“Les Maures, devenus les maîtres de l'Andalousie, cultivèrent avec succès les sciences et les lettres. Ce fut là une époque brillante pour cette contrée de l'Espagne; l'astrologie, l'astronomie, la physique, les mathématiques, y furent en honneur. […] La médecine sur-tout fut cultivée par les Maures avec le plus grand succès; elle passa de l'Espagne en France et de là dans le reste de l'Europe; elle y fit oublier la médecine des Grecs; les noms des Maures de l'Andalousie célèbres dans cette science sont extrêmement multipliés: un Averroes, un Avicenne, un Aben Zoar, un Almanzar, répandirent leurs lumières dans toute l'Europe : leurs écrits devinrent les guides de toutes les écoles. […] Les Maures emportèrent avec eux le goût des sciences et des lettres; après leur retraite l'Andalousie retomba dans son ancienne barbarie.”

Itinéraire descriptif de l'Espagne, 1809

Adopté de Wikiquote. Dernière mise à jour 21 mai 2020. L'histoire

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“Les conquérans musulmans de l'Espagne, mêlés de Maures et d'Arabes, y apportèrent la culture des sciences, l'amour de la patrie et l'esprit chevaleresque. De là nous sont venues la rime et la romance, qui ont marqué l'aurore du bon goût dans les provinces méridionales de la France. Les mathématiques, l'astronomie, la philosophie, la médecine et l'art vétérinaire, furent enseignés aux académies arabes en Espagne. Là s'élevèrent ces monumens magnifiques de l'architecture arabe, mélange fantasque de l'architecture des Grecs et des Persans. C'est l'architecture arabe qui a embelli l'architecture gothique, avec laquelle on l'a souvent confondue. […] Cest parmi les progrès du luxe et de la civilisation arabes que se forma cet esprit de chevalerie errante, mélange romanesque de sentimens d'honneur et de délicatesse, de religion et d'amour. Mais la chevalerie espagnole-chrétienne, entée sur la chevalerie musulmane-bédouine, était à cette dernière ce qu'est le fruit de l'arbre cultivé à celui du sauvageon. De là naquit le goût des tournois, des joûtes, des cours d'amour, des expéditions romanesques et des duels. Ainsi le contre-coup du choc dont l'Islam renversa les anciens empires de l'Orient, a donné en Europe le branle aux esprits. Ainsi, par un enchaînement de causes éloignées et prochaines, nous devons une partie de notre culture et de l'esprit de nos siècles de chevalerie au mahométisme, qui a étendu son influence non seulement sur les peuples chez lesquels il s'est établi, mais même au-delà de leurs limites jusqu'au sein des nations européennes, qui en conservent encore aujourd'hui le témoignage irréfragable dans le nombre de mots arabes adoptés qui se trouvent dans chacune d'elles.”

Conrad Malte-Brun (1775–1826) géographe français

Annales des voyages de la géographie et de l'histoire, 1808-1826

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