“Les Arabes portèrent le goût des mathématiques dans tous les pays soumis à leur puissance. Elles fleurirent pendant longtemps en Espagne. […] Les Chrétiens, qui, dès le Xe siècle, avaient commencé à chasser les Arabes de quelques parties de l'Espagne, ne dédaignèrent pas de s'instruire parmi ces mêmes Maures dont ils abhorraient la religion. […] Les intérêts de l'ambition, à qui rien ne résiste, finirent par rompre toute communication entre les Chrétiens et les Maures, et plongèrent l'Espagne dans les plus profondes ténèbres. A mesure que les victoires des premiers se mulipliaient, les sciences allaient en déclinant : elles périrent enfin, quand la domination des Maures cessa en Espagne, par la perte de Grenade : événement a jamais déplorable, si la religion chrétienne n'en eût profité, en s'étendant sur les ruines du Mahométisme.”

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 18 janvier 2019. L'histoire

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“Les conquérans musulmans de l'Espagne, mêlés de Maures et d'Arabes, y apportèrent la culture des sciences, l'amour de la patrie et l'esprit chevaleresque. De là nous sont venues la rime et la romance, qui ont marqué l'aurore du bon goût dans les provinces méridionales de la France. Les mathématiques, l'astronomie, la philosophie, la médecine et l'art vétérinaire, furent enseignés aux académies arabes en Espagne. Là s'élevèrent ces monumens magnifiques de l'architecture arabe, mélange fantasque de l'architecture des Grecs et des Persans. C'est l'architecture arabe qui a embelli l'architecture gothique, avec laquelle on l'a souvent confondue. […] Cest parmi les progrès du luxe et de la civilisation arabes que se forma cet esprit de chevalerie errante, mélange romanesque de sentimens d'honneur et de délicatesse, de religion et d'amour. Mais la chevalerie espagnole-chrétienne, entée sur la chevalerie musulmane-bédouine, était à cette dernière ce qu'est le fruit de l'arbre cultivé à celui du sauvageon. De là naquit le goût des tournois, des joûtes, des cours d'amour, des expéditions romanesques et des duels. Ainsi le contre-coup du choc dont l'Islam renversa les anciens empires de l'Orient, a donné en Europe le branle aux esprits. Ainsi, par un enchaînement de causes éloignées et prochaines, nous devons une partie de notre culture et de l'esprit de nos siècles de chevalerie au mahométisme, qui a étendu son influence non seulement sur les peuples chez lesquels il s'est établi, mais même au-delà de leurs limites jusqu'au sein des nations européennes, qui en conservent encore aujourd'hui le témoignage irréfragable dans le nombre de mots arabes adoptés qui se trouvent dans chacune d'elles.”

Conrad Malte-Brun (1775–1826) géographe français

Annales des voyages de la géographie et de l'histoire, 1808-1826

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