
“C'était précisément l'idée d'une porte secrète ouverte sur un mystérieux ailleurs qui avait traversé son esprit pendant qu'elle comparait son pied à l'empreinte. Une porte, et, derrière, une coulée de jours insolites, une autre senteur du vent, une autre matière à vivre… Mais la petite porte donnait sur un carré recouvert de vieux pavés, à moitié en terre battue, ce reste d'un ancien parterre où rien ne poussait plus depuis longtemps. Et l'air avait l'odeur âcre d'une fine pluie de décembre, mélange de relents acides venant des embouteillages du boulevard de Magenta et du graillon de la rue du Faubourg-Saint-Denis. Une matière à vivre…”
Makine a signé ce roman sous le nom de Gabriel Osmonde
Le voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir, 2001
Thèmes
idée , jour , air , esprit , rue , matière , porte , reste , pied , terre , vent , secret , moitié , porte-parole , pluie , port , odeur , portée , acide , mélange , autre , saint , ailleurs , vivres , embouteillage , coulée , carré , pavé , fine , ancien , décembre , faubourg , traversée , pendant , relent , boulevard , empreinteAndreï Makine 41
écrivain français 1957Citations similaires


Mille secrets de poussins, 2005

“C'est pourquoi, si la dignité des arts était évaluée d'après celle des matières dont ils traitent, celui que certains appellent astronomie, d'autres astrologie, d'autres enfin, parmi les anciens, l'achèvement des mathématiques, serait de beaucoup le plus haut. En effet, celui-ci, le chef de tous les arts de l'esprit, le plus digne de l'homme libre, est porté par presque toutes les espèces des mathématiques.”
Proinde si artium dignitates penes suam de qua tractant materiam aestimentur, erit haec longe praestantissima, quam alii quidem astronomiam, alii astrologiam, multi vero priscorum mathematices consummationem vocant. Ipsa nimirum ingenuarum artium caput, dignissima homini libero omnibus fere mathematices speciebus fulcitur.
la
De revolutionibus orbium coelestium (1543)
Source: Rien de moins moderne que cette valuation du savoir non selon sa nature, mais selon son objet.

“Un secret est d’autant plus lourd à porter qu’il engage votre amour.”
Le Barbaresque

Les Misérables : Tome I
Variante: Tant qu'on va et vient dans la pays natal, on s'imagine que ces rues vous sont indifférentes, que ces fenêtres, ces toits et ces portes ne vous sont de rien, que ces murs vous sont étrangers, que ces arbres sont les premiers arbres venue, que ces maisons où l'on n'entre pas vous sont inutiles, que ces pavés où l'on marche sont des pierres. Plus tard, quand on n'y est plus, on s'aperçoit que ces rues vous sont chères, que ces toits, ces fenêtres et ces portes vous manquent, que ces murailles vous sont nécessaires, que ces arbres sont vos bien-aimées, que ces maisons où l'on n'entrait pas on y entrait tous les jours, qu'on a laissé de ses entrailles, de son sang et de son coeur dans ces pavés. Tous ces lieux qu'on ne voit plus, qu'on ne reverra jamais peut-être, et dont on a gardé l'image, prennent un charme douloureux, vous reviennent avec la mélancolie d'une apparition, vous font la terre sainte visible, et sont, pour ainsi dire, la forme même de la France et on les aime et on les évoque tels qu'ils sont, tels qu'ils étaient, et l'on s'y obstine, et l'on n'y veut rien changer, car on tient à la figure de la patrie comme au visage de sa mère.