Citations sur échappement
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“J'ai le blasphème facile. Aucune religion n'y échappe, hormis celle du sexe et de l'amitié.”

Maud de Belleroche (1922–2017) actrice, femme de lettres et journaliste française

Ouvrages, Le Ballet des crabes (1975)

“Les représentations érotiques sont l'image de l'acte d'amour (en même temps elles en constituent le nerf), c'est-à-dire la transmutation de deux éléments en une unité par le rythme. Il va de soi que ce rythme demeure enfoui en moi pour affleurer à chaque occasion favorable, c'est-à-dire à l'occasion de toute représentation imaginaire. Il structure entièrement le spectacle intérieur. Je n'ai jusqu'à présent pas pu trouver d'autre fondement à ce rythme que celui du désir, de l'érotique, de l'amour. Au reste il m'a toujours semblé difficile de trouver une séquence du spectacle intérieur qui puisse prétendre échapper totalement à l'érotisme.”

Jacques Abeille (1942) écrivain français

Réponse de Jacques Abeille à l'interrogation suivante : Le spectacle intérieur conserve-t-il dans la vie quotidienne la trace des représentations qui s'offrent à vous dans l'acte d'amour ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964. [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Jacques Abeille, La Brèche, 7, Décembre 1964, 84]
Presse, Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964

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“Les yeux ouverts, les yeux fermés, je vois, je sais. A l'heure où le désir s'échappe comme d'un loup qui couvre mon visage, cette femme nue au coin du bois anonyme et violée et précise et familière, est-ce celle sublimée et subtile qui s'avance et grandit et me choisit et me livre et me délivre dans la lumière oblique de ce qui est plus que ma vie? Elle se détache et se confond avec celle qui habite entre mes bras. La meilleure. La révélée. La femme est flamme. Elle est nue comme une amande. Il y a des champs d'ivoire dans l'amour. Elle est chaste comme je suis chaste : un scandale d'innocence. C'est toujours l'âge du premier amour. Et voici que je tremble. Tout est chair. Sexe de l'iode, des lèvres, des sacs à fermoir, des rives, des rivages de ce lac calme où nous prenons dimensions. Si j'ouvre les yeux, je suis nageur qui fait provision d'oxygène pour mieux plonger dans le délire. Je me rassure, j'étais seul. Soudain, je suis tous. Je dois fonder quelque ville, quelque part. Puis la respiration devient broussaille. Je rejoins le réel, l'imaginaire, la mort attelée dans le dos.”

Jean Malrieu (1915–1976) poète français

Réponse de Jean Malrieu à l'interrogation suivante : Comment se caractérisent vos représentations imaginaires dans l'acte d'amour ? Justifient-elles un jugement de valeur ? Sont-elles spontanées ou volontaires ? se succèdent-elles dans un ordre fixe ? Lequel ? — Il est clairement question d'une enquête initiée par la revue surréaliste La Brèche en décembre 1964. [Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, Jean Malrieu, La Brèche, 7, Décembre 1964, 92]
Presse, Premières réponses à l'enquête sur les représentations érotiques, 1964

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“J’avais vingt ans quand l’Europe, fouettée à vif, fouettée à mort par Hitler, Mussolini, Franco, Staline, et rendue folle, avait sombré. Comment guérir de cette souffrance? À Lanzberg, le 4 mai 1945, il avait fallu forcer la grande porte du camp des Juifs. Seule la mort nous avait reçus. Les gardiens, avant de filer, avaient cadenassé les déportés dans les baraques, et ils avaient brûlé le tout. Des enfants avaient couru, pour échapper. Le lance-flammes les avait rattrapés. Nous avions enjambé les petits corps noircis. La neige était tombée, vers midi, du ciel sale, et les avait recouverts. […] Plus tard, j'ai assisté à la projection de la bande filmée par les services hitlériens lors du procès des conjurés du 20 juillet 1944, en Allemagne. Images terribles, ineffaçables. Un président du tribunal convulsionnaire, hurlait, tendait le poing, insultait. Un général accusé qui serait, le soir même, pendu la gorge ouverte à un croc de boucher et qui s’occupait à retenir son pantalon, dont on avait coupé les bretelles. Ces images, je ne m’en suis jamais défait. D’autres encore, de sang, de boue, de honte. Scénario interchangeable. Pas plus que la liberté, la tyrannie n’a de frontière. […] Ô nuit de l’âme! Cet univers polaire où l’homme cède à la raison d’État, à la loi du parti, au fanatisme de la race, et chavire dans la servitude, je l’exècre. Charlot s’est trompé de rôle. Je ne ris pas des dictateurs.”

François Mitterrand (1916–1996) 4e président de la cinquième République Française

Ouvrages, La Rose au poing

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“Tout aboutit chez Mme de Lambert à ce conseil suprême : « se donner ses heures, se mettre à part, pratiquer la retraite de l’âme, savoir être en soi. » — Être en soi, c’est jouir de ce que l’on est et de ce que l’on a : il faut des repos pour le bonheur; il suffit de si peu de chose pour troubler notre quiétude : le moindre mal qui puisse nous arriver des ébranlements trop répétés ou des excitations trop vives, c’est de faire échapper ce qu’on tient en attendant ce qu’on désire. — Être en soi, c’est s’appuyer sur sa raison, temporiser avec ses sentiments, haine ou amour, pour arriver à les maîtriser, ne point composer avec ce qui est du train de la volupté, musique, poésie, jeux, spectacles et plaisirs violents, travailler à se craindre et à se respecter, renouveler incessamment ses ressources d’entretien moral et de résistance : « Nous sommes toujours aussi forts contre nous-mêmes et contre les autres que nous voulons l’être. » — Être en soi, c’est n’attendre de la vie que ce qu’elle peut donner […]. « Ma fille, répète sans cesse Mme de Lambert, hors de soi point de bonheur durable… Ne nous croyons assurée contre les disgrâces que lorsque nous sentirons nos plaisirs naître du fond de notre âme… Tout âge est à charge à qui ne porte pas au dedans de soi ce qui peut rendre la vie heureuse… La plupart des hommes ne savent pas vivre dans leur propre société… Le monde n’est qu’une troupe de fugitifs d’eux-mêmes. »”

Octave Gréard (1828–1904) pédagogue et universitaire français

L'Éducation des femmes par les femmes, 1885, Madame Lambert

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“Le hasard est un mot qui cache une démission de la raison face à ce qui lui échappe.”

Jean Rouaud (1952) écrivain français

La Femme promise, 2009

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“On ne peut pas échapper à l'opinion des autres, même si on vit tout seul douze mois par an.”

Pete Dexter (1943) écrivain américain

Deadwood, 1986

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“La vie est courte, l'art est long, l'occasion est prompte [à s'échapper], l'empirisme est dangereux, le raisonnement est difficile.”

Hippocrate (-460–-370 avant J.-C.) médecin grec du siècle de Périclès

Ὁ βίος βραχὺς, ἡ δὲ τέχνη μακρὴ, ὁ δὲ καιρὸς ὀξὺς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερὴ, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή
grc
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“Les gouvernements suspectent la littérature parce qu’elle est une force qui leur échappe.”

Émile Zola (1840–1902) romancier, auteur dramatique, critique artistique et littéraire et journaliste français
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“S'embarquer dans la mort, c'est parfois le moyen d'échapper au naufrage; et le couvercle du cercueil devient une planche de salut.”

Victor Hugo (1802–1885) écrivain français

Les Miserables Volume Five: Jean Valjean

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“Humainement, nul n’échappe à l’obligation de croire pour pouvoir comprendre.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Vie spirituelle, Foi