Citations sur élaboration

Une collection de citations sur le thème de élaboration, pluie, tout, monde.

Citations sur élaboration

“je n'ai jamais contemplé l'inceste sous cette terrible lueur de caveau et de damnation éternelle qu'une fausse morale s'est délibérément appliquée à jeter sur une forme d'exubérance sexuelle qui, pour moi, n'occupe qu'une place extrêmement modeste dans l'échelle monumentale de nos dégradations. Toutes les frénésies de l'inceste me paraissent infiniment plus acceptables que celles d'Hiroshima, de Buchenwald, des pelotons d'exécution, de la terreur et de la torture policières, mille fois plus aimables que les leucémies et autres belles conséquences génétiques probables des efforts de nos savants. Personne ne me fera jamais voir dans le comportement sexuel des êtres le critère du bien et du mal. La funeste physionomie d'un certain physicien illustre recommandant au monde civilisé de poursuivre les explosions nucléaires m'est incomparablement plus odieuse que l'idée d'un fils couchant avec sa mère. A côté des aberrations intellectuelles, scientifiques, idéologiques de notre siècle, toutes celles de la sexualité éveillent dans mon coeur les plus tendres pardons. Une fille qui se fait payer pour ouvrir ses cuisses au peuple me paraît une soeur de charité et une honnête dispensatrice de bon pain lorsqu'on compare sa modeste vénalité à la prostitution des savants prêtant leurs cerveaux à l'élaboration de l'empoisonnement génétique et de la terreur atomique. A côté de la perversion de l'âme, de l'esprit et de l'idéal à laquelle se livrent ces traîtres à l'espèce, nos élucubrations sexuelles, vénales ou non, incestueuses ou non, prennent, sur les trois humbles sphincters dont dispose notre anatomie, toute l'innocence angélique d'un sourire d'enfant. (La promesse de l'aube, ch. X)”

Promise at Dawn

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“On peut se demander si, jusqu'à présent, l'élaboration des programmes n'a pas été envisagée beaucoup plus en fonction des matières à ingurgiter qu'en fonction de l'enfant lui-même et des impératifs de son développement.”

Régine Pernoud (1909–1998) archiviste paléographe et historienne médiéviste, fondatrice et directrice du Centre Jeanne d’Arc, à Orléan…

Citations de ses ouvrages, Pour en finir avec le Moyen Âge, 1977

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“Je ne vois pas que nous puissions faire autrement ici que revenir aux conditions, liées à la reproduction de notre espèce, dans lesquelles chaque homme, pour vivre, tout simplement vivre, entre dans l’univers par la représentation. Or, évoquer la représentation, c’est du même coup avoir affaire à l’horreur des commencements pour l’humain, à la logique subjective qui comporte, pour tout sujet, la nécessité de s’arracher à l’opacité, par le langage. En clair, cela revient à poser la loi de l’animal parlant : la nécessité de tout ramener aux mots pour qu’il y ait des choses. Méconnaître cette loi, vouloir ignorer son ressort et ses conséquences, c’est se condamner à ne rien comprendre à la logique de l’Interdit. (…) Si l’humain symbolise comme il respire, il n’entre dans la symbolisation que moyennant son passage sous les fourches caudines de l’institution du langage, dont il faut tâcher de comprendre que l’Interdit, en toute société et pour chaque sujet, constitue l’accompagnement, l’ombre portée en quelque sorte. Prenons donc la mesure de ce dont il s’agit : symboliser signifie rendre présent quelque chose d’absent, le représenter. Si la logique de l’Interdit est à ce point liée au phénomène du langage, à la représentation, par la parole, d’une absence, c’est qu’il est dans la nature du langage d’instituer. Le langage nous sépare des choses en les nommant, mais aussi notre séparation d’avec les choses institue les choses sous un nom pour le sujet qui parle, et de ce fait institue le sujet lui-même comme sujet du discours social des catégories, dont relèvent le nom des choses et la raison de ce qui entre elles les divise. S’arracher à l’opacité première par le langage, surmonter l’horreur des commencements, entrer dans l’échange symbolique : toute l’entreprise humaine fait jouer le principe institutionnel comme principe fondateur du discours et de la parole dans la société considérée. En ce sens, nous avons affaire à un (…) déterminisme symbolique (…). Réfléchissons sur les manifestations d’un tel déterminisme, rapportable à l’institution du langage et dont relèverait l’élaboration sociale de l’Interdit. Mes remarques viennent de faire apparaître le phénomène de l’institution de la communication humaine comme comportant plusieurs registres indépendants et en même temps soumis à un mode de relation, celui-là même où se révèle à nous l’idée d’institution. Ainsi distinguons nous : le registre du sujet de la parole, celui de l’univers nommé des objets –objet, ici, au sens de chose ou personne-dans-le-monde, par rapport à quoi tout sujet conquiert son identité-, celui enfin du discours des catégories.”

Leçons VI Les enfants du Texte. Étude sur la fonction parentale des États

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