Citations sur renaissance

Une collection de citations sur le thème de renaissance, tout, pluie, siècle.

Citations sur renaissance

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“Beaucoup de membres de l'ancienne élite, et même des académiciens comme Condorcet, Bailly, Chamfort et La Harpe ne s'opposèrent pas à la destruction des institutions qui les avaient fait prospérer. Les écrivailleurs se dispersèrent en de multiples directions, soutenant différentes factions au cours des diverses phases du conflit. Quelques-uns, en particulier durant la période girondine et le Directoire, prouvèrent qu'ils ne souhaitaient rien d'autre que de participer à la renaissance du « monde ». Et, au moins dans les années 1789-1791, la Révolution mit à l'ordre du jour beaucoup d'idées qui avaient été propagées par les Hautes Lumières. Mais dans sa phase la plus révolutionnaire la Révolution fut l'expression des passions anti-élitistes de la bohème littéraire. On ne saurait interpréter ces passions simplement comme nées de l'appétit pour les situations ou de la haine des mandarins. Les pamphlétaires jacobins croyaient en leur propagande. Ils voulaient dépouiller en eux le vieil homme et devenir des hommes nouveaux, nouvellement intégrés dans une république vertueuse. En tant que révolutionnaires culturels, ils désiraient détruire l'« aristocratie de l'esprit » afin de créer une République des Lettres égalitaire dans une république égalitaire.”

Robert Darnton (1939) historien américain

Bohème littéraire et Révolution, 1983, Le monde des libraires clandestins sous l'Ancien Régime

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“J'ai dit que les Arabes avaient traduit, et beaucoup traduit. Cela veut dire d'une part qu'ils ont transmis l'héritage grec à l'Occident, dans tous les domaines : médecine, mathématiques, philosophie, à tel point que celui-ci a contracté envers le monde arabe une dette culturelle énorme. […] Cette dette était encore reconnue (à tous les sens du mot « reconnaissance ») par le Moyen Âge de Gerbert d'Aurillac, de Roger Bacon, de Frédéric II de Sicile. […] L'admiration pour le trésor de réflexion et de savoir venu des Arabes n'empêchait d'ailleurs pas une polémique ferme sur la doctrine. […] Quoi qu'il en soit, rappeler l'importance des traductions arabes ne veut en aucun cas dire que les Arabes se seraient contentés de transmettre passivement des livres dont le contenu leur serait demeuré scellé. Tout au contraire, ils ont également été des créateurs. Ils ont prolongé, parfois très loin, le savoir qu'ils recevaient. […] La reprise d'un contact direct avec l'héllénisme byzantin entraina un court-circuit culturel : on pouvait sauter par dessus les intermédiaires arabes. […] Tout est en place pour que se développe une dénégation systématique et globale de l'héritage arabe. […] La conscience d'une dette resta cependant encore claire pour les grands orientalistes de la Renaissance et du [XVII, e], Postel, Pococke, ou Fontialis. Mais elle a été refoulée des mémoires à l'époque des Lumières, puis au [XIX].”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Europe : La voie romaine, 1992

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“A consulter les sources du temps, textes ou monuments, il s'avère que ce qui caractérise la Renaissance, celle du”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“Il est en tout cas salutaire de se rappeler l'humilité de ses origines [l'Europe]. Non pour mesurer avec satisfaction la distance parcourue. Mais pour savoir à quoi et à qui on doit d'avoir accompli ces progrès. Il existe un devoir de réminiscence. Il est bon aussi de rappeler d'ou l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parallèle avec elle, enfin au monde byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du [XII]. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du [XIII]. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un « point de départ »? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe…) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.”

Rémi Brague (1947) philosophe français

Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, 2006

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“Ce qui a donc caractérisé la Renaissance - tout le monde s'accorde à le reconnaître - c'est la redécouverte de l'Antiquité. tout ce qui compte alors dans le monde des arts, des lettres, de la pensée, manifeste le même enthousiasme pour le monde antique.”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“C'est pour moi un plaisir tout particulier de vous féliciter des succès remarquables remportés sous votre commandement car, en saluant les Goums, je salue la renaissance de la France.”

Corps expéditionnaire français en Italie (1888–1967) général français

Extrait de la lettre du général Clark, commandant la Ve Armée anglo-américaine en Italie au général Guillaume commandant les goumiers des Groupes de Tabors marocains
Mark Wayne Clark

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“Ce qui caractérise, entre autres, l'esprit rationaliste, c'est un sens critique rétrospectif, non prospectif; la psychose de la « civilisation » et du « progrès » en témoignent à satiété. De toute évidence, le sens critique est en lui même un bien qui s'impose, mais il exige un contexte spirituel qui le justifie et le proportionne. Il n'y a rien de surprenant à ce que l'esthétique des rationalistes n'admette que l'art de l'Antiquité classique, lequel inspira en fait la Renaissance, puis le monde des encyclopédistes, de la Révolution française et, très largement, tout le XIXe siècle; or cet art — que d'ailleurs Platon n'appréciait pas — frappe par sa combinaison de rationalité et de passion sensuelle : son architecture a quelque chose de froid et de pauvre — spirituellement parlant — tandis que sa statuaire manque totalement de transparence métaphysique et partant de profondeur contemplative. C'est tout ce que des cérébraux invétérés peuvent désirer.

Un rationaliste peut avoir raison — l'homme n'étant pas un système clos — avons-nous dit plus haut. On rencontre en effet, dans la philosophie moderne, des aperçus valables; n'empêche que leur contexte général les compromet et les affaiblit. Ainsi, l'« impératif catégorique » ne signifie pas grand chose de la part d'un penseur qui nie la métaphysique et avec elle les causes transcendantes des principes moraux, et qui ignore que la moralité intrinsèque est avant tout notre conformité à la nature de l'Être.”

The Transfiguration of Man

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“En effet, l'Eglise n'a pas condamné la théorie de Copernic, qui s'appuyait lui-même sur Icetus de Syracuse, jusqu'à ce que Galilée, quatre-vingts ans plus tard, sans apporter de preuve décisive à l'appui de la nouvelle théorie, décide de placer sur le plan théologique la querelle de l'ordre géocentrique ou héliocentrique du monde, en défiant la Curie par de violentes attaques de prendre positions sur le problème. Le pape Urbain VIII proposa de définir le système héliocentrique comme une thèse mathématique possible, mais pas nécessairement comme celle qui garantissait la vérité définitive. Loin de se ranger à cette suggestion, Galilée répliqua en publiant son Dialogo sui Massimi Sistemi, dans lequel il présentait le pape comme un simple d'esprit. D'où ce procès tristement célèbre, au cours duquel Galilée ne prononça nullement son fameux "Eppur si muove" (Et pourtant, elle se meut), mais abjura toutes ses déclarations pour avoir le droit de continuer à vivre en paix et dans l'honneur. La postérité littéraire de Galilée pris comme héros a fait naître chez plusieurs dignitaires de l'Eglise une sorte de sentiment de culpabilité qui les rend étrangement désarmés devant les théories scientifiques modernes même lorsque celles-ci sont en contradiction flagrante avec les vérités de la foi et de l'entendement. On a l'habitude de dire que l'Eglise n'a pas à se mêler de problèmes scientifiques; le cas même de Galilée prouve justement que la nouvelle science rationaliste de la Renaissance prétendait à la vérité absolue et se présentait donc comme une seconde religion. p135”

Titus Burckhardt (1908–1984)

Science moderne et Sagesse traditionnelle

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“Le rapport d’analogie entre les intellections et les formes matérielles explique comment l’ésotérisme a pu se greffer sur l’exercice des métiers, et notamment sur l’art architectural; les cathédrales que les initiés chrétiens ont laissées derrière eux apportent le témoignage le plus explicite et aussi le plus éclatant de l’élévation spirituelle du moyen âge (2). Nous touchons ici à un aspect fort important de la question qui nous préoccupe : l’action de l’ésotérisme sur l’exotérisme moyennant les formes sensibles dont la production est précisément l’apanage de l’initiation artisanale; par ces formes, véritables véhicules de la doctrine traditionnelle intégrale, et qui grâce à leur symbolisme transmettent cette doctrine en un langage immédiat et universel, l’ésotérisme infuse à la portion proprement religieuse de la tradition une qualité intellectuelle et par là un équilibre dont l’absence entraînerait finalement la dissolution de toute la civilisation, comme cela s’est produit dans le monde chrétien. L’abandon de l’art sacré enleva à l’ésotérisme son moyen d’action le plus direct; la tradition extérieure insista de plus en plus sur ce qu’elle a de particulier, donc de limitatif; enfin, l’absence du courant d’universalité qui, lui, avait vivifié et stabilisé la civilisation religieuse par le langage des formes, occasionna des réactions en sens inverse; c’est-à-dire que les limitations formelles, au lieu d’être compensées, et par là stabilisées, par les interférences supra-formelles de l’ésotérisme, suscitèrent, par leur « opacité » ou « massivité » même, des négations pour ainsi dire infra-formelles, puisque venant de l’arbitraire individuel, et celui-ci, loin d’être une forme de la vérité, n’est qu’un chaos informe d’opinions et de fantaisies.

(2) Devant une cathédrale, on se sent réellement situé au centre du monde; devant une église en style Renaissance, baroque ou rococo, on ne se sent qu’en Europe”

The Transcendent Unity of Religions

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“[…] Nous ne reprochons pas à la science moderne d'être une science fragmentaire, analytique, privée d’éléments spéculatifs, métaphysiques et cosmologiques, ou de provenir des résidus ou des déchets des sciences anciennes; nous lui reprochons d'être subjectivement et objectivement une transgression et de mener subjectivement et objectivement au déséquilibre et partant au désastre"
[…] Nous sommes fort loin de contester que la médecine traditionnelle avait, et a, l'immense avantage d'une perspective qui englobe l'homme total; qu'elle était, et est, efficace dans des cas ou la médecine moderne est impuissante; que la médecine moderne contribue à la dégénérescence du genre humain et à la surpopulation; qu'une médecine absolue n'est ni possible ni souhaitable, et cela pour d'évidentes raisons.
Mais qu'on ne vienne pas nous dire que la médecine traditionnelle est supérieure du seul fait de ses spéculations cosmologique et en l'absence de tels remèdes efficaces, et que la médecine moderne, qui possède ces remèdes, n'est qu'un pitoyable résidu parce qu'elle ignore les dites spéculations; ou que les médecins de la Renaissance, tel Paracelse, avaient tort de découvrir les erreurs anatomiques et autres de la médecine gréco-arabe; ou d'une manière toute générale, que les sciences traditionnelles sont merveilleuses à tous les égards et que les sciences modernes, la chimie par exemple, ne sont que des fragments et des déchets.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Esoterism as Principle and as Way

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