Citations sur le doute
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“Notre exposé choisissait les quatre concepts : l'inconscient, la répétition, le transfert, la pulsion (…) Permanente donc restait la question qui fait notre projet radical : celle qui va de : la psychanalyse est-elle une science? à qu'est-ce qu'une science qui inclut la psychanalyse?”

Jacques Lacan (1901–1981) psychiatre et psychanalyste français

Résumé rédigé pour l'annuaire de l'école pratique des hautes études, 1965.
Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1973

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“Je toussai plusieurs fois et le train en question glissa à travers des tunnels, endormit des ponts suspendus.”

André Breton (1896–1966) poète et écrivain français

Poisson soluble, 1924

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“Le mystère est un élément de la vie de l'homme (et) Jung a montré qu'il est catastrophique de rendre clair et superficiel ce qui est caché au plus profond de l'homme. […] Le sentiment du sacré et le sens du secret sont des éléments sans lesquels l'homme ne peut absolument pas vivre, les psychanalystes […] sont d'accord là dessus. Or (d'une part) l'invasion technique désacralise (la nature) dans l(a)quel(le) l'homme est appelé à vivre : […] elle montre par l'évidence, et non par la raison […] que le mystère n'existe pas. […] (D'autre part) nous assistons à un étrange renversement : l'homme ne pouvant vivre sans sacré, il reporte son sens du sacré sur ce qui a (désacralisé la nature) : la technique. Dans le monde où nous sommes, c'est la technique qui est devenue le mystère essentiel. […] [On « croit » en elle] parce qu'au moins ses miracles sont visibles et en progression. […] Un signe entre autres du sacré ressenti par l'homme devant la technique, c'est son souci de la traiter avec familiarité. […] Étant donné ses formes très diverses, il n’est pas question de parler d’une religion de la technique mais bien d’un sentiment du sacré qui s’exprime de façons différentes selon les hommes. […] De toutes façons, la technique est sacrée parce qu'elle est l'expression commune de la puissance de l'homme et que, sans elle, il se retrouverait pauvre, seul et nu, sans fard, cessant d'être le héros, le génie, l'archange qu'un moteur lui permet d'être à bon marché. Même ceux qui souffrent, qui sont au chômage ou qui sont ruinés par la technique, même ceux qui la critiquent et l'attaquent, sans oser aller trop loin […], ont cette mauvaise conscience à son égard qu'éprouvent tous les iconoclastes.”

La Technique ou l'Enjeu du siècle, 1954

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“En posant la question des intellectuels, Gramsci aborde un problème théorique que le marxisme n'avait jamais soulevé : l'intellectuel est défini comme le « représentant de l'hégémonie », « le fonctionnaire de la superstructure », « le commis du groupe dominant », celui qui assure le consensus idéologique (commandement + hégémonie) de la masse autour du groupe dirigeant, qui sert de charnière entre la superstructure et l'infrastructure. Le rôle que joue l'intellectuel, à un niveau aussi important, peut cependant être modifié dans le sens d'un renversement total, en s'inscrivant dans une configuration historique qui n'est plus traditionnelle, dans laquelle il trouve de quoi établir un nouveau rapport organique avec la classe révolutionnaire montante, le prolétariat, en l'occurrence : l'intellectuel se trouve « organiquement » contraint d'accomplir une gigantesque tâche historique révolutionnaire qui, en raison même de son adhésion, ne peut pas être différée plus longtemps, surtout dans les moments de crise de la superstructure. Le rapprochement que Gramsci opère entre la classe ouvrière et les intellectuels, en tant qu' « intellectuels organiques du prolétariat », constitue une révolution dans la pensée communiste puisqu'il renverse l'orientation que les partis communistes avaient donnée à cet énorme problème.”

Maria-Antonietta Macciocchi (1922–2007) femme politique

Pour Gramsci

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“Je m'étais à nouveau demandée pourquoi il pouvait y avoir des sentiments si amers à propos du contrôle d'une organisaiton relativement petite dont les membres en 1936 étaient au-dessous de trois mille. Je devais apprendre par la suite que ceux qui cherchent à influer l'opinion publique sur quelque question que ce soit aura autant d'impact avec une petite organisation qu'avec une grande, sauf qu'il est plus facile de contrôler une petite organisation.”

Bella Dodd (1904–1969)

I again wondered why there should be such bitter feeling about the control of a relatively small organization; its total membership in 1936 was under three thousand. I was to learn in the years to come that those who seek to influence public opinion on any question are just as effective with a small as with a large organization; and that it is easier to control a small organization.
en

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“Le Mari, sa chemise amidonnée et blanche sur le divan noir, leva les bras au ciel vers une belle évidence. Chatons? plus rien : il les avait noyés. Comment? Il refusa d’en parler, balayant toutes mes questions d’un geste blanc.”

Anne Calife (1966) littératrice française, romancière et dramaturge, a été aussi professeur de sciences médico-sociales

Anne Calife sous le nom de Anne Colmerauer, La déferlante, 2003, Anne Calife, Paul et le chat, 2004

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“Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: Comment éviter leur réalisation définitive? … Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivèe rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins “parfaite” et plus libre. —NICOLAS BERDIAEFF”

Brave New World
Variante: Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante: Comment éviter leur realisation définitive?. . . Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins “parfaite” et plus libre.

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“En honorant l'école à l'excès, c'est toi [l'élève excellent] que tu flattes en douce, tu te poses plus ou moins consciemment en élève idéal. Ce faisant, tu masques les innombrables paramètres qui nous font tellement inégaux dans l'acquisition du savoir : circonstances, entourage, pathologies, tempérament… Ah! l'énigme du tempérament!
« Je dois tout à l'école de la République! »
Serait-ce que tu voudrais faire passer tes aptitudes pour des vertus? (Les unes et les autres n'étant d'ailleurs pas incompatibles…) Réduire ta réussite à une question de volonté, de ténacité, de sacrifice, c'est ça que tu veux? Il est vrai que tu fus un élève travailleur et persévérant, et que le mérite t'en revient, mais c'est, aussi, pour avoir joui très tôt de ton aptitude à comprendre, éprouvé dès tes premières conforntations au travail scolaire la joie immense d'avoir compris, et que l'effort portait en lui-même la promesse de cette joie! À l'heure où je m'asseyais à ma table écrasé par la conviction de mon idiotie, tu t'installais à la tienne vibrant d'impatience, impatience de passer à autre chose aussi, car ce problème de math sur lequel je m'endormais tu l'expédiais, toi, en un tournemain. Nos devoirs, qui étaient les tremplins de ton esprit, étaient les sables mouvants où s'enlisait le mien. Ils te laissaient libre comme l'air, avec la satisfaction du devoir accompli, et moi hébété d'ignorance, maquillant un vague brouillon en copie définitive, à grand renfort de traits soigneusement tirés qui ne trompaient personne. À l'arrivée, tu étais le travailleur, j'étais le paresseux. C'était donc ça, la paresse? Cet enlisement en soi-même? Et le travail, qu'était-ce donc? Comment s'y prenaient-ils, ceux qui travaillaient bien? Où puisaient-ils cette force? Ce fut l'énigme de mon enfance. L'effort, où je m'anéantissais, te fut d'entrée de jeu un gage d'épanouissement. Nous ignorions toi et moi qu'« il faut réussir pour comprendre », selon le mot si clair de Piaget, et que nous étions, toi comme moi, la vivante illustration de cet axiome. (p. 271-272)”

Chagrin d'école

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“L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi à celle de son époque et de ses contemporains, et même s'il devait considérer les bases générales et impersonnelles de son existence comme des données immédiates, les tenir pour naturelles et être aussi éloigné de l'idée d'exercer contre elles une critique que le bon Hans Castorp l'était réellement, il est néanmoins possible qu'il sente son bien-être moral vaguement affecté par leurs défauts. L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espérances, de perspectives où il puise une impulsion à de grands efforts et à son activité, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'époque elle-même, en dépit de son agitation, manque de buts et d'espérances, lorsqu'elle se révèle en secret désespérée, désorientée et sans issue, lorsqu'à la question, posée consciemment ou inconsciemment, mais finalement posée en quelque manière, sur le sens suprême, plus que personnel et inconditionné, de tout effort et de toute activité, elle oppose le silence du vide, cet état de choses paralysera justement les efforts d'un caractère droit, et cette influence, par-delà l'âme et la morale, s'étendra jusqu'à la partie physique et organique de l'individu. Pour être disposé à fournir un effort considérable qui dépasse la mesure de ce qui est communément pratiqué, sans que l'époque puisse donner une réponse satisfaisante à la question " à quoi bon? ", il faut une solitude et une pureté morales qui sont rares et d'une nature héroïque, ou une vitalité particulièrement robuste. Hans Castorp ne possédait ni l'une ni l'autre, et il n'était ainsi donc qu'un homme malgré tout moyen, encore que dans un sens des plus honorables.
(ch. II)”

The Magic Mountain

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“La question à l'échelle du macrocosme comme du microcosme, y a-t-il une intention ou bien seulement nécessité et hasard? (p.203)”

Pierre Rabhi (1938) essayiste, agriculteur biologiste, romancier et poète français

Du Sahara Aux Cévennes. Itinéraire d'un homme au service de la Terre-Mère

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“La question de savoir si les machines peuvent penser… est à peu près aussi pertinente que celle de savoir si les sous-marins peuvent nager.”

Edsger Dijkstra (1930–2002) mathématicien et informaticien néerlandais

The question of whether Machines Can Think… is about as relevant as the question of whether Submarines Can Swim.
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Années 1980

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“J’ai toujours proclamé mon innocence, chacun était libre d’interpréter ces déclarations comme il l’entendait, mais je peux dire que pour beaucoup, la question ne se posait pas : il s’agissait simplement de soutenir mon idéologie de l’époque des événements. On m’a aidé pour diverses raisons qui venaient soit du fait que je me disais innocent; soit du fait que dans de nombreux pays, une condamnation par contumace n’est pas imaginable; soit parce que je cherchais à me donner l’image d’un combattant de la liberté, comme je pensais l’être pendant les événements des années 70.”

Cesare Battisti (1954) militant politique, terroriste et écrivain italien

Io ho sempre professato la mia innocenza, ciascuno è stato libero di interpretare questa mia proclamazione come meglio ha creduto, ma posso dire che per molti di questi il problema non si poneva, andava semplicemente sostenuta la mia ideologia all’epoca dei fatti. Io sono stato appoggiato per una pluralità di ragioni che vanno sia dal fatto che mi proclamavo innocente, sia dal fatto che in molti paesi non è concepibile una condanna in contumacia e sia perché io cercavo di dare di me l’idea di un combattente della libertà, come io mi sentivo per i fatti degli anni ’70.
it

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“Les questions sont universelles, mais les réponses sont toujours particulières.”

Maurice Godelier (1934) anthropologue français

Sur l’anthropologie

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“Vous en profiterez, Sire, pour neutraliser par le rire les questions gênantes.”

Patrick Rambaud (1946) écrivain français

Deuxième chronique du règne de Nicolas I, 2009

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“Leo the tenth was a Florentine borne, of the noble house of Medicea, and called ere he were Pope John Medices. He being Deacon and Cardinal of Saint Maries, contrarie to all hope was chosen to succede Julius. He beinge diligetly from his youth trained up in learning under learned schoolmaisters, and especially one Angelus Politianus, did afterward greatly favour learned men. When he was but. xiv. yeres olde he was made cardinall by Innocentius the. viii. and at the yeres of xxxviii. he obtained the papacie. This Leo was of his owne nature a gentil and quiet person:but often times ruled by those that were cruell and contencious men, whom he suffered to do in many matters according to their insolent wil. He addicting himselfe to nicenesse, and takinge ease did pamper his fleshe in diverse vanities and carnal pleasures: At banqueting he delighted greatly in wine and musike: but had no care of preaching the Gospell, nay was rather a cruell persecutour of those that began then, as Luther and other to reveale the light thereof: for on a time when a cardinall Bembus did move a question out of the Gospell, the Pope gave him a very contemptuouse aunswere saiying: All ages can testifie enough howe profitable that fable of Christe hath ben to us and our companie: Sleidan faith he sente letters and bulles of pardons into all nations for suche as woulde give money for them, the effectes of his pardons were diverse, some especially to sell licence to eate butter, chese, egges, milke, and fleshe upon forbidden dates, and for this purpose he sent divers treasurers into al coutreis, and namelye one Samson a monke of Millaine into Germany, who by these pardons gathered out of sundrie places such hewge sommes of money that the worlde wondered at it, for he offered in one day to geve for the Papacie above an hundred and twentie thousand duckates.”

Léon X (1475–1521) prélat catholique

Propos rapportés, La « fable du Christ »

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