“Un mariage, quelque brillant qu'il fût, me plaçait sous le pire des jougs, celui du caprice d'un individu qui pouvait être noble et intelligent à la vérité, mais qui pouvait aussi être vulgaire et stupide. D'ailleurs, le mariage, c'était le ménage, le gynécée, la vie des salons. C'était le renoncement presque certain à l'expansion de ma force, à ce rayonnement de ma vie sur d'autres vies, dont l'image seule enflammait mon cerveau d'irréfrénables désirs. L'idée de diriger un jour une communauté tout entière et l'éducation de deux cents jeunes filles, toujours renouvelées et recrutées dans les premiers rangs de la société, s'empara de moi comme la seule qui pût me conduire à un but digne d'efforts. Si je pouvais, me disais-je, infiltrer dans ces jeunes cœurs les sentiments dont le mien déborde; si, au lieu de la morgue et de la vanité dont on les nourrit, je parvenais à les pénétrer des principes d'une égalité vraie; si j'allumais dans leur âme un pur et enthousiaste amour du peuple, jaurais fait une révolution… Ce mot me donnait le vertige.”

—  Marie d'Agoult , livre Nélida

Roman, Nélida, 1866

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 4 juin 2021. L'histoire

Citations similaires

Marquis de Sade photo
Octave Gréard photo
Marguerite Duras photo
Pierre Bayard photo
Robert Silverberg photo
Simone de Beauvoir photo

“La Vérité pouvait être crucifiée. Mais bientôt peut-être y aurait-il résurrection.”

Walter M. Miller (1923–1996) écrivain américain

Citations de ses romans, Un cantique pour Leibowitz (A Canticle for Leibowitz), 1960

Imre Kertész photo

Avec