J. M. Coetzee citations

J. M. Coetzee , de son nom complet John Maxwell Coetzee, est un romancier et professeur en littérature sud-africain, naturalisé australien et d'expression anglaise, né le 9 février 1940 au Cap en Afrique du Sud. Il est lauréat de nombreux prix littéraires de premier ordre dont le prix Nobel de littérature en 2003. Marquée par le thème de l'ambiguïté, la violence et la servitude, son œuvre juxtapose réalité politique et allégorie afin d'explorer les phobies et les névroses de l'individu, à la fois victime et complice d'un système corrompu qui anéantit son langage,. Wikipedia  

✵ 9. février 1940   •   Autres noms جان ماکسول کوتسی, 柯慈
J. M. Coetzee: 93   citations 0   J'aime

J. M. Coetzee citations célèbres

“Je suis issu d'une lignée d'éternels enfants.”

Michael K, sa vie, son temps , 1983

“Regardons en face notre plus grande peur : la crainte d'avoir été, tous tant que nous sommes, appelés dans ce monde depuis un ordre d'existence différent (que nous avons maintenant oublié) par un magicien inconnu de nous, à la façon dont j'ai, selon vous, évoqué votre fille et sa compagne (ce que je n'ai pas fait). Je pose alors cependant cette question : Avons-nous pour autant perdu notre liberté? En êtes-vous, en particulier, moins maîtresse de votre vie? Devenons-nous nécessairement les marionnettes d'une histoire dotée d'une fin que nous ne pouvons voir et vers laquelle on nous traîne comme des criminels condamnés? Nous savons, chacun à notre manière, à quel point l'écriture est une occupation divagante; et il en est sûrement de même pour la magie. Assis à notre table, nous regardons par la fenêtre, et voici que passe un nuage ressemblant à un chameau; à peine avons-nous le temps de nous en apercevoir, que notre fantaisie nous a déjà transportés jusqu'aux sables de l'Afrique, et que notre héros (qui n'est personne sinon nous-même sous un déguisement) croise le cimeterre avec un brigand maure. Un autre nuage, en forme de navire, vogue devant nous; en un clin d'œil, nous voilà abandonné sur une île déserte et plongés dans le désespoir. Avons-nous des raisons de croire que les vies qu'il nous est donné de vivre se déroulent suivant un dessein plus arrêté que ces aventures fantasques?”

Foe , 1986

“…) un abandon de soi au temps (…”

Michael K, sa vie, son temps , 1983

Cotes sur le temps de J. M. Coetzee

“Je défais le lit et je m’allonge sur le matelas nu, supposant qu’un malaise va s’emparer de moi à sentir le fantôme d’un autre homme subsister dans ses odeurs et les débris de sa vie. Mais je ne ressens rien de pareil : la chambre me paraît toujours aussi connue. Le bras sur la figure, je m’aperçois que je glisse dans le sommeil. Il se peut que le monde tel qu’il est ne soit pas une illusion, ni le mauvais rêve d’une nuit. Il se peut que l’éveil qui nous y projette soit inéluctable, que nous ne puissions ni l’oublier ni nous en dispenser. Mais j’ai toujours autant de mal à croire que la fin est proche. Si les barbares faisaient irruption maintenant, je mourrais dans mon lit, j’en suis sûr, aussi stupide et ignorant qu’un bébé. Il serait encore plus approprié qu’on me surprenne en bas, dans le cellier, une cuiller à la main, la bouche pleine de confiture de figues fauchée dans le dernier bocal de l’étagère : on pourrait alors couper et jeter sur le tas de têtes amoncelées sur la place une tête qui porterait encore une expression coupable, peinée, étonnée de cette irruption de l’Histoire dans le temps immobile de l’oasis. A chacun la fin qui lui convient le mieux. Certains se feront prendre dans des abris creusés sous leur cave, serrant leur trésor contre leur sein, fermant les yeux de toutes leurs forces. D’autres mourront sur la route, aux prises avec les premières neiges de l’hiver. De rares individus mourront peut-être en combattant, armés de fourches. Après moi, les barbares se torcheront avec les archives de la ville. Jusqu’à la fin, nous n’aurons rien appris. Il semble y avoir chez nous tous, au fond de nous, quelque chose de l’ordre du granit, qui résiste à l’enseignement. Bien que la panique déferle dans les rues, personne ne croit vraiment que le monde de certitudes tranquilles qui nous a accueillis à notre naissance est sur le point de disparaître. Personne ne peut accepter qu’une armée impériale ait été anéantie par des hommes armés d’arcs, de flèches et de vieux fusils rouillés, qui vivent dans des tentes, ne se lavent jamais et ne savent ni lire ni écrire. Et qui suis-je pour ricaner d’illusions qui aident à vivre? Est-il meilleure façon de passer ces jours ultimes que de rêver d’un sauveur, l’épée brandie, qui disperserait les armées ennemies, nous pardonnerait les erreurs commises par d’autres en notre nom et nous accorderait une seconde chance de bâtir notre paradis terrestre? Couché sur le matelas nu, je m’applique à animer une représentation de moi-même en nageur, nageant infatigablement, à longues brasses égales, dans le fluide du temps – un fluide plus inerte que l’eau, dépourvu de remous, s’insinuant partout, sans couleur, sans odeur, sec comme du papier.”

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

J. M. Coetzee Citations

“…en venant au monde, chaque créature porte en elle le souvenir de la justice.”

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

“Je suis un de ces êtres heureux qui échappent à toute vocation.”

Michael K, sa vie, son temps , 1983

“262. Assise sur le stoep aux côtés de mon père, je regarde la terre tourner, les oiseaux s’occuper à nouveau de bâtir leurs nids; la brise est fraîche sur mes joues, et peut-être aussi sur les siennes. «Tu te souviens», dis-je, «quand on allait à la mer, autrefois? On remplissait un panier de sandwiches et de fruits, on allait en carriole à la gare et on prenait le train du soir? On dormait dans le train, bercés par la chanson des roues, on s'éveillait à peine, tout somnolents, quand le train s'arrêtait pour prendre de l'eau, on entendait le murmure lointain des cheminots, et on se rendormait; le lendemain, on arrivait à la mer, on allait à la plage, et on retirait nos chaussures pour patauger, tu me tenais par la main et tu me soulevais au-dessus des vagues? Tu te souviens, le bernard-l'hermite qui m'a pincé l'orteil, et j'ai pleuré, pleuré, et tu me faisais des grimaces pour me consoler? (Tu te souviens de la pension où on logeait? Cette nourriture insipide - un soir, tu as repoussé ton assiette et déclaré que tu ne mangerais pas d'immondices, tu t'es levé et tu as quitté la salle à manger, et j'ai repoussé mon assiette et je t'ai suivi. Et tu te rappelles comme les chiens étaient contents de nous revoir? Une fois, le vieux Jakob avait oublié de les nourrir, et tu as juré épouvantablement et tu lui as supprimé sa ration de viande pour une semaine.. Tu te rappelles Jakob, et Hendrik, et Ou-Anna et Klein-Anna? Tu te rappelles ce fils de Ou-Anna qui avait été tué dans un accident et qu'on avait ramené à la ferme pour l'enterrer, et Ou-Anna qui voulait se jeter dans la fosse?»”

Au cœur de ce pays , 1976

“Quel oiseau a le cœur à chanter, dans un buisson d’épines?”

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

“…les autres volent vers moi comme des feuilles, mais je les balaie.”

En attendant les barbares , Angleterre 1980, Afrique du Sud 1981

J. M. Coetzee: Citations en anglais

“To me she was a woman but to herself she was still a child calling to her mother to hold her hand and help her. And her own mother, in the secret life we do not see, was a child too. I come from a line of children without end.”

J.M. Coetzee livre Life & Times of Michael K

Life & Times of Michael K (1983)
Contexte: He closed his eyes and tried to recover in his imagination the mudbrick walls and reed roof of her stories, the garden of prickly pear, the chickens scampering for the feed scattered by the little barefoot girl. And behind that child, in the doorway, her face obscured by shadow, he searched for a second woman, the woman from whom his mother had come into the world. When my mother was dying in the hospital, he thought, when she knew her end was coming, it was not me she looked to but someone who stood behind me: her mother or the ghost of her mother. To me she was a woman but to herself she was still a child calling to her mother to hold her hand and help her. And her own mother, in the secret life we do not see, was a child too. I come from a line of children without end.

“I am looking for such a place in order to settle there, perhaps only till things improve, perhaps forever. I am not so foolish, however, as to imagine that I can rely on maps and roads to guide me.”

J.M. Coetzee livre Life & Times of Michael K

Life & Times of Michael K (1983)
Contexte: Though this is a large country, so large that you would think there would be space for everyone, what I have learned from life tells me that it is hard to keep out of the camps. Yet I am convinced there are areas that lie between the camps and belong to no camp, not even to the catchment areas of the camps — certain mountaintops, for example, certain islands in the middle of swamps, certain arid strips where human beings may not find it worth their while to live. I am looking for such a place in order to settle there, perhaps only till things improve, perhaps forever. I am not so foolish, however, as to imagine that I can rely on maps and roads to guide me. Therefore I have chosen you to show me the way.

“Perhaps if one flew high enough, he thought, one would be able to see.”

J.M. Coetzee livre Life & Times of Michael K

Life & Times of Michael K (1983)
Contexte: I could live here forever, he thought, or till I die. Nothing would happen, every day would be the same as the day before, there would be nothing to say. The anxiety that belonged to the time on the road began to leave him. Sometimes, as he walked, he did not know whether he was awake or asleep. He could understand that people should have retreated here and fenced themselves in with miles and miles of silence; he could understand that they should have wanted to bequeath the privilege of so much silence to their children and grandchildren in perpetuity (though by what right he was not sure); he wondered whether there were not forgotten corners and angles and corridors between the fences, land that belonged to no one yet. Perhaps if one flew high enough, he thought, one would be able to see.

“When all else fails, philosophize.”

J.M. Coetzee livre Disgrace

Source: Disgrace

“His own opinion, which he does not air, is that the origin of speech lie in song, and the origins of song in the need to fill out with sound the overlarge and rather empty human soul.”

J.M. Coetzee livre Disgrace

Source: Disgrace (1999), p. 3-4
Contexte: Although he devoted hours of each day to his new discipline, he finds its first premise, as enunciated in the Communications 101 handbook, preposterous: 'Human society has created language in order that we may communicate our thoughts, feelings, and intentions to each other.' His own opinion, which he does not air, is that the origins of speech lie in song, and the origins of song in the need to fill out with sound the overlarge and rather empty human soul.

“Pain is truth; all else is subject to doubt.”

J.M. Coetzee livre Waiting for the Barbarians

Source: Waiting for the Barbarians

“I am not the we of anyone”

J.M. Coetzee livre Slow Man

Source: Slow Man

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