“Il revoyait en souvenir la jolie cité claire, dégringolant, comme une cascade de maisons plates, du haut de sa montagne dans la mer, mais il ne trouvait plus un mot pour exprimer ce qu’il avait vu, ce qu’il avait senti.” Guy de Maupassant Bel-Ami Bel-Ami
“Je me baignais dans la cascade solaire. Je me baignais en moi-même, noyée dans ma propre splendeur. J'étais le silex qui, dans la nuit, dégage les cols de l'orage.” Octavio Paz (1914–1998) poète, essayiste et diplomate mexicain Poésie, Liberté sur parole, 1929 nuit
“Je vis qu'il n'y aurait jamais de femme pour moi dans MA ville. La frénésie des cascades, symboliquement, acquitterait mon bon vouloir.J'ai remonté ainsi l'âge de la solitude jusqu'à la demeure suivante de L'HOMME VIOLET. Mais il ne disposait là que du morose état civil de ses prisons, de son expérience muette de persécuté, et nous n'avions, nous, que son signalement d'évadé.” René Char livre Fureur et Mystère Fureur et mystère, 1948, Le Poème pulvérisé (1945-1947) femmes
“Ce fut au printemps de l'année 1835 qu'un vif désir me prit de voir l'Italie. Tous les jours en m'éveillant j'aspirais d'avance l'âpre senteur des maronniers alpins; le soir, la cascade de Terni, la source écumante du Teverone jaillissaient pour moi seul entre les portants éraillés des coulisses d'un petit théâtre… Une voix délicieuse, comme celle des syrènes, bruissait à mes oreilles, comme si les roseaux de Trasimène eussent tout à coup pris une voix…” Gérard de Nerval livre Les Filles du feu Les Filles du feu, 1834, Octavie
“L'arène s'est déroulée à son tour selon la volute des chemins poudreux qu'ont remontés le dimanche précédent les acclamations de la foule, à cette minute où l'homme, pour concentrer sur lui toute la fierté des hommes, tout le désir des femmes, n'a qu'à tenir au bout de son épée la masse de bronze au croissant lumineux qui réellement tout à coup piétine, le taureau admirable, aux yeux étonnés. C'était alors le sang, non plus cette eau vitrée d'aujourd'hui, qui descendait en cascades vers la mer. Les petits enfants de la terrasse n'avaient d'yeux que pour le sang, on les avait menés là sans doute dans l'espoir qu'ils s'accoutumassent à le répandre, aussi bien le leur que celui d'un monstre familier, dans le tumulte et l'étincellement qui excusent tout.” André Breton livre L'Amour fou Récit, L'Amour fou, 1937 eau , mer , femmes , hommes
“Ils déplient leurs manteaux, ils étendent leurs cascades, ils dévoilent leurs profondeurs, transparence polie au feu — les bleus.” Octavio Paz (1914–1998) poète, essayiste et diplomate mexicain Poésie, Liberté sur parole, 1929
“SATAN : […] La cascade pourpre charriait des revolvers dont les crosses étaient faites de petits oiseaux.” André Breton (1896–1966) poète et écrivain français Poisson soluble, 1924 oiseau
“A distance je ne vois plus clair, c'est comme si une cascade s'interposait entre le théâtre de ma vie et moi qui n'en suis pas le principal acteur. Un bourdonnement chéri m'accompagne, le long duquel les herbes jaunissent et même cassent.” André Breton (1896–1966) poète et écrivain français Poisson soluble, 1924 herbe , distance , vie
“Vous êtes une nymphe antique qui vous ignorez. D'ailleurs les bois de cette contrée sont aussi beaux que ceux de la campagne romaine. Il y a là-bas des masses de granit non moins sublimes, et une cascade qui tombe du haut des rochers comme celle de Terni. Je n'ai rien vu là-bas que je puisse regretter ici.” Gérard de Nerval livre Les Filles du feu Les Filles du feu, 1834, Sylvie
“Cette femme aux cheveux sombres, dit Jinny, aux pommettes hautes, a une robe luisante, comme un coquillage, veinée, une tenue de soirée. C'est bien pour l'été, mais pour l'hiver j'aimerais avoir une robe très légère brochée de fils rouges qui chatoieraient à la lumière du feu. Puis quand les lampes seraient allumées, je mettrais ma robe rouge et elle serait ténue comme un voile, et s'enroulerait autour de mon corps et se déploierait comme une vague quand j'entrerais dans la salle, en pirouettant. Elle prendrait la forme d'une fleur quand je me laisserais tomber, au milieu de la pièce, sur un siège doré. Mais Miss Lambert porte une robe opaque, qui retombe en cascade de son jabot blanc comme neige tandis qu'assise sous le portrait de la reine Alexandra elle appuie fermement son doigt blanc sur la page. Et nous prions.” Virginia Woolf (1882–1941) femme de lettres britannique , 1931 lumière , hiver , fleur , femmes
“Dans les Andes, on ne compte pas quatre éléments, mais cinq : l'air diaphane, l'eau insondable des lacs, le feu des volcans, la terre qui tremble, et le silence. Un silence de sépulcre, d'ordre divin, que seule trouble la voix des esprits en soulevant des trombes de poussière qui emportent l'âme des humains : le vent. L'homme écoute le vent, dans les Andes, comme la voix de son créateur. Confondu dans sa petitesse, relégué à l'état d'épisode, conscient de son impuissance, il s'est cherché des alliés dans l'au-delà. Soleil, lune, lacs, montagnes, cascades, rivières, rocs et vents, glaciers, et toutes les forces de la nature, tout est déifié.” Jean Raspail livre Pêcheur de lunes Pêcheur de lunes, 1990 âme , montagne , nature , silence
“(lu en français sous le titre: L'Indien malcommode… ) Bon, je ne suis pas de ceux qui pensent que les chronologies sont embêtantes, mais je suis comme qui dirait de l'école historiographique d'Ezra Pound. Sana pour autant souscrire à ses convictions politiques, je suis d'accord avec lui quand il dit: "Notre connaissance du passé ne doit RIEN à la séquence chronologique. C'est peut-être commode d'avoir tout ce savoir anesthésié bien étalé sur la table, avec des dates collées ici et là, mais ce que nous savons, nous l'apprenons par cascades et spirales qui s'échappent de nous et de notre époque.” Thomas King
“Les sonorités de ces premiers arpèges doivent sourdre du clavier ainsi qu’un bruissement de fusées liquides échevelées par la brise, et ici, tout au moins, à l’imitation aussi suggestive que possible des enchevêtrements de poussières d’eau qui tracent au travers des cyprès et sur les dalles du célèbre jardin padouan les mille dessins de leurs capricieuses arabesques. Rien dans le toucher n’y doit éveiller l’idée de la percussion. Ce ne sont que cascades d’effleurements auxquelles l’articulation des doigts n’a de part à prendre qu’autant qu’elle en favorise la transparente exécution, immatérialisée par l’emploi simultané des deux pédales.” Alfred Cortot (1877–1962) pianiste français idée , eau