, des sacs à fermoir, des rives, des rivages de ce lac calme où nous prenons dimensions. Si j'ouvre les yeux, je suis nageur qui fait provision d'oxygène pour mieux plonger dans le délire. Je me rassure, j'étais seul. Soudain, je suis tous. Je dois fonder quelque ville, quelque part. Puis la respiration devient broussaille. Je rejoins le réel, l'imaginaire, la mort attelée dans le dos.”

Jean Malrieu (1915–1976) poète français

Réponse de Jean Malrieu à l'interrogation suivante : Comment se caractérisent vos représentations imaginaires dans l'acte d'amour ? Justifient-elles un jugement de valeur ? Sont-elles spontanées ou volontaires ? se succèdent-elles dans un ordre fixe ? Lequel ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964. [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Jean Malrieu, La Brèche, 7, Décembre 1964, 92]
Presse, Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964

Pierre Desproges photo
Gérard de Nerval photo

“La femme réelle, la femme imaginaire sont vaisseaux. Elles ont pris charge de moi pour m'abandonner sur quelques rives où épars au réveil le monde se reconstitue. Ce sont débris d'un âge d'or. Ils s'ordonnent et me permettent de poursuivre. Il faut toujours mieux s'appliquer et s'abandonner. Un jour, je suis sûr de passer de l'autre côté des choses.”

Jean Malrieu (1915–1976) poète français

Réponse de Jean Malrieu à l'interrogation suivante : Comment [vos représentations érotiques] interfèrent-elles avec la représentation objective que vous avez de votre partenaire ? De vous-même ? De ce qui vous entoure ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964. [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Jean Malrieu, La Brèche, 7, Décembre 1964, 92]
Presse, Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964

Boris Vian photo
Colette photo
Jean-Claude Rodet photo
François Mauriac photo
Romain Sardou photo
Léon Blum photo
Quentin Crisp photo

“…Dieu, du pays de qui j'avais retiré mes ambassadeurs à l'âge de quatorze ans. Il était devenu évident qu'il n'allait jamais faire rien que je disais.”

God, from whose territory I had withdrawn my ambassadors at the age of fourteen. It had become obvious that he was never going to do a thing I said.
en
The Naked Civil Servant (Fonctionnaire du nu)

Octave Gréard photo

“Tout aboutit chez Mme de Lambert à ce conseil suprême : « se donner ses heures, se mettre à part, pratiquer la retraite de l’âme, savoir être en soi. » — Être en soi, c’est jouir de ce que l’on est et de ce que l’on a : il faut des repos pour le bonheur; il suffit de si peu de chose pour troubler notre quiétude : le moindre mal qui puisse nous arriver des ébranlements trop répétés ou des excitations trop vives, c’est de faire échapper ce qu’on tient en attendant ce qu’on désire. — Être en soi, c’est s’appuyer sur sa raison, temporiser avec ses sentiments, haine ou amour, pour arriver à les maîtriser, ne point composer avec ce qui est du train de la volupté, musique, poésie, jeux, spectacles et plaisirs violents, travailler à se craindre et à se respecter, renouveler incessamment ses ressources d’entretien moral et de résistance : « Nous sommes toujours aussi forts contre nous-mêmes et contre les autres que nous voulons l’être. » — Être en soi, c’est n’attendre de la vie que ce qu’elle peut donner […]. « Ma fille, répète sans cesse Mme de Lambert, hors de soi point de bonheur durable… Ne nous croyons assurée contre les disgrâces que lorsque nous sentirons nos plaisirs naître du fond de notre âme… Tout âge est à charge à qui ne porte pas au dedans de soi ce qui peut rendre la vie heureuse… La plupart des hommes ne savent pas vivre dans leur propre société… Le monde n’est qu’une troupe de fugitifs d’eux-mêmes. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Lambert

Octave Gréard photo

“Pour apprécier exactement la direction des idées de Mme Necker, il faut d’abord se rendre compte de l’effort qu’elle s’imposa en arrivant à Paris, afin de s’approprier la langue et les mœurs du pays dont elle avait à se faire adopter. Sainte-Beuve a dit qu’elle ne fut jamais qu’une fleur transplantée. Il semble que Mme Necker eût prévu la critique. « Pour avoir un goût parfait, disait-elle, faut-il être né dans un pays ou dans une société, à Paris par exemple, où l’on reçoive les principes du goût avec le lait et par l’autorité? Ou bien serait-il à préférer d’y arriver dans l’âge où l’on peut les acquérir sans préjugé et apprendre à juger par sa propre raison nouvellement éclairée? Ce goût ainsi formé serait plus sûr et plus dégagé de toutes les préventions du siècle, du lieu et de la mode. C’est ainsi que Rousseau, dans un objet plus grave, voulait qu’on ne prit une religion que quand la raison serait formée. » Mme Necker se vise manifestement elle-même dans cette dernière observation; et je ne sais pas d’exemple d’une acclimatation ou d’une naturalisation intellectuelle suivie avec plus de zèle. Il n’en coûtait rien à Grimm de ne paraître à Paris qu’un Allemand. Mme Necker voulut être Française.”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Necker

Yasmina Khadra photo
Xavier Forneret photo
Jean Giraudoux photo

“Il avait suffi, pour ne pas l'effrayer, d'être avec lui ce que Jérôme aurait voulu que fût l'humanité pour lui, ce que fût l'humanité. Un instinct de vie si pur, une âme si dégagée des liens qui l'enserrent dès sa naissance, que le mot liberté reprenait sens à sa vue. Jérôme respectait d'ailleurs en son compagnon, comme il l'avait encouragée en soi-même, cette impossibilité de supporter la moindre question, le moindre contrôle; mais, alors qu'il n'avait ressenti que très tard, après la guerre, et comme une révolte, comme un schisme, l'impuissance à vivre cette vie plus faite de la vie des autres que de la sienne propre, les mêmes sentiments dans l'enfant étaient si aisés, si proches de la nature et du bon sens qu'on imaginait très bien une humanité soumise à cette façon d'être humaine. Une humanité où chaque homme aurait été distinct des autres, dans son âme comme dans son corps, comme un astre et des astres. Où les rapports entres les êtres n'auraient jamais été que des flexions, des consentements, des transparences, et où seul le silence aurait été un bien et un plaisir commun. (…) Où chaque homme n'eût pas été un administrateur-délégué de la race entière des hommes, responsable jusque dans sa façon de cracher ou de faire l'amour… Une humanité, sans lois sociales et esthétiques, aussi libérée de ses codes multiples que de ces tics qui ont créé le grès flambé ou le cuir de Cordoue… Plus belle aussi… Où l'âge ne déposerait pas sur chacun de vos doigts, à chaque phalange, un triste nombril.”

Aventures de Jérôme Bardini, 1930

Amélie Nothomb photo
Paul Nizan photo
Jean Rohou photo
Julien Offray de La Mettrie photo
Jean-Jacques Rousseau photo
Marek Halter photo
Michel Foucault photo
Coco Chanel photo

“Quand on me demande mon âge, je réponds : Après 50 ans, ça dépend des jours.”

Coco Chanel (1883–1971) créatrice, modiste et grande couturière française

fr
Citation de Coco Chanel

Boccace photo
Aristophane photo
Thomas Mann photo
Jean d'Ormesson photo
Augustin d'Hippone photo

“Supposons que la femme n'ait pas été associée à l'homme pour propager l'espèce [littéralement : engendrer des fils]; dans quel but lui a-t-elle été donnée? Serait-ce en vue de cultiver avec lui la terre? Mais le travail n'avait pas encore besoin de soulagement; d'ailleurs l'homme aurait trouvé dans un autre homme un aide plus actif: il y aurait également trouvé un asile plus sûr contre les ennuis de l'isolement. En effet, pour le commun de la vie et de la conversation, ne s'établit-il pas entre deux amis une sympathie plus profonde qu'entre un mari et sa femme? Admettons que l'un devait commander et l'autre obéir, afin que la paix ne fût pas troublée par quelque désaccord entre tes volontés: cette subordination aurait eu naturellement pour principe l'âge, puisque l'un aurait été créé après l'autre, comme le fut la femme. Objecterait-on qu'il eût été impossible à Dieu, s'il l'avait voulu, de tirer un homme de la côte d'Adam, comme il en tira un femme? Bref, supprimez la propagation de l'espèce, l'union de la femme avec l'homme, à mes yeux, n'a plus aucun but.”

Augustin d'Hippone (354–430) philosophe parmis les premiers Chrétien

Aut si ad hoc adjutorium gignendi filios, non est facta mulier viro, ad quod ergo adjutorium facta est? Si quæ simul operaretur terram; nondum erat labor ut adjumento indigeret, et si opus esset, melius adjutorium masculus fieret: hoc et de solatio dici potest, si solitudinis fortasse tædebat. Quanto enim congruentius ad convivendum et colloquendum duo amici pariter quam vir et mulier habitarent? Quod si oportebat alium jubendo, alium obsequendo pariter vivere, ne contrariæ voluntates pacem cohabitantium perturbarent; nec ad hoc retinendum ordo defuisset, quo prior unus, alter posterior, maxime si posterior ex priore crearetur, sicut femina creata est. An aliquis dixerit de costa hominis Deum feminam tantum, non etiam masculum, si hoc vellet, facere potuisse? Quapropter non invenio ad quod adjutorium facta sit mulier viro, si pariendi causa subtrahitur.
la
Citations de saint Augustin, La genèse au sens littéral

Thomas Mann photo