Profitons de l'Ornithorynque, 1991
“Parce que le tyran souffre toujours, répondit Berg visiblement calmé par le fait d'exprimer ses arguments. Il souffre, poursuivit-il, d'une part à cause de lui-même, d'autre part à cause de son ambition inassouvie : et comme il ne pourra jamais régner complètement sur les autres - et c'est effectivement impossible puisqu'il existe toujours un dernier refuge inexpugnable, ne serait-ce que l'asile ou la mort - il finit par se retourner contre lui-même. Vous savez, je pense parfois que le martyr est le tyran le plus parfait. C'est du moins la forme la plus pure de la tyrannie, devant laquelle tout le monde s'incline…”
Le Refus , Hongrie 1988, France 2001
Thèmes
pensée , mort , monde , formation , fait , partie , cause , argument , forme , réfugié , part , pluie , plate-forme , ambition , formateur , parc , autre , règne , contrée , tyrannie , dernier , berge , moins , complet , effectif , impossible , tout , calme , parfait , martyr , asile , devant , retournement , soufreImre Kertész 68
écrivain hongrois 1929–2016Citations similaires
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Le Désert des Tartares (1945)
Variante: Drogo s’aperçut à quel point les hommes restent toujours séparés l'un de l'autre, malgré l'affection qu'ils peuvent se porter; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, sa douleur lui appartient en propre, nul ne peut l'en décharger si légèrement que ce soit; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, autrui ne souffre pas pour cela, même si son amour est grand, et c'est cela qui fait la solitude de la vie.
Commentaire de Mary Pierce à propos de ce qu'on ressent pour une première finale en Grand Chelem, à l'occasion de la finale entre Francesca Schiavone et Samantha Stosur à Roland-Garros en 2010. Franco-américaine, Mary Pierce traduit littéralement en français une expression de langue anglaise, « to have butterflies in one's stomach » (« avoir des papillons dans l'estomac »), expression qui signifie « être nerveux » mais qui n'existe pas telle quelle en français.
Discours prononcé devant l'Académie Nobel (7 décembre 1996)
“Douleur toujours nouvelle pour celui qui souffre et qui se banalise pour l'entourage.”