Augustin d'Hippone: Pluie

Augustin d'Hippone était philosophe parmis les premiers Chrétien. Explorez des citations intéressantes sur pluie.
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“Si Loth qui était juste au point de mériter d'avoir des anges pour hôtes, livra ses filles à l'infâme passion des habitants de Sodome, préférant voir le déshonneur tomber sur des femmes que sur des hommes (Gen. XIX, 8.1); combien plus de zèle, combien plus de fermeté doit-on mettre à maintenir la chasteté de l'âme dans la vérité, puisqu'il est bien plus conforme à la vérité de préférer l'âme au corps, qu'un corps d'homme à un corps de femme?”

Si autem Loth cum ita iustus esset, ut angelos etiam hospites suscipere mereretur, stuprandas filias Sodomitis obtulit, ut feminarum potius ab eis corpora quam virorum corrumperentur (Gn. 19, 8); quanto diligentius atque constantius animi castitas in veritate servanda est, cum verius ipse corpori suo, quam corpus virile femineo corpori præferatur ?
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Citations de saint Augustin, Du mensonge

“Après cette promesse, et que Lot fut sorti de Sodome, une pluie de feu tomba du ciel et réduisit en cendres ces villes infâmes, où le débordement était si grand, que l'amour des garçons [littéralement : des hommes] y était aussi commun que les autres choses que les lois permettent. Ce châtiment effroyable fut une image du dernier Jugement.”

Post hanc promissionem liberato de Sodomis Loth et veniente igneo imbre de cælo tota illa regio impiæ civitatis in cinerem versa est, ubi stupra in masculos in tantam consuetudinem convaluerant, quantam leges solent aliorum factorum præbere licentiam. Verum et hoc eorum supplicium specimen futuri judicii divini fuit.
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Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

“En conséquence, non-seulement les époux chrétiens ont horreur de l'adultère, mais ils doivent, pour eux-mêmes, apporter un frein à la maladie de la concupiscence charnelle. Non, sans doute, l'Apôtre ne défend pas les relations conjugales renfermées dans les bornes du droit et de l'honnêteté; mais, se souvenant que la concupiscence serait restée étrangère au mariage, si, par son péché, l'homme n'avait pas perdu l'empire sur les membres de son corps, saint Paul demande que les mouvements de cette concupiscence soient l'œuvre, non pas de la volonté, mais de la nécessité, puisque, sans la concupiscence, la volonté elle-même ne saurait suffire à la génération des enfants. (…) Celui qui considère à ce point de vue son épouse, n'est point en proie à la maladie de la concupiscence, comme les Gentils qui ne connaissent point Dieu, mais il possède le vase de son corps saintement et honnêtement, comme un véritable chrétien qui place en Dieu toute son espérance. En effet, l'homme use du mal de la concupiscence, mais il n'est pas vaincu par lui, puisqu'il réprime et enchaîne cette concupiscence dans ses élans les plus impétueux et les plus désordonnés; s'il cède quelquefois et se sert de la concupiscence, c'est dans le but de régénérer spirituellement ceux qu'il engendre charnellement, et jamais pour soumettre l'esprit au honteux esclavage de la chair et des sens.”

Non solum igitur conjugatus fidelis vase non utatur alieno, quod faciunt a quibus uxores adpetuntur alienæ, sed nec ipsum proprium in concupiscentiæ carnalis morbo possidendum sciat. Quod non sic accipiendum est, tamquam prohibuerit Apostolus conjugalem, hoc est licitum honestumque concubitum, sed ut iste concubitus, qui nihil morbidæ libidinis haberet adjunctum, si non præcedente peccato in eo perisset libertatis arbitrium, quod nunc id habetadjunctum, non sit voluntatis, sed necessitatis, sine qua tamen in procreandis filiis ad fructum perveniri non potest ipsius voluntatis. (...) Hac intentione cordis qui suum vas possidet, id est coniugem suam, procul dubio non possidet in morbo desiderii, sicut gentes quæ ignorant Deum, sed in sanctificatione et honore, sicut fideles qui sperant in Deum. Illo quippe concupiscentiæ malo utitur homo, non vincitur, quando eam inordinatis atque indecoris motibus æstuantem frenat et cohibet neque nisi propagini consulens relaxat atque adhibet, ut spiritaliter regenerandos carnaliter gignat, non ut spiritum carni sordida servitute subiciat.
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Citations de saint Augustin, Mariage et Concupiscence

“Or quand l'esprit est soumis à Dieu, c'est avec justice qu'il commande au corps, et que dans l'esprit même, la raison commande aux passions. Lors donc que l'homme ne sert pas Dieu, quelle justice peut-il y avoir en l'homme, puisque ce n'est que le service qu'il lui rend qui donne droit à l'esprit de commander au corps, et a la raison de gouverner les passions? Et s'il n'y a point de justice en un homme de cette sorte, certainement il n'y en aura point non plus en une assemblée composée de tels hommes. II n'y aura donc point aussi de droit dont ils conviennent, et qui leur donne le nom de peuple, et par conséquent point de République.”

Serviens autem Deo animus recte imperat corpori, inque ipso animo ratio Deo Domino subdita recte imperat libidini vitiisque ceteris. Quapropter ubi homo Deo non servit, quid in eo putandum est esse justitiæ? quando quidem Deo non serviens nullo modo potest juste animus corpori aut humana ratio vitiis imperare. Et si in homine tali non est ulla justitia, procul dubio nec in hominum cœtu, qui ex hominibus talibus constat. Non est hic ergo juris ille consensus, qui hominum multitudinem populum facit, cujus res dicitur esse res publica .
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Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

“J'appelle charité, l'amour de ce qui n'est pas inférieur à celui qui aime [littéralement : lorsque les choses qui sont aimées ne doivent pas être tenues pour négligeables en comparaison de celui qui aime], c'est-à-dire ce qui est éternel, et qu'on peut aimer éternellement. Dieu donc et l'âme qui aime Dieu [littéralement : Dieu, donc et l'âme, lorsqu'ils sont aimés], voilà la charité dans son état le plus pur et le plus parfait, s'il ne s'y mêle point d'autre amour [littéralement : si rien d'autre n'est aimé]; on l'appelle aussi la dilection. Mais lorsque Dieu est plus aimé que l'âme, au point que l'homme aime mieux être à Dieu qu'à lui-même, c'est alors qu'il est dans la voie du souverain bien pour son âme, et conséquemment pour son corps; puisque nous n'avons plus aucun souci de satisfaire aucun désir, prenant les choses à tout hasard et comme elles se présentent. Or, le poison de la charité, c'est le désir d'acquérir ou de conserver les biens temporels. Son aliment, c'est la diminution de la cupidité; sa perfection, l'extinction de la cupidité. Le signe de son progrès, c'est de craindre peu; le signe de sa perfection, c'est de ne rien craindre, « car la cupidité est la racine de tous les maux, comme la parfaite dilection chasse toute crainte; »”

I Tim., VI, 10; I Jean, IV, 18.
Caritatem voco qua amantur ea quæ non sunt præ ipso amante contemnenda, id est, quod æternum est et quod amare ipsum æternum potest. Deus igitur et animus cum amantur, caritas proprie dicitur, purgatissima et consummata, si nihil aliud amatur; hanc et dilectionem dici placet. Sed cum Deus magis diligitur quam animus, ut malit homo ejus esse quam suus, tunc vere animo summeque consulitur, consequenter et corpori, nobis id non curantibus aliquo appetitu satagente, sed tantum promta et oblata sumentibus. Caritatis autem venenum est spes adipiscendorum aut retinendorum temporalium; nutrimentum ejus est imminutio cupiditatis; perfectio nulla cupiditas. Signum provectus ejus est imminutio timoris; signum perfectionis ejus nullus timor, quia et radix est omnium malorum cupiditas (1 Tim 6, 10); et consummata dilectio foras mittit timorem (1 Io 4, 18.)
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Citations de saint Augustin, Quatre-vingt trois questions diverses

“Toute couverte de plaies honteuses, [mon âme] se jetait hors d'elle-même, cherchant dans les objets sensibles un adoucissement à son mal [littéralement : avide d'être misérablement chatouillée par le contact des corps], mais parce que l'on veut trouver de la vie dans ce qu'on aime [littéralement : mais s'ils n'avaient pas d'âme, on ne les aimerait pas], il ne m'était véritablement doux d'aimer et d'être aimé, que dans l'entière possession de l'objet de mon attachement [littéralement : et plus encore si je pouvais jouir du corps de l'amant]. Ainsi je corrompais les sources de l'amitié en y mêlant toutes les impuretés de la débauche [littéralement : je souillais donc le fonds intime de l'amitié avec les saletés de la concupiscence]; j'en tarissais l'aimable pureté par ces vapeurs infernales qui sortaient de l'abîme d'un cœur infecté de toutes les corruptions [littéralement : je couvrais sa blancheur d'un nuage [provenant] du Tartare des désirs [sexuels déréglés]; et toutefois, par une vanité monstrueuse, tout infâme que j'étais, j'affectais des mœurs honnêtes et des manières élégantes. Enfin, je tombai dans ces filets de l'amour, où je souhaitais si ardemment d'être pris. O mon Dieu, quelle amertume vous répandîtes aussitôt sur ce que j'avais tant désiré, et avec quelle bonté miséricordieuse! Car à peine eus-je obtenu d'être aimé, et de jouir en secret [littéralement : car j'ai été aimé, et j'ai atteint, en cachette, les chaînes de la jouissance] et dans un fol enivrement de ce qui avait fait mon désir [littéralement : et j'étais entravé, [rendu] heureux par des enlacements tourmentés], que je me sentis aussitôt frappé et comme déchiré de verges brûlantes; la jalousie, les soupçons, les craintes, les disputes, les fureurs, ne me laissant pas un moment de repos.”

et ideo non bene valebat anima mea et ulcerosa proiciebat se foras, miserabiliter scalpi avida contactu sensibilium. sed si non haberent animam, non utique amarentur. amare et amari dulce mihi erat, magis si et amantis corpore fruerer. venam igitur amicitiæ coinquinabam sordibus concupiscentiæ candoremque ejus obnubilabam de tartaro libidinis, et tamen fœdus atque inhonestus, elegans et urbanus esse gestiebam abundanti vanitate. rui etiam in amorem, quo cupiebam capi. deus meus, misericordia mea, quanto felle mihi suavitatem illam et quam bonus aspersisti, quia et amatus sum, et perveni occulte ad vinculum fruendi, et conligabar lætus ærumnosis nexibus, ut cæderer virgis ferreis ardentibus zeli et suspicionum et timorum et irarum atque rixarum.
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Citations de saint Augustin, Les Confessions

“Vous [Église catholique] soumettez les femmes à leurs maris en les obligeant de leur rendre les devoirs d'une chaste et fidèle obéissance, non pour assouvir leur passion, mais pour mettre des enfants au monde, et pour gouverner leur famille. Vous établissez la domination des maris sur leurs femmes, non pour traiter le sexe le plus faible avec mépris, mais pour le dominer selon les lois d'une pure et sincère affection. Vous assujettissez les enfants à leurs pères par une servitude libre. Vous donnez aux pères un empire de douceur et de bienveillance sur leurs enfants.”

Tu feminas viris suis, non ad explendam libidinem, sed ad propagandam prolem, et ad rei familiaris societatem, casta et fideli obedientia subjicis. Tu viros conjugibus, non ad illudendum imbecilliorem sexum, sed sinceri amoris legibus præficis. Tu parentibus filios libera quadam servitute subjungis, parentes filiis pia dominatione præponis.
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Citations de saint Augustin, Des mœurs de l'Église catholique et des mœurs des Manichéens

“Définissons d'abord le péché, qui procède nécessairement de la volonté, comme nous l'atteste la loi divine elle-même gravée dans la nature humaine. Je dis donc que le péché est, à proprement parler, la volonté de conserver ou d'obtenir ce que la justice nous défend et ce dont il nous est libre de nous abstenir. Et en effet, s'il n'y avait pas de liberté, il n'y aurait pas de volonté. Cette définition du péché, je l'avoue, est plus grossière que scrupuleuse. Ai-je donc besoin de scruter tant de livres obscurs pour apprendre que personne ne peut être condamné ni au mépris ni au supplice, pour vouloir ce que la justice ne lui défend pas, ou pour ne pas faire ce qui ne lui est pas permis? N'est-ce pas là ce que les bergers chantent sur les montagnes, les poètes dans les théâtres, les ignorants dans leurs cercles, les savants dans les bibliothèques, les maîtres dans les écoles, les évêques dans les temples et le genre humain sur la face du monde tout entier? Que si personne n'est digne ni de mépris ni de condamnation, pour ne pas faire ce que lui défend la justice, ou ce qu'il ne peut faire, tandis que tout péché est, par lui-même, digne de mépris et de condamnation, doutera-t-on encore qu'il y ait péché quand on veut ce qui est injuste et quand on est libre de ne pas le vouloir? Voilà pourquoi je puis maintenant, et j'aurais toujours dû pouvoir donner du péché cette définition tout à la fois vraie et facile à saisir : le péché c'est la volonté de retenir ou d'acquérir ce que la justice défend, quand on est libre de s'en abstenir.”

Sine prius etiam peccatum definiamus, quod sine voluntate esse non posse omnis mens apud se divinitus conscriptum legit. Ergo peccatum est voluntas retinendi vel consequendi quod justitia vetat, et unde liberum est abstinere. Quanquam si liberum non sit, non est voluntas. Sed malui grossius quam scrupulosius definire. Etiamne hi libri obscuri mihi scrutandi erant, unde discerem neminem vituperatione suppliciove dignum, qui aut id velit quod justitia velle non prohibet, aut id non faciat quod facere non potest ? Nonne ista cantant et in montibus pastores, et in theatris pœtæ, et indocti in circulis, et docti in bibliothecis, et magistri in scholis, et antistites in sacratis locis, et in orbe terrarum genus humanum? Quod si nemo vituperatione vel damnatione dignus est, aut non contra vetitum justitiæ faciens, aut quod non potest non faciens, omne autem peccatum vel vituperandum est, vel damnandum; quis dubitet tunc esse peccatum, cum et velle injustum est, et liberum nolle; et ideo definitionem illam et veram et ad intellegendum esse facillimam, et non modo nunc, sed tunc quoque a me potuisse dici: Peccatum est voluntas retinendi vel consequendi quod iustitia vetat, et unde liberum est abstinere ?
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Citations de saint Augustin, Des deux âmes

“(2) La crainte et l'amour, tel est en effet, dans toute sa concision, la différence qui sépare les deux Testaments; la crainte était le partage de l'homme ancien, l'amour est le privilège de l'homme nouveau; et cependant l'un et l'autre sont l'œuvre d'un Dieu infiniment miséricordieux. (…) (3) La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. (…) Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde? (4) (…) Il n'y a donc pas lieu de soutenir la moindre contradiction entre l'Ancien Testament et le précepte que nous impose le Sauveur d'aimer nos ennemis. Tout en nous ordonnant de les aimer, il s'engage lui-même à en tirer vengeance, puisqu'il se représente sous la figure d'un juge qui tout partial et coupable qu'il est, n'ayant aucune crainte de Dieu, aucun respect pour les hommes, se laisse pourtant fléchir par les instances réitérées d'une pauvre veuve qui demande justice contre son persécuteur; à la fin il l'exauce, pour se délivrer de ses prières. S'il en est ainsi dans cette parabole, à combien plus forte raison Dieu, qui est la bienveillance et la justice même, n'affirme-t-il pas qu'il vengera ses élus de la haine de leurs ennemis (Luc, XVIII, 2-8.)?”

(2) Nam hæc est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor: illud ad veterem, hoc ad novum hominem pertinet; utrumque tamen unius Dei misericordissima dispensatione prolatum atque conjunctum. (...) (3) Potest ergo esse dilectio in vindicante. Quod unusquisque in filio suo probat, cum eum in mores pessimos defluentem, severissima cœrcitione constringit, et tanto magis, quanto magis eum diligit, atque hoc modo corrigi posse arbitratur. Non autem occidunt filios quos diligunt homines, quando eos corrigere volunt: quia multi hanc vitam pro magno bono habent, et totum quare volunt educare filios suos, in hac vita sperant. Fideles autem atque sapientes homines, qui credunt esse aliam vitam meliorem, et quanta possunt ex parte noverunt; nec ipsi vindicant occidendo, cum filios suos volunt corrigere, quia in hac vita eos posse corrigi credunt: Deus autem qui novit quid cuique tribuat, vindicat occidendo in quos voluerit, sive per homines, sive occulto rerum ordine; non quia eos odit in quantum homines sunt, sed in quantum peccatores sunt. (...) Ecce manifestum est Deum cum dilectione corrigere, non solum infirmitatibus et ægritudinibus, sed etiam mortibus temporalibus, eos quos non vult damnare cum mundo. (4) (...) et quomodo non sit contrarium quod Dominus nobis in Evangelio præcepit, ut diligamus inimicos nostros: de quibus tamen promittit ipse vindictam, cum de illo iudice similitudinem inducit, qui quotidianas interpellationes viduæ mulieris petentis ut se vindicaret, quamvis esset injustus, nec Deum timens, nec homines reverens, tamen sustinere non potuit, et audivit eam, ne ulterius tædium pateretur: ex cujus comparatione multo magis Deum, qui est benignissimus atque justissimus, dixit vindicare electos suos de inimicis eorum (Cf. Lc 18, 2-8.).
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Citations de saint Augustin, Contre Adimantus, Manichéen

“Vous [Église catholique] enseignez aux serviteurs de ne s'attacher pas tant à leurs maîtres par la nécessité de leur condition que par le plaisir de les servir. Vous obligez les maîtres de traiter doucement leurs serviteurs, en considération de leur Maître commun qui est Dieu, et vous faites qu'ils sont plus portés à les instruire qu'à les châtier.”

Tu dominis servos non tam conditionis necessitate quam officii delectatione doces adhærere. Tu dominos servis summi Dei communis Domini consideratione placabiles et ad consulendum quam cœrcendum propensiores facis.
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Citations de saint Augustin, Des mœurs de l'Église catholique et des mœurs des Manichéens

“Parmi toutes les nations et aux yeux de tous les hommes, le désir d'une postérité et la fidélité conjugale impriment au mariage un caractère de bonté réelle. Chez les chrétiens, il faut y ajouter la sainteté du sacrement qui défend à une épouse répudiée de convoler à de nouvelles noces, pendant la vie de son premier mari, lors même qu'elle n'aspirerait à un nouveau mariage que dans le but d'avoir des enfants. Ce but, en effet, est le seul que l'on doive se proposer dans le mariage. Supposé qu'il ne puisse être obtenu, le lien nuptial n'est pas brisé pour ce seul motif, il ne peut l'être que par la mort de l'un des deux époux. On ordonne un clerc pour diriger une réunion de fidèles; supposé que cette réunion n'ait pas lieu, le sacrement de l'ordre reste validement conféré. Bien plus, lors même qu'en punition de quelque faute ce clerc mériterait d'être interdit des fonctions de son ordre, il conserve toujours le caractère du sacrement et il le portera au jugement dernier. Que la génération soit le but du mariage, c'est ce qui résulte de ces paroles de l'Apôtre : « Je veux que les jeunes veuves se marient»; puis supposant qu'on lui demande pourquoi, il continue : « Afin de créer des enfants et de devenir mères de famille (I Tim, V, 14.) ». Quant à la fidélité conjugale, il s'exprime ainsi :.« L'épouse n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient au mari; de même l'époux n'a pas la puissance sur son propre corps, cette puissance appartient à la femme ((Ibidem.) ». Parlant enfin de la sainteté du sacrement, il s'écrie : « Que l'épouse ne se sépare point de son mari; si elle s'en sépare, qu'elle s'interdise tout nouveau mariage, ou qu'elle se réconcilie avec son époux. De même, que le mari ne renvoie point sa femme ((1 Cor 7, 4.) ». Tels sont donc les biens qui impriment au mariage tout autant de caractères de bonté : les enfants, la fidélité, le sacrement.”

Citations de saint Augustin, Le Bien du mariage

“Des hommes jugent, qui ne peuvent voir la conscience de ceux qu'ils jugent. Aussi la torture interroge souvent d'innocents témoins sur la vérité relative à une cause qui leur est étrangère. Que dirai-je de cette torture même que chacun subit pour sa propre cause? On demande à un homme s'il est coupable, et on le met au supplice; et l'innocent, pour un crime incertain, souffre une peine trop certaine; non que l'on découvre qu'il a commis le crime, mais l'on ignore s'il ne l'a pas commis! Et pourtant l'ignorance du juge est d'ordinaire le malheur de l'innocent. Et ce qui est plus odieux encore, ce dont on ne saurait trop gémir, erreur qu'il faudrait, s'il était possible, baigner dans des torrents de larmes, un juge torture un accusé de peur de faire mourir un innocent par ignorance, et cette malheureuse ignorance donne la torture et la mort à l'innocent qu'elle a torture pour ne pas le faire mourir innocent. Si en effet, selon la sagesse de ces philosophes, il préfère sortir de cette vie que de souffrir plus longtemps ces tortures, il déclare avoir commis le crime qu'il n'a pas commis. Il est condamné, il est mis a mort, et le juge ignore s'il a frappé un coupable ou un innocent; et cependant, de peur de le frapper innocent, le juge l'a mis à la torture; et voilà un innocent que le juge, pour éclairer son ignorance, met à la torture, et que dans son ignorance il tue!”

Quando quidem hi judicant, qui conscientias eorum, de quibus judicant, cernere nequeunt. Unde sæpe coguntur tormentis innocentium testium ad alienam causam pertinentem quærere veritatem. Quid cum in sua causa quisque torquetur et, cum quæritur utrum sit nocens, cruciatur et innocens luit pro incerto scelere certissimas pœnas, non quia illud commisisse detegitur, sed quia non commisisse nescitur? Ac per hoc ignorantia judicis plerumque est calamitas innocentis. Et quod est intolerabilius magisque plangendum rigandumque, si fieri possit, fontibus lacrimarum, cum propterea judex torqueat accusatum, ne occidat nesciens innocentem, fit per ignorantiæ miseriam, ut et tortum et innocentem occidat, quem ne innocentem occideret torserat. Si enim secundum istorum sapientiam elegerit ex hac vita fugere quam diutius illa sustinere tormenta; quod non commisit, commisisse se dicit. Quo damnato et occiso, utrum nocentem an innocentem judex occiderit, adhuc nescit, quem ne innocentem nesciens occideret torsit; ac per hoc innocentem et ut sciret torsit, et dum nesciret occidit.
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Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

“Car Dieu dans le commandement qu'il fit à l'homme ne considérait que son obéissance, vertu qui est la mère et la gardienne de toutes les vertus, puisque la créature raisonnable a été créée de sorte, que rien ne lui est plus utile que d'être soumise à son Créateur, ni rien plus pernicieux que de faire sa propre volonté.”

Sed obedientia commendata est in præcepto, quæ virtus in ereatura rationali mater quodam modo est omnium custosque virtutum: quando quidem ita facta est, ut ei subditam esse sit utile; perniciosum autem suam, non eius a quo ereata est, facere voluntatem.
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Citations de saint Augustin, La Cité de Dieu

“(38) J'ai commencé tard à vous aimer, beauté si ancienne, beauté si nouvelle : que j'ai commencé tard! Cependant vous étiez au-dedans de moi-même : et moi, je me tenais au-dehors, et c'était là que je vous cherchais. Dépouillé de la beauté dont vous aviez embellie mon âme, je me prenais à celle que vous avez répandue sur ceux de vos ouvrages qui m'environnaient. Ainsi, quand vous étiez avec moi, je n'étais pas avec vous : parce que ces choses mêmes qui ne seraient pas, si elles n'étaient en vous, m'en tenaient éloigné. Enfin, vous avez bien voulu m'appeler, et le cri que vous avez fait a forcé ma surdité. Vous avez jeté des éclairs et des rayons de lumière, et mon aveuglement s'est dissipé. Je n'ai pas plutôt respiré l'odeur de vos parfums, que j'ai soupiré après vous. Ce que j'en ai goûté entretient une faim et une soif qui fait mon bonheur. Enfin aux touches de votre grâce, mon cœur tout en feu n'a cherché que vos embrassements. (39) C'est que quand je Vous serai parfaitement uni, je n'éprouverai plus ni douleur ni travail, et ma vie dont vous remplirez toute la capacité, sera vivante dans toutes ses parties; au lieu que maintenant je me suis à charge à moi-même, parce que je ne suis point rempli de vous, et que vous ne soutenez que ceux que vous remplissez.”

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Citations de saint Augustin, Les Confessions
Original: (38) Sero te amavi, pulchritudo tam antiqua et tam nova, sero te amavi ! Et ecce intus eras et ego foris et ibi te quærebam et in ista formosa, quæ fecisti, deformis irruebam. Mecum eras, et tecum non eram. Ea me tenebant longe a te, quæ si in te non essent, non essent. Vocasti et clamasti et rupisti surdidatem meam, coruscasti, splenduisti et fugasti cæcitatem meam; fragrasti, et duxi spiritum et anhelo tibi, gustavi, et esurio et sitio, tetigisti me, et exarsi in pacem tuam. (39) Cum inhæsero tibi ex omni me, nusquam erit mihi dolor et labor, et viva erit vita mea tota plena te. Nunc autem quoniam quem tu imples, sublevas eum, quoniam tui plenus non sum, oneri mihi sum.