Citations sur tout
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“On ne peut s'empêcher de constater [que l'Occidental religieux] perd en pratique volontiers de vue les tendances fondamentales de sa foi, c'est-à-dire qu'il se retranche derrière les alternatives simples de la morale et des exigences de la pratique religieuse tout en trahissant, en sa qualité de « civilisé », les tendances mêmes qui sont à la base et de ces alternatives et de cette pratique. La machine est une bonne chose, pourvu qu'on aime Dieu; la république est un bien, pourvu qu'elle favorise la religion; que la machine tue de facto l'amour de Dieu, et que la république étouffe de facto la religion, ne semble pas effleurer l'esprit de l'immense majorité des croyants. Si on est finalement obligé de constater ces effets néfastes, on accusera d'abord la nature humaine et ensuite quelque déchéance imaginaire de la religion; on accusera jamais les causes réelles, considérées a priori comme neutre parce que situées en dehors des alternatives morales simplistes et des règles pratiques auxquelles on a réduit la religion, et en dehors aussi de la pure théologie. Et comme le monde de la machine – « chrétien » selon certains puisque la machine ne commet point d'adultère et puisque toute chose efficace doit provenir du Christianisme –, comme ce monde s'impose partout pour des raisons matérielles irréversibles, il favorise partout sur le globe terrestre l'élément mondain et la mondanité technocratique, laquelle est de tout évidence l'antipode de tout amour de Dieu.

Cette mondanité utilitaire – franchement impie ou trompeusement chrétienne – ne saurait s'affirmer par une dialectique normale, elle a besoin d'arguments qui remplacent la réalité par des suggestions imaginatives des plus arbitraires. Au moins aussi déplaisant qu'un hyperbolisme inconsidéré, et bien davantage suivant les cas, est le biais faussement moralisant si commun au langage moderne : il consiste à vouloir justifier une erreur ou un mal quelconque par des étiquettes flatteuses et à vouloir compromettre une vérité ou un fait positif par des étiquettes infamantes, souvent en utilisant de fausses valeurs telles que la « jeunesse » et sans que les suggestions avancées aient le moindre rapport avec les choses auxquelles on les applique (18). Un autre vice de dialectique, ou un autre abus de pensée, est l'inversion du rapport causal et logique : on dira qu'il est temps d'inventer un idéal nouveau qui puisse enflammer les hommes, ou qu'il faut forger une mentalité capable de trouver beau le monde des machines et laid celui des sanctuaires, ou une mentalité capable de préférer la nouvelle messe ou la nouvelle religion à l'ancienne messe ou à la religion de toujours, et ainsi de suite. Comme le biais moralisant, le raisonnement inversant est totalement étranger à la dialectique orientale et à la dialectique traditionnelle tout court, et pour cause.

Nous pourrions signaler également, en passant, le raisonnement dynamiste qui subordonne la constatation d'un fait à la proposition d'une solution pratique – comme si la vérité n'avait pas sa raison d'être ou sa valeur en elle-même – ou le raisonnement utilitariste qui subordonne la vérité comme telle aux intérêts matériels des hommes physiques. Tout ceci n'est pas incompatible en fait avec un certains sens critique sur quelques plans extérieurs; s'il en est ainsi, l'inverse doit être possible également, à savoir la disproportion entre un discernement spirituel et un langage inconsidérément impulsif et hyperbolique. […]

(18) La propagande pour les innovations liturgiques et théologiques – et contre ceux qui n'en sont pas dupes – est un exemple particulièrement écœurant de ce procédé.”

Logic and Transcendence

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“À toutes mes haines acidulées, vous avez donné le narcotique raisonnable.”

Philippe Soupault (1897–1990) poète, romancier, éditeur, critique, essayiste, journaliste, homme de radio français

The Magnetic Fields

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“Ce tout petit changement avait été une révolution.”

Les Misérables

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“La liberté étant partout ce qu'elle est, c'est-à-dire sans contrainte interne, on peut dire que l'homme est libre de se damner, de même qu'il est libre de se jeter dans un abîme, s'il le veut; cependant, dès que l'homme passe à l'action, la liberté devient illusoire dans la mesure où elle va contre la vérité : celui qui se jette volontairement dans un abîme se prive par là même de sa liberté d'agir.
Il en va de même pour l'homme à tendance infernale : il devient l'esclave de son choix, tandis que l'homme à tendance spirituelle s'élève vers une plus grande liberté.
d'autre part, puisque la réalité de l'enfer est faites d'illusion, - car l'éloignement de Dieu ne peut être qu'illusoire -, l'enfer ne saurait exister éternellement à coté de la Béatitude, bien que, selon sa propre vision, sa fin ne puisse pas se concevoir; c'est là l'éternité à rebours des états de damnation. Ce n'est donc pas sans raison que les Soufis insistent sur la relativité de toute chose créée, et affirment que le feu de l'enfer se refroidira après une durée indéfinie; tous les êtres seront finalement résorbés en Dieu.
Quoi qu'en pensent certains philosophes modernes, la liberté et l'arbitraire se contredisent; l'homme est libre de choisir l'absurde, mais il n'est pas libre en tant qu'il le choisit; la liberté (dans ce cas là) et l'acte ne coïncident pas dans la Créature”

Titus Burckhardt (1908–1984)

Introduction to Sufism: The Mystical Dimension of Islam

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“Et puis, le manque est arrivé, dans le moment où je m’y attendais le moins, il est arrivé alors que j’avais presque fini par croire à mon amnésie.

C’est terrible, la morsure du manque. Ça frappe sans prévenir, l’attaque est sournoise tout d’abord, on ressent juste une vive douleur qui disparaît presque dans la foulée, c’est bref, fugace, ça nous plie en deux mais on se redresse aussitôt, on considère que l’attaque est passée, on n’est même pas capable de nommer cette effraction, et pourquoi on la nommerait, on n’a pas eu le temps de s’inquiéter, c’est parti si vite, on se sent déjà beaucoup mieux, on se sent même parfaitement bien, tout de même on garde un souvenir désagréable de cette fraction de seconde, on tente de chasser le souvenir, et on y réussit, la vie continue, le monde nous appelle, l’urgence commande.

Et puis, ça revient, le jour d’après, l’attaque est plus longue ou plus violente, on ploie les genoux, on a un méchant rictus, on se dit : quelque chose est à l'œuvre à l’intérieur, on pense à ces transports au cerveau qui annoncent les tumeurs, qui sont le signal enfin visible de cancers généralisés jusque-là insoupçonnables, on éprouve une sale frayeur, un mauvais pressentiment.

Et puis, le mal devient lancinant, il s’installe comme un intrus qu’on n’est pas capable de chasser, il est moins mordant et plus profond, on comprend qu’on ne s’en débarrassera pas, qu’on est foutu.

Oui, un jour, le manque est arrivé. Le manque de lui.

Au début, j’ai fait comme si je ne m’en rendais pas compte, le traitant par l’indifférence, par le mépris, je me savais plus fort que lui, j’étais en mesure de le dominer, de l’éliminer, c’était juste une question de volonté ou de temps, je n’étais pas le genre à me laisser abattre par quelque chose d’aussi ténu, d’aussi risible.

Et puis, il m’a fallu me rendre à l’évidence : ce match, je n’étais pas en train de le gagner, j’allais peut-être même le perdre, et je ne possédais pas le moyen d’échapper à cette déroute et plus je luttais, plus je cédais du terrain; plus je niais la réalité, plus elle me sautait au visage. Autant le reconnaître : j’étais dévoré par ça, le manque de lui.”

Philippe Besson (1967) écrivain français

Un homme accidentel

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“Le mal n’est pas sans remède. « Tout pouvoir est méchant dès qu’on le laisse faire ; tout pouvoir est sage dès qu’il se sent jugé2119. » Enfin, c’est la raison principale, au moins dans une démocratie, il faut résister aux pouvoirs parce qu’il importe de préserver la liberté de l’esprit, qui n’existe qu’en l’individu, contre toute puissance, même démocratique, contre tout groupe, même et surtout majoritaire. On a vu que la majorité, pour dire la loi, est la meilleure voie. Mais le vrai ne se vote pas, ni le bien, ni le juste. Quand tout le peuple condamnerait Socrate ou Dreyfus, ils n’en seraient pas moins innocents. Le danger existe d’une dictature de l’opinion publique ou du nombre. Ce ne serait qu’une tyrannie comme une autre, pire qu’une autre peut-être par l’enthousiasme. Ce serait « la théocratie revenue2120 », autrement dit l’idolâtrie du gros animal. Nos ministres ou nos journalistes seraient nos prêtres. La liberté n’y survivrait pas. La justice n’y survivrait pas. C’est où Platon revient. « La Saint-Barthélemy, quand elle aura été approuvée par le plus grand nombre, n’était pas juste pour cela2121. » Une loi injuste, pareillement, est certes une loi (positivisme juridique) ; mais n’en est pas moins injuste pour cela. Le suffrage universel ne prouve que lui-même. C’est dire qu’il ne prouve rien et ne saurait suffire à la démocratie. « Quand le pape, infaillible et irresponsable, serait élu au suffrage universel, l’Église ne serait pas démocratique par cela seul. Un tyran peut être élu au suffrage universel, et n’être pas moins tyran pour cela. Ce qui importe, ce n’est pas l’origine des pouvoirs, c’est le contrôle continu et efficace que les gouvernés exercent sur les gouvernants2122. » La démocratie, ce n’est pas le choix du chef, que les tyrannies peuvent connaître aussi ; c’est la résistance, contre les abus du pouvoir, c’est la critique, c’est le « pouvoir de contrôle, de blâme et enfin de renvoi2123 ». Tel est le sens, selon Alain, du parlementarisme et de la liberté de la presse. Mais ni parlement ni journaux n’y suffisent. Car ce contrôle, pour être effectif, doit être le fait de sujets libres ; et, pour être juste, d’esprits raisonnables, c’est-à-dire d’esprits. « La fonction de penser ne se délègue point », écrit Alain2124 ; « la vigilance ne se délègue point2125. » La démocratie n’échappe à la tyrannie du nombre que par le jugement individuel : le peuple, même souverain, n’est protégé de la barbarie et de lui-même que par la vigilance des citoyens.”

André Comte-Sponville (1952) philosophe français

Du tragique au matérialisme (et retour): Vingt-six études sur Montaigne, Pascal, Spinoza, Nietzsche et quelques autres

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“Esther n'était certainement pas bien éduquée au sens habituel du terme, jamais l'idée ne lui serait venue de vider un cendrier ou de débarrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gêne qu'elle laissait la lumière allumée derrière elle dans les pièces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivé, suivant pas à pas son parcours dans ma résidence de San Jose, d'avoir à actionner dix-sept commutateurs); il n'était pas davantage question de lui demander de penser à faire un achat, de ramener d'un magasin où elle se rendait une course non destinée à son propre usage, ou plus généralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les très jolies jeunes filles elle n'était au fond bonne qu'à baiser, et il aurait été stupide de l'employer à autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyé et gåté, protégé de tout souci comme de toute tâche ennuyeuse ou pénible afin de mieux pouvoir se consacrer à son service exclusivement sexuel. Elle n'en était pas moins très loin d'être ce monstre d'arrogance, d'égoïsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des très jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, très belle, infiniment érotique et désirable, Esther n'en était pas moins sensible aux infirmités animales, parce qu'elle les connaissait; c'est ce soir-là que j'en pris conscience, et que je me mis véritablement à l'aimer. Le désir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi à conduire à l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition étrange, d'une compassion pour l'être désiré; tout être vivant, évidemment, mérite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par là-même exposé à des souffrances sans nombre, mais face à un être jeune et en pleine santé c'est une considération qui paraît bien théorique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais réelle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'éprouver ce sentiment à son égard. Étant elle-même compatissante, ayant même des aspirations occasionnelles à la bonté, elle pouvait également susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'édifice, car je n'étais pas un être de passion, pas essentiellement, et si je pouvais désirer quelqu'un de parfaitement méprisable, s'il m'était arrivé à plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'étais même allé jusqu'à utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'à manifester une compréhension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immédiatement après avoir disposé de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'étais senti parfaitement à l'aise dans une relation sexuelle basée sur la pure attirance érotique et l'indifférence à l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - à défaut d'amour - de sympathie, d'estime, de compréhension mutuelle; l'humanité non, je n'y avais pas renoncé. (La possibilité d'une île, Daniel 1,15)”

Michel Houellebecq (1956) écrivain français
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“Ce sont les sophistes, Protagoras en tête, qui sont les véritables précurseurs de la pensée moderne; ce sont eux les « penseurs » proprement dits, en ce sens qu'ils se bornaient à ratiociner et ne se souciaient guère de « percevoir » et de rendre compte de ce qui « est ». Et c'est à tort qu'on a vu en Socrate, Platon et Aristote les pères du rationalisme, voire de la pensée moderne en général; sans doute, ils raisonnent — Shankara et Râmânuja en font autant — mais ils n'ont jamais dit que le raisonnement est l'alpha et l'oméga de l'intelligence et de la vérité, ni a fortiori que nos expériences ou nos goûts déterminent la pensée et priment l'intuition intellectuelle et la logique, quod absit.
Somme toute, la philosophie moderne est la codification d'une infirmité acquise; l'atrophie intellectuelle de l'homme marqué par la « chute » avait pour conséquence une hypertrophie de l'intelligence pratique, d'où en fin de compte l'explosion des sciences physiques et l'apparition de pseudo-sciences telles que la psychologie et la sociologie (1).
Quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que le rationalisme bénéficie de circonstances atténuantes en face de la religion, dans la mesure où il se fait le porte-parole des besoins de causalité légitimes que suscitent certains dogmes, du moins quand on les prend à la lettre comme l'exige la théologie (2). D'une manière tout à fait générale, il va de soi qu'un rationaliste peut avoir raison sur le plan des observations et des expériences; l'homme n'est pas un système clos, bien qu'il puisse s'efforcer de l'être. Mais même en dehors de toute question de rationalisme et de dogmatisme, on ne peut en vouloir à personne d'être scandalisé par les sottises et les crimes perpétrés au nom de la religion, ou même simplement par les antinomies entre les différents credos; toutefois, comme les horreurs ne sont certes pas l'apanage de la religion — les prédicateurs de la « déesse raison » en fournissent la preuve —, il faut nous arrêter à la constatation que les excès et les abus sont dans la nature humaine. S'il est absurde et choquant que des crimes se réclament du Saint-Esprit, il n'est pas moins illogique et scandaleux qu'ils aient lieu à l'ombre d'un idéal de rationalité et de justice. […]”

The Transfiguration of Man

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“Ils marchèrent toute la journée sur leurs ombres grandissantes.”

Marcel Pagnol (1895–1974) écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français
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“J'ai rêvé la gloire quand j'étais tout enfant, et maintenant je n'ai même plus l'orgueil de la médiocrité.”

Gustave Flaubert (1821–1880) romancier et auteur dramatique français

Correspondance

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“Le noyau de toute jalousie est un manque d'amour. (p. 225)”

Carl Gustav Jung (1875–1961) Médecin psychiatre suisse qui crée la psychologie analytique

Memories, Dreams, Reflections

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“Le courage, monsieur Krausmann, le courage tout court, c'est de croire en soi.”

Yasmina Khadra (1955) écrivain algérien

L'équation africaine

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“Mais la question ne se réduit pas seulement à l'ennui que procure cette gent écrivassière; il faut aussi souligner sa nocivité, car la « stupidité intelligente », surtout dans l'Italie actuelle, est remarquablement organisée. C'est une sorte de franc-maçonnerie implantée dans différents milieux et qui détient pratiquement toutes les positions-clés de l'édition, lorsque celles-ci ne sont pas déjà tenues et contrôlées par des éléments de gauche. Ses représentants possèdent un flair très développé pour reconnaître immédiatement ceux qui ont une nature différente et pour les frapper d'ostracisme. Nous donnerons à ce sujet un exemple banal mais significatif II existe en Italie un groupe d'intellectuels rassemblés autour d'une revue assez largement diffusée et bien faite, qui se voudrait anticonformiste et qui critique volontiers le régime politique et les moeurs d'aujourd'hui. Mais cette revue s'est bien gardée de contacter les rares auteurs qui pourraient lui donner, si elle voulait faire un travail sérieux, une base positive en matière de principes et de vision traditionnelle du monde. Ces auteurs ne sont pas seulement ignorés, ils sont aussi rejetés, exactement comme fait la presse de gauche, précisément parce qu'on sent que ce sont des hommes d'une autre trempe. Cela montre clairement que ce brillant anticonformisme n'est qu'un moyen pour se faire remarquer et pour parader, tout restant sur le plan du dilettantisme. Au demeurant, le fondateur de la revue en question, mort il y a quelques années, n'hésita pas à dire un jour que si un régime différent existait aujourd'hui, il changerait probablement de camp, de façon à être toujours dans l'« opposition» - le but, évidemment, étant de « briller » et d'étaler son « intelligence ».”

Julius Evola (1898–1974) philosophe italien

L'arco e la clava

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“La, tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté.”

Charles Baudelaire (1821–1867) poète français

L'Invitation Au Voyage/Invitation to the Voyage: A Poem from the Flowers of Evil
Variante: Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

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“Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences.
[Ensemble, c’est tout]”

Hunting and Gathering
Variante: Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences.

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“Mais j'ai pu alors entendre la parole d'Allah : personne ne doit avoir peur de l'inconnu, parce que tout homme est capable de conquérir ce qu'il veut et qui lui est nécessaire.”

The Alchemist
Variante: Personne ne doit avoir peur de l'inconnu, parce que tout homme est capable de conquérir ce qu'il veut et qui lui est nécessaire.

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“À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand; tout le reste est faiblesse.”

Alfred de Vigny (1797–1863) romancier, dramaturge et poète français

Variante: Quand on voir ce qu'on fut sur terre et ce qu'on lassie/ Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse.

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“Voisine
Je peux rester des après-midi entiers à regarder cette fille, caché derrière mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut écrire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenêtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle écoute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frères et sœurs, si elle met la radio quand elle se lève le matin, si elle préfère l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de près. Je me demande si elle s'épile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goût. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pétrole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda? Je me demande à quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapé, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pèse d'être seule? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne à sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle? Si ça se trouve, elle n'a aucun intérêt, cette fille.”

David Thomas (1953) musicien américain

La Patience des buffles sous la pluie

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“Je suis encore un homme jeune, et pourtant, quand je songe à ma vie, c’est comme une bouteille dans laquelle on aurait voulu faire entrer plus qu’elle ne peut contenir. Est-ce le cas pour toute vie humaine, ou suis-je né dans une époque qui repousse toute limite et qui bat les existences comme les cartes d’un grand jeu de hasard?
Moi, je ne demandais pas grand-chose. J'aurais aimé ne jamais quitter le village. Les montagnes, les bois, nos rivières, tout cela m’aurait suffi. J’aurais aimé être tenu loin de la rumeur du monde, mais autour de moi bien des peuples se sont entretués. Bien des pays sont morts et ne sont plus que des noms dans les livres d’Histoire. Certains en ont dévoré d’autres, les ont éventrés, violés, souillés. Et ce qui est juste n’a pas toujours triomphé de ce qui est sale.
Pourquoi ai-je dû, comme des milliers d’autres hommes, porter une croix que je n’avais pas choisie, endurer un calvaire qui n’était pas fait pour mes épaules et qui ne me concernait pas? Qui a donc décidé de venir fouiller mon obscure existence, de déterrer ma maigre tranquillité, mon anonymat gris, pour me lancer comme une boule folle et minuscule dans un immense jeu de quilles? Dieu? Mais alors, s’Il existe, s’Il existe vraiment, qu’Il se cache. Qu’Il pose Ses deux mains sur Sa tête, et qu’Il la courbe. Peut-être, comme nous l'apprenait jadis Peiper, que beaucoup d’hommes ne sont pas dignes de Lui, mais aujourd’hui je sais aussi qu’Il n'est pas digne de la plupart d’entre nous, et que si la créature a pu engendrer l’horreur c’est uniquement parce que son Créateur lui en a soufflé la recette.”

Philippe Claudel (1962) écrivain, réalisateur et scénariste français

Brodeck

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“Tout est question d’équilibre.”

French Women Don't Get Fat
Variante: Tout est question d'équilibre

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