Citations sur monastère

Une collection de citations sur le thème de monastère, moins, tout, pluie.

Citations sur monastère

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“Et c'est cela, alors, la vie monastique?”

Charles Robert Maturin (1782–1824) romancier irlandais

Melmoth — L'homme errant, 1820

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“Le costume viril musulman est une synthèse des vêtements sacerdotal et monastique et affirme en même temps la dignité virile. C'est le turban qui, d'après les dires du Prophète, indique la dignité spirituelle, donc sacerdotale, de même que la couleur blanche des vêtements, le manteau aux larges plis et le haïk enveloppant la tête et les épaules. Certains vêtements propres aux habitants du désert ont été généralisés et ""stylisés"" dans un but spirituel.
Le caractère monastique, par contre, s'affirme dans la simplicité du costume musulman et dans la prohibition plus ou moins rigoureuse des bijoux d'or et de la soie; seules les femmes peuvent porter l'or et la soie, et ce n'est pas en public mais seulement dans l’intérieur de la maison, - qui correspond au monde intérieur de l'âme, - qu'elles peuvent montrer ces parures.
Partout où la civilisation islamique commence à déchoir, c'est d'abord le turban qu'on bannit, puis le port des vêtements larges et souples, qui facilitent les gestes de la prière rituelle. Quant à la campagne menée, en certains pays arabes, en faveur du chapeau, elle vise directement l'abolition des rites, car le bord du chapeau empêche le front de toucher le sol lors des prosternations; la casquette à visière, avec son allure particulièrement profane, n'est pas moins hostile à la tradition. Si l'usage des machines nécessite le port de tels vêtements, cela prouve simplement, du point de vue de l'Islam, que le machinisme éloigne l'homme de son centre existentiel, où il est ""debout devant Dieu"".”

Titus Burckhardt (1908–1984)

Sacred Art in East and West

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“Que signifie qu’il n’y pas une continuation de l’œuvre de René Guénon par consensus? Je ne sais ce que font les Maçons guénoniens, mais je sais que le groupe soufique de Vâlsan correspond pleinement à tout ce que désirait Guénon; quant à moi l’œuvre de Guénon en tant qu’ensemble indivisible ne me concerne pas puisque je n’en accepte pas tous les axiomes, et on ne peut en bonne logique me reprocher de ne pas avoir réalisé un programme que je n’ai jamais eu l’intention de réaliser. »

« On peut ironiser sur des « excommunications réciproques » quand il s’agit d’une secte intrinsèquement hétérodoxe, donc d’une caricature, – de mormons, de béhaïstes, d’anthroposophes – mais non quand il s’agit d’un milieu normal et honorable se référant à des vérités spirituelles; dans ce dernier cas, même les anathèmes peuvent être honorables, et il y eut dans tous les climats, dans les premiers siècles du Christianisme aussi bien qu’aux débuts de l’Islam, et jusque dans les ordres monastiques et les confréries. « Les divergences des sages sont une bénédiction » disait le Prophète. Les guénoniens, dans leur ensemble sont des hommes respectables, et il faut respecter même leur divergences, lesquelles ne peuvent prêter au ridicule, ou plutôt au mépris, que dans les cas où un individu se mêle sottement ou effrontément des choses qui le dépassent; or je revendique la plus rigoureuse honorabilité non seulement pour moi-même, mais aussi pour mon ancien adversaire Vâlsan, dont j’ai toujours respecté la position – ce fut celle de Guénon – et avec lequel j’ai eu de bons rapports jusqu’à sa mort, malgré nos divergences. Mais il va sans dire que je ne saurais revendiquer cette honorabilité pour des personnes, guénoniennes ou non, qui n’ont ni vertu ni bonne foi. »

« Vâlsan me disait une fois qu’il y a peu d’hommes intelligents parmi les guénoniens, quelqu’en puisse être la raison; il parlait évidemment, non d’un groupe, mais de tous les guénoniens; et il avait une certaine expérience de leur moyenne, comme je l’ai moi-même. Une des raisons de cet état de choses est la suivante : l’ésotérisme attire, non seulement les hommes d’élite mais aussi les médiocres souffrant de sentiments d’infériorité qu’ils cherchent à compenser par quelque sublimation; et il y a ausi des psychopathes à la recherche soit d’un espace de rêve, soit d’un abri donnant un sentiment de sécurité. On ne peut pas empêcher que de tels hommes existent, mais ce n’est pas une raison pour être dupe de leur « orthodoxie », ni surtout de leur mythomanie. »

« J’ajouterai que Vâlsan fut la personnification du guénonisme intégral et inflexible, qu’il fut – lui seul – le « dauphin » de Guénon; qu’il fut un homme fort intelligent et profondément spirituel, en sorte qu’il me fut possible d’avoir avec lui les meilleurs rapports, malgré nos divergences. C’est d’ailleurs sa paix avec moi, et son désir de m’avoir comme collaborateur à la revue, qui est le principal chef d’accusation de la part des sectaires de Turin; »

[Frithjof Schuon – Lettre à Jean-Pierre Laurant (Pully avril 1976)]”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse
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“La condition du moine constitue une victoire sur l'espace et le temps, ou sur le monde et la vie, en ce sens que le moine se situe par son attitude au centre et dans le présent : au centre par rapport au monde plein de phénomènes, et dans le présent par rapport à la vie pleine d’évènements. Concentration de prière et rythme de prière: ce sont en un certain sens les deux dimensions de l'existence spirituelle en général et monastique en particulier. Le religieux s'abstrait du monde, il se fixe en un lieu défini et le lieu est centre parce qu'il est consacré à Dieu, il ferme moralement les yeux, et reste sur place en attendant la mort, comme une statue placée dans une niche, pour parler saint François de Sales; par cette "concentration", le moine se situe sous l'axe divin, il participe déjà au Ciel en se rattachant concrètement à Dieu. Ce faisant, le contemplatif s'abstrait également de la durée, car par l'oraison - cette actualisation permanente de la conscience de Dieu -, il se situe dans un instant intemporel : l'oraison (ou le souvenir de Dieu) est maintenant et toujours, elle est "toujours maintenant" et appartient déjà l 'Éternité. La vie du moine, par l'élimination des mouvements désordonnés, est un rythme; orl e rythme est la fixation d'un instant - ou du présent - dans la durée, comme l'immobilité est la fixation d'un point -ou du centre - dans l'étendue; ce symbolisme fondé sur la loi de l'analogie devient concret en vertu de la consécration à Dieu.”

Frithjof Schuon (1907–1998) métaphysicien, théologien et philosophe suisse

Light on the Ancient Worlds