“Et je le crois, mon Dieu! je le crois. Ses paroles me sauvent de mes doutes, de mes souffrances, de moi-même; je les bois jusqu’à la lie, m’en imprègne absolument. Dans mon ciel, des traînées de nuages noirs s’estompent à une vitesse vertigineuse pour laisser place nette. Un flot d’air s’engouffre en moi, chasse le remugle qui m’empuantissait intérieurement, redonne à mon sang une teinte moins repoussante, plus lumineuse. Mon Dieu! Je suis sauf; maintenant que je ramène le salut de l’humanité à celui de mon infinitésimale personne, maintenant que mon honneur est épargné, je perds de vue mon chagrin et mes colères et je suis presque tenté de tout pardonner. Mes yeux se gonflent de larmes, mais je ne les laisse pas gâcher cette hypothétique réconciliation avec moi-même, ces retrouvailles intimes que je suis le seul à fêter quelque part dans ma chair et dans mon esprit.”
L’Attentat, 2005
Thèmes
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écrivain algérien 1955Citations similaires

“Je ne crois pas en Dieu, mais j'ai le sens de l'infini.”
Deuil pour deuil, 1924

“Malgré toutes nos malchances, je crois que les dieux sont avec nous.”
Délivrance, 1970
L'agression : une histoire naturelle du mal, 1969

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