Citations sur écrit
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“Le livre est un morceau de silence dans les mains du lecteur. Celui qui écrit se tait. Celui qui lit ne rompt pas le silence.”

Pascal Quignard (1948) écrivain français

Variante: Un livre est un peu de silence entre les mains du lecteur.

Celui qui écrit calme.

Celui qui le lit ne rompt pas le silence.

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“C’est cette histoire que, moi aussi, j’ai obéi au désir de te conter, alors que je te connaissais à peine, toi qui ne peux plus te souvenir, mais qui ayant, comme par hasard, eu connaissance du début de ce livre, es intervenue si opportunément, si violemment et si efficacement auprès de moi sans doute pour me rappeler que je le voulais « battant comme une porte » et que par cette porte je ne verrais sans doute jamais entrer que toi. Entrer et sortir que toi. Toi qui de tout ce qu’ici j’ai dit n’auras reçu qu’un peu de pluie sur ta main levée vers « LES AUBES ». Toi qui me fais tant regretter d’avoir écrit cette phrase absurde et irrétractable sur l’amour, le seul amour, tel qu’il ne peut être qu’à toute épreuve. Toi qui, pour tous ceux qui m’écoutent, ne dois pas être une entité mais une femme, toi qui n’es rien tant qu’une femme, malgré tout ce qui m’en a imposé et m’en impose en toi pour que tu sois la Chimère. Toi qui fais admirablement tout ce que tu fais et dont les raisons splendides, sans confiner pour moi à la déraison, rayonnent et tombent mortellement comme le tonnerre. Toi la créature la plus vivante, qui ne parais avoir été mise sur mon chemin que pour que j’éprouve dans toute sa rigueur la force de ce qui n’est pas éprouvé en toi. Toi qui ne connais le mal que par ouï-dire. Toi, bien sûr, idéalement belle. Toi que tout ramène au point du jour et que par cela même je ne reverrai peut-être plus…”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français
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“Le mal n’est pas sans remède. « Tout pouvoir est méchant dès qu’on le laisse faire ; tout pouvoir est sage dès qu’il se sent jugé2119. » Enfin, c’est la raison principale, au moins dans une démocratie, il faut résister aux pouvoirs parce qu’il importe de préserver la liberté de l’esprit, qui n’existe qu’en l’individu, contre toute puissance, même démocratique, contre tout groupe, même et surtout majoritaire. On a vu que la majorité, pour dire la loi, est la meilleure voie. Mais le vrai ne se vote pas, ni le bien, ni le juste. Quand tout le peuple condamnerait Socrate ou Dreyfus, ils n’en seraient pas moins innocents. Le danger existe d’une dictature de l’opinion publique ou du nombre. Ce ne serait qu’une tyrannie comme une autre, pire qu’une autre peut-être par l’enthousiasme. Ce serait « la théocratie revenue2120 », autrement dit l’idolâtrie du gros animal. Nos ministres ou nos journalistes seraient nos prêtres. La liberté n’y survivrait pas. La justice n’y survivrait pas. C’est où Platon revient. « La Saint-Barthélemy, quand elle aura été approuvée par le plus grand nombre, n’était pas juste pour cela2121. » Une loi injuste, pareillement, est certes une loi (positivisme juridique) ; mais n’en est pas moins injuste pour cela. Le suffrage universel ne prouve que lui-même. C’est dire qu’il ne prouve rien et ne saurait suffire à la démocratie. « Quand le pape, infaillible et irresponsable, serait élu au suffrage universel, l’Église ne serait pas démocratique par cela seul. Un tyran peut être élu au suffrage universel, et n’être pas moins tyran pour cela. Ce qui importe, ce n’est pas l’origine des pouvoirs, c’est le contrôle continu et efficace que les gouvernés exercent sur les gouvernants2122. » La démocratie, ce n’est pas le choix du chef, que les tyrannies peuvent connaître aussi ; c’est la résistance, contre les abus du pouvoir, c’est la critique, c’est le « pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi2123 ». Tel est le sens, selon Alain, du parlementarisme et de la liberté de la presse. Mais ni parlement ni journaux n’y suffisent. Car ce contrôle, pour être effectif, doit être le fait de sujets libres ; et, pour être juste, d’esprits raisonnables, c’est-à-dire d’esprits. « La fonction de penser ne se délègue point », écrit Alain2124 ; « la vigilance ne se délègue point2125. » La démocratie n’échappe à la tyrannie du nombre que par le jugement individuel : le peuple, même souverain, n’est protégé de la barbarie et de lui-même que par la vigilance des citoyens.”

André Comte-Sponville (1952) philosophe français

Du tragique au matérialisme (et retour): Vingt-six études sur Montaigne, Pascal, Spinoza, Nietzsche et quelques autres

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“« L’ouvrage de Rama P. Coomaraswamy, The Destruction of the Christian Tradition (…) est un exposé brillamment écrit et bien documenté sur ce qui s’est déroulé immédiatement avant, pendant et après le concile Vatican II. L’auteur s’intéresse avant tout à ce qui est orthodoxe et à ce qui est hérétique, et la manière tout à fait claire, directe et simple dont il traite son sujet est basée sur les décisions des précédents conciles et les déclarations des plus hautes autorités de l’Église à travers les siècles. Ce qu’il a écrit est suffisant et n’a pas besoin d’additifs. Mais, à partir d’un angle légèrement différent et en quelque sorte pour affronter les modernistes sur leur propre terrain, qui est celui de l’opportunisme psychique, nous voudrions néanmoins ajouter les remarques suivantes. Les responsables des changements en question ont fait valoir qu’une religion doit se conformer aux temps, à quoi on doit répondre : non, si se conformer veut dire cesser d’être soi-même et devenir complice des temps. La véritable conformité est différente : la médecine, par exemple, afin de se conformer à une époque, doit être capable de fournir des antidotes à tout ce qui se présente comme maladies. De même, il ne serait pas déraisonnable de maintenir qu’afin de se conformer à un âge caractérisé par de violents changements et des troubles désordonnés, la religion doit être plus préparée que jamais à manifester, et même à proclamer, son inébranlable stabilité sans laquelle, en tant que véhicule de la Vérité Éternelle, elle ne peut jamais être, en tout état de cause, fidèle à elle-même. Il ne fait guère de doute que l’âme humaine a profondément besoin dans son existence de quelque chose qui resterait toujours identique, et elle a le droit d’attendre de la religion qu’elle soit la constante infaillible qui satisfasse ce besoin.
De telles considérations furent disséminées aux quatre vents par le concile Vatican II. Il n’est donc pas surprenant que celui-ci ait précipité une crise sans précédent. La gravité de la situation peut être mesurée, jusqu’à un certain point, par les chiffres suivants : de 1914 à 1963, il n’y eut que 810 prêtres qui demandèrent à l’Église Catholique la permission d’abandonner le sacerdoce, et parmi ces demandes 355 seulement furent acceptées. Depuis le concile, il y a eu plus de 32 000 défections au sein du clergé. Il faut considérer que ces chiffres se rapportent en partie à ceux qui sont coupables de la crise et en partie à ceux qui en sont les victimes; en ce qui concerne ces dernières, qui sont des membres du clergé ou des laïques, il est significatif que non seulement l’usage de la liturgie traditionnelle a été découragé mais qu’il a même été expressément interdit. Cette stratégie aurait totalement échoué s’il n’y avait eu le fait que l’immense majorité des laïques — et ceci s’applique également dans une certaine mesure aux membres du clergé eux-mêmes — s’imaginent que l’obéissance due à la hiérarchie cléricale est absolue. L’un des grands mérites de l’ouvrage de Rama Coomaraswamy est de montrer à quel moment, selon la doctrine catholique strictement traditionnelle, l’obéissance devient un péché et à quel moment l’autorité, même celle d’un pape, devient nulle et non avenue. »
[recension dans """"Croyances anciennes et Superstitions modernes"""", Appendice II. ]”

Martin Lings (1909–2005) savant anglais du soufisme

Ancient Beliefs and Modern Superstitions

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“On rencontre quelqu’un, en personne ou par écrit. La première étape consiste à constater l’existence de l’autre : il peut arriver que ce soit un moment d’émerveillement. À cet instant, on est Robinson et Vendredi sur la plage de l’île, on se contemple, stupéfait, ravi qu’il y ait dans cet univers un autre aussi autre et aussi proche à la fois. On existe d’autant plus fort que l’autre le constate et on éprouve un déferlement d’enthousiasme pour cet individu providentiel qui vous donne la réplique. On attribue à ce dernier un nom fabuleux : ami, amour, camarade, hôte, collègue, selon. C’est une idylle. L’alternance entre l’identité et l’altérité (« C’est tout comme moi ! C’est le contraire de moi ! ») plonge dans l’hébétude, le ravissement d’enfant. On est tellement enivré qu’on ne voit pas venir le danger. Et soudain, l’autre est là, devant la porte. Dessaoulé d’un coup, on ne sait comment lui dire qu’on ne l’y a pas invité. Ce n’est pas qu’on ne l’aime plus, c’est qu’on aime qu’il soit un autre, c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas soi. Or l’autre se rapproche comme s’il voulait vous assimiler ou s’assimiler à vous. On sait qu’il va falloir mettre les points sur les i. Il y a diverses manières de procéder, explicites ou implicites. Dans tous les cas, c’est un passage épineux. Plus des deux tiers des relations le ratent. S’installent alors l’inimitié, le malentendu, le silence, parfois la haine. Une mauvaise foi préside à ces échecs qui allègue que si l’amitié avait été sincère, le problème ne se serait pas posé. Ce n’est pas vrai. Il est inévitable que cette crise surgisse. Même si on adore l’autre pour de bon, on n’est pas prêt à l’avoir chez soi.”

Amélie Nothomb (1967) écrivaine belge, d'expression française

Une Forme de Vie

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“Je n'écris plus, je suis écrite. (p.86)”

Siri Hustvedt (1955) écrivaine américaine

The Shaking Woman, or A History of My Nerves

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“Il est un côté de la « culture bourgeoise » qui en dévoile toute la petitesse, c'est son aspect de « roulement » conventionnel, de manque d'imagination, bref d'inconscience et de vanité : on ne se demande pas un instant « à quoi bon tout cela »; aucun auteur ne se demande s'il vaut la peine d'écrire une nouvelle histoire après tant d'autres histoires; on semble en écrire simplement parce que d'autres en ont écrit, et parce qu'on ne voit pas pourquoi on ne le ferait pas et pourquoi on ne gagnerait pas une gloire que d'autres ont gagnée. C'est un perpetuum mobile que rien ne peut arrêter, sauf une catastrophe ou, moins tragiquement, la disparition progressive des lecteurs; sans public point de célébrité, nous l'avons dit plus haut. Et ceci est arrivé dans une certaine mesure : on ne lit plus d'anciens auteurs dont le prestige paraissait assuré; le grand public a d'autres besoins, d'autres ressources et d'autres distractions, fussent-elle des plus basses. La culture c'est, de plus en plus, l'absence de culture : la manie de se couper de ses racines et d'oublier d'où l'on vient.
Une des raisons subjectives de ce que nous pouvons appeler le « roulement culturel » est que l'homme n'aime pas se perdre tout seul, qu'il aime par conséquent trouver des complices pour une perdition commune; c'est ce que fait la culture profane, inconsciemment ou consciemment, mais non innocemment car l'homme porte au fond de lui-même l'instinct de sa raison d'être et de sa vocation. On a souvent reproché aux civilisations orientales leur stérilité culturelle, c'est-à-dire le fait qu'elles ne comportent pas un fleuve habituel de production littéraire, artistique et philosophique; nous croyons pouvoir nous dispenser à présent de la peine d'en expliquer les raisons.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

To Have a Center

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“Un poète mort n'écrit plus. D'où l'importance de rester vivant.”

Rester vivant: et autres textes

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“L'homosexuel qui parle de sa vie « privée » rompt la situation « normale » puisque celle-ci est définie comme telle par le fait que, « normalement », comme dit le langage de tous les jours, l'homosexualité n'est pas dicible ou, ce qui n'est pas très différent, n'est pas souvent dite. Toute parole qui consiste à dire l'homosexualité ne peut dès lors être entendue que comme une volonté de l'affirmer, de l'afficher, comme un geste de provocation ou un acte militant. La sortie de la honte est toujours perçue comme la proclamation de la fierté (ce qu'inévitablement elle est toujours, puisque celui qui énonce l'homosexualité et le fait ainsi entrer dans le discours autrement que comme un objet de plaisanterie ou comme un objet tout court, mais comme la prise de parole d'un sujet, a bien conscience que ce qu'il va dire sera entendu de cette manière). On ne peut jamais dire simplement qu'on est homosexuel : on l'affirme toujours envers et contre tout, envers et contre tous, et non seulement contre ceux qui voudraient empêcher qu'on puisse le dire, mais aussi contre ceux qui objectent qu'il n'est pas besoin de le dire. C'est pourquoi il y a toujours une certaine théâtralité propre à l'affirmation homosexuelle. Ce n'est donc pas en vertu du fait que, comme l'écrit Sartre, « puisque nous ne faisons que jouer ce que nous sommes, nous sommes tout ce que nous pouvons jouer ». C'est au contraire parce qu'un homosexuel doit si longtemps jouer ce qu'il n'est pas qu'il ne peut ensuite être ce qu'il est qu'en le jouant. C'est vrai. Mais il ne peut en être autrement.
On l'a vu : il y a une énergie qui sourd de la honte, qui se forme en elle et par elle et qui agit comme une force transformatrice. Cette énergie s'exprime dans l'identité théâtralisée, dans la performance (au sens anglais), dans l'exhibitionnisme, l'extravagance ou la parodie. L'exhibitionnisme et la théâtralité sont sans doute, et ont été historiquement, parmi les gestes les plus importants qui ont permis de défier l'hégémonie hétéronormative. Et c'est d'ailleurs pourquoi ils ont toujours fait l'objet d'attaques si virulentes. La honte donne son énergie à l'exhibitionnisme, à l'affirmation de soi comme théâtralité, c'est-à-dire à l'affirmation de soi tout court. (p. 163-164)”

Didier Eribon (1953) philosophe et sociologue français

Insult and the Making of the Gay Self

“quand je serai grand j'écrirai moi aussi les misérables parce que c'est ce qu'on écrit toujours quand on a quelque chose à dire.”

Romain Gary (1914–1980) écrivain et diplomate français

Éducation européenne / La vie devant soi

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“C’est à Ibn ‘Arabi que l’on attribue le rôle le plus éminent dans cette interprétation de plus en plus approfondie du principe féminin. Pour lui non seulement la nafs [âme] est féminine – comme c’est le cas généralement – mais aussi dhât, « essence divine », de sorte que la féminité, dans son œuvre, est la forme sous laquelle Dieu se manifeste le mieux (…) cette phrase savant exprime, en effet, parfaitement le concept d’Ibn ‘Arabi puisqu’il écrit au sujet de sa compréhension du divin :
« Dieu ne peut être envisagé en dehors de la matière et il est envisagé plus parfaitement en la matière humaine que dans toute autre et plus parfaitement en la femme qu’en l’homme. Car Il est envisagé soit comme le principe qui agit soit comme le principe qui subit, soit comme les deux à la fois (…) quand Dieu se manifeste sous la forme de la femme Il est celui qui agit grâce au fait qu’Il domine totalement l’âme de l’homme et qu’Il l’incite à se donner et à se soumettre entièrement à Lui (…) c’est pourquoi voir Dieu dans la femme signifie Le voir sous ces deux aspects, une telle vision est plus complète que de Le voir sous toute autre forme par laquelle Il se manifeste. »
(…)
Des auteurs mystiques postérieurs à Ibn ‘Arabi développèrent ses idées et représentèrent les mystères de la relation physique entre l’homme et la femme par des descriptions tout à fait concrètes. L’opuscule du soufi cachemirien Ya’qub Sarfi (mort en 1594), analysé par Sachiko Murata, en est un exemple typique; il y explique la nécessité des ablutions complètes après l’acte d’amour par l’expérience « religieuse » de l’amour charnel : au moment de ce plaisir extatique extrême – le plus fort que l’on puisse imagine et vivre – l’esprit est tant occupé par les manifestations du divin qu’il perd toute relation avec son corps. Par les ablutions, il ramène ce corps devenu quasiment cadavre à la vie normale.
(…)
On retrouve des considérations semblables concernant le « mystère du mariage » chez Kasani, un mystique originaire de Farghana (mort en 1543). Eve, n’avait-elle pas été créée afin que « Adam pût se reposer auprès d’elle », comme il est dit dans le Coran (sourate 7:189)? Elle était le don divin pour le consoler dans sa solitude, la manifestation de cet océan divin qu’il avait quitté. La femme est la plus belle manifestation du divin, tel fut le sentiment d’Ibn ‘Arabi.”

Annemarie Schimmel (1922–2003)

My Soul Is a Woman: The Feminine in Islam

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“Attention! Ce sont les croyants béats comme vous, les naïfs, les dévoreurs d'écrits humanitaires, les calvinistes de l'idée, qui élèvent les guillotines.”

Alejo Carpentier (1904–1980) écrivain, romancier, essayiste, musicologue cubain

El siglo de las luces

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“Les discours et les écrits politiques sont aujourd'hui pour l'essentiel une défense de l'indéfendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute être défendus, mais seulement à l'aide d'arguments d'une brutalité insupportable à la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichés des partis politiques. Le langage politique doit donc principalement consister en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses. Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s'appelle la "pacification". Des millions de paysans sont expulsés de leur ferme et jetés sur les routes sans autre viatique que ce qu'ils peuvent emporter : cela s'appelle un "transfert de population" ou une "rectification de frontière". Des gens sont emprisonnés sans jugement pendant des années, ou abattus d'une balle dans la nuque, ou envoyés dans les camps de bucherons de l'Arctique pour y mourir du scorbut : cela s'appelle l'"élimination des éléments suspects". Cette phraséologie est nécessaire si l'on veut nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes.”

George Orwell (1903–1950) écrivain britannique

Such, Such Were the Joys

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“A mesure que j'avance dans la vie je me simplifie, et je deviens de plus en plus patriote de l'humanité.”

Victor Hugo (1802–1885) écrivain français

Letter To M. Daelli on Les Misérables (1862)
Contexte: Ce livre, les Misérables, n'est pas moins que votre miroir que le nôtre. Certains hommes, certaines castes, se révoltent contre ce livre, je le comprends. Les miroirs, ces diseurs de vérité, sont haïs; cela ne les empêche pas d'être utiles.
Quant à moi, j'ai écrit pour tous, avec un profond amour pour mon pays, mais sans me préoccuper de la France plus que d'un autre peuple. A mesure que j'avance dans la vie je me simplifie, et je deviens de plus en plus patriote de l'humanité.

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“La justice sous l’occupation est une notion illusoire, une vue de l’esprit. Le jugement est toujours écrit à l’avance; les officiers dictent leur loi aux magistrats.”

Alexandre Najjar (1967) écrivain libanais

[...] Critiquer l’occupation n’est pas un délit, c’est un devoir !
Le roman de Beyrouth, 2005

“Un programme sans boucle et sans structure de donnée ne vaut pas la peine d’être écrit.”

Alan Perlis (1922–1990) informaticien américain

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