Citations sur soir
Page 3

Mikhail Lermontov photo
Hermann Broch photo
Boris Vian photo
Robert W. Chambers photo
Boris Vian photo

“Le soir venait. Il les vit et s'arrêta près d'eux pour ne pas les troubler.”

Boris Vian (1920–1959) écrivain, poète, chanteur et musicien de jazz français
Patrick Modiano photo
Émile Zola photo

“Le soleil mentait, quand il se couchait si doux et si calme, au milieu de la grande sérénité du soir.”

Émile Zola (1840–1902) romancier, auteur dramatique, critique artistique et littéraire et journaliste français

La Mort d'Olivier Bécaille et autres nouvelles

John Kennedy Toole photo
Joris-Karl Huysmans photo
Robert W. Chambers photo
Rick Riordan photo
David Galula photo
Marguerite Duras photo
Alexandre Dumas photo
Patrick Modiano photo
Emmanuel Kant photo
Arthur Rimbaud photo

“Les Poets de Sept ans

Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S'en allait satisfaite et très fière sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
L'âme de son enfant livrée aux répugnances.

Tout le jour, il suait d'obéissance; très
Intelligent; pourtant des tics noirs, quelques traits
Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue, les deux poings
A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe
On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été
Surtout, vaincu, stupide, il était entêté
A se renfermer dans la fraîcheur des latrines:
Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.
Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet
Derrière la maison, en hiver, s'illunait,
Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne
Et pour des visions écrasant son oeil darne,
Il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue
Sous des habits puant la foire et tout vieillots,
Conversaient avec la douceur des idiots!
Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,
Sa mère s'effrayait, les tendresses profondes,
De l'enfant se jetaient sur cet étonnement.
C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment!

A sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand désert où luit la Liberté ravie,
Forêts, soleils, rives, savanes! - Il s'aidait
De journaux illustrés où, rouge, il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.
Quand venait, l'Oeil brun, folle, en robes d'indiennes,
-Huit ans -la fille des ouvriers d'à côté,
La petite brutale, et qu'elle avait sauté,
Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses,
Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses,
Car elle ne portait jamais de pantalons;
- Et, par elle meurtri des poings et des talons,
Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.

Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou;
Des rêves l'oppressaient, chaque nuit, dans l'alcôve.
Il n'aimait pas Dieu; mais les hommes qu'au soir fauve,
Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
Font autour des édits rire et gronder les foules.
- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor!

Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulement, déroutes et pitié!
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, - seul et couché sur des pièces de toile
Écrue et pressentant violemment la voile!”

Arthur Rimbaud (1854–1891) poète français
Patrick Modiano photo
Patrick Modiano photo
Rosamond Lehmann photo
Arthur Rimbaud photo
Annie Ernaux photo
Philippe Djian photo
Guillaume Apollinaire photo
Patrick Modiano photo
Pierre Desproges photo

“J'ai touché la main de Brassens, je suis au mieux avec Sempé, j'ai bien connu René Fallet, un soir à Montmartre j'ai même salué Marcel Aymé qui parlait aux pigeons. Alors si vous me demandez aujourd'hui qui je suis, je répondrai que je suis l'homme qui n'a pas dit bonjour à Goscinny.”

Pierre Desproges (1939–1988) humoriste français

En réalité, Desproges a bien connu Goscinny, puisqu'il a joué dans quelques épisodes des Minichroniques en 1976 et 1977, série scénarisée par René Goscinny et dans les épisodes de laquelle ce dernier apparaît systématiquement. Cette citation, non datée, devrait donc être antérieure à cette collaboration entre les deux hommes.
Sur René Goscinny

Philip Kerr photo
Guillaume Apollinaire photo
Pierre de Ronsard photo
Honoré de Balzac photo

“Entre le joueur du matin et le joueur du soir il existe la différence qui distingue le mari nonchalant de l'amant pâmé sous les fenêtres de sa belle.”

Honoré de Balzac (1799–1850) romancier, critique littéraire, essayiste, journaliste et écrivain français

The Wild Ass’s Skin (1831), Part I: The Talisman

Comte de Lautréamont photo
Arthur Rimbaud photo

“Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.”

Arthur Rimbaud (1854–1891) poète français

Une Saison en Enfer http://www.mag4.net/Rimbaud/poesies/Season.html (A Season in Hell) (1873)

Charles Baudelaire photo
Nadine Ribault photo
Nadine Ribault photo
Jean-Bernard Pouy photo

“Y a un concert de Little Bob à Mont-de-Marsan, demain soir.”

Jean-Bernard Pouy (1946) écrivain français

Larchmütz 5632

Jean-François Deniau photo

“Et pourtant je me souviens d’une soirée donnée pour nous par le fils du chef local, à Khanga Sidi Nadji. En regardant les étoiles couchés sur deux épaisseurs de tapis, il nous demande si nous avons lu Autant en emporte le vent.”

Jean-François Deniau (1928–2007) personnalité politique et écrivain français

C’est un début peu ordinaire pour une conversation politique. Puis il explique avec autant de charme que de culture, qu’il se sent fondamentalement sudiste, et que le Sud a toujours perdu. C’est l’Italie du Nord qui a fait l’unité italienne à son profit. C’est la Prusse qui a fait l’unité allemande à son profit. C’est la langue d’oïl qui a vaincu en France la langue d’oc. Le Sud est la qualité de la civilisation faite de différences subtiles et complémentaires. La seule question qu’il puisse se poser est de savoir quel genre de Nord brutal le battra.
La scène se déroule en Algérie
Mémoires de sept vies. Tome 1 : Les temps aventureux, 1994

Anne Calife photo
Sylvain Tesson photo
Gabriele d'Annunzio photo

“Vous souvient-il de la scène où Perséphone est sur le point de s’abîmer dans l’Érèbe, tandis que gémit le chœur des Océanides? Son visage est pareil au vôtre, quand le vôtre s’obscurcit. Rigide dans son peplum couleur de safran, elle penche en arrière sa tête couronnée; et il semble que la nuit coule en sa chair devenue exsangue et s’amasse au-dessous du menton, dans la cavité des yeux, autour des narines, lui donnant l’aspect d’un sombre masque tragique. C’est votre masque, Perdita. Quand je composais mon Mystère, la mémoire que j’avais de vous m’a aidé à évoquer la personne divine. Ce petit ruban de velours safrané que vous portez habituellement au cou m’a indiqué la couleur convenable pour le peplum de Perséphone. Et un soir, dans votre maison, comme je prenais congé de vous sur le seuil d’une pièce où les lampes n’étaient pas encore allumées, —; un soir agité du dernier automne, vous en souvient-il?”

vous avez réussi, par un seul de vos gestes, à mettre dans la pleine lumière de mon âme la créature qui s’y trouvait encore gisante et enveloppée ; et puis, sans vous douter de cette nativité subite, vous êtes rentrée dans l’intime obscurité de votre Érèbe. Ah ! j’étais sûr d’entendre vos sanglots ; et cependant il courait en moi un torrent de joie indomptable. Jamais, je crois, je ne vous ai raconté ces choses. J’aurais dû vous consacrer mon œuvre comme à une Lucine idéale.
Romans, Le Feu, 1900

Jean Anouilh photo
Cette traduction est en attente de révision. Est-ce correct?
Tupac Shakur photo