“Rien n'est plus délicieux que ces premières journées d'automne où l'air agité de puissants remous semble une mer invisible dont les vagues se brisent dans les arbres, tandis que le soleil, dominant cette fureur et ce tumulte, accorde à la moindre fleur l'ombre qu'elle fera tourner à son pied jusqu'au soir. De ce calme et de cette frénésie résulte une impression où la force se mêle à une douceur que le langage humain ne peut rendre. C'est un repos sans langueur, une excitation que ne suit aucune lassitude; le sang coule plus joyeux et plus libre, le cœur se passionne pour cette vie qui le fait battre. À ceux qui ne connaissent pas le bonheur, la nature dans ces moments généreux leur en apporte avec les odeurs des bois et les cris des oiseaux, avec les chants du feuillage et toutes ces choses où palpite l'enfance.”
Léviathan, Julien Green, Fayard, Le Livre de Poche, 1993, 1929, 156, XIII, 978-2-253-09940-6
Léviathan, 1929
Thèmes
nature , oiseau , arbre , passion , chant , fleur , soleil , enfance , cri , mer , vie , bonheur , chose , fait , force , air , cœur , accord , soir , pied , sang , tournée , chanteur , pluie , bois , vague , impression , humain , ombre , excitation , odeur , automne , douceur , coulée , apport , tout , suite , moment , frénésie , calme , repos , langage , première , palpitation , journée , agitation , dominanteJulien Green 9
écrivain américain 1900–1998Citations similaires

“Il y a des pluies de printemps, délicieuses
où le ciel a l'air de pleurer de joie.”
Les Trois Impostures, 1922

Les Elfes
Recueil de nouvelles, Soleil des loups, 1951, L’Archéologue