“Ce plan [économique d'Édouard Balladur] […] il y a des choses que je connais depuis toujours quoi. Quand j'étais ministre pour la première fois, c'était en 1947 […], à la naissance de la Quatrième République, gouvernement Ramadier; bon j'étais au bout de la table, j'étais ministre des anciens combattants et victimes de la guerre, à l'époque il y en avait beaucoup mais enfin… […] Alors tous les grands experts venaient là, il y avait le gouverneur de la Banque de France, il y avait le directeur du budget, il y avait des économistes fameux à la Jean Monnet; ça occupait beaucoup de temps, quelques fois plusieurs journées, moi j'écoutais avec avidité, je sortais quand même à peu près des bancs de l'université où j'avais entendu, disons l'aspect théorique de ces choses, mais là on était en plein dans la pratique; c'était très savant, très sérieux, peut-être un débat d'idées, et ça se terminait toujours par l'augmentation du tabac et de l'alcool : hé bien ça continue.”

À la 11 minute du documentaire. Le plan auquel fait référence François Mitterrand est un plan de redressement de l'économie française du gouvernement Balladur, en mai 1993, qui comporte notamment l'augmentation des prix du tabac et de l'alcool.
Entretiens, Conversations avec un président, Seconde partie

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Il faut comprendre mon indignation. Les batailles du Belvédère et de Garigliano ont été gagnées par des Marocains…Le gouvernement oublie que pendant la guerre, l'épopée extérieure du gaullisme, la reconquête du pays a été menée par plus d'Africains que de métropolitains. Ce sont des divisions algériennes, marocaines et maliennes qui ont repris Toulon et Marseille…Les Africains ont participé à toutes les guerres de la France depuis 1850, croyant qu'ils avaient des liens privilégiés avec la France. Des centaines de milliers sont morts pendant ces guerres. On ne sait pas si le soldat inconnu était noir. Cela donne à la France des devoirs absolus: devoir de reconnaissance, devoir de politesse, devoir de respect de leur dignité. Quand les pères des gens de la rue Pajol venaient se battre ici on ne leur demandait pas leurs papiers, mais on les mobilisait et on les envoyait au front. Ils ont passé le Rhin en 1944, alors que les Français libérés n'ont pas été mobilisés. A l'époque cela avait produit une gêne dans l'armée française. Mais on leur dénie d'avoir participé à la défense et à la prospérité nationale: depuis l'indépendance, toutes les pensions d'anciens combattants d'Afrique ont été supprimées…Je suis pour la défense des valeurs républicaines, des droits de l'homme. Je ne dis pas pour autant qu'il faut ouvrir grandes les frontières à tout le monde. Sinon la mutation engendrée serait telle que notre civilisation disparaîtrait. Certains changements demandent des préparations que nous n'avons pas su faire en cent cinquante ans d'empire colonial. Mais l'injustice du gouvernement français à leur égard et la mauvaise foi d'une partie de l'opinion française me révolte.”

Antoine Sanguinetti (1917–2004) militaire et politicien français

Interview de l'amiral Sanguinetti, ancien résistant, suite à l'intervention policière contre les Africains sans-papiers grévistes de la faim de Saint-Bernard en aout 1996

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