Citations sur descente

Une collection de citations sur le thème de descente, bien-être, tout, porte-parole.

Citations sur descente

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“L'attitude des modernes à l'égard du passé comporte en effet trop souvent une double erreur : d'une part, ils jugeront que telles formes ayant un contenu intemporel sont inconciliables avec les conditions mentales de ce qu'ils appellent « notre temps »; d'autre part, ils se réfèrent volontiers, pour introduire telle réforme ou telle simplification, à ce qui a été fait dans l'Antiquité ou au Moyen Age, comme si les conditions cycliques étaient toujours les mêmes et qu'il n'y avait pas, du point de vue de la fluidité spirituelle et de l'inspiration, un appauvrissement — ou un abaissement — progressif des possibilités. La religion — car c'est d'elle qu'il s'agit dans la plupart des cas — est pareille à un arbre qui croît, qui a une racine, un tronc, des branches, des feuilles, où il n'y a pas de hasard — un chêne ne produisant jamais autre chose que des glands — et où on ne peut à l'aveuglette intervertir l'ordre de croissance; celle-ci n'est point une « évolution » au sens progressiste du mot, bien qu'il y ait évidemment — parallèlement à la descente vers l'extériorisation et le durcissement — un déploiement sur le plan de la formulation mentale et des arts.
Le soi-disant retour à la simplicité originelle est l'antipode de cette simplicité, précisément parce que nous ne sommes plus à l'origine et que, en outre, l'homme moderne est affecté d'un singulier manque du sens des proportions; nos ancêtres ne se seraient jamais doutés qu'il suffit de voir dans une erreur « notre temps » pour lui reconnaître des droits non seulement sur les choses, mais même sur l'intelligence.”

The Transfiguration of Man

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“L'affaiblissement de la part relative de l'Occident dans l'économie mondiale, tel qu'il s'est amorcé au crépuscule de la Guerre froide, est porteur de conséquences graves qui ne sont pas toutes mesurables dès à présent.
L'une des plus inquiétantes, c'est que la tentation paraît désormais grande pour les puissances occidentales, et surtout pour Washington, de préserver par la supériorité militaire ce qu'il n'est plus possible de préserver par la supériorité économique ni par l'autorité morale.
Là se situe peut-être la conséquence la plus paradoxale et la plus perverse de la fin de la Guerre froide; un évènement qui était censé apporter paix et réconciliation, mais qui fut suivi d'un chapelet de conflits successifs, l'Amérique passant sans transition 'une guerre à la suivante, comme si c'était devenu la "méthode de gouvernement" de l'autorité globale plutôt qu'un ultime recours.
Les attentas meurtriers du 11 septembre 2001 ne suffisent pas à expliquer cette dérive; ils l'ont renforcée, et partiellement légitimée, mais elle était déjà largement amorcée.
En décembre 1989, six semaines après la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis sont intervenus militairement au Panama contre le général Noriega, et cette expédition aux allures de descente de police avait valeur de proclamation: il fallait que chacun sache désormais qui commandait sur cette planète et qui devait simplement obéir. Puis ce fut, en 1991, la première guerre d'Irak; en 1992-1993, l'équipée malheureuse en Somalie; en 1994, l'intervention en Haïti pour installer au pouvoir le président Jean-Bertrand Aristide; en 1995, la guerre de Bosnie; en décembre 1998, la campagne de bombardements massifs contre l'Irak baptisée "Opération Désert Fox"; en 1999, la guerre du Kosovo; à partir de 2001, la guerre d'Afghanistan; à partir de 2003, la seconde guerre d'Irak; en 2004, une nouvelle expédition en Haïti, cette fois pour déloger le président Aristide…”

Amin Maalouf (1949) écrivain franco-libanais