Citations sur achat

Une collection de citations sur le thème de achat, bien-être, pluie, pouvoir.

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“Le point fondamental est le suivant : le travail, la terre et l'argent sont des éléments essentiels de l'industrie; ils doivent eux aussi être organisés en marchés; ces marchés forment en fait une partie absolument essentielle du système économique. Mais il est évident que travail, terre et monnaie ne sont pas des marchandises; en ce qui les concerne, le postulat selon lequel tout ce qui est acheté et vendu doit avoir été produit pour la vente est carrément faux. En d'autres termes, si l'on s'en tient à la définition empirique de la marchandise, ce ne sont pas des marchandises. Le travail n'est que l'autre nom de l'activité économique qui accompagne la vie elle-même -- laquelle, de son côté, n'est pas produite pour la vente mais pour des raisons entièrement différentes --, et cette activité ne peut pas non plus être détachée du reste de la vie, être entreposée ou mobilisée; la terre n'est que l'autre nom de la nature, qui n'est pas produite par l'homme; enfin, la monnaie réelle est simplement un signe de pouvoir d'achat qui, en règle générale, n'est pas le moins du monde produit, mais est une création du mécanisme de la banque ou de la finance d'État. Aucun de ces trois éléments -- travail, terre, monnaie -- n'est produit pour la vente; lorsqu'on les décrit comme des marchandises, c'est entièrement fictif.”

La Grande Transformation (1944), Deuxième partie : Grandeur et décadence de l'économie de marché, Chapitre 6 : Le marché autorégulateur et les marchandises fictives : travail, terre et monnaie

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“Nous ne pouvons plus aujourd'hui parler argent sans penser à la vie économique, globale : […] l'argent en est le symbole. […] (car il) a subi une abstraction et une objectivation au cours du dernier siècle.
- Une abstraction, car l'individu n'a plus entre les mains une valeur en soi, il ne peut plus attribuer de sens au signe monétaire. Et ce n'est plus seulement la monnaie papier mais aussi la monnaie scripturale qui conduit à cette abstraction. L'individu ne s'attache plus au billet mais à son seul pouvoir d'achat. Le signe s'est rapproché de sa réalité économique en devenant lui-même plus abstrait.
- Une objectivation également, car l'on a de plus le sentiment que la manipulation de l'argent n'est pas un fait personnel, une appropriation, mais résulte de combinaisons lointaines et complexes dont nos actes ne sont que l'écho.
Il n'y a (donc) plus véritablement de relation entre l'individu et son argent parce que cet argent est (devenu) abstrait et objectif. Dès lors, il n'y a plus de problème moral de l'argent : […] l'homme n'est plus responsable de ce qu'il gagne, ni du « comment il gagne », ni du « comment il dépense », car il s'agit uniquement (pour lui) d'un jeu objectif d'opérations économiques dans lequel (il se sent) très peu de chose.”

Jacques Ellul (1912–1994) professeur d'histoire du droit, sociologue et théologien protestant français

L'homme et l'argent, 1953

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“Mais, par-delà l’argent, une hiérarchie tendra à s’établir inéluctablement entre ceux qui, de père en fils, se transmettront des valeurs familiales de stabilité et une éducation de qualité – souvent les milieux religieux mais pas toujours -, dont les enfants auront une généalogie, des repères forts non seulement par l’histoire nationale mais aussi par l’histoire familiale, et une sorte de prolétariat affectif qui n’aura rien de tout cela, ceux qui ne seront pas « nés » comme on disait, les malheureux enfants de l’insémination artificielle venant instaurer cette inégalité en norme. Comme l’école, le droit du mariage, affaibli dans la sphère publique, se privatisera! Ainsi se trouve aboli en Occident, pour le plus grand avantage des forces multinationales qui veulent un peuple atomisé et inerte, l’effort de quinze siècles de christianisme, souvent oppressif certes, mais qui eut pour effet démocratiser, au travers d’une discipline sexuelle aujourd’hui discréditée, ce qui était dans le monde antique le privilège des plus fortunés : avoir une "gens", une généalogie, une identité familiale, un père et une mère repérables. Ainsi se trouve remis au goût du jour le clivage qui était celui de la société antique tardive : une minorité bénéficiant des privilèges de la vie familiale « normale », de la protection du clan, d’une identité déterminée par trois noms (prénom, nom, cognomen) et une masse d’esclaves vivant dans la promiscuité de l’ergastule, séparables au gré des achats et des ventes, pauvres d’argent, pauvres de repères affectifs et moraux, mais surtout pauvres d’identité.”

Roland Hureaux (1948) personnalité politique française
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