Citations sur aveu

Une collection de citations sur le thème de aveu, tout, pluie, bien-être.

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“L’aveu des fautes ne coûte guère à ceux qui sentent en eux de quoi les réparer.”

Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles (1647–1733) femme de lettres et salonnière française

Avis d’une mère à son fils, 1726

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“S'il est au monde une misère sans remède, c'est le serrement de cœur qui vient de l'incommunicable. Et s'il surgissait un nouveau sphinx qui proposât à l'homme cette nouvelle énigme : « Quel est le seul fardeau que le courage humain ne saurait supporter? », je répondrais aussitôt : C'est le fardeau de l'incommunicable. A ce moment-là, alors que j'étais assis dans une salle du Prieuré avec ma mère, sachant combien elle était raisonnable, combien patiemment elle écoutait mes explications, combien elle était franche et ouverte à la compassion, je n'en tombai pas moins dans un abîme de détresse par mon incapacité à me faire entendre… Rien de ce qui se présentait à ma rhétorique n'offrait autre chose que le reflet le plus faible, le plus enfantin de mes souffrances passées. Je me sentais juste aussi désemparé, aussi désarmé dans mon impuissance inerte à faire face (ou même simplement à m'efforcer de faire face) à la difficulté qui se dressait devant moi, que la plupart d'entre nous ont eu l'impression de l'être dans ces rêves de notre enfance où nous nous couchions, sans faire un geste de résistance, devant un lion dévastateur. Je sentis que la situation était sans espoir; un mot unique, que j'essayai de former sur mes lèvres, mourut dans un soupir; et j'acquiesçai passivement à l'aveu implicite que toutes les apparences semblaient comporter — à l'aveu qu'en fait je n'avais aucune excuse à offrir.”

Thomas de Quincey (1785–1859) écrivain britannique

Les Confessions d'un mangeur d'opium anglais, 1822

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“Un aveu. Je fais autre chose encore, autre chose que visualiser la scène, autre chose que convoquer un souvenir, je me dis  : à quoi Thomas a-t-il pensé, quand ça a été le dernier moment  ? après avoir passé la corde autour de son cou  ? avant de renverser la chaise  ? et d'abord, combien de temps cela a-t-il duré  ? une poignée de secondes  ? puisqu'il ne servait à rien de perdre du temps, la décision avait été prise, il fallait la mettre à exécution, une minute  ? mais c'est interminable, une minute, dans ces circonstances, et alors comment l'a-t-il remplie  ? avec quelles pensées  ? et j'en reviens à ma question. A-t-il fermé les yeux et revu des épisodes de son passé, de la tendre enfance, par exemple son corps étendu en croix dans l'herbe fraîche, tourné vers le bleu du ciel, la sensation de chaleur sur sa joue et sur ses bras  ? de son adolescence  ? une chevauchée à moto, la résistance de l'air contre son torse  ? a-t-il été rattrapé par des détails auxquels il ne s'attendait pas  ? des choses qu'il croyait avoir oubliées  ? ou bien a-t-il fait défiler des visages ou des lieux, comme s'il s'agissait de les emporter avec lui  ? (À la fin, je suis convaincu qu'en tout cas, il n'a pas envisagé de renoncer, que sa détermination n'a pas fléchi, qu'aucun regret, s'il y en a eu, n'est venu contrarier sa volonté.) Je traque cette ultime image formée dans son esprit, surgie de sa mémoire, non pas pour escompter y avoir figuré mais pour croire qu'en la découvrant, je renouerais avec notre intimité, je serais à nouveau ce que nul autre n'a été pour lui.”

Philippe Besson (1967) écrivain français

« Arrête avec tes mensonges »

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“[…] Pourtant, s’il n’existe pas de moyen infaillible pour permettre au futur disciple d’identifier un Maître authentique par une procédure mentale uniquement, il existe néanmoins cette maxime ésotérique universelle (127) que tout aspirant trouvera un guide authentique s’il le mérite. De même que cette autre maxime qu’en réalité, et en dépit des apparences, ce n’est pas celui qui cherche qui choisit la voie, mais la voie qui le choisit. En d’autres termes, puisque le Maître incarne la voie, il a, mystérieusement et providentiellement, une fonction active à l’égard de celui qui cherche, avant même que l’initiation établisse la relation maître-disciple. Ce qui permet de comprendre l’anecdote suivante, racontée par le Shaykh marocain al-’Arabî ad-Darqâwî (mort en 1823), l’un des plus grands Maîtres soufis de ces derniers siècles. Au moment en question, il était un jeune homme, mais qui représentait déjà son propre Shaykh, ’Alî al-Jamal, à qui il se plaignit un jour de devoir aller dans tel endroit où il craignait de ne trouver aucune compagnie spirituelle. Son Shaykh lui coupa la parole : « Engendre celui qu’il te faut! » Et un peu plus tard, il lui réitéra le même ordre, au pluriel : « Engendre-les! »(128) Nous avons vu que le premier pas dans la voie spirituelle est de « renaître »; et toutes ces considérations laissent entendre que nul ne « mérite » un Maître sans avoir éprouvé une certaine conscience d’« inexistence » ou de vide, avant-goût de la pauvreté spirituelle (faqr) d’où le faqîr tire son nom. La porte ouverte est une image de cet état, et le Shaykh ad-Darqâwî déclare que l’un des moyens les plus puissants pour obtenir la solution à un problème spirituel est de tenir ouverte « la porte de la nécessité »(129) et de prendre garde qu’elle ne se referme. On peut ainsi en déduire que ce « mérite » se mesurera au degré d’acuité du sens de la nécessité chez celui qui cherche un Maître, ou au degré de vacuité de son âme, qui doit être en effet suffisamment vide pour précipiter l’avènement de ce qui lui est nécessaire. Et soulignons pour terminer que cette « passivité » n’est pas incompatible avec l’attitude plus active prescrite par le Christ : « Cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira », puisque la manière la plus efficace de « frapper » est de prier, et que supplier est la preuve d’un vide et l’aveu d’un dénuement, d’une « nécessité » justement. En un mot, le futur disciple a, aussi bien que le Maître, des qualifications à actualiser.

127. Voir, dans le Treasury of Traditional Wisdom de Whitall Perry, à la section réservée au Maître spirituel, pp. 288-95, les citations sur ce point particulier, de même que sur d’autres en rapport avec cet appendice.
128. Lettres d'un Maître soufi, pp. 27-28.
129. Ibid., p. 20. - Le texte dit : « porte de la droiture », erreur de traduction corrigée par l’auteur, le terme arabe ayant bien le sens de « nécessité », et même de « besoin urgent ». (NdT)”

Martin Lings (1909–2005) savant anglais du soufisme

The Eleventh Hour: The Spiritual Crisis of the Modern World in the Light of Tradition and Prophecy

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“Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre cour; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple "il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion. Puis vous vous approcherez de la nature. Puis vous essayerez, comme un premier homme, de dire ce que vous voyez et vivez, aimez et perdez. N'écrivez pas de poèmes d'amour; évitez d'abord les formes qui sont trop courantes et trop habituelles : ce sont les plus difficiles, car il faut la force de la maturité pour donner, là où de bonnes et parfois brillantes traditions se présentent en foule, ce qui vous est propre. Laissez-donc les motifs communs pour ceux que vous offre votre propre quotidien; décrivez vos tristesses et vos désirs, les pensées fugaces et la foi en quelque beauté. Décrivez tout cela avec une sincérité profonde, paisible et humble, et utilisez, pour vous exprimer, les choses qui vous entourent, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous vous-même, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses; car pour celui qui crée il n'y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et indifférent. Et fussiez-vous même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à vos sens aucune des rumeurs du monde, n'auriez-vous pas alors toujours votre enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs? Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations englouties de ce vaste passé; votre personnalité s'affirmera, votre solitude s'étendra pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit des autres." (Lettres à un jeune poète)”

Letters to a Young Poet

“Puisque vous prétendez tout savoir. À défaut de connaître vous fabriquez des aveux.”

Alioum Fantouré (1938) écrivain et économiste guinéen

Le Cercle des Tropiques, 1972

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“Les chiffres sont des innocents qui avouent facilement sous la torture; mais cette facilité même leur permet ensuite de reprendre vite leurs aveux.”

Alfred Sauvy (1898–1990) Économiste et sociologue français

Mythologie de notre temps, 1965