“A Gand il régnait une atmosphère étrange. Mes parents m'étaient devenus étrangers. Ils paraissaient vieux, ne jouaient jamais avec moi et ne paraissaient jamais spontanés ou énergiques. La plupart du temps, ils dormaient tard le samedi et j'errais en m'ennuyant dans cette maison. Il n'y avait pas grand chose à faire. Tout était rempli avec de la porcelaine chinoise et des antiquités. Ma chambre avec ses fenêtres en vitraux était souvent trop froide pour y rester, et en été il y faisait étouffant. Elle n'était d'ailleurs nullement confortable. Le papier peint était vieillot avec des roses verdâtres sur un arrière fond blanc; les meubles étaient démodés et il y avait un crucifix et une "Vierge à l'enfant" sur le mur. Il y avait des jouets, mais que peut faire un enfant avec des jouets s'il n'y a personne pour jouer avec lui? Toute la matinée, j'attendais qu'ils se réveillent tous les deux. Quand finalement ils étaient réveillés, ils faisaient un petit somme après le repas de midi. Ils ne se parlaient jamais, ils ne me parlaient pas non plus. Ils étaient des étrangers l'un pour l'autre, je me sentais étrangère comme si je venais loger chez un oncle ou une tante.”

—  Régina Louf

français

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

Citations similaires

Marcel Pagnol photo
Frederick Forsyth photo
Alessandro Baricco photo

“Je n'ai même jamais entendu sa voix. […] C'est une souffrance étrange. […] Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.”

Alessandro Baricco (1958) écrivain italien

Silk
Soie
Variante: C'est une souffrance étrange.
Doucement.
-Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.

Paulo Coelho photo
Emily Brontë photo
Molière photo
Charles De Coster photo
René Descartes photo

Avec